Gene Tierney (1920-1991)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Bugsy Siegel
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Bugsy Siegel »

francesco a écrit :
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"les soupcons" ???? :mrgreen: :wink:
Euh je crois que l'homosexualité de Laughton ne fait plus partie aujourd'hui du domaine du "soupçon". Lanchester d'ailleurs l'a expliqué elle-même, sauf qu'elle dit ne pas l'avoir su quand elle s'est mariée.
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Au moins elle s'est mariée par amour alors. :lol:
Attention on va partir dans le HS. :fiou:
on faisait queue devant la porte des WC comme au ciné lors du passage de l'Atlantide à l'écran. Jean Ray, Hôtel de Famille, 1922
Alligator
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Alligator »

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Peut-être était-il bisexuel et dans ce cas rien n'interdit à ce qu'il subisse également le charme de Lancaster.
francesco
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par francesco »

Peut-être. Espérons le pour elle.
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Wagner »

Le mariage fut largement consommé, aucun doute là-dessus.
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par joe-ernst »

Wagner a écrit :Le mariage fut largement consommé, aucun doute là-dessus.
Wagner a tenu la chandelle... :uhuh:
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Wagner »

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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Cathy »

Black Widow, La Veuve noire - (1954) Nunnally Johnson

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Une jeune écrivain arriviste est retrouvée pendue chez un auteur renommé dont la femme était absente. S'est-elle suicidée ? A-t'elle été tuée ? Et si oui, est-ce l'auteur que tout accuse ?

L'affiche porte sur les deux vedettes féminines, Ginger Rogers, Gene Tierney, Van Heflin et George Raft, alors qu'en réalité la véritable "vedette" du film est justement la victime. D'ailleurs curieusement les deux actrices apparaissent plus comme des seconds rôles dans le cours de l'histoire. Le film est porté comme dans beaucoup de films noirs par l'acteur poursuivi et qui enquête avec ces ambiances de soirées mondaines, de boites de nuit un peu glauques, de garce, d'arriviste, etc. Rien de très original donc. Gene Tierney retrouve une fois de plus son rôle de femme fidèle, sage, qui certes aurait eu une aventure dans le passé, mais est dorénavant une femme très bien. Ginger Rogers quant à elle joue à la fameuse actrice diva, capricieuse, odieuse, parfaite pour le rôle. Van Heflin est parfait en victime désignée tout comme Reginald Gardiner en mari faible, sans oublier George Raft, en policier qui trouve facilement la solution de l'énigme.
Le film est filmé platement, et les rebondissements sont assez prévisibles. Comme beaucoup de films de cette époque, il se laisse voir sans déplaisir toutefois, porté par la musique inspirée de la Salomé de Richard Strauss.
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Cadichon »

Je plaide coupable, je pense n'avoir vu que "Laura".
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Alligator »

Leave Her to Heaven (Péché mortel) (John M. Stahl, 1945) :

florilège de Gene Tierney en veux-tu en voilà

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_______________

Stahl propose une ode à Gene Tierney. Amoureux de cette femme au destin incroyable et à la beauté surdimensionnelle, j'ai pu ici l'admirer à satiété sur de nombreux gros plans et un technicolor très vif. Ma femme a eu du mal à s'en remettre, elle avait l'impression que c'était un noir et blanc "colorisé". Je crois pour ma part que c'est le maquillage triple couche qui se voit un peu trop, surtout sur Cornel Wilde. Gene est presque de tous les plans et la pauvrette Jeanne Crain essaie gentiment de faire son trou dans ce festival technicolor de tiernitude éclatante. Joli brin de jeune femme, un peu passive, mais rien n'y fait, je n'ai d'yeux que Gene dans un rôle de malade mentale, jalouse à l'excès, possessive extrêmiste jusqu'à l'homicide plus ou moins volontaire. En dépit d'un rôle aussi lugubre de harpie, de sorcière faite de fiel, de psychotique infoutue de vivre heureuse et simplement, en dépit du pathos effrayant qui la cadenasse à un destin forcément douloureux et noir, il se dégage de sa personne quelque chose d'envoûtant qui ne m'a pas permis d'en être totalement écoeuré. Cette actrice était trop belle pour pareil rôle. A-t-on jamais vu plus subjugante finesse et éclat des traits? Alors c'est forcément un regard biaisé que je porte sur sa performance d'actrice. Il m'est bien difficile de rester honnête et d'envisager qu'elle n'a pas réussi totalement à mettre son emprise sur le personnage. Je suis pourtant étonné par la dureté de son regard.

Par contre le pauvre Cornel Wilde -que j'ai vu assez moyen récemment dans Shockproof- me parait encore une fois pas vraiment éblouissant, juste ordinaire. Vincent Price n'hérite pas d'un rôle assez touffu pour faire montre de grand caractère. Sa participation au procès n'est pas assez valorisée. Les enjeux mélodramatiques prennent le dessus sur la grandiloquence affichée de son personnage.

Il faut saluer l'effort porté sur la photographie de Shamroy. Quelques plans sont joliment troussés. Le technicolor réhausse bien évidemment l'esthétique déjà épicée du film.

Tous ces soins assurent un spectacle plutôt agréable. Certes, ce n'est pas un grand film mais il donne l'occasion de voir une des plus belles créatures de l'histoire du cinéma.
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Cathy
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Cathy »

Leave her to Heaven - Pêché Mortel - Stahl

Un auteur à la mode épouse une jeune femme rencontrée dans un train. Celle-ci se montre rapidement égoïste et bizarre.

Stahl plus connu pour ses grands mélodrames dont les remakes furent souvent signés par Douglas Sirk signe ici la réalisation d'un film noir, même si nous sommes ici en présence d'un technicolor flamboyant (à noter que le DVD présente le même défaut que certaines anciennes VHS, à savoir une bande "rosatre" sur l'extrémité droite de l'écran). Gene Tierney est ici loin des femmes douces, belles et victimes qu'elle a souvent incarnées, au contraire elle est la garce intégrale, jalouse maladivement avec son visage d'ange et ses pensées si horribles. Il est intéressant de voir le caractère psychologique de cette jeune femme qui n'est pas loin d'évoquer une forme d'inceste, son mari lui rappelle son père décédé récemment et qu'elle aimait plus que tout. Gene Tierney est absolument magnifque dans ce film avec ce rôle d'ange maudit et manipulateur.
Cornel Wilde est parfait en mari dépassé par les évènements et faible. Son seul moment de force lui devra la prison (ce n'est un spoiler - vu que le film est en flash back et qu'on sait dès le début qu'il sort de deux dans de prison). Jeanne Crain est charmante et tout à fait crédible en cousine et "soeur" de cette héroïne si sombre. Un très beau film au suspense bien mené et qui malgré les re-visions ne s'altère pas avec le temps. Vincent Price est parfait en fiancé délaissé et procureur haineux. Stahl a sans doute privilégié le côté mélodramatique au côté film noir notamment lors du procès, mais cela donne plus de force aux aveux du mari. La photographie est assez superbe notamment celle de Back the Moon et ce lac à la fois beau et inquiétant. La musique de Max Steiner amplifie d'ailleurs ce sentiment d'oppression qui surgit régulièrement.
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Eusebio Cafarelli »

J'ai découvert ça (la vidéo de gauche, c'est un extrait, celle de droite est complète)
http://www.ina.fr/recherche/recherche?s ... &vue=Video

Ah, nostalgie...
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Commissaire Juve »

Eusebio Cafarelli a écrit :J'ai découvert ça (la vidéo de gauche, c'est un extrait, celle de droite est complète)
http://www.ina.fr/recherche/recherche?s ... &vue=Video

Ah, nostalgie...
La pauvre... :cry: (incidemment : elle se la donnait, en français 8) )
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Wagner »

Alligator a écrit : Cette actrice était trop belle pour pareil rôle. A-t-on jamais vu plus subjugante finesse et éclat des traits?
Chez Grace Kelly peut-être...
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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Profondo Rosso »

Péché Mortel de John M. Stahl (1945)

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Richard Harland et Helen Berent se rencontrent et tombent amoureux l'un de l'autre. Ils se marient, mais Helen manifeste progressivement un caractère possessif et jaloux, confinant à la folie meurtrière.

Une femme douce, aimante, attentionné et qui en plus arbore les traits charmant de Gene Tierney qui n'en rêverait pas ? Ce film au croisement du thriller et du mélodrame joue donc ainsi autant de la facette douce et séductrice de la star que de son aspect le plus vénéneux dans son rôle le plus inquiétant avec le Shanghai Gesture de Von Sternberg.

ImageImage

Cette histoire d'une extrême noirceur dans un étonnant contre pied va se parer d'un technicolor somptueux de Leonard Shamroy dont les couleurs flamboyantes vont parer l'évolution du récit du rêve éveillé au pur cauchemar. La part lumineuse intervient dans la première partie où Gene Tierney arbore une allure de déesse, ses yeux bleu acquièrent un magnétisme quasi surnaturel, ses traits n'ont jamais paru plus fin et son teint plus doux. Stahl multiplie les séquences magnifiant l'aura de l'actrice comme ce moment fougueux où elle galope en dispersant les cendres de son père, la rencontre soleil couchant avec Cornell Wilde. Les grands espaces naturels où se déroule les différents moment du film accentue ce sentiment de perfection de l'histoire d'amour parfaite et foudroyante, de ce couple idéalisé. Pourtant si on a été attentif on aura déjà pu deviner les zones d'ombre dès la première rencontre où Gene Tierney observe longuement Cornel Wilde d'un regard intense, malade et déjà possessif comme un serpent hypnotisant sa proie. Une beauté inhumaine en forme de piège redoutable qui va le happer, il faut voir cette demande en mariage où le pauvre n'a pas les armes pour lutter.

ImageImage

On ne peut s'empêcher de penser aux problèmes personnels et à équilibre mental déjà vacillant (un accouchement prématuré d'une enfant attardée, qui entraînera plus tard la séparation d'avec son époux) de Gene Tierney dans l'interprétation désespérée et menaçante à la fois qu'elle propose. Un être à l'amour possessif qui confine à la folie pure, pour qui aucun gêneur quel qu'il soit ne doit entraver le bonheur conjugale. Si on devine un Code Hays qui a dû certainement atténuer une teneur sexuelle probablement bien plus marquée, pour le reste on reste assez stupéfait devant la cruauté absolue déployée par Gene Tierney pour arriver à ses fins : meurtre, infanticide et une assez machiavélique vengeance d'outre tombe finale. L'actrice domine entièrement le casting, en particulier un Cornell Wilde dont la fadeur sied pour une fois son personnage dépassé (même s'il retrouve une certaine intensité lors du procès final) et Jeanne Crain qui malgré tout tire son épingle du jeu en pendant féminin positif. Grande réussite portée en plus par un excellent score de Alfred Newman dont le thème principal retenti avec un fracas lugubre durant les différentes atrocité commises.5/6

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Re: Gene Tierney (1920-1991)

Message par Federico »

Profondo Rosso a écrit :Péché Mortel de John M. Stahl (1945)

Une femme douce, aimante, attentionné et qui en plus arbore les traits charmant de Gene Tierney qui n'en rêverait pas ? Ce film au croisement du thriller et du mélodrame joue donc ainsi autant de la facette douce et séductrice de la star que de son aspect le plus vénéneux dans son rôle le plus inquiétant avec le Shanghai Gesture de Von Sternberg.
Dans le fabuleux Shanghai Gesture, elle irradie mais se montre plus inquiète et inquiétée qu'inquiétante (la grande figure inquiétante, c'est Ona "Mother Gin Sling" Munson). Par contre, dans Le fil du rasoir, alors là... :roll:
Profondo Rosso a écrit : La part lumineuse intervient dans la première partie où Gene Tierney arbore une allure de déesse, ses yeux bleu acquièrent un magnétisme quasi surnaturel, ses traits n'ont jamais paru plus fin et son teint plus doux.

Pourtant si on a été attentif on aura déjà pu deviner les zones d'ombre dès la première rencontre où Gene Tierney observe longuement Cornel Wilde d'un regard intense, malade et déjà possessif comme un serpent hypnotisant sa proie. Une beauté inhumaine en forme de piège redoutable qui va le happer.
C'est bien simple, la première fois, en découvrant la séquence de la rencontre dans le train, j'ai cru voir deux rayons laser traverser le journal de Cornel Wilde, puis l'écran et j'ai eu un décollement de rétine ! 8)
Profondo Rosso a écrit : Si on devine un Code Hays qui a dû certainement atténuer une teneur sexuelle probablement bien plus marquée, pour le reste on reste assez stupéfait devant la cruauté absolue déployée par Gene Tierney pour arriver à ses fins : meurtre, infanticide et une assez machiavélique vengeance d'outre tombe finale.
C'est même assez miraculeux que les censeurs aient laissé passer autant de séquences extrêmes. Eux aussi ont du se faire hypnotiser par la mante aux yeux aigue-marine. :wink:

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