Paul Newman (1925-2008)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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sam lowry
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par sam lowry »

Bonjour, un coffret de Paul Newman est en vente sur play.com à un prix très intéressant. Est-ce que quelqu'un connaît
ce coffret et ses spécificités techniques, notamment la présence d'éventuels sous-titres. Merci d'avance :wink:

http://www.play.com/DVD/DVD/4-/9595516/ ... oduct.html
Droudrou
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2009

Message par Droudrou »

Profondo Rosso a écrit : La conclusion avec le destin tragique de Jack Palance (clairement le personnage le plus intéressant) s'étant pris pour un demi dieu est marquante et spectaculaire, tout comme la fin ouverte voyant le calice perdu et prêt à alimenter une autre légende celle du Graal. Pas parfait (quelques longueurs, scène de combats laborieuses) mais qui réussit tout de même à tirer son épingle du jeu parmis les innombrables pelums religieux de l'époque. 4,5/6
Les seuls souvenirs que je garde de ce film (j'avais 10 ans) que je n'avais pas aimé : le personnage horrible interprété par Jack Palance et cette tour avec son système qui devait lui permettre ô miracle de survoler la foule...
John Wayne : "la plus grande histoire jamais contée" - It was true ! This man was really the son of God !...
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Boubakar
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Re: Notez les films naphtas - Février 2010

Message par Boubakar »

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Le clan des irréductibles Paul Newman, 1970)

Dans la petite présentation de Patrick Brion qui orne le dvd, on apprend que le film a été commencé par un autre réalisateur, avant que Paul Newman ne le dégage et décide de le réaliser lui-même (non sans avoir tenté à Martin Ritt ou Stuart Rosenberg de s'en occuper à sa place).
Et ce film méconnu (à ma connaissance, il n'existe pas en Z1) est vraiment superbe sur un milieu très peu exploité au cinéma (il y a avait Les grandes gueules de mémoire) ; les bucherons. Contrairement à Rachel Rachel et le film suivant, c'est clairement un "film d'hommes", dans le sens où les femmes sont très peu présentes dans un milieu semble-t-il assez machiste, mais les longues contrées forestières sont superbement filmées, avec des acteurs vraiment superbes (plus que Paul Newman et Henry Fonda, Richard Jaeckel est magnifique et très touchant, quand il va se faire piéger par la nature), et une réalisation toujours juste, sans chichis. D'ailleur,s Paul Newman ne tire jamais la couverture vers lui, laissant aussi de très belles scènes à Henry Fonda, parfait en vieux patriarche forestier bougon.
Décidément, après De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites, je découvre en Paul Newman des choix de carrière vraiment surprenants, mais qui aboutissent à de petits bijoux.

Un petit mot sur le dvd de Bach qui est juste la meilleure édition jamais vue chez eux (master 16/9e et format respecté éclatant, sans poussières ni défaut particulier), et la petite intro de Patrick Brion très révélatrice de cet autre visage peu connu de Paul Newman.
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Jeremy Fox
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Re: Notez les films naphtas - Février 2010

Message par Jeremy Fox »

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Le Clan des irréductibles - Sometimes a great Notion - 1971


La ville de Wakonda en Oregon traverse une difficile crise économique ; les syndicats de bucherons décident de se mettre en grève mais la famille Stamper refuse de les rejoindre dans leur lutte pour la survie de leur profession. Propriétaires indépendants de leur exploitation forestière, au risque d’être considérés comme des traitres, ils continuent à débiter leur bois envers et contre tous. Même la visite du président du syndicat n’entame pas les idées individualistes de l’impitoyable patriarche Henry (Henry Fonda), pas plus que celles de son fils Hank (Paul Newman) ou de son neveu Joe Ben (Richard Jaeckel). Après une dizaine d’années d’absence, le retour de Leeland (Micahel Sarrazin), le fils illégitime d’Henry, va faire vaciller le ciment familial. Ses idées progressistes ne sont pas appréciées de tout le monde mais Viv (Lee Remick), l’épouse de Hank, va se rapprocher de lui, trouvant en son beau-frère une bouffée d’air frais lui permettant de supporter ce milieu machiste rustre et suffocant…

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Paul Newman était venu à la mise en scène en 1968 avec Rachel, Rachel. En cette année 1971 il n’était pas prévu qu’il passe de nouveau derrière la caméra mais, après 5 semaines de tournage du Clan des irréductibles, le comédien ne s’entendant pas très bien avec le cinéaste Richard A. Colla, ce dernier jette l’éponge et laisse la place vacante. On fait alors appel à Stuart Rosenberg, George Roy Hill puis Martin Ritt pour le remplacer ; ayant tous les trois refusés la proposition, Paul Newman se charge donc lui-même de reprendre le flambeau de ce qui s’avèrera être son deuxième film en tant que réalisateur, peut-être attiré par l’un des principaux thèmes de cette histoire, la dislocation d’une famille typiquement américaine. Il ne tournera ensuite plus que trois autres longs métrages en 15 ans, son dernier étant le bien trop méconnu La Ménagerie de Verre (The Glass Menagerie), l’une des adaptations les plus sobres et réussies de Tennessee Williams ; à cette occasion, il dirigera une fois encore son épouse Joanne Woodward en lui offrant pour partenaire John Malkovich. Malgré le fait que Paul Newman ait été estampillé réalisateur de film de femmes, Le Clan des irréductibles en prend le contre-pied en décrivant l’univers d’un milieu ‘burné’ rarement évoqué au cinéma, celui des familles de bucherons de l’Oregon dont les auteurs décrivent avec minutie et réalisme le travail, les coutumes et la vie quotidienne.

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Le scénario adapte un roman fleuve de Ken Kesey datant de 1964, Sometimes a Great Notion. Ce même homme aura également été l’auteur deux ans auparavant d’un roman dont l’adaptation par Milos Forman sera non seulement plus célèbre mais également grandement mieux apprécié, Vol au dessus d’un nid de coucous avec Jack Nicholson. Car en effet, le film de Paul Newman est au contraire bien mésestimé, souvent méprisé même. Il n’est pourtant pas avare de grandes qualités cinématographiques à commencer par tout l’aspect documentaire sur le travail d’une exploitation forestière. Si les auteurs avaient augmenté le nombre et la durée des séquences consacrées à cet intrépide et viril ballet des machines et des hommes au sein de paysages majestueux, il est fort à parier que nous ne nous serions pas ennuyés une seule seconde tellement celles déjà présentes sont impressionnantes de maitrise, mélange de rudesse et d’un lyrisme grandiose presque digne d’un King Vidor. Utilisant magistralement sa caméra et ses vues aériennes -remarquablement bien soutenu par un très bon travail de montage-, sans besoin d’effets spectaculaires, Paul Newman parvient à nous immerger dans ce métier dont les dangers se font ressentir à chaque seconde, et arrive ainsi à maintenir une tension constante durant ces longues et captivantes séquences d’abatages et remontées d’arbres démesurés ; alors que les membres de la famille Stamper sont des hommes peu fréquentables, lorsque nous les voyons ainsi en plein travail ils nous apparaissent un peu comme des héros ‘Bigger than Life’, ce qui constitue l’une des belles réussites du film.

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Le Clan des irréductibles débute par un conflit se déroulant entre les syndicats et la famille Stamper, cette dernière avec à sa tête l’intransigeant et opiniâtre patriarche -Henry Fonda qui depuis Il était une fois dans l’Ouest n’hésite plus à jouer les personnages haïssables- ne voulant rien entendre et refusant catégoriquement de les rejoindre dans leur combat malgré le fait qu’il semble en aller de l’avenir de leur métier et de l’économie de la région. Ce sont carrément des bâtons de dynamites que les deux camps se jettent à la figure, le spectateur étant d’emblée prévenu être en présence de gens durs et rustres, que ce soit du côté syndicaliste que celui des ‘briseurs de grèves’. Les femmes, réduites à une fonctionnalité purement domestique, n’ont guère droit à la parole et tout ce petit monde doit obéir aux caprices et aux exigences du père, homme vulgaire, impitoyable et dont la philosophie de la vie est de travailler dur pour pouvoir subvenir à leurs besoins qui ne se résument qu’à "dormir, boire, manger et baiser" ("To keep going, that’s why. To work and sleep and screw and eat and drink and keep on going”). Le retour au bercail de son fils illégitime après des années de vagabondage va un peu changer la donne ; Leland a en effet voici une dizaine d’années quitté le domicile familial avec sa mère qui entre temps s’est suicidée. Ses idées progressistes viennent buter violemment contre celles très réactionnaires des membres de sa famille, vivant dans ce coin reculé de L’Oregon proche de l’Océan comme des descendants directs des pionniers de l’Amérique, prônant la liberté individuelle même si pour la conserver il faut ‘écraser’ les voisins : leur devise est d’ailleurs très explicite sur le fait de ne pas pouvoir déroger aux différentes règles qu’ils ont établi, ‘Never Give a Inch’ (‘Ne jamais reculer d’un pouce’) ! Malgré leurs différents internes, ils se serrent les coudes et ils se battent contre tous ceux qui veulent se mettre en travers de leurs chemins, peu importe les conséquences.

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Le spectateur va ainsi découvrir la vie quotidienne de ces bucherons de l’Oregon, les relations larvées qui existent au sein de la famille Stamper et les conflits qui l’opposent au reste de la communauté de cette région du Nord-Ouest des USA. Les auteurs sont assez courageux de prendre pour personnages principaux des gens aussi rustres et peu aimables, voire même carrément antipathiques comme celui interprété par un magistral Henry Fonda. Même Michael Sarrazin à qui l’on semblait pouvoir se rattacher se ralliera au final à la famille -après qu’elle ait presque intégralement volée en éclat- lors d’une dernière séquence superbement filmée de descente des grumes sur la rivière se terminant sur une image très culottée sans que l’on soit obligé de la valider, entérinant la rusticité et l'obscénité de ces hommes. Que l’on soit bien clair : les auteurs décrivent des protagonistes dont ils ne partagent évidemment pas les comportements et les idées ; ils n’en font pas des perdants pour autant malgré l’éclatement de la famille et la disparition d’un de ses membres lors d’une séquence absolument inoubliable qui nous offre -sans exagération- l’une des morts les plus fortes de l’histoire du cinéma
Spoiler (cliquez pour afficher)
, celle de Joe Ben qu’interprète Richard Jaeckel avec une belle sensibilité et un grand talent. Une scène extraordinaire qui aura remué les tripes et aura ainsi marqué tous ceux ayant vu le film, celle assez étirée au cours de laquelle Joe Ben se fait piéger par la nature, coincé sous un tronc, moment d’une rare et longue intensité dramatique, son frère Hank le voyant se noyer dans ses bras sans pouvoir faire grand-chose pour le sauver [fin du spoiler].

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Le film -que malheureusement Paul Newman renia plus tard- a bien quelques défauts dans l’écriture : on a du mal à véritablement comprendre les enjeux de la grève, on aurait aimé que certains personnages soient plus développés -comme ceux des deux femmes et surtout celui interprété par la superbe Lee Remick-, on aurait parfois souhaité que le scénariste John Gay (Il faut marier papa de Vincente Minnelli, Soldat Bleu de Ralph Nelson…) aille plus loin sans rester à la surface des choses notamment en ce qui concerne la trame sociale, qu’il décrive avec plus de rigueur l’étude des caractères et qu’il s’appesantisse un peu plus longuement sur le comportement de certains personnages... Néanmoins, il s’agit d’une œuvre tout à fait digne d’intérêt, autant par sa description documentaire d’un milieu que le cinéma n’a que très rarement abordé –avec un environnement naturel superbement bien mis en valeur- que par la mise en avant des tensions –à travers notamment un passé assez lourd qui ressurgit avec violence- ainsi que des relations qui se tissent et qui se modifient au sein de la famille dès l'arrivée du fils prodigue. Les plus intéressante et touchantes sont bien évidemment celles se mettant en place entre les deux personnages interprétés par Lee Remick et Michael Sarrazin -les seuls pour lesquels on ressent de l'empathie- les deux se rapprochant par le fait d'avoir du mal à trouver leur place au sein de ce groupe laconique tenu d’une main de fer par le patriarche et où les autres membres semblent n’exister que par leur arrogance, leur assurance, leur sarcasme et leur force physique et qui cachent leur fêlures, blessures mal cicatrisées, tensions, divergences et rancœurs derrière un vernis de vulgarité et de machisme braillard.

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Enfin Paul Newman nous octroie une mise en scène carrée et efficace sans aucun artifices tout en dirigeant ses comédiens à la perfection sans jamais tirer la couverture à lui, que ce soit Richard Jaeckel ou Henry Fonda mais aussi Lee Remick ou Michael Sarrazin. Il faut également attirer l'attention sur le fait que si le film met en scène des personnages pour la plupart ultra conservateurs, une famille repliée sur elle-même et ancrée dans une tradition de travail qui laisse peu de place au reste (culture, loisirs…) si ce n’est à quelques sorties familiales -très bonne séquence de la cours de motocross au bord de la plage-, ce n’est pas pour autant que les auteurs adhèrent à leurs idées et valeurs individualistes. Ils se contentent de témoigner d’une certaine réalité sans donner de leçons de morale et sans nécessairement prendre parti. En ce sens, Le Clan des Irréductibles est loin d’être un film aussi classique qu’on a bien voulu le dire puisqu'il se révèle être un mélange assez paradoxal de triviale sécheresse et de lyrisme élégiaque, bénéficiant en outre d’un vrai souci de réalisme quant à la description du quotidien harassant de ces hommes ‘des bois’ dont le noyau parait solide mais qui éclatera avec drames à la clé. Un film qui mérite vraiment qu’on lui redonne une chance !
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Boubakar
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Re: Notez les films naphtas - Février 2010

Message par Boubakar »

Jeremy Fox a écrit :Grand souvenir du film vu à la télévision il y a très longtemps (avec un Richard Jaeckel mémorable) ; ton test technique vient de me décider à l'ajouter à ma wishlist
Si tu as un Virgin près de chez toi, le film était compris dans l'offre "5 dvd à 30 euros", c'est là où je l'ai acheté. :)
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Re: Notez les films naphtas - Février 2010

Message par Tancrède »

ce film méconnu (à ma connaissance, il n'existe pas en Z1) est vraiment superbe sur un milieu très peu exploité au cinéma (il y a avait Les grandes gueules de mémoire) ; les bucherons.
et Spencer's mountain surtout, auquel le film de Newman renvoie par bien des aspects (la présence de Fonda n'était pas le moindre de ceux-ci)
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Jack Carter
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Re: Notez les films naphtas - Février 2010

Message par Jack Carter »

Boubakar a écrit :Image

Le clan des irréductibles Paul Newman, 1970)


Un petit mot sur le dvd de Bach qui est juste la meilleure édition jamais vue chez eux (master 16/9e et format respecté éclatant, sans poussières ni défaut particulier), et la petite intro de Patrick Brion très révélatrice de cet autre visage peu connu de Paul Newman.
peut-etre pour toi, mais en ce qui me concerne le meilleur Bach Film, techniquement parlant, c'est le Salaire du diable.

mais bon, ces films etaient surement issus d'un deal avec Universal, ce dernier fournissant les masters car la plupart des films Universal sortis chez Bach films sont satisfaisants.
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Boubakar
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Re: Notez les films naphtas - Février 2010

Message par Boubakar »

Jack Carter a écrit :peut-être pour toi, mais en ce qui me concerne le meilleur Bach Film, techniquement parlant, c'est le Salaire du diable.
Ah oui, très bonne édition pour un bon film ! :)
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Re: Notez les films naphtas - Février 2010

Message par awopbopaloobopalopbamboom »

Boubakar a écrit :Image

Le clan des irréductibles Paul Newman, 1970)

Dans la petite présentation de Patrick Brion qui orne le dvd, on apprend que le film a été commencé par un autre réalisateur, avant que Paul Newman ne le dégage et décide de le réaliser lui-même (non sans avoir tenté à Martin Ritt ou Stuart Rosenberg de s'en occuper à sa place).
Et ce film méconnu (à ma connaissance, il n'existe pas en Z1) est vraiment superbe sur un milieu très peu exploité au cinéma (il y a avait Les grandes gueules de mémoire) ; les bucherons. Contrairement à Rachel Rachel et le film suivant, c'est clairement un "film d'hommes", dans le sens où les femmes sont très peu présentes dans un milieu semble-t-il assez machiste, mais les longues contrées forestières sont superbement filmées, avec des acteurs vraiment superbes (plus que Paul Newman et Henry Fonda, Richard Jaeckel est magnifique et très touchant, quand il va se faire piéger par la nature), et une réalisation toujours juste, sans chichis. D'ailleur,s Paul Newman ne tire jamais la couverture vers lui, laissant aussi de très belles scènes à Henry Fonda, parfait en vieux patriarche forestier bougon.
Décidément, après De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites, je découvre en Paul Newman des choix de carrière vraiment surprenants, mais qui aboutissent à de petits bijoux.

Un petit mot sur le dvd de Bach qui est juste la meilleure édition jamais vue chez eux (master 16/9e et format respecté éclatant, sans poussières ni défaut particulier), et la petite intro de Patrick Brion très révélatrice de cet autre visage peu connu de Paul Newman.
Vu hier donc. J'adore Fonda, beaucoup Richard Jaeckel, un peu moins Newman, les rôles féminins sont effacés pour être poli. De la difficulté à comprendre les enjeux (l'origine de la grève, le gérant qui se suicide pas explicite même si on se doute que la grève empêche son commerce de tourner) mais un dernier tiers très prenant commençant avec le retour de Fonda au boulot. Le baroud d'honneur final du reste de la famille est hilarant^^. Pas souvent qu'on ait droit à des films s'installant sur la côte northwest. C'était mon premier Newman réalisateur. Je mets le reste de sa filmographie dans un coin de ma caboche.

C'est bizarre parce que le dvd de bach me donne une image étirée sur la largeur... Peut être la faute à mon vieux lecteur dvd. Le synopsis jaquette est à côté de la plaque : "Au cœur des immenses forêts de l’Oregon, les Stamper, une famille de bûcherons, continuent d’exploiter le bois malgré une grève menée par les syndicats. Les représailles ne se font pas attendre contre le clan Stamper. Jusqu’au jour où Lee le demi frère de Hank refait surface et trouve là une opportunité pour se venger de son clan." J'aurais aimé la présence de sous-titres vo.

note : C
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Julien Léonard
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Paul Newman (1925-2008)

Message par Julien Léonard »

Des avis sur les deux aventures du détective privé Harper, que j'ai vu ce week-end.


Détective privé (Harper) - Réalisé par Jack Smight / 1966 :

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Un polar typique de la seconde moitié des années 60, efficace et classieux, agréable et bien ficelé. Paul Newman trouve ici encore un rôle en or, l'un des plus sympathiques de sa carrière, grâce à ce personnage fun, légèrement voyou, mais surtout cynique, solitaire, asocial et finalement anti-glamour. L'image de beau gosse dont héritait Newman en début de carrière explose une fois de plus en mille morceaux et laisse percevoir un acteur capable de tout jouer, d'investir n'importe quel rôle, ou presque. Un exemple supplémentaire de la qualité et du renouvellement permanent de la carrière de Newman. Pour le reste, distribution 4 étoiles (Lauren Bacall, Janet Leigh, Robert Wagner...), mise en scène souple et élégante (Jack Smight livre un travail impersonnel mais de grande qualité), musique jazzy totalement géniale, et scénario tordu, véritable passage obligé des polars à base de détectives privés. Harper n'est pas un grand film, mais à n'en pas douter un excellent produit à voir et à revoir, avec son lot de fausses pistes, ses coupables tout trouvés et ses rebondissements improbables. Paul Newman est tellement à l'aise qu'il fait passer n'importe quoi, dans une interprétation assez éblouissante de "coolitude". Très bon moment. J'ai hâte de découvrir la suite...


La toile d'araignée (The drowing pool) - Réalisé par Stuart Rosenberg / 1975 :

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Réalisée 9 ans après le premier film, cette suite reprend le personnage de Harper dans toute sa splendeur. A commencer par un Paul Newman toujours aussi excellent, le visage expressif, la carrure soignée et le jeu subtil et souple. Les bonnes réparties sont encore une fois légion, les dialogues sont tout aussi soignés, et le déplacement géographique de l'intrigue (cette fois-ci en Louisiane, et non plus en Californie) donne une atmosphère différente. Pour le reste, tout est un bon cran en-dessous. Le scénario est inutilement compliqué, plus que dans le précédent opus, mais parvient à servir plusieurs très bonnes scènes et une fin émotionnellement intéressante. En outre, un moment d'anthologie : Harper et une femme coincés dans une pièce se remplissant d'eau. Un suspense efficace et relativement impressionnant. Le casting est bien moins fameux également, mais surnagent quelques têtes bien connues du cinéma américain seventies, d'autant que les interprétations sont toutes impeccables. Rosenberg demeure un réalisateur sans réel talent, mais montre ici d'évidentes qualités de technicien, il s'agit sûrement de son meilleur film, après Luke la main froide bien sûr. Smight composait une esthétique sixties impersonnelle mais de premier ordre dans Détective privé, jouant sur les couleurs et quelques mouvements de caméras bien sentis, la plupart du temps très élégants. Rosenberg procède avec une esthétique seventies très marquée (photographie plus terne, ensemble plus "réaliste", moins glamour) avec savoir faire, mais sans aucun génie. En résulte une mise en image propre, mais sans saveur. La musique est également en retrait, bref, une bande originale oubliable. Quel dommage quand on entend la musique et les thèmes composés pour l'autre épisode ! Quant à Mélanie Griffith, je ne l'ai jamais apprécié, y compris dans son intervention en ces lieux, encore toute jeune et sans expérience. Cela dit, il faut relativiser, car on passe un très bon moment, on est tenu en haleine, on suit avec grand plaisir cette nouvelle enquête et on regrette en fin de compte l'absence d'un troisième film... A noter aussi un certain nombre de références plus ou moins marquées concernant Le grand sommeil de Howard Hawks en 1946, établissant ainsi une filiation entre les deux détectives, les deux époques cinématographiques. Bon moment, solide.
Dernière modification par Julien Léonard le 24 mai 10, 13:11, modifié 2 fois.
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Grimmy »

Julien, un topic est déja consacré à Paul Newman :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... lit=newman
:wink:
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Demi-Lune
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Demi-Lune »

Un immense acteur (un des plus grands) que j'aime beaucoup. Je citerai à son sujet cette magnifique sentence de Sydney Pollack, qui capte tellement bien l'essence de son charisme tranquille : "Il y a une immobilité dans son jeu qui est magnétique. Vous pouvez le voir penser. Il a la profondeur d'une piscine d'eau claire".

Un regard, un visage, une allure droite et classieuse, passés à la postérité. On ne fait plus d'acteurs de sa trempe de nos jours, malheureusement.

Beaucoup de rôles marquants me viennent à l'esprit (notamment l'avocat désabusé et mélancolique du Verdict), mais Newman restera pour moi aussi l'interprète de l'impayable Dave. :oops:

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angel with dirty face
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par angel with dirty face »

Un modo pour fermer ce doublon ? Merci ...
Julien Léonard
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Julien Léonard »

Veuillez m'excuser pour ce doublon, j'avais pourtant effectué la recherche sur le forum naphtaliné, sans rien trouver... :oops: :?

Bref, mille excuses.
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Jeremy Fox
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Jeremy Fox »

Julien Léonard a écrit :Veuillez m'excuser pour ce doublon, j'avais pourtant effectué la recherche sur le forum naphtaliné, sans rien trouver... :oops: :?

Bref, mille excuses.
Pas de quoi. Un petit tour de passe passe et voilà qui est rétabli :wink:
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