Richard Thorpe (1896-1991)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Cathy »

Ivanhoe (1952)

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Ivanhoe à la recherche de Richard Coeur de Lion, le trouve et organise la collecte de la rançon afin de voir tomber le Prince Jean.

Comme Arthur et les chevaliers de la table ronde, la trahison du prince Jean envers son frère Richard aura inspiré de nombreux livres et films. Déjà est-ce que Richard est arrivé alors que Robin des Bois se battait avec Nottingham ou alors est-il arrivé ici dans un duel opposant Ivanhoe à un fidèle du Prince Jean. Bref trève de plaisanterie, nous sommes ici dans le fleuron du film d'aventures, ces reconstitutions plus livres illustrés qu'autre chose mais qui nous montrent le moyen âge tel que nous l'avons souvent imaginé. Pas un bouclier ne manque. Toutes les tenues sont étudiées avec soin. Ivanhoe offre sans doute pour ceux qui le préfèrent aux chevaliers de la table ronde, le goût de l'inédit. Il n'y a quasiment pas eu d'autres versions sur ce héros littéraire et donc pas de souci de "cohérence". Comme dans les Chevaliers de la table ronde où Ava Gardner était limité au niveau du jeu, ici c'est Elisabeth Taylor qui promène son joli visage avec la même expression triste de scènes en scènes. Joan Fontaine semble plus à son aise dans les films modernes que dans ces films à costumes, et semble elle aussi toujours avoir la même expression avec le sourcil levé ! Robert Taylor est une fois encore ce héros noble qui subit tout pour son roi, et ne s'abandonne jamais. George Sanders est comme à son habitude parfait, ici dans un rôle assez différent de ses cyniques habituels, amoureux transi ou fier chevalier. Les scènes de bataille sont extraordinaires, l'attaque du chateau fort est un modèle de ce qu'on imagine de l'époque, avec l'assaut des tours avec d'abord ces ponts flottants et ensuite ces échelles et ces caisses de pierre, il ne manque que l'huile bouillante ! Les flèches fusent et on se retrouve avec son âme d'enfant devant ce film qui reste un des must du genre.
O'Malley
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par O'Malley »

Tondelayo (White Cargo) 1942

Le film n'a qu'un seul intérêt: Hedy Lamarr, terriblement sexy et le seul mérite de Richard Thorpe içi est de diablement bien mettre en valeur les courbes (tout simplement la beauté) de la dame. Mis à part cet intérêt érotomane, Tondelayo est proche du néant: intrigue (?) improbable, aucune dramaturgie, bavard comme c'est pas possible, statique. Tout cela se regarde avec un profond ennui, même si le début (la description de cette communauté d'occidentaux dans la jungle) laissait entrevoir quelque chose de plus percutant. Bon, pour les complétistes des films exotiques de la MGM, de Lamarr ou de Thorpe...
frédéric
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par frédéric »

White Cargo

Beh c'est pas terrible effectivement, c'est un assez gros nanar mélangeant plusieurs genres. Le film exotique, le drame passionnel, un brin de suspense et de comédie assez mal intégré je trouve. Le personnage de Heddy Lamarr est assez haïssable et mérite bien ce qui lui arrive. Un très curieux film au rythme assez poussif.
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par villag »

Cathy a écrit :Ivanhoe (1952)

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. George Sanders est comme à son habitude parfait, ici dans un rôle assez différent de ses cyniques habituels, amoureux transi ou fier chevalier. .



C'est, à mon hunble avis, le personnage le plus interessant de ce joli film :déchiré entre son honneur de chevalier normand et l'amour fou qu'il éprouve pour la jeune juive jouée par E. Taylor ....
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Jeremy Fox
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Jeremy Fox »

O'Malley a écrit : Bon, pour les complétistes de Thorpe...
Même pour les complétistes de Thorpe, je ne leur conseille pas de jeter un oeil à Wyoming, le dernier film dont je parle dans le topic western ; moi qui aime beaucoup ce cinéaste, je suis quand même tombé de haut. :mrgreen:
Julien Léonard
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Julien Léonard »

En même temps, Richard Thorpe n'a pas tourné que des grands films, donc c'est forcé de tomber sur des produits un peu moins bons. Bon, il est vrai que la carrière de Thorpe est une carrière que je connais peu. De ce que j'ai vu, j'ai bien aimé Ivanhoé et Les chevaliers de la table ronde (avec des castings impeccables), sans non plus les trouver géniaux. J'avoue avoir un peu de mal de toute façon avec le genre du film historique moyenâgeux hollywoodien, car bien souvent je trouve tout cela bien statique, sans non plus trouver l'ensemble désagréable, au contraire. Autant j'adore l'âge d'or hollywoodien dans son ensemble, autant j'ai toujours eu des difficultés avec ce style de films en particulier, excepté quand j'étais gamin. Quelques rares exceptions, telles que Les vikings, m'ont en revanche fasciné dès la première vision.

Concernant Thorpe, j'ai aussi bien aimé La vallée de la vengeance, avec Lancaster, un film efficace et plutôt intéressant. Et puis, quelques aventures de Tarzan qui n'ont, au fond, pas si mal vieilli que cela. Pour le moment, mon œuvre préférée de ce metteur en scène demeure Le prisonnier de Zenda (découvert il y a peu), un très bon produit hollywoodien d'aventure, avec ses intrigues de cour et son histoire d'amour contrariée. Granger y est très à l'aise (mais l'on peut dire qu'il s'agit de son genre de prédilection) et Deborah Kerr toujours aussi séduisante. Il me semble qu'il y avait Jane Greer aussi.

Mais pour le moment, aucun film de Thorpe ne m'a fait tressaillir à 100%, je l'avoue. Je ne désespère pas, vu que le réalisateur a visiblement ses fans, et qu'en outre Patrick Brion est littéralement admiratif devant sa filmographie.
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beb
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par beb »

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O'Malley
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par O'Malley »

beb a écrit :
O'Malley a écrit :Tondelayo (White Cargo) 1942
Et bien de mon coté j'ai plutot aimé ce film.
j'ai notamment été séduit par la tension croissante entre les personnages avec le point culminant
Spoiler (cliquez pour afficher)
où Walter Pigeon fait boire le poison à Hedy Lamarr
, scène particulièrement violente. Et puis les interprétations de Walter Pigeon et de Frank Morgan sont très bonnes. J'ai vraiment un faible pour Frank Morgan, meme s'il joue de la meme manière que dans The Shop Around the Corner.
C'est vrai que la scène que tu cites est intéressante, et montre l'efficacité de Thorpe, le cas échéant. Mais vraiment, l'ensemble ne tient pas la route, je trouve l'ensemble trop statique, verbeux, laborieux... Mais bon, ce film a ses aficionados il me semble et Patrick Brion en fait une notule dans son magnifique ouvrage sur Le cinéma d'aventures.
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Jeremy Fox
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Jeremy Fox »

Malgré mon estime pour le cinéaste, voici deux avis sur des navets westerniens du début des 40's :(


Wyoming (Bad Man of Wyoming, 1940)MGM

Reb Harkness (Wallace Beery) est un voleur de train recherché dans le Missouri. Avec son acolyte mexicain Pete (Leo Carrillo), ils décident d’aller se faire oublier sur le territoire du Wyoming. Trahi par son partenaire dès leur arrivée dans cet Etat verdoyant et montagneux, Reb trouve refuge dans un ranch où vivent Lucy Kincaid (Ann Rutherford) et son petit frère Jimmy (Bob Watson) avec qui il se lie d’amitié. Les fermiers du coin sont sous la coupe de John Buckley (Joseph Calleia), un homme d’affaire sans scrupule. Quand le frère de Mehibatel tombe sous les balles des hommes de main de Buckley, Reb qui était tombé sous le charme de cette femme rustre (Marjorie Main), décide, avec l’aide du Général Custer (Paul Kelly) d’aider les ranchers à débarasser la ville de la racaille qui la dirige en y faisant régner la terreur…


Wyoming marque le début du couple pittoresque constitué par Wallace Beery et Marjorie Main qui se retrouvera sous l’égide de la MGM à cinq autres reprises après le beau succès de ce western ; un drôle de duo se chamaillant constamment sauf dans les rares moments où ils entament tous deux quelques sérénades. Dans le casting on remarque aussi Henry Travers, le futur ange gardien de James Stewart dans La Vie est Belle, dans la peau d’un shérif couard, et Paul Kelly en général Custer. Quasiment aucune affiche sur internet, aucun commentaire sur IMDB, ce western s’avérait une vraie rareté ; il aurait très largement pu le demeurer tellement dans son abyssale nullité on chercherait vainement ne serait-ce qu’un seul élément à sauvegarder. Si, tout de même Jackson Hole, le lieu de tournage derrière lequel se profilent les majesteuses montagnes escarpées du Grand Teton National Park !


Mais pourquoi la MGM réputée pour être la compagnie par excellence de l’usine à rêve a pu produire de tels navets utilisant à mauvais escient des budgets considérables ? Au final, un western humoristique pas drôle, une comédie westernienne sans rythme, au scénario et à la mise en scène inexistantes. Même Patrick Brion aurait du mal à trouver un quelconque intérêt à ce film d’un de ses chouchous, le metteur en scène du pourtant excellent Night Must Fall trois ans auparavant et des futurs très bons Ivanhoé, Trois Petits mots (Three Little Words) ou La Vallée de la Vengeance (Vengance Valley) pour n'en citer que trois. Quand à l’interprétation, elle va du fadasse au très pénible sans passer par d'autres étapes intermédiaires, Wallace Beery ayant déjà été bien plus inspiré même s’il n’a jamais été un comédien très sobre. A fuir sans aucun remords et surtout pas besoin de perdre son temps à en rajouter des tartines !


**********************************************************************

Apache Trail (1942)MGM


Tom Folliard (William Lundigan), accusé du vol d’une diligence, est acquitté par le juge Keeley (George Watts) ; en effet, forcé durant l’attaque de rester aux côtés de son grand frère Trigger Bill (Lloyd Nolan), il n’a jamais voulu en être complice. Absous de son crime, il ne se voit néanmoins pas reprendre son travail en tant que ‘protecteur’ de diligence et ce malgré sa réputation de tireur le plus rapide du territoire. Il se voit en revanche offrir le poste de responsable d’un dangereux poste relais en plein territoire Apache, ses deux prédécesseurs ayant été tués par les Indiens. A son arrivée, il trouve sur le point de partir la Senora Martinez (Connie Gilchrist) et sa jeune fille de 18 ans, Rosalia (Donna Reed). Charmées par le nouveau ‘maître’ des lieux, elles décident de rester à ses côtés, la première dans l’espoir d’en faire son gendre, la seconde son époux. L’arrivée au relais de Constance (Ann Ayars) , une jeune et belle veuve, va attiser leurs jalousies alors que dans le même temps Tom va avoir fort à faire avec son hors-la-loi de frère qui vient de les rejoindre et les tribus Apaches qui sont sur le sentier de la guerre et qui menacent leur avant poste…

Il y eut tellement peu de bons westerns en 1942 que Apache Trail est inclut dans le listing de Patrick Brion prenant en compte les films les plus importants du genre en cette année là ; à moins que ce soit par le fait qu’il soit produit par la MGM ou signé Richard Thorpe, le studio et l’un des réalisateurs fétiches de notre écrivain/programmateur ? Je ne vois pas d’autres explications au vu de sa médiocrité ! Moins pire que l’insupportable Wyoming tourné deux ans plus tôt mais au moins tout aussi terne, banal et inconsistant. C’est d’ailleurs Wallace Beery, acteur principal de Wyoming, qui avait d’abord été prévu en place de Lloyd Nolan pourtant en contrat avec la 20th Century Fox. On se demande d’ailleurs après coup qui aurait le plus mauvais cabotin des deux ! Car ils ont beau être d’excellents comédiens, mal dirigés ils se révèlent imbuvables aussi bien l’un que l’autre. Lloyd Nolan avait été grandiose dans La Légion des Damnés (The Texas Rangers) de King Vidor ; sous la direction de Richard Thorpe, dans la peau d’un personnage assez similaire, vêtu de la même façon, il en fait des tonnes sans jamais nous convaincre. Dans la peau du frère ayant mal tourné, il a en face de lui son incorruptible bellâtre de cadet, un héros pur et dur joué par l’insipide et transparent William Lundigan. C’est dire que niveau interprétation, ce n’est déjà pas ça d’autant que Donna Reed, dans son premier western, malgré la beauté de son visage, ne brille pas particulièrement, son personnage s’avérant aussi mal écrit que les autres. Pas grand-chose à dire non plus à propos des seconds rôles, aucun n’arrivant à retenir notre attention.

Pourtant, tout comme dans la partie centrale de Stagecoach (tiré d’une histoire du même Ernest Haycox), l’intrigue regroupe une dizaine de personnages dans un endroit clos et l’on pouvait espérer voir s’établir d’intéressantes relations entre chacun d’entre eux, par exemple entre les deux frères ennemis, les deux rivales ; mais une fois le film terminé, contrairement au film de John Ford, on a oublié tous les protagonistes principaux ou secondaires à l’exception de celui du juge joué par George Watts dans la superbe première séquence qui laissait d’ailleurs augurer autre chose que ce western languissant et bourré de poncifs. Elle voit le juge arriver de nuit en diligence, s’arrêter à la porte de la prison et, sans descendre de la ‘voiture’, demander au shérif s’il a des prisonniers devant être jugés. L’homme de loi lui amène sur le palier l’unique inculpé à qui, après avoir écouté les chefs d’accusation, le juge dicte la sentence sans avoir mis le pied en dehors de la diligence et après lui avoir fait peur avec sa devise : « quand je doute, je pends » ! Dommage que ce personnage haut en couleur n’ait été que de cette scène initiale sans quoi nous aurions probablement eu quelques autres occasions de nous amuser ce qui n’est malheureusement pas le cas.

Avec Apache Trail, on peut au moins se rendre compte et constater de visu qu’à côté de ses réalisations de prestige, la MGM, tout comme ses studios concurrents, donnait également dans les courts films de série destinés à être diffusés en première partie de séance ; le film de Richard Thorpe semble en faire partie, le budget alloué paraissant avoir été minimal malgré quelques beaux extérieurs. La bande son résonne tout du long d’un pénible écho artificiel nous faisant rappeler que la quasi-totalité du film a été vite fait tourné en studio et la mise en scène de Thorpe s’avère totalement indigente. Réalisateur ultra prolifique, homme à tout faire de la Metro Goldwin Mayer, malgré sa faible cote de popularité auprès des cinéphiles et autres historiens du cinéma, il nous offrit par la suite quelques superbes films d’aventures (Ivanhoé, Quentin Durward…) ou comédies musicales (Three Little Words, Thrill of a Romance…) dont beaucoup sont devenus des classiques. Il avait déjà prouvé dans les années 30 qu’il était très capable du meilleur (Night Must Fall) et habile à boucler un bon divertissement (quelques uns des meilleurs Tarzan avec Johnny Weissmuller). Malheureusement Apache Trail viendra à raison donner du grain à moudre à ses plus fervents détracteurs ; pas une idée de mise en scène, aucun rythme, une direction d’acteur inexistante…
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cinephage
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par cinephage »

Julien Léonard a écrit :Mais pour le moment, aucun film de Thorpe ne m'a fait tressaillir à 100%, je l'avoue. Je ne désespère pas, vu que le réalisateur a visiblement ses fans, et qu'en outre Patrick Brion est littéralement admiratif devant sa filmographie.
Je suis exactement dans ce cas : Richard Thorpe peine à me convaincre, malgré quelques réussites, dont la valeur ajoutée du réalisateur me parait discutable...
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Boubakar »

cinephage a écrit :Je suis exactement dans ce cas : Richard Thorpe peine à me convaincre, malgré quelques réussites, dont la valeur ajoutée du réalisateur me parait discutable...
Lesquelles ? (car j'aime bien Ivanhoé, Le Prisonnier de Zenda et Les Chevaliers de la Table ronde)
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par cinephage »

Ce sont les trois réussites que je lui concède, moi aussi. Mais le prisonnier de Zenda est un décalque du film de Cromwell, sauf pour quelques séquences de deuxième équipe, et des effets de comédien, que je ne pense pas émaner de Thorpe.
Ivanohe est plus intéressant, et de ceux que je connais, son meilleur. Mais je ne suis pas certain que le metteur en scène y joue un rôle majeur : les comédiens y jouent comme d'habitude (même s'ils sont justes). Ca repose surtout sur un script très efficace, d'excellentes séquences d'action, dont il n'est pas évident que Thorpe aie été le responsable, et une belle bande sonore de Miklos Rozsa.
Les chevaliers de la table ronde m'apparait comme un peu figé, mais il faudrait que je le revoie.

Cela dit, je suis loin d'avoir vu toute son oeuvre, mais pour le moment, je n'y vois rien de très intéressant (là où un Curtiz, par exemple, qui tourne beaucoup, ajoute une "patte" dans le jeu sur les mouvements de caméra, le travail sur les ombres, et une espèce de panache qu'il sait privilégier). Je ne demande qu'à changer d'avis. :wink:
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Jeremy Fox »

Vous devriez jeter un oeil sur Trois petits mots, avec Fred Astaire et Debbie Reynolds, qui est une des comédies musicales les plus attendrissantes (sans mièvrerie) que j'ai pu voir. Sinon j'adore Thrill of a romance mais je ne le conseillerais en revanche à personne d'autre. :mrgreen: Il a réalisé aussi une petite merveille du film noir en 1937 : Night Must Fall vu il y a longtemps au cinéma de minuit.
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par bruce randylan »

Je suis comme Cinephage aussi. Je trouve les trois films qu'il cite ont leur qualité mais on ne peut pas forcément dire qu'elles viennent du réalisateur ( comme Jailhouse Rock )

Après Taro le paien, c'était pas la joie ; la perle noire, j'ai vraiment lutté pour arriver à la fin ; quand à ses Tarzan, c'est pas la fête non plus.
Bon, j'ai encore Ainsi sont les femme et 3 little words dans mes étagères pour continuer un peu mais je ne vais pas persévérer beaucoup dans sa filmographie.
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Cathy
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Re: Richard Thorpe (1896-1991)

Message par Cathy »

Les aventures de Quentin Durward, Quentin Durward (1955)

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Quentin Durward un écuyer écossais se voit chargé de protéger la fiancée de son oncle, une riche bourguignonne sur fond de la lutte entre Louis XI et Charles le Téméraire.

Richard Thorpe continue dans sa lancée d'illustrations des grandes histoires médiévales et après Ivanhoé s'attaque à l'autre héros de Sir Walter Scott, Quentin Durward. Si l'histoire du film est assez proche du roman, il n'en va pas de même pour l'illustration réelle. Tourné visiblement en France, le chateau de Peronne n'est autre que Chambord !!! Et Chenonceau devient Precy les Tours. Il est donc difficile au départ de faire abstraction de ces deux gros contre-sens pour nous français avec ces deux châteaux purement renaissance qui sont sensés être moyennageux. Il est aussi curieux de voir tirer des canons ou des fusils à main, alors est-ce Walter Scott ou Richard Thorpe le fautif, là c'est une autre histoire, mais cela est curieux. Pourtant question costumes, ils sont relativement fidèles et la vision de Louis XI proche de l'iconographie traditionnelle avec son fameux chapeau à médailles. Maintenant une fois fait abstraction, certes difficilement de ces faits, le film est un film d'aventures traditionnelles, avec son héros au grand cœur, sa brave demoiselle. Si Robert Taylor a l'habitude d'incarner ce type de héros, Kay Kendall manque singulièrement du charme, de la beauté et de la fragilité de ce style d'héroïne. Robert Morley est par contre impeccable en Louis XI. La scène de l'affrontement entre Quentin Durward et Morlack est par contre particulièrement spectaculaire, avec ce combat fort original dans le clocher et les cordes des cloches. Alors si Ivanhoé ou les chevaliers de la table ronde, malgré leurs défauts s'avéraient de très bons films d'aventures, il n'en est pas tout à fait de même pour ce Quentin Durward qui peine à être crédible, malgré ces décors naturels !
Dernière modification par Cathy le 21 sept. 10, 10:46, modifié 1 fois.
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