Richard Thorpe (1896-1991)

[Lord Henry]

Comme tous les réalisateurs, Thorpe a réalisé son "chef-d'oeuvre", à l'aune de sa filmographie: Cry Havoc, un huis-clos féminin sur fond de guerre du Pacifique.

Pour le reste, quitte à choisir un homme à tout faire de la MGM, je lui préfère très nettement W.S. Van Dyke.

[Cathy]

A signaler que je préfère nettement Jane Powell en chanteuse façon Broadway qu'en diva soprano ; même si elle possède une belle voix à ces moments là ('Love Is Where You Find It'), elle n'atteint jamais le degré d'émotion qu'apporte par exemple la seule chanteuse qui me touche dans ce registre, Kathryn Grayson.

A noter que Kathryn Grayson chante également cet air dans The Kissing Bandit tourné la même année je crois. D'ailleurs dans A date with Judy, Scotty Beckett reproche à Jane Powell de faire sa Grayson ! Il semble qu'au départ le rôle était prévu pour cette dernière d'ailleurs.

[Huw Morgan]

La Vallée de la Vengeance est un film que je recommande aussi pour l'avoir vu récemment, sans à priori ni sur le réalisateur, ni sur l'œuvre elle même et qui m'a beaucoup surpris en bien. J'ai senti rapidement une appartenance aux grands westerns psychologiques qui développent leur récit autour de drames familiaux dignes parfois de la pure tragédie grecque (The Man from Laramie, The Broken Lance, Saddle the Wind ...). C'est pourtant comme le précise Jeremy une œuvre antérieure à toutes celles là et c'est ça qui m'a un peu troublé (finalement on cite toujours les mêmes œuvres comme sacro-saints jalons référentiels ... c'est bien ... mais vive la curiosité!).

[franzgehl]

En effet artisan multi-cartes qui a produit quelques films bien sympas et eclectiques : La perle noire, The crowd roars (film sur la boxe avec Robert Taylor et Edward Arnold dans le role du mechant), un volet de The thin man, un Tarzan, Jailhouse rock (qui offre a Presley un de ses roles les plus marquants), Malaya (film d aventure au casting impressionant : James Stewart, Spender Tracy, Sydney Greenstreet et Lionel Barrymore...), Above suspicion vu au cinema de minuit il y a presque dix ans (avec d'une idee de Hitchcock dans The man who knew too much : le meurtre pendant un concert de musique classique), The earl of Chicago (film etrange avec Robert Montgommery dans le role d un gangster americain heritant d un Lord anglais..)

[cinephage]

Après avoir découvert cette semaine sur TCM le Prisonnier de Zenda de John Cromwell, la participation de Thorpe à la réussite de la version couleur est quand même très minime. C'est vraiment une copie plan pour plan. J'adore Stewart Granger et Deborah Kerr mais le décalque est vraiment étonnant. On se croirait presque dans le Psycho de Gus Van Sant.

C'est exactement ce que je me suis dit hier soir (j'avais revu la version de Thorpe il y a un mois) : le film est repris plan par plan. Un plan où Rassendyll dort, et deux paires de jambes l'encadrent, le traitre se coiffant du casque devant un miroir, même les plans de transition, comme l'arrivée du train en ville, est découpé pareil, cadré identiquement : un plan sur le train qui roule et sort d'un tunnel, un gros plan sur le blason, puis on embraye dans le wagon royal. Le couronnement aussi, jusque dans les plans de coupe sur les canons qui tirent pour saluer... Une telle copie, c'est vraiment saisissant. Thorpe n'a absolument rien apporté en termes de découpage, je n'avais jamais vu de remake aussi servile. Je ne m'attendais pas à une telle révélation, qui me fait franchement réévaluer à la baisse le film de Thorpe, qui garde tout de même le brio de James Mason, et un Technicolor de premier ordre.

[someone1600]

J'imagine dans cette sitation que je devrais regarder en premier l'original.

[cinephage]

J'imagine dans cette sitation que je devrais regarder en premier l'original.

Pas forcément, si tu ne le connais pas, tu peux y prendre plaisir tout de même. James Mason est un méchant d'une sacrée trempe, que je ne trouve pas dans l'original : c'est vraiment le jeu qui fait toute la différence.
Mais j'ai identifié 3 différences en tout dans le film, et ce sont uniquement les scènes d'action (sans doute réactualisées dans la version de Thorpe). Je n'avais, à part Psycho, jamais vu une copie aussi collée à l'original. Plan par plan, le texte à la virgule près...

[someone1600]

J'ai deja enregistré l'original et la version Thorpe ne passe qu'au cours du mois d'octobre, je regarderai donc l'original en premier.

[Alfred Kralik]

J'allais me faire l'avocat de Thorpe, dont j'ai apprécié un Ivanhoë de bonne mémoire et surtout... Le Prisonnier de Zenda !
Et qu'apprends-je ?
Un mythe s'écroule.

[cinephage]

J'allais me faire l'avocat de Thorpe, dont j'ai apprécié un Ivanhoë de bonne mémoire et surtout... Le Prisonnier de Zenda !
Et qu'apprends-je ?
Un mythe s'écroule.

Indéniablement, en termes de découpage, l'apport de Thorpe est vraiment minime. Surtout que pour ce qui est des rares différences, je crois qu'elles ont plus à voir avec les cascadeurs et régleurs de cascades qu'avec le réalisateur.

Même la séquence du bal est cadré pareil, en large plongée avec le lustre en amorce. Il y a le même nombre d'interruptions de danse pour les mêmes échanges, le même jeu avec le chef d'orchestre agacé par les interruptions, c'est saisissant (mais, quand le couple quitte la salle pour marcher dans le jardin, il vont de droite à gauche dans le Thorpe, alors qu'ils vont de gauche à droite dans le Cromwell. Dans le Cromwell, il y a des cygnes dans le fonds de l'image que je ne me suis pas rappelé avoir vus dans le Thorpe. Les dialogues, en revanche, sont les mêmes). Mais c'est vrai que les différences sont vraiment peu nombreuses (il faut dire que j'avais consacré un moment au film de Thorpe pour en faire quelques captures, et que j'avais du coup le découpage assez bien en tête quand j'ai vu la version de 37).

Cela dit, la splendeur visuelle de la version de 52 fait de ce Zenda un film magnifique, et j'adore l'interprétation de Mason (justement, à ce petit jeu du plan identique, ce sont les acteurs qui "font la différence", par leur cinégénie et la diction. Le Zapt de 37 est supérieur à celui de 52, mais pour les méchants, c'est l'inverse. Et je préfère Granger à Colman).

[Alfred Kralik]

Cela dit, la splendeur visuelle de la version de 52 fait de ce Zenda un film magnifique, et j'adore l'interprétation de Mason

Voui.

[Watkinssien]

J'allais me faire l'avocat de Thorpe, dont j'ai apprécié un Ivanhoë de bonne mémoire et surtout... Le Prisonnier de Zenda !
Et qu'apprends-je ?
Un mythe s'écroule.

Oui, c'est certain que l'appréciation sincère s'atténue... mais c'est pas grave j'aimerais encore le film si je le vois, grâce aux couleurs magnifiés et aux comédiens.

[someone1600]

Bien hate de voir en tout cas.

Je crois bien que je regarderai la version 37 la semaine prochaine (oublié l enregistrement TCM chez moi)

[Jeremy Fox]

Dans une île avec vous (On an Island with you, 1948)

Esther Williams est la vedette d'un film ; son partenaire, Ricardo Montalban, est amoureux d'elle. L'autre vedette féminine, Cyd Charisse, n'a d'yeux que pour Montalban qu'elle se désespère de voir tourner autour de sa 'rivale' à la ville comme à l'écran. Quant à Peter Lawford, c'est un officier de la Navy qui, depuis qu'Esther Williams l'a embrassé lors d'une de ses tournées pour soutenir le moral des troupes durant la guerre, ne cesse de penser à elle. Réussissant à être embauché comme consultant sur le tournage de son égérie, il va tout faire pour que cette dernière lui accorde une danse et ira pour se faire jusqu'à l'enlever en avion pour la conduire sur une île déserte…

On devine bien que le scénario ne brille ni par sa profondeur ni par son originalité ; mais tel n’est pas son but, on s’en serait douté ! Et puis de toute manière, ce n'est pas le plus important puisque Richard Thorpe mène sa barque en bon professionnaliste qu’il est et gère donc parfaitement les numéros musicaux, les scènes dialoguées, l’humour amené par Jimmy Durante et au bout du compte, même s'il ne fait aucune étincelle, arrive à ne pas nous ennuyer durant toute la durée de son film qui ne tient pourtant sur rien d’autre que sur des acteurs qui accomplissent leur travail de routine à la perfection (à condition de ne pas nécessairement en attendre beaucoup au départ) et sur les équipes techniques bien rôdées de la MGM qui s’en donnent à cœur joie pour le plaisir de nos yeux. Les costumes sont rutilants et les décors exotiques à souhait ; Esther Williams nage divinement, nous gratifiant en bonus de son sourire ultra-brite et de sa plastique généreuse, Ricardo Montalban et Peter Lawford nous délivrent leurs habituels numéros de séducteurs, Jimmy Durante sa gouaille coutumière et Cyd Charisse son génie de danseuse. Ce sont d’ailleurs ses deux séquences dansées avec Ricardo Montalban qui constituent les deux clous du film, la première étant un magnifique tango, la seconde bien plus lascive d’une puissance érotique assez puissante d’autant plus qu’elle nous dévoile à foison le galbe de ses jambes sublimes durant 5 bonnes minutes.

Il est fort probable que beaucoup trouveront le film kitchissime et, pourquoi pas, foncièrement idiot ; on ne leur donnera certes pas tort mais, de mon côté, je continue à prendre un plaisir non dissimulé devant cette débauche de couleurs, cette orgie de mauvais goût et de bonne humeur.

[villag]

Bien hate de voir en tout cas.

Je crois bien que je regarderai la version 37 la semaine prochaine (oublié l enregistrement TCM chez moi)

Il y a quand même Mason,sa voix , sa diction: un regal ; à deguster en VO, evidemment.......!