Walter Lang (1896-1972)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Jeremy Fox »

Jack Carter a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Sacrément alléchant ; à te lire, ça me fait penser à ces deux films savoureux avec Alice Faye : Hollywood Cavalcade et The Great American Broadcast.
tiens, le second passe bientot sur Cine Classic, j'y jetterai un oeil :)
Franchement, je pense que ça peut te plaire
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Cathy
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Cathy »

Ceci étant je préfère le premier qui évoque l'époque des films burlesques, des débuts du cinéma. Le second sur la radio est plus traditionnel, mais j'avais bien aimé aussi !
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Jeremy Fox
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit :
Jack Carter a écrit :
tiens, le second passe bientot sur Cine Classic, j'y jetterai un oeil :)
Franchement, je pense que ça peut te plaire

Je ne me rappelais d'ailleurs plus que j'en avais fait mon film du mois

Mon avis

L'atout de Hollywood Cavalcade sur le second est le Technicolor ; mais j'avais trouvé les personnages du film d'Archie Mayo encore plus attachants.
Lord Henry
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Lord Henry »

Jeremy Fox a écrit : Le Roi et moi (The King and I, 1956)
Il vaut mieux oublier cette pâtisserie indigeste et s'en tenir au merveilleux film de John Cromwell.

Au passage, je ne me plaindrais jamais assez de la technicité aseptisée de Marnie Nixon qui réussit à rendre inintéressant tout ce qu'elle interprète.
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Music Man
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Music Man »

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ADIEU BROADWAY (tin Pan Alley) de Walter LANG –20th C FOX - 1940
Avec Alice FAYE, Betty GRABLE, John PAYNE, Jack OAKIE et Esther RALSTON

Un éditeur de musique fait fortune en confiant ses chansons à deux ravissantes sœurs. Il tombe amoureux de l’une d’elles, mais
sa maladresse et sa soif de réussite vont rapidement le mener à la rupture. Les sœurs s’enfuient pour Londres …


Le meilleur atout de cette comédie musicale est sans conteste sa riche partition musicale composée de ballades et de ragtimes du début du 20ème siècle ainsi que de jolis numéros créés spécialement par Harry Warren. La façon très rythmée dont ils sont exécutés par des artistes aux styles très différents ( la crooneuse Alice Faye à la belle voix sombrée, une chanteuse à la voix étonnamment aigue, un trio de jeunes filles, etc..) leur donne infiniment du peps et porte tambour battant une histoire assez classique (les scénarii des films d’Alice Faye se ressemblent tous un peu). Comme d’habitude elle confère à son rôle d’amoureuse négligée un peu pleurnicheuse, sa belle chaleur humaine caractéristique (la scène des adieux aux soldats est d’ailleurs particulièrement réussie, à la fois drôle et émouvante). La vivace Betty Grable, à la silhouette impeccable, tire bien son épingle du jeu de même que l’amusant Jack Oakie. La réalisation n’a rien d’exceptionnel, la mise en scène des passages musicaux non plus, mais des artistes aussi brillants que les fantastiques Nicholas Brothers, incroyablement agiles, n’en ont pas besoin. Le numéro « le scheik d’Arabie » figurant des girls en bikini et les deux stars dont la mamelue Alice en robes transparentes fera l’objet de pas mal de coupures pour passer de justesse le cap de la censure (les scènes coupées sont reprises dans un documentaire sorti en DVD sur les musicals Fox). Le contexte du film (situé lors de l’engagement des USA dans la première guerre mondiale), contribuera très certainement à son considérable succès à la veille de Pearl Harbour. Le film est sorti en VHS dans les années 80 (avec scènes coupées en bonus) ; il semble qu’il était prévu de l’intégrer à un volume 2 du coffret Betty Grable mais l’insuccès du premier tome a compromis le projet.
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Ann Harding »

J'ai vu hier le 1er film de Walter Lang qui étonnera plus d'un amateur de ce réalisateur de musical.

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The Red Kimona (1925) de Walter Lang avec Priscilla Bonner, Carl Miller, Tyrone Power Sr. et Theodore von Eltz

Gabrielle Darley (P. Bonner) a tué son amant qui l'avait poussée à la prostitution. Sur le banc des accusés, elle se souvient de sa jeunesse insouciante jusqu'à ce qu'elle rencontre Howard Blaine (C. Miller)...

Ce film social produit par la veuve de Wallace Reid, le célèbre acteur muet qui mourut des suites d'une addiction à la morphine, est le premier film du réalisateur Walter Lang, qui s'illustrera dans un registre fort différent plus tard à la XXth Century Fox. Les films produits par Mrs Reid sont tous à consonnance sociale et se veulent un avertissement pour le public. Malheureusement, ce qui aurait pu être un réquisitoire intéressant contre la prostitution et l'hypocrisie de la société est entâché par un scénario hyper-moralisateur. Il s'agit pourtant d'une histoire vraie. Lors du prologue, Mrs Reid parle directement à la caméra avant d'ouvrir un journal de 1917 où l'histoire de Gabrielle Darley faisait les gros titres. Et c'est d'ailleurs une grosse erreur de la part de la productrice et des scénaristes: ils n'ont même pas pris la peine de modifier le nom de la femme en question. Résultat: la véritable Gabrielle Darley l'attaqua en justice et gagna une forte somme d'argent en dédomagement. En effet, cette femme était maintenant mariée et pensait pouvoir vivre tranquille. Le film bénéficie de l'excellente caractérisation de Priscilla Bonner, qui utilise son beau visage expressif avec intelligence. Mais, hélas, le déluge de moralisation et de sentimentalisme dans les cartons, attenue considérablement son personnage. Le film s'attaque pourtant aux dames de la bonne société qui se donnent bonne conscience en aidant la malheureuse après son acquittement. En fait, ce geste est totalement égoïste et elle ne cherche qu'à faire parler d'elle. Le kimono rouge du titre se rapporte à ce vêtement que revêt Gabrielle avant de recevoir ses clients. Il apparaît colorié au pochoir dans le film. Le film a été réalisé avec un petit budget. Mais, si le scénaio avait été mieux conçu, il aurait eu certainement plus d'impact.
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Miss Nobody
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Miss Nobody »

Le roi et moi - 1956
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Il fallait peut-être que je m'impose un autre de leur grand succès pour m'en convaincre: les comédies musicales du duo Rodgers & Hammerstein ne sont décidément pas faites pour moi. Je vais donc m'en tenir à cette bonne vieille « Mélodie du bonheur », classique familial sucré mais plus justement dosé, et tâcher d'oublier cet interminable mélo meringué aux relents colonialiste.

« Le roi et moi » c'est l'histoire d'une institutrice anglaise du XIXème siècle, pleine de bonnes intentions, qui est appelée au royaume de Siam pour éduquer le souverain, ses femmes et ses multiples enfants (autrement dit leur enseigner les bonnes moeurs occidentales). Il paraît que la tolérance est le fil rouge de toutes les comédies musicales du tandem Rodgers & Hammerstein. L'intention est sans doute louable mais on comprendra qu'ici, elle n'a pas du tout l'effet escompté. Dans « South Pacific », le combat contre le racisme était déjà très maladroit; dans « Le roi et moi », les messages de tolérance se vautrent dans la complaisance mielleuse et dans le maternalisme éhonté. Aussi, si la jolie veuve se prend d'affection pour les petits barbares et leur culture, lorsqu'il s'agit de faire bonne figure devant la reine d'Angleterre, elle ressort l'argenterie et les crinolines...
Sur le fond, on a donc affaire à un film niais, civilisateur, et désuet, qui flirte avec le mauvais goût. Même en restant à la surface de l'intrigue, il est difficile de se satisfaire de ressorts dramatiques peu palpitants (l'histoire platonique entre Anna et le roi de Siam, l'histoire secondaire entre les deux amants birmans) ou d'un dénouement totalement bâclé (où l'esclavage est aboli en un tour de main, tandis que le roi se meurt sans trop d'explication). Le ton extrêmement premier degré du film n'aide évidemment pas à faire passer la pilule: « Le roi et moi » ne comporte pas une miette d'humour, si on excepte les cabotineries nauséabondes de Yul Brynner en roi despotique et idiot (dont la première réplique est « who who who!!! », sic).
Sur la forme, c'est malheureusement tout aussi indigeste. Comme la tradition le veut, Hollywood méprise délibérément toute forme de vraissemblance dès lors qu'il s'agit de dépeindre une culture orientale. Les costumes et les décors ultra kitsch baignent le film dans un exotisme de pacotille, tandis que le choix des acteurs (en majorité des latinos déguisés en asiatiques, à grand renfort d'eye-liner) fait un peu grincer des dents. La musique reste le seul bon point du film, même si l'ensemble manque de panache. La partition de Richard Rogers est de qualité, en particulier le thème « The March of the Siamese Children », mais les paroles de Hammerstein rendent la plupart des chansons insipides. Hormis « Getting to know you » et « Shall we dance » (deux chansons sur lesquelles l'eternelle Marni Nixon prête sa voix à Deborah Kerr), on ne retiendra finalement pas grand chose du livret musical.

Bref, je ne suis pas totalement hermétique à la niaiserie d'habitude, mais subir en prime une intrigue aussi poussiéreuse m'a rendu « Le roi et moi » particulièrement pénible. D'autant que le film est assez interminable (même la séquence la plus originale du film, la variation asiatique de « Oncle Tom's cabin », traîne en longueur) et que la mise en scène de Walter Lang est très statique. Après une version non chantée, une version animée, une version modernisée, et les multiples représentations du musical sur scène, je crois qu'il est grand temps de relayer les vieux ouvrages au placard et d'oublier pour de bon les mémoires d'Anna Leonowens.

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Jeremy Fox
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Jeremy Fox »

Miss Nobody a écrit :Le roi et moi - 1956


Il fallait peut-être que je m'impose un autre de leur grand succès pour m'en convaincre : les comédies musicales du duo Rodgers & Hammerstein ne sont décidément pas faites pour moi.
Sur ce film-ci, j'avais été encore plus sévère que toi :wink:
C'est pour cette raison que je te conseille néanmoins State Fair du même Walter Lang, beaucoup plus charmant que ce film pachydermique et ennuyeux au possible. Le reste, hormis le sublime The Sound of Music, ne vaut pas grand chose. Je parle cinématographiquement parlant car musicalement, c'est du très haut de gamme (hormis The King and I aussi justement)
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Cathy
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Cathy »

Le roi et moi n'est pas du tout pachydermique, c'est juste l'adaptation fidèle d'un succès de Broadway à l'écran, un film qui est construit telle une comédie musicale scénique, à savoir peu d'extérieur, des effets liés à la comédie ! Yul Brynner est quand même connu pour être l'interprète du Roi de Siam qu'il tenait à la fois sur scène et à l'écran. Alors cela peut paraître lourd, mais comme beaucoup de purs produits de Broadway. State Fair est effectivement charmant, mais il y a quand même un problème c'est que la musique ne se retient pas contrairement à celle du Roi et moi dont chaque air, comme dans South Pacific ou la Mélodie du bonheur est une pure petite merveille ! Enfin personnellement je continue d'adorer ce film :) !
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Jeremy Fox
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Jeremy Fox »

Cathy a écrit :Le roi et moi n'est pas du tout pachydermique !
Je ne connais pas les spectacles originaux ; je parlais ici d'un point de vue strictement cinématographique. Je trouve que la mise en scène de Lang est tout aussi fade que celle de Henry King pour Carousel ou que celle de Zinneman pour Oklahoma. Alors que de ce même point de vue, celle de Wise est un pur régal de bout en bout (elle est peut-être encore plus virtuose que pour West Side Story, c'est dire).
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Cathy »

Jeremy Fox a écrit :
Cathy a écrit :Le roi et moi n'est pas du tout pachydermique !
Je ne connais pas les spectacles originaux ; je parlais ici d'un point de vue strictement cinématographique. Je trouve que la mise en scène de Lang est tout aussi fade que celle de Henry King pour Carousel ou que celle de Zinneman pour Oklahoma. Alors que de ce même point de vue, celle de Wise est un pur régal de bout en bout (elle est peut-être encore plus virtuose que pour West Side Story, c'est dire).
Ce qui me gêne dans Carousel et dans Oklahoma, ce n'est pas la fadeur de la mise en scène, mais le manque total de charisme des interprètes et le côté insipide de la musique hormis la scène du rêve dans le premier qui est quand même un petit moment magique !
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Music Man »

Cathy a écrit : State Fair est effectivement charmant, mais il y a quand même un problème c'est que la musique ne se retient pas contrairement à celle du Roi et moi dont chaque air, comme dans South Pacific ou la Mélodie du bonheur est une pure petite merveille ! Enfin personnellement je continue d'adorer ce film :) !
Ah bon! et bien pour ma part, si vous me passez un micro, je serais capable de chanter tout le livret de State fair sur l'antenne de DVDclassik d'it might as well be spring à that's for me (bouchez vous les oreilles); mais c'est vrai que comme toi, j'adore les airs de South Pacific qui sont tous magnifiques (si quelqu'un avait la bonne idée de reprendre ce musical sur une scène parisienne...) et de la mélodie du bonheur que je suis allé revoir avec un égal plaisir sur la scène du Châtelet. Pour le Roi et moi, en revanche, à part Hello young lovers que j'aime beaucoup, je suis moins fan des chansons! :wink:
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Sybille »

Faudra quand même que j'essaie un jour les 'musicals Rodgers & Hammerstein'. :? Je me souviens qu'il existe un coffret qui leur est consacré.
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Cathy »

Sybille a écrit :Faudra quand même que j'essaie un jour les 'musicals Rodgers & Hammerstein'. :? Je me souviens qu'il existe un coffret qui leur est consacré.
Il ne faut pas être allergique au côté tout le temps chantant de ces films. Le superbe coffret en forme de Carousel se trouvait pour pas très cher sur Amazon !
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Re: Walter Lang (1896-1972)

Message par Music Man »

Miss Nobody a écrit :Le roi et moi - 1956
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Pour les fêtes, j’avais très envie de revoir un grand musical en couleurs de la grande époque et mon choix s’est porté sur ce Roi et moi si décrié sur ce topic, et si souvent diffusé en fin d’année à la télé quand j’étais petit. J’ai pris grand plaisir à revoir ce musical dominé par un Yul Brynner à la présence écrasante qui a du beaucoup s’amuser en créant son personnage. Le coté totalement irréel de certaines situations ne m’a pas du tout choqué car j’ai pris ce spectacle comme un conte de fée sans y chercher une once de réalisme. Je pense que Walter Lang a pris le parti pris délibéré de filmer ce spectacle comme à la scène dans de rutilants décors de théâtre sans jamais rajouter des scènes d’extérieur : on a l’impression d’assister à un très beau spectacle du Châtelet, et c’est ma foi très bien comme ça.
D’ailleurs quand on visionne les bonus, on a l’impression que même les chorégraphies ont été reprises telles quelles étaient présentées dans la version scénique, sans rien changer pour les rendre plus cinématographiques. J’ai redécouvert les chansons, outre hello young lovers qui est magnifique, something wonderful ou getting to know you sont fort belles. Dire qu’autrefois, dans la version française presque toutes les chansons étaient coupées !
Donc un très joli spectacle de fin d’année dont on se régale comme en allant voir une opérette sur scène menée par des artistes charismatiques.
Au passage, j’ai revu un morceau de l’épisode pilote de la série avec Samantha Eggar et Yul Brynner que je suivais avec régal dans l’émission Samedi est à vous, il y a longtemps maintenant….
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