George Stevens (1904-1975)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Jack Sullivan
Producteur Exécutif
Messages : 7320
Inscription : 30 juin 05, 08:00

Message par Jack Sullivan »

Alcatel a écrit :La femme de l'année de George Stevens
Tu oublies de souligner que c'est le premier film tourné ensemble par Spencer Tracy et Katharine Hepburn, qui ne se connaissaient pas avant. On peut pratiquement les voir tomber amoureux en direct, tout comme Bogart et Bacall sur Le port de l'angoisse. De la magie pure!
Alcatel
fétichiste du collant
Messages : 4912
Inscription : 10 janv. 05, 17:45
Localisation : Lyon

Message par Alcatel »

Jack Sullivan a écrit :
Alcatel a écrit :La femme de l'année de George Stevens
Tu oublies de souligner que c'est le premier film tourné ensemble par Spencer Tracy et Katharine Hepburn, qui ne se connaissaient pas avant. On peu pratiquement les voir tomber amoureux en direct, tout comme Bogart et Bacall sur Le port de l'angoisse. De la magie pure!
:D
Image Image
1970-2005: un artiste à la recherche de l'équilibre dans sa Force...
Jordan White
King of (lolli)pop
Messages : 15433
Inscription : 14 avr. 03, 15:14

Message par Jordan White »

Le journal d'Anne Frank ( George Stevens): L'adaptation du journal intime éponyme par George Stevens, ou comment en deux heures cinquante le cinéaste nous montre l'angoisse permanente, le tic-tac incessant de la peur qui monte à chaque porte qui claque, à chaque grincement, au moindre démarrage des sirènes de police.
Enfermés entre quatre murs, dans un noir et blanc dépouillé, les héros de l'intrigue vivent au jour le jour, puis de mois en mois et d'années en années, en essayant de ne pas se faire attraper par la gestapo ou trahir par un voisin qui dénoncerait les juifs. L'oppression est retranscrite avec crédibilité et le moindre morceau de gâteau partagé tient presque du miracle. La scène la plus émouvante est celle de la célébration d'Hanouka, une fête juive qui normalement s'accompagne de chants joyeux, sauf qu'ici il faut être discret, alors on murmure, on soupire et on chantonne, sans faire trop de bruit.

Stevens parvient à instaurer une ambiance lourde sans tomber dans le misérabilisme et fait quelques mouvements de caméra assurés pour passer d'un étage à un autre en plan-séquence.
On retrouve le héros de West Side Story et Shelley Winters.
Mais le film est trop long, et aurait gagné à être coupé d'une bonne demi-heure, et certains personnages comme celui du jeune homme sont peu intéressants. Le film perd de sa force dramatique au fur et à mesure pour tomber dans le banal à partir du dernier tiers.
Reste que le portrait de cette gamine reste saisissant surtout pour ses dernières paroles.
6/10
Image

Je vote pour Victoria Romanova
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24397
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Message par Nestor Almendros »

Jordan White a écrit :Le journal d'Anne Frank ( George Stevens): On retrouve le héros de West Side Story et Shelley Winters.
Son nom c'est Richard Baymer ou Beymer je crois, et il jour dans la série TWIN PEAKS également...
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24397
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Message par Nestor Almendros »

LA FEMME DE L'ANNEE de George Stevens

Premier film réunissant le duo Kathryn Hepburn/Spencer Tracy. J'ai beau les adorer quand ils jouent ensemble, j'ai quand même été déçu. On a vite compris ce qui allait se passer, certaines longueurs se font sentir. Restent le plaisir de retrouver ces 2 grands acteurs (Tracy, qui a le beau rôle, est très attachant), quelques dialogues qui font mouche, et aussi la dernière séquence (dans la cuisine) presque sans dialogues, qui offre à Hepburn de grands moments de comique visuel (presque burlesque).

Beau master dvd Warner. Le film date de 1942, pourtant la copie est assez propre, assez bien définie, bien contrastée. [/b]
Jack Sullivan
Producteur Exécutif
Messages : 7320
Inscription : 30 juin 05, 08:00

Message par Jack Sullivan »

Nestor Almendros a écrit :LA FEMME DE L'ANNEE de George Stevens

(...) et aussi la dernière séquence (dans la cuisine) presque sans dialogues, qui offre à Hepburn de grands moments de comique visuel (presque burlesque).
C'est en fait Katharine (et pas Kathryn) Hepburn elle-même qui l'improvisa. George Stevens, un de ses nombreux admirateurs éperdus, la laissa totalement faire.
Avatar de l’utilisateur
Miss Nobody
heureuse d'être contente
Messages : 9561
Inscription : 23 oct. 05, 16:37
Localisation : Quelque part ailleurs

Message par Miss Nobody »

Image
Une place au soleil
Splendide mélodrame hollywoodien au goût amer des larmes, « Une place au soleil » est le récit bouleversant de l’ascension déliquescente d’un jeune homme trop ambitieux et d’un amour passionné… Montgomery Clift, brillant comme jamais, fait au film une jolie place au soleil, en livrant une interprétation aussi sensible que poignante. Il forme avec Elisabeth Taylor l’un des couples les plus mémorables du septième art, tandis que l’attendrissante Shelley Winters vient compléter le triangle amoureux. Le film est intense et passionné à l’image des baisers langoureux des amants; on en oublie alors rapidement la visée politique (qui de toute façon, a bien vieilli), occultée par l’extrême romantisme dont il étouffe. Bien qu’il soit absolument larmoyant (ne nions pas les évidences), « une place au soleil » brille aussi par sa capacité à éviter le sirupeux, il s’en dégage au contraire une sorte de mélancolie atemporelle qui touche et poursuit aujourd’hui avec la même vigueur qu’il y a 50 ans. Un excellent mélodrame… peut être même un chef d’œuvre.
8/10
Judyline
Accessoiriste
Messages : 1697
Inscription : 11 sept. 06, 00:45
Localisation : Quelque part entre ici et ailleurs...
Contact :

Message par Judyline »

Miss Nobody a écrit :Une place au soleil
[...]
8/10
Un excellent film en effet, dans lequel George Stevens utilise de façon magnifique les jeux d'ombres et de lumière (notamment avec Elizabeth Taylor, dont la beauté fût selon moi rarement aussi éblouissante qu'ici).
Le côté larmoyant ne m'avait pas trop dérangé (ni même vraiment frappé), par contre je me souviens du sentiment de dépression qui m'a envahie sitôt après l'apparition du mot 'Fin'...
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Message par Cathy »

Je viens de voir un téléfilm sur la vie d'Elisabeth Taylor qui m'a donné envie de redécouvrir

Une place au soleil

George Stevens signe là un magnifique mélodrame, subtilement mis en relief par la musique de Franz Waxman, thème magnifique. On ne peut que s'indigner de la situation de cet homme trop faible pour laisser tomber son ouvrière ou avouer son amour à la trop belle bourgeoise, trop et pas assez arriviste finalement ! On se demande toutefois comment le héros peut avoir une relation avec une fille aussi insignifiante et gnangnan qu'Alice (Shelley Winters) alors qu'Angela (Elizabeth Taylor) est quand même autrement envoutante et qu'on comprendrait qu'il laisse totalement tomber Alice ! Mais bon il fallait que le film soit moral !.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Par contre la morale de la fin, il est un criminel malgré lui laisse quand même songeur

J'ai particulièrement apprécié la manière de filmer dans les clairs obscurs, cette suite incessante de fondu enchainé et encore une fois la musique envoutante ! Bref une magnifique redécouverte !
Judyline
Accessoiriste
Messages : 1697
Inscription : 11 sept. 06, 00:45
Localisation : Quelque part entre ici et ailleurs...
Contact :

Message par Judyline »

Cathy a écrit :On ne peut que s'indigner de la situation de cet homme trop faible pour laisser tomber son ouvrière ou avouer son amour à la trop belle bourgeoise, trop et pas assez arriviste finalement ! On se demande toutefois comment le héros peut avoir une relation avec une fille aussi insignifiante et gnangnan qu'Alice (Shelley Winters) alors qu'Angela (Elizabeth Taylor) est quand même autrement envoutante et qu'on comprendrait qu'il laisse totalement tomber Alice !
Je crois justement que le personnage joué par Montgomery Clift n'est pas assez arriviste, ni même ambitieux: selon moi, il sort avec Alice parce qu'il ne s'imagine tout simplement pas qu'il pourrait avoir une chance avec Angela (qui est d'un tout autre milieu).
Spoiler (cliquez pour afficher)
Au moment où il découvre que cette chance lui sourit, il est déjà trop tard: Alice est enceinte. Et comme il est nettement moins facile de quitter une femme enceinte, il envisage une autre 'alternative'...
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Message par Cathy »

Je ne suis pas sûre.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Dès qu'il se met à connaître réellement Angela, il a envie de laisser tomber Alice après c'est évident que le fait qu'elle soit enceinte l'embête, mais cela ne l'empêche pas de mentir sans cesse à Alice et d'aller passer ses vacances avec Angela. Bref comme tous les hommes, il est lâche :fiou:
Ceci étant c'est ce que j'ai écrit à savoir qu'il n'est pas assez arriviste. Il veut être arriviste, mais n'y arrive pas, car s'il l'était, il lui suffit de plaquer Alice tout simplement ! Et on y irait vers un autre film :wink: !
Avatar de l’utilisateur
Zelda Zonk
Amnésique antérograde
Messages : 14753
Inscription : 30 mai 03, 10:55
Localisation : Au 7e ciel du 7e art

Message par Zelda Zonk »

Miss Nobody a écrit :Image
Une place au soleil
Splendide mélodrame hollywoodien au goût amer des larmes, « Une place au soleil » est le récit bouleversant de l’ascension déliquescente d’un jeune homme trop ambitieux et d’un amour passionné… Montgomery Clift, brillant comme jamais, fait au film une jolie place au soleil, en livrant une interprétation aussi sensible que poignante. Il forme avec Elisabeth Taylor l’un des couples les plus mémorables du septième art, tandis que l’attendrissante Shelley Winters vient compléter le triangle amoureux. Le film est intense et passionné à l’image des baisers langoureux des amants; on en oublie alors rapidement la visée politique (qui de toute façon, a bien vieilli), occultée par l’extrême romantisme dont il étouffe. Bien qu’il soit absolument larmoyant (ne nions pas les évidences), « une place au soleil » brille aussi par sa capacité à éviter le sirupeux, il s’en dégage au contraire une sorte de mélancolie atemporelle qui touche et poursuit aujourd’hui avec la même vigueur qu’il y a 50 ans. Un excellent mélodrame… peut être même un chef d’œuvre.
8/10
A noter également un superbe score musical, qui a servi de générique à l'émission Cinéma Cinéma pendant des années, sur Antenne 2.
Je peux envoyer le MP3 via MSN Messenger si y'en a qui sont intéressés. :wink: (pas via ma messagerie standard, car c'est trop lourd).
joe-ernst
Décorateur
Messages : 3820
Inscription : 20 mars 06, 15:11
Localisation :

Message par joe-ernst »

Las Vegas... un couple (The Only Game in Town, 1970), de George Stevens.

Dernier film de ce grand cinéaste, il met en scène à Las Vegas un homme, Joe (Warren Beatty), pianiste dans un bar et flambeur à ses heures, et une femme, Fran (Elizabeth Taylor), danseuse, tous deux un peu paumés et ayant de la peine à exprimer normalement leurs émotions. Leur rencontre et leur liaison, pour le moins explosive, va leur permettre de se révéler l'un et l'autre...

Tiré d'une pièce de théâtre (les dialogues sont très écrits et pleins d'humour parfois), il est magnifiquement interprété par Taylor et Beatty qui justifient à eux seuls le visionnage de ce film qui, il faut bien le dire, peine à rendre crédible cette histoire. Pour le reste, on est bien dans le style fin des années 60 - début des années 70, avec moult gros plans, usage abusif de filtres, etc.

Pour le fun, ce dialogue :

Joe : I'm pregnant.
Fran : It's your problem !
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25432
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Re: Notez les films de mars 2008

Message par AtCloseRange »


La Justice des Hommes (The Talk of the Town)
- George Stevens
Que c'est poussif. Niveau comédie, c'est franchement raté. C'est la première comédie que je vois de Stevens mais pas sûr qu'il soit fait pour le genre. Le film dans sa première partie assez théâtrale manque de peps, de rythme (on imagine ce qu'un Hawks ou un Cukor en aurait fait) et si le film fonctionne davantage au niveau judiciaire (j'ai d'ailleurs cru au vu des premières images du film à un film plus dramatique), le film est quand même très décevant. Même Cary Grant y est assez quelconque.
Dans le casting, on trouve aussi un Lloyd Bridges tout jeunot.

Seul élément (annexe) qui m'a surpris (et un peu réveillé): un des thèmes musicaux de Frederick Hollander a sans aucun doute fortement inspiré John Williams. Par contre, je n'arrive pas à me rappeler si ça vient de la BO de Superman ou de Star Wars.
Pour les Williamsophile, je l'ai mis en écoute ici.
Le morceau est assez beau d'ailleurs.
Dernière modification par AtCloseRange le 17 mars 08, 12:38, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur
Alphonse Tram
Réalisateur
Messages : 6941
Inscription : 7 juil. 03, 08:50

Message par Alphonse Tram »

AtCloseRange a écrit :La Justice des Hommes (The Talk of the Town)[/b] - George Stevens
Que c'est poussif. Niveau comédie, c'est franchement raté. C'est la première comédie que je vois de Stevens mais pas sûr qu'il soit fait pour le genre. Le film dans sa première partie assez théâtrale manque de peps, de rythme (on imagine ce qu'un Hawks ou un Cukor en aurait fait) et si le film fonctionne davantage au niveau judiciaire (j'ai d'ailleurs cru au vu des premières images du film à un film plus dramatique), le film est quand même très décevant. Même Cary Grant y est assez quelconque.
Dans le casting, on trouve aussi un Lloyd Bridges tout jeunot.

Seul élément (annexe) qui m'a surpris (et un peu réveillé): un des thèmes musicaux de Frederick Hollander a sans aucun doute fortement inspiré John Williams. Par contre, je n'arrive pas à me rappeler si ça vient de la BO de Superman ou de Star Wars.
Pour les Williamsophile, je l'ai mis en écoute ici.
Le morceau est assez beau d'ailleurs.
Je viens justement de le revoir, et je trouve au contraire que la comédie est bien menée au début. Je devais être bien luné envers Jean Arthur...
Par contre, il est vrai que la mise en scène m'a semblée théatrale en ce sens où je me suis dit "ça ferait une bonne pièce de boulevard", ce qui n'était pas péjoratif pour moi. Quant aux toutes premières scènes avec Cary Grant, je me suis d'abord cru dans un film noir, et donc la transition fut assez rude après quelques minutes :lol: (je précise que je ne connaissais absolument pas le film).
7/10
Souhaits : Alphabétiques - Par éditeurs
- « Il y aura toujours de la souffrance humaine… mais pour moi, il est impossible de continuer avec cette richesse et cette pauvreté ». - Louis ‘Studs’ Terkel (1912-2008) -
Répondre