Georges Lautner (1926-2013)

[blaisdell]

Parmi ses films à réhabiliter, on peut citer la série des monocles avec Paul Meurisse qui me semble oubliée alors que c'est elle qui fit vraiment connaître Lautner.
Et parmi ses films inhabituels, outre La route de Salina et Les seins de glace, on peut citer Le septième juré, film d'une noirceur étonnante, très proches des futurs oeuvres de Chabrol et servi par un immense Bernard Blier.

Mort d'un pourri a très bien tenu le choc, Flic ou voyou n'est pas déplaisant. En revanche, comme beaucoup d'autres (Deray, Granier-Defferre, Enrico) , ses films des années 80 me semblent en général beaucoup moins bons.
Revoir Le professionnel il y a un an fut une épreuve: aucune tension, des scènes conventionnelles (hormis les retrouvailles entre Bébel-Beaumont et son ami joué par Michel Beaune), utilisation ad nauseam de "Chi mai" (presque 20 fois dans la première moitié du film !!!!).

Ceci dit, c'est une sacrée filmographie qui révèle de bonnes surprises.

[Commissaire Juve]

... comme l'Assemblée Générale Extraordinaire de la Naudin Inc. sur la péniche. Où je m'éclate toujours avec le dialogue fleuri et métaphorique entre Ventura et la géniale - et trop oubliée - Dominique Davray ("Et l'affectueux du dimanche...")

Tutafé ! Cette séquence est vachement bien.

[bogart]

On peut retenir aussi dans la dernière partie de sa filmographie La Maison assassinée avec Patrick Bruel.

Sinon, il est vrai que ses derniers films supportent difficilement plusieurs visions.

(notamment L'inconnu dans la maison, un des plus mauvais films de Belmondo, à classer avec Amazone de Philippe de Broca)

[Watkinssien]

J'adore le film (mon préféré de Lautner), mais quelle audace de la part de France 2 !

Tu m'étonnes...

Par ailleurs, tout en étant réellement fan (y compris pour des raisons personnelles que je n'exposerai pas), j'aimerais dire que ce n'est pas un "si grand film que ça". Je serais même tenté d'ajouter que certains passages sont "un peu" chiants.

En dehors de la sympathie que nous inspirent les comédiens qui y jouent, c'est "surtout" grâce aux dialogues d'Audiard qu'il doit sa réputation. Sans ces dialogues, je vous fiche mon billet que ce film serait complètement oublié aujourd'hui (tout comme est oublié un "Frères Volfonizploitation movie" comme Du mou dans la gachette).

Je trouve la mise en scène de Lautner sur Les Tontons Flingueurs (ou encore sur Les Barbouzes autre grand pastiche du sieur) vraiment impressionnante. On ne parle que des dialogues d'Audiard et des comédiens, mais on n'oublie souvent que le film a un style assez puissant, avec des cadrages audacieux, qui mettent extrêmement bien en valeur les décors et les personnages dans leurs situations.

[paul_mtl]

Il était une fois un flic est encore un de mes préférés de son auteur: Constantin, Darc, le gamin turbulent qui veut son camion de police, la musique d'Eddie Vartan (dont j'attends toujours une édition dans le commerce), Venantino Venantini et l'autre acolyte formant un duo de pseudos tueurs américains, Henri Guybet et Jean-Jacques Moreau en inspecteurs balourds, l'apparition amicale et totalement gratuite de Delon et, déjà, sa chère Côte d'Azur (le film se passe à Nice, comme souvent dans sa filmographie). Une petite perle.[/justify]

+1
Oui un des tueurs "US" est l'acteur italien Venantino Venantini qui a joue dans plusieurs comédies françaises dont certaines avec De Funes :"Des Pissenlits par la racine" (Georges Lautner, 1963), "Le Corniaud" (Gérard Oury, 1964), "Le Grand Restaurant" (Jacques Besnard, 1966) et "La Folie Des Grandeurs" (Gérard Oury, 1971)

La valise a un excellent début avec le duo Constantin - Marielle mais malheureusement la 2e partie s’essouffle et manque d’intérêt a mon avis. J'ai vu souvent la 1ere partie et escamoté >> la suite

Belmondo avait l'air assez affecte par le décès de GL.
RIP

[Roy Neary]

Une multitude de films ratés dans sa dernière partie de carrière (scénarios poussifs, photo affreuse, plans académiques, manque terrible de rythme, acteurs en roue libre...) ne saurait faire oublier que Lautner a été un réalisateur qui a compté dans notre paysage cinématographique en faisant partie des cinéastes qui ont donné ses lettres de noblesse au cinéma dit "populaire". Il avait à mon avis un penchant pour la facilité mais autrement on est tous unanimes aujourd'hui pour saluer son talent quand il manifestait de l'ambition (dans la comédie loufoque comme dans le drame). Inutile de citer ses grands films, je m'en souviendrai comme d'un tonton (ben oui...) éloigné qui m'a procuré nombre de plaisirs, qui faisait partie d'une "famille" qu'on adorait fréquenter (et dont Belmondo et Delon sont les derniers survivants). Le Professionnel a longtemps été un de mes films cultes pour des tas de raisons, et même s'il m'apparaît aujourd'hui très poussif et visuellement moche, je garde une sympathie éternelle pour Lautner.

[Major Tom]

Avec une préférence personnelle pour Mort d'un pourri, excellent thriller froid, politique et tendu, soulevé par la musique de Sarde (saxo de Chet Baker)

Mais non, c'est Stan Getz.
Il apparaît d'ailleurs en train de commencer à jouer le thème pendant le générique de début. Sarde retravaillera avec ce dernier sur Est-ce bien raisonnable? et les deux B.O. sont disponibles sur un même CD de l'excellente collection de Stéphane Lerouge:

À ce sujet, le cinéaste déclarait (c'est dans le livret):

Il y a enfin un magicien caché dans Mort d'un pourri, c'est Philippe Sarde. Comme toujours, Philippe a suivi l'évolution du montage avec son œil acéré. Tout de suite, il m'a dit: "Tu sais Georges, il nous faut un grand soliste pour faire parler le regard de Delon. Un sax ténor, ça serait l'idéal..." Comme Philippe est complétement piqué, quand il veut un sax, il n'engage pas Lucien Duchmurtz mais... Stan Getz! On ne savait pas d'ailleurs où le localiser. Finalement, un copain a été le pêcher en Suède. Arrivé à Paris, Getz a filé chez Sarde, passage du Lido, pour découvrir la musique. On l'attendait, fébriles... Getz a ouvert son étui, a déchiffré le thème, accompagné au piano par Philippe. Verdict: "Very sensitive melody!" En le voyant j'ai eu l'idée de l'intégrer au film. Il a accepté. Le lendemain, j'ai improvisé un tournage, dans la salle de projection de Philippe, bachée en blanc pour l'occasion: on a filmé Getz jouant a capella le thème d'ouverture, Paris, Cinq heures du matin. Voilà comment San Getz apparaît en transparence sur les images du générique début. Mort d'un pourri, c'est à la fois sa présence musicale et physique.
Pour le reste, la partition a fait date: c'est l'un des enregistrements les plus coûteux de l'histoire de la musique de film! (rires) Mais quel résultat...

J'ai remanié et augmenté mon texte-hommage à Lautner, naturellement:

http://romaindesbiens.over-blog.com/201 ... -2013.html

Très beau texte, Major !

Je plussoie. Et pour la séquence intégrale de l'hilarant pétage de plombs de Galabru dans La Vie dissolue de Gérard Floque (qu'il faudrait que je revisionne, d'ailleurs), c'est par ici :

Merci, et merci pour le lien, Léo Pard, je me suis bien marré à nouveau!

[Commissaire Juve]

En dehors de la sympathie que nous inspirent les comédiens qui y jouent, c'est "surtout" grâce aux dialogues d'Audiard qu'il doit sa réputation. Sans ces dialogues, je vous fiche mon billet que ce film serait complètement oublié aujourd'hui (tout comme est oublié un "Frères Volfonizploitation movie" comme Du mou dans la gachette).

Je trouve la mise en scène de Lautner sur Les Tontons Flingueurs (ou encore sur Les Barbouzes autre grand pastiche du sieur) vraiment impressionnante. On ne parle que des dialogues d'Audiard et des comédiens, mais on n'oublie souvent que le film a un style assez puissant, avec des cadrages audacieux, qui mettent extrêmement bien en valeur les décors et les personnages dans leurs situations.

Bien sûr, c'est une alchimie.

La potion est bonne, voire très bonne, mais je pense qu'elle n'est pas aussi "magique" qu'on le dit.

Pour l'anecdote : le film est passé...

- sur TF1 le dimanche 13 juillet 1980 (20h30)
- sur FR3 le lundi 20 mai 1985 (20h35)
- sur Antenne 2 le jeudi 27 mai 1987 (20h35)
- sur M6 le jeudi 25 avril 1991 (20h35)
- sur TF1 le dimanche 7 août 1994 (22h35)
- sur France 2 le mardi 27 août 1996 (20h55)

... Je sais que lors d'une de ces diffusions, je me suis endormi en cours de route. (le film est sorti en laserdisc en décembre 1994 ; c'était donc "avant" )

[Federico]

Le timing est un peu triste mais dans trois jours sort ce qui risque d'être une grosse vente de Noël pour Mme Margot. Mais va falloir aligner les talbins.
Grisbi or not grisbi...

Le blouré, M'sieur Fernand. Le blouré...

[Commissaire Juve]

Le blouré, M'sieur Fernand. Le blouré...

C'est à ça qu'on voit qu'on est des z'hommes du XXIe siècle !

[Eusebio Cafarelli]

Tu m'étonnes...

Par ailleurs, tout en étant réellement fan (y compris pour des raisons personnelles que je n'exposerai pas), j'aimerais dire que ce n'est pas un "si grand film que ça". Je serais même tenté d'ajouter que certains passages sont "un peu" chiants.

En dehors de la sympathie que nous inspirent les comédiens qui y jouent, c'est "surtout" grâce aux dialogues d'Audiard qu'il doit sa réputation. Sans ces dialogues, je vous fiche mon billet que ce film serait complètement oublié aujourd'hui (tout comme est oublié un "Frères Volfonizploitation movie" comme Du mou dans la gachette).

Je trouve la mise en scène de Lautner sur Les Tontons Flingueurs (ou encore sur Les Barbouzes autre grand pastiche du sieur) vraiment impressionnante. On ne parle que des dialogues d'Audiard et des comédiens, mais on n'oublie souvent que le film a un style assez puissant, avec des cadrages audacieux, qui mettent extrêmement bien en valeur les décors et les personnages dans leurs situations.

Je plussoie !

[Eusebio Cafarelli]

Un point de vue intéressant
http://feusurlequartiergeneral.blogspot ... ingue.html

[Julien Léonard]

Avec une préférence personnelle pour Mort d'un pourri, excellent thriller froid, politique et tendu, soulevé par la musique de Sarde (saxo de Chet Baker)

Mais non, c'est Stan Getz.

Exact, je m'étais trompé. Le pire c'est que je possède le CD de la bande originale à la maison.

[cineberry]

6 700 000 téléspectateurs devant Les tontons flingueurs hier soir sur France 2. Une nouvelle qui met du baume au cœur...

[hellrick]

Je reste fan du Professionnel, je viens de l'intégrer dans mon Top alternatif et j'y prends toujours beaucoup de plaisir. Na.
Par contre j'ai jamais aimé les Tontons flingueurs, ça a même été une telle douche froide que je n'ai jamais eu le courage de regarder les Barbouzes sur le même coffret dvd