Paul Newman (1925-2008)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Grimmy
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Grimmy »

Vu Evasion sur commande de Jack Smight (1967). Bon Dieu de bon Dieu, que c'était nul !! Scénario cata, mise en scène inexistante, et interprétation incroyablement mauvaise. Paul Newman en roue libre en fait des tonnes, le resten'est même digne d'un soap. Comment un tel comédien a-t-il pû être séduit par un projet pareil. Ce film a au moins 15 ans de retard. Une comédie de guerre mixé à un semblant de vaudeville, c'est pitoyable. On était en 1967 quand même !! L'année de "Bonnie and Clyde", du "Lauréat" !!
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Jeremy Fox
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Jeremy Fox »

Grimmy a écrit :Vu Evasion sur commande de Jack Smight (1967). Bon Dieu de bon Dieu, que c'était nul !!
Dommage que Jack Smight ne semble pas avoir réitéré une superbe réussite comme l'était Harper
Grimmy
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Grimmy »

Jeremy Fox a écrit :
Grimmy a écrit :Vu Evasion sur commande de Jack Smight (1967). Bon Dieu de bon Dieu, que c'était nul !!
Dommage que Jack Smight ne semble pas avoir réitéré une superbe réussite comme l'était Harper
Un coup de bol, on dirait, le "Harper"....
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Kevin95
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Kevin95 »

Grimmy a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Dommage que Jack Smight ne semble pas avoir réitéré une superbe réussite comme l'était Harper
Un coup de bol, on dirait, le "Harper"....
Vu le reste de sa filmo, c'est possible (la palme au naveton Damnation Alley). Cela dit, je reve de découvrir le très space The Illustrated Man.
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2009

Message par Profondo Rosso »

Le Calice d'argent de Victor Saville (1954)

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Quelques années après la mort du Christ, à Antioche. Le jeune Basil (Paul Newman) est adopté par un couple de riches marchands romains. A la mort de son tuteur, le frère de celui-ci s'empare de Basil et le vend comme esclave, mais sa liberté est rachetée par l'apotre Luc, qui lui demande d'exécuter un reliquaire destiné à recevoir le Calice du Christ. Basil, désormais réputé pour ses talents de sculpteur, épouse Deborra, une jeune chrétienne, mais ne cesse d'aimer son amie d'enfance, Helena...


Un péplum biblique dans la veine de "La Tunique" de Henry Koster passé à la postérité essentiellement pour avoir été le premier rôle au cinéma de Paul Newman. Le postulat rappelle également "La Tunique" avec une nouvelle fois comme objet de toute les convoitise une relique du Christ, ici le calice où il bu son dernier verre de vin lors de la Cène.

Le film se démarque pourtant du tout venant du péplum biblique grâce à des choix visuels atypique et un scénario qui prend souvent des détour étonnant. A ce niveau sous le côté pieux, il y a en filigrane un vrai questionnement et une remise en cause de l'impact du passage du Christ sur le peuple israélien. On a ainsi une armée secrète désappointé par la mollesse des chrétiens et des juifs qui va formenter un complot en faisant appel à un magicien joué par Jack Palance devant se faire passer pour le nouveau messie et les inciter à une attitude plus vindicative envers l'envahisseur romain. Jack Palance, totalement habité et mélgalomane est fabuleux, son personnage ayant en plus un compte à régler avec les chrétien qui ont refusés de lui apprendre le secret de leurs miracle. Les séquences où il rallie la foule à sa cause avec ses tours est au moins aussi provocatrice que des moments similaires des années plus tard dans "La Vie de Brian", l'humour en moins avec le même message fustigeant la crédulité des faibles prêts à suivre le premier faux prophète venu.


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Dans un premier temps, la réalisation de Victor Saville décontenance pas mal et on croit avoir encore affaire au syndrome Henry Koster avec un réal ne sachant que faire du cinémascope. Mais devant la cohérence de certains choix, la répétition de certaines figures et la progression du film on comprend que le tout n'a rien d'anodin. Les cadrages, le placement des personnages, les décors et arrières plan volontairement factices évoquent sans cesse une scène de théâtre. Toute la première moitié du film plus intimiste fonctionne ainsi, concentrant l'attention sur les personnages et leurs questionnements en les entourant de décors monumentaux mais volontairement artificiels et toc, ce qui est assez étonnant dans le péplum américain aimant en mettre plein la vue. Pamis le moments les plus marquants dans le style, Jack Palance déclamant dans un simili scène de théâtre ouencore la fuite de Newman et Angeli incrusté dans une maquette qui ne cherche même pas à se masquer en tant que tel. Malgré le côté faux, Saville offre quelques plan de toutes beautés mettant en valeur son parti pris et la dernière partie à Rome plus ouvertement spectaculaire montre qu'il sait y faire en imagerie grandiose et friquée, même si le côté théatral demeure.

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Le côté biblique est également très subtilement traité. Le personnage de Paul Newman ne cède vraiement (et encore) à la foi qu'à la toute fin et en suivant une évolution logique. Cela se caractérise par son hésitation entre son amour d'enfance Virginia Mayo la bonde(représentant la luxure, la richesse et la décadence) et Pier Angeli la brune symbole de sagesse et de vertu chrétienn. Avec cette dernière une nouvelle fois le cliché du personnage pieux exalté est évité (tout comme tout les personnages chrétien du film sobre) avec une émouvante prestation de Pier Angeli. Belle idée aussi de rendre Newman, sculpteur émérite, incapable de dessiner le visage de Jesus sur le calice tant qu'il n'a pas accédé à la foi, même sans le côté religieux cela semble un aboutissement dans le cheminement du personnage. Loin des performance actor's studio à venir, Newman est parfait de sobriété et déjà très convaincant, Victor Saville disant de lui après le tournage "this young man is destined for great things".


La conclusion avec le destin tragique de Jack Palance (clairement le personnage le plus intéressant) s'étant pris pour un demi dieu est marquante et spectaculaire, tout comme la fin ouverte voyant le calice perdu et prêt à alimenter une autre légende celle du Graal. Pas parfait (quelques longueurs, scène de combats laborieuses) mais qui réussit tout de même à tirer son épingle du jeu parmis les innombrables pelums religieux de l'époque. 4,5/6

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Dernière modification par Profondo Rosso le 22 juin 09, 19:34, modifié 1 fois.
O'Malley
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2009

Message par O'Malley »

Profondo Rosso a écrit :Le Calice d'argent de Victor Saville (1954)
Les captures sont visuellement stupéfiantes: on se croirait dans un film de SF entre Planète interdite et 2001, voir le début de Superman. :shock:

Tes captures et ton avis ont décuplé l'envie de découvrir ce péplum qui me faisait déjà de l'oeil...
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AtCloseRange
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2009

Message par AtCloseRange »

O'Malley a écrit :
Profondo Rosso a écrit :Le Calice d'argent de Victor Saville (1954)
Les captures sont visuellement stupéfiantes: on se croirait dans un film de SF entre Planète interdite et 2001, voir le début de Superman. :shock:

Tes captures et ton avis ont décuplé l'envie de découvrir ce péplum qui me faisait déjà de l'oeil...
Je pensais la même chose et ça explique mieux pourquoi Scorsese a dit avoir décidé de travailler avec Boris Leven à cause de ce film.
Pourtant le film a une très mauvaise réputation.
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Jeremy Fox
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2009

Message par Jeremy Fox »

AtCloseRange a écrit : Pourtant le film a une très mauvaise réputation.
Effectivement ; et pourtant ce soir, à la vision des captures et après l'avis de profondo, j'ai moi aussi bien envie de me laisser tenter
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Profondo Rosso
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2009

Message par Profondo Rosso »

Et bien content d'avoir su vous donner envie :D j'espère que vous ne serez pas déçu. En tout cas du coup ça m'a rendu très curieux de voir d'autres films de Victor Saville.
someone1600
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par someone1600 »

Ca donne envie en effet. :D
Nestor Almendros
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Nestor Almendros »

LE CLAN DES IRREDUCTIBLES (1970) de Paul Newman

SPOILERS
Je retiendrai essentiellement une séquence absolument formidable, par la justesse de l'écriture et la simplicité de sa mise en scène: la noyade du frère. Moment particulièrement prenant, réaliste, émouvant, qui remue les tripes et qui m'a sensiblement réveillé vers la fin d'un film qui ne m'aura pas inspiré plus que cela. C'est l'histoire d'un groupe qui fait face au monde (la Nature alentour et à la population) en s'y opposant, une famille très ancrée dans une tradition de travail et de lutte où rien d'autre n'a vraiment sa place: ni les femmes (réduites à une fonctionnalité bassement domestique) ni un certain plaisir de vivre (détente, divertissements, culture) excepté l'union familiale et le plaisir de se retrouver entre eux. Ce clan est donc enfermé dans le sillon qu'il s'est tracé depuis des années et qui va perdurer (cf la dernière scène).
Je n'ai pas été très inspiré par cette thématique conservatrice aux personnages rétrogrades, même si l'histoire par l'intermédiaire du demi-frère, essaye de poser sur eux un contre-point critique. Je n'ai probablement pas été sensible à cette lutte plutôt primaire, un peu aveugle, où un microcosme se rebelle contre une communauté (elle-même en danger: elle fait grêve pour défendre ses intérêts).

Après RACHEL RACHEL qui, lui, était un film de femmes (comme le souligne justement Brion dans les bonus LE CLAN DES IRREDUCTIBLES est, de ce point de vue, l'exact opposé), c'est le second film réalisé par Newman: après 5 semaines de tournage il a repris les rennes du film (le réalisateur de départ a officiellement subi une intervention médicale). La mise en scène de Newman est vraiment très réussie, je trouve (culminant donc avec cette superbe scène dont je parle au tout début du post). L'environnement naturel (forêts) est très bien mis en valeur et l'on sent un intérêt particulier du réalisateur aux activités bucheronnes de la famille. Tout est décrit avec minutie et admiration: un métier viril et dangereux (un peu comme les sports mécaniques que Newman affectionne tant - il en profite même dans le film avec une scène de motocross).
C'est le 3e film de Newman que je peux voir après le lointain mais bon souvenir de RACHEL RACHEL et l'expérience moins satisfaisante de L'INFLUENCE DES RAYONS GAMMA SUR LE COMPORTEMENT DES MARGUERITES l'an passé. Dans tous les cas il est évident que Newman réalisateur avait une véritable démarche d'auteur, choisissant des sujets peu vendeurs et réalisant des oeuvres singulières qui méritent, au moins, d'être redécouvertes.

C'est l'une des exceptions qui confirment la règle (merci Universal et ses masters impeccables): ce dvd Bach films est de très bon niveau. Le master est immaculé, la définition précise. La compression n'est jamais mise en défaut malgré une photographie parfois bien filtrée (qui rappelle un peu celle du contemporain M.A.S.H.). On notera juste quelques fautes dans les sous-titres...
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Jeremy Fox »

Nestor Almendros a écrit :LE CLAN DES IRREDUCTIBLES (1970) de Paul Newman


C'est l'une des exceptions qui confirment la règle (merci Universal et ses masters impeccables): ce dvd Bach films est de très bon niveau. Le master est immaculé, la définition précise. La compression n'est jamais mise en défaut
:) C'est bon à savoir d'autant plus que j'avais de très bons souvenirs du film vu voici certainement plus de 20 ans.
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Jack Carter
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Jack Carter »

Nestor Almendros a écrit :
C'est l'une des exceptions qui confirment la règle (merci Universal et ses masters impeccables): ce dvd Bach films est de très bon niveau. Le master est immaculé, la définition précise. La compression n'est jamais mise en défaut malgré une photographie parfois bien filtrée (qui rappelle un peu celle du contemporain M.A.S.H.). On notera juste quelques fautes dans les sous-titres...

.....et le 16/9eme, sur certains lecteurs, est comprimé en largeur :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... s#p1585321 (voir reaction de Wall of Voodoo fan)

perso, je n'ai eu de probleme ni avec ce titre, ni avec Le Salaire du diable, qui je le rapelle, est le plus beau transfert Bach !
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Jack Carter »

Jeremy Fox a écrit :
Nestor Almendros a écrit :LE CLAN DES IRREDUCTIBLES (1970) de Paul Newman


C'est l'une des exceptions qui confirment la règle (merci Universal et ses masters impeccables): ce dvd Bach films est de très bon niveau. Le master est immaculé, la définition précise. La compression n'est jamais mise en défaut
:) C'est bon à savoir d'autant plus que j'avais de très bons souvenirs du film vu voici certainement plus de 20 ans.
bon film, et puis il y a Lee Remick (elle a un je ne sais quoi qui me rend tout chose :oops: :lol: ) !
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Major Dundee
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Re: Paul Newman (1925-2008)

Message par Major Dundee »

Jack Carter a écrit : bon film, et puis il y a Lee Remick (elle a un je ne sais quoi qui me rend tout chose :oops: :lol: ) !
T'en fais pas Jack, t'es pas tout seul :oops:
Charles Boyer (faisant la cour) à Michèle Morgan dans Maxime.

- Ah, si j'avais trente ans de moins !
- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !


Henri Jeanson
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