Norma Shearer (1902-1983)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Sybille
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Re: Norma Shearer

Message par Sybille »

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The Divorcee
Robert Z. Leonard (1930) :

Comme l'indique son titre, "The Divorcee" traite de ces sujets épineux que sont le mariage et la séparation d'un couple. La question majeure qui tourmente les protagonistes étant à peu près celle-ci : peut-on pardonner la tromperie de l'autre ? Peut-on continuer à vivre ensemble, faire comme si rien ne s'était passé ? Ainsi que ne cessent de le répèter les personnages : "Ca ne veut rien dire, ça n'a pas d'importance". Sauf que la situation est toujours différente lorsqu'on y est confrontée pour de bon. Inutile de voir "The Divorcee" comme un grand film sociologique sur l'évolution de la société. La question du divorce est abordée spontanément et avec légèreté dès les premières répliques, mais le thème abordé constitue davantage un prétexte pour faire basculer le film dans une seconde partie avec une héroïne décidée à profiter de sa vie librement. Construit pour Norma Shearer, cette dernière s'y révèle dans l'ensemble convainquante et plutôt séduisante, qu'elle joue les épouses aimantes ou les femmes divorcées. Datant de 1930, le film porte encore l'influence du cinéma muet dans sa mise en scène, son atmosphère. Le film n'est pas extrêmement passionnant dans le déroulement de son histoire, mais se laisse néanmoins facilement regarder. A voir. 5/10


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A free soul / Ames libres
Clarence Brown (1931) :

"A free soul" débute peut-être de manière plutôt légère et malicieuse, mais se transforme assez rapidement en un mélodrame amoureux et familial. L'héroïne, une jeune femme de la haute société entretient une liaison avec deux hommes différents, mais c'est finalement sa relation conflictuelle avec son père auquelle le film s'intéresse le plus. Les premières 45 minutes sont à vrai dire plus intéressantes et plus amusantes que les 45 suivantes, car si ce n'est pas dénué d'intérêt, l'ambiance générale devient par contre carrément lourde. La prétention des dialogues y atteint alors parfois des sommets. Norma Shearer ne peut s'empêcher de surjouer certains passages par sa voix ou sa gestuelle, mais l'actrice parvient néanmoins à être à la fois attirante, frivole, sensible et désespérée, dévoilant par-là l'étendue de son jeu de manière assez peu "naturelle" mais avec beaucoup d'assurance. Lionel Barrymore est bien, mais son influence théâtrale ressort de manière gênante, en particulier vers la fin. Clark Gable (sans moustache) joue les gros durs d'une manière qui devait impressionner les hommes et faire se pâmer les femmes de l'époque, mais qui apparaît surtout risible aujourd'hui. Quant à Leslie Howard, il incarne de manière effacée un homme sensible et raisonnable avec beaucoup de grandeur d'âme (tant et si bien que son personnage finit par en devenir presque ridicule, alors qu'il n'était pas trop mal la plupart du temps). Un film ancré dans son époque, parfois émouvant dans une certaine mesure, hélas souvent comique malgré lui. 6/10 (note généreuse)
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par Music Man »

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AU FIL DE LA VIE (A LADY OF CHANCE) de ROBERT Z LEONARD -1928
Avec Norma SHEARER, Johnny MACBROWN

Une jeune voleuse éhontée entreprend de plumer un homme qu’elle prend pour un millionnaire. Mais après leur mariage, elle déchante vite en apprenant qu’il est sans le sou…

Le dernier muet de Norma Shearer nous montre la comédienne sous un jour beaucoup plus moderne et plus drôle que la plupart de ses films. Ici, loin des grandes lady de l’écran, elle campe une fille vénale et manipulatrice, avec une bonne dose de fantaisie. Même si le happy end du film est hautement prévisible, cette comédie coquine et gentiment irrévérencieuse est à rapprocher des films pré code. Le film est rudement bien conservé et pour une fois, on y a adjoint une bande sonore jazzy très entraînante qui colle parfaitement au long métrage et lui donne même du rythme. En somme une bonne surprise surtout la première partie.
Dernière modification par Music Man le 2 sept. 09, 21:46, modifié 1 fois.
francesco
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par francesco »

De mon côté grâce à une forumeuse j'ai pu revoir Vies privées/Les Amants terribles de Sidney Franklin, d'après un pièce extrêmement populaire de Noël Coward (qui l'avait créée au théâtre avec Gertrude Lawrence) : 1h20, menée tambour battant, de trépidations et de scènes de ménage qui réussisent à être drôles et intrigantes à la fois, sans tomber dans la farce (sauf à un moment, climax du film, d'ailleurs parfaitement hilarant). Les personnages, tout sauf sympathiques et parfaitement immoraux, mitraillent le spectateur de réplique acérées et spirituelles tout à fait "cowardiennes" au meilleur sens du terme.
Incapables de vivre ensemble et incapables de vivre séparément Robert Montgomery et Norma Shearer, divorcés de fraiche date, se retrouve dans le même hotel, chacun nouvellement remariés. L'intrigue est aussi mince que cela et tient surtout en une étude de caractères et de situations développés jusqu'a leurs ultimes conséquences.
Montgomery, particulièrement brillant ici, est né pour jouer ce type de rôle : il en a l'éclat et la dureté. Shearer, dont on a souvent dit que le talent était venu progressivement, est déjà meilleure que dans La Divorcée ou Ames libres : surjouant encore (à nos yeux) à certains moments (particulièrement dans les premières scènes du film, peut-être parce qu'on n'a pas encore saisi la démesure de son caractère) elle parvient à égaler son partenaire en assurance comique et son timing comique (presque chorégraphique à certains moments) n'est jamais pris en défaut. En tout cas le couple fonctionne admirablement, peut-être parce que l'alchimie "sexuelle" n'est pas parfaite entre les deux, justement.
Conséquence d'un voeu de Thalberg d'exploiter les pièces comiques destinées à un public sophistiqué et adulte (comme The Guardsman avec Fantane et Lunt, du même réalisateur) Vies privées est une incontestable réussite du genre.
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par Music Man »

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EN SCENE (UPSTAGE) de Monta BELL -1926
Avec Norma SHEARER, Oscar SHAW

Une jeune fille ambitieuse à la recherche d’un emploi est remarquée par hasard par un danseur qui l’embauche pour son numéro. Elle ne sait ni chanter ni danser mais elle a de l’allure et porte bien la toilette. Catapultée vedette, l’actrice a la grosse tête et quitte très vite le danseur pour tenter une carrière qui va décliner immédiatement.

Petit film pas désagréable mené par des acteurs très bien dirigés qui n’en font jamais trop. Certains détails sonnent bien , notamment au début quand Norma Shearer loue une chambre d’hôtel avec un lit au matelas fatigué et aux draps troués. L’actrice est amusante dans son rôle de jeune femme très prétentieuse qui finit par déchanter.
Hélas, vers la fin le film dérape en mélo grotesque quand la fille du lanceur de couteaux tombe d’un échafaudage et que Norma remplace au pied levé la maman pour le dangereux numéro de cirque. Elle prouvera ainsi qu’elle est une vraie pro et son danseur adoré lui pardonnera tous ses caprices. Et la gamine me direz vous? Et bien, on ne sait pas trop si elle est morte ou non, mais Norma a retrouvé l’amour, c’est le plus important.
Quelques jolis mouvements de caméras et une intéressante vision des coulisses.
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par Music Man »

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LE CIRQUE DU DIABLE (devil’s circus) de Benjamin CHRISTENSEN -1926
Avec Norma SHEARER, Carmel MYERS

Une pauvre orpheline trouve un engament dans un cirque et la protection d’un voleur . Le dompteur de lion la viole pendant une tournée. La compagne de celui-ci, très jalouse, essaie de la tuer pendant son numéro de trapèze volant.

Le résumé de ce mélodrame très noir ne donne pas très envie, pourtant il s’agit d’un joli film, mis en scène et interprété avec beaucoup de sensibilité. Le réalisateur Benjamin Christensen est surtout connu pour son film sur la sorcellerie à travers les âges. Ici, aussi le diable veille, en tirant les ficelles des personnages comme des pantins lors du prologue. Néanmoins après une réflexion pessimiste sur le sens de l’existence où les héros du film, très secoués par la vie nient l’existence de Dieu, le film se termine de façon moins desespérée. Dans le droit fil, des drames du cirque (Variétés, larmes de clown…), un film touchant
Julien Léonard
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par Julien Léonard »

The divorcee - Réalisé par Robert Z. Leonard (1930) :

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Un film MGM à tendance sociale assez réussi en ce début des années 1930. Première remarque, si la Warner s'est spécialisé dans le film social plutôt du côté travailleurs/ouvriers, la MGM semble davantage se porter sur la bourgeoisie. En regardant leur production de l'époque, cela saute presque aux yeux. La problématique parait du coup moins actuelle, moins tranchante, mais reste aussi soignée. Ainsi voit-on les personnages défiler dans de grands et beaux appartements, s'inviter à des fêtes luxueuses à n'en plus finir, tout en portant des vêtements sans aucun doute issus de la dernière mode en date... Je suis moins intéressé par cet univers que par celui que dépeint la Warner à ce moment là. Toutefois, soyons honnêtes, la MGM parvient à faire des films souvent passionnants et dont le budget s'affiche constamment à l'écran (témoin cette caméra qui se balade au début du film, passant d'un groupe de personnes à l'autre, uniquement à dessein de nous faire admirer le décor). Le nirvana dans le genre sera atteint par l'excellentissime Les invités de huit heures, magie de Cukor oblige.

En l'état, ce Divorcee parle de divorce (on s'en serait douté), de sexe et de rapports amoureux tendus et difficiles... Un peu déconnecté des réalités sociales de l'époque, le film peut légèrement crisper par son aura "bourgeoise" dans le sens péjoratif du terme. Cela dit, le thème choisi est intéressant, le scénario prometteur, les dialogues souvent brillants, et le casting impeccable ! Du pur MGM stylisé et moderne, approuvé par une mise en scène (Robert Z. Leonard, même pas crédité au générique...) plutôt efficace et ample. Quelques scènes en particulier font mouche (la séparation du couple, les errances de la femme cherchant l'ivresse dans les nuits new-yorkaises...) et le rythme ne baisse quasiment jamais. Les quelques 80 minutes passent plutôt bien, sur un mode de croisière plaisant, à l'inverse d'un film Warner qui fonce à 100 à l'heure. Une autre idée de l'efficacité, une autre vision des choses. Le jeune Robert Montgomery est excellent en jeune premier, et Chester Morris pas mauvais du tout (quoiqu'un peu figé). La palme revient à Norma Shearer, actrice légendaire, parfaitement à l'aise. Cette très belle actrice occupe la caméra sans mal, grâce à un jeu libéré de toutes contraintes. Elle joue chaque séquence avec une vraie justesse, allant jusqu'à provoquer à tour de rôle agacement et compassion chez le spectateur : une hétérogénéité quasi-parfaite.

Reste que, dans le coffret Forbidden Hollywood vol. 2, il s'agit pour l'instant du film qui m'a le moins intéressé. Three on a match et Night nurse m'ont plu davantage. On verra de quoi il retourne avec A free soul et Female (dont je n'ai finalement que de vagues souvenirs).
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feb
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par feb »

Idiot's Delight - Clarence Brown (1939)
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Harry Van (Clark Gable), vétéren de la 1ère guerre, tente de se faire une place dans le showbiz mais ne trouve pas mieux qu'un poste d'assistant dans un show de télépathie avec une partenaire alcoolique. Un soir, il rencontre Irène (Norma Shearer), une acrobate qui prétend être Russe et souhaite devenir son assistante. Après avoir passé la nuit ensemble, il se séparent sur le quai de la gare.
Environ 10-15 ans plus tard (1939), Van s'occupe d'une troupe de 6 jeunes danseuses, "Les Blondes", dans une tournée à travers l'Europe. Alors qu'ils souhaitent rejoindre Genève, ils se retrouvent bloqués à la frontière d'un pays imaginaire (sans doute l'Italie mais avec des gens parlant l'Esperanto) à cause de tensions militaires importantes dans la région. Obligés d'attendre que la frontière rouvre, ils se retrouvent coincés dans un hotel, proche d'une base aérienne militaire, où de nombreuses nationalités se côtoient. Van retrouve Irène, superbe femme blonde à l'accent russe, maitresse d'un riche industriel dans l'armement, Achille Weber (Edward Arnold) et qui semble ne pas se souvenir de lui. Lorsque la guerre éclate, la frontière est ouverte pour permettre aux gens d'éviter les représailles mais Irène doit rester à l'hotel car son passeport n'est pas valide et avoue à Val être celle qu'il a connue....


Ce film de 1939 (dernier film du couple Gable/Shearer) peut s'apparenter à un film de propagande si on se penche sur plusieurs détails : la situation géographique de l'hotel, le personnage de Achille Weber qui s'enrichit grace à la vente de bombes aux pays en guerre, le personnage du Dr. Waldersee (James Coburn) qui veut proposer ses services aux plus offrants, le personnage de Quillary (Burgess Meredith) dénonçant le massacre de civils et qui se retrouve arrêté et fusillé par les militaires locaux. Mais je n'arrive pas à croire que ce film ait pu être réalisé avec cet objectif premier car le scénario fait l'impasse sur beaucoup trop d'éléments importants (montée du nazisme, du fascisme, militarisation de l'Allemagne, pays envahis, etc). Ici l'histoire se concentre uniquement sur l'histoire d'amour et la rencontre de Harry Van et de Irène avec l'entrée en guerre des pays européens comme (petit) prétexte.

La première partie nous montre la rencontre de ces 2 personnes alors qu'ils ne sont que de simples artistes : Il essaye d'avoir son nom en haut de l'affiche et elle veut travailler avec lui en usant de son imagination fertile. Les 2 se séparent en se saluant à travers les vitres de leurs trains respectifs (et Clarence Brown en profite pour faire traverser tous les wagons jusqu'au dernier à Norma Shearer afin qu'elle puisse continuer de saluer Clark Gable :wink: ).

La seconde partie prend part dans l'hotel où se retrouvent bloqués tous les protagonistes et on découvre un Harry Van plus vieux et enfin responsable d'une petite troupe et surtout une Irene totalement métamorphosée, au fort accent russe (Garbo sort de ce corps :mrgreen: ) et qui raconte sa vie à chaque fois d'une façon différente. Si on peut trouver le jeu de Norma Shearer "over the top", j'ai personnellement trouvé que son interprétation de cette ancienne comtesse collait bien à son rôle, celui d'une femme prisonnière de ses mensonges et qui doit en faire plus (étant assez fan de l'actrice cela doit aider un peu :fiou: ). Son accent, son attitude, son jeu font penser à la Garbo de Mata Hari en moins de 10 secondes (ce qui n'est pas pour me déranger :mrgreen: ) mais je trouve qu'elle colle parfaitement au personnage. Clark Gable de son coté est impeccable dans ce personnage qui se soucie plus de savoir si la personne qui lui fait face est bien celle qu'il a rencontrée il y a bien longtemps que de la guerre qui se prépare en Europe. L'acteur nous propose un petit passage dansé et chanté (l'unique fois dans sa carrière) accompagnée de ses 6 danseuses qui semblent, elles, plus intéressées par les militaires locaux que par les problèmes politiques :uhuh:

Dans l'ensemble le film se laisse suivre pour l'histoire entre les 2 personnages, le jeu de Norma Shearer qui feinte de ne pas reconnaitre Harry Van (à cette petite coquetterie dans son regard :oops: ), la réalisation sans fioriture de Clarence Brown (même si je l'ai vu plus inspiré avec Garbo et Crawford devant la caméra) et les seconds roles assez convaincants (Edward Arnold, Charles Coburn et Burgess Meredith) et ce malgré des défauts présents (mise en scène qui semble bloquée par le cadre de l'hotel, intérêt du contexte de la guerre, jeu de l'actrice, seconds rôles qui auraient mérités plus de matière). Suivant comment on aborde ce film, on peut en ressortir avec une appréciation bien différente : 1) Si on cherche à y voir un film qui dénonce la guerre, on risque d'être déçu / 2) Si on oublie le contexte et que l'on se focalise sur la relation entre Gable et Shearer, alors le film se laisse regarder (et si on apprécie les 2 acteurs ça va mieux :wink: ). 7/10
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Jeremy Fox
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par Jeremy Fox »

Clark Gable de son coté est impeccable dans ce personnage qui se soucie plus de savoir si la personne qui lui fait face est bien celle qu'il a rencontrée il y a bien longtemps que de la guerre qui se prépare en Europe
Gable tout craché quoi :mrgreen:
L'acteur nous propose un petit passage dansé et chanté (l'unique fois dans sa carrière)
C'est dans ce film le fameux Puttin on the Ritz ? En tout cas ton avis me fait penser que ce film me plairait surement :wink:
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par feb »

Jeremy Fox a écrit :C'est dans ce film le fameux Puttin on the Ritz ? En tout cas ton avis me fait penser que ce film me plairait surement :wink:
Tout à fait M. Fox, quelle culture ! :mrgreen:
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Jeremy Fox
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par Jeremy Fox »

feb a écrit :
Jeremy Fox a écrit :C'est dans ce film le fameux Puttin on the Ritz ? En tout cas ton avis me fait penser que ce film me plairait surement :wink:
Tout à fait M. Fox, quelle culture ! :mrgreen:
Non c'est tout simplement que la chanson est très certainement plus connue que le film :mrgreen:
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par riqueuniee »

Je confirme. Si j'ai entendu parler plusieurs fois de cette chanson, le film est pour moi inconnu au bataillon .
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par feb »

Jeremy Fox a écrit :
feb a écrit : Tout à fait M. Fox, quelle culture ! :mrgreen:
Non c'est tout simplement que la chanson est très certainement plus connue que le film :mrgreen:
Je comprends mieux :fiou: mais quelle culture quand même :mrgreen:
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par francesco »

Un des deux films que j'ai le mieux aimé dans la rétrospective Gable de TCM (l'autre étant le vraiment charmant La Clef sous la porte de George Sidney avec Loretta Young, qui est peut-être la partenaire de Gable que j'ai préférée : il y a une alchimie toute particulière entre eux deux et quelque chose de très sexy se dégage de leur couple). Je regrette simplement le prologue qui a été rajouté (par rapport à la pièce sur laquelle se base le film). D'abord parce qu'il oblige effectivement Sherarer à jouer une gamine, ce qu'elle "force" quelque peu (mais ça reste très bon à mes yeux) et ensuite parce qu'il est vraiment trop démonstratif. A mon sens il aurait été plus amusant de laisser planer le doute sur l'identité de la fausse comtesse russe. Bref en ce qui me concerne le mélange des genres bien souligné par Cathy a fonctionné à merveille, j'ai toujours été surpris par les directions adoptés par le scénario et la réalisation (effectivement j'ai beaucoup apprécié l'ouverture vers les grands espaces qui traverse visuellement le film) et j'ai adoré le numéro virtuose et très drôle de Shearer. J'imagine que si son mari n'avait été mort et donc plus en mesure de faire campagne pour elle elle aurait été nommée (assez justement) aux oscars.

J'ai toujours eu le sentiment qu'elle s'était amélioré en vieillissant (en tout cas en tant qu'actrice parlante). Quelqu'un a vu ses autres films "tardifs" comme Escape ou We were dancing ?
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par Cathy »

La ronde des pantins, Idiot's delight (1939)

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Clarence Brown réalise ici un film curieux, on se dit que cela va être un musical, mais Clark Gable en chorus boy c'est déjà risible, alors en leader de musical, cela ne le fait pas, mais nous sommes plus dans une espèce de vaudeville où la guerre rythme les vies. Le film s'ouvre sur la fin de la première guerre mondiale et le défilé des glorieux soldats dans New York, le film se termine lors de l'entrée en guerre de la seconde guerre mondiale. Il y a aussi en quelque sorte deux films dans le film, la première partie qui évoque les tribulations de Harry Van dans le monde du music hall, sa rencontre avec Irene, une acrobate qui rêve de devenir sa collaboratrice dans son numéro bidon de voyance, et une deuxième partie qui se passe à une frontière, qu'on ne situe pas trop, dans un hotel où les passagers d'un train sont bloqués. Et là nous sommes dans un numéro d'actrice, si Clark Gable remplit bien son rôle de séducteur, hableur capable de danser le fameux "Puttin on the ritz" avec six girls blondes, le numéro est tout autre pour Norma Shearer qui fait un numéro énorme. Le problème est que quand elle paraît naturelle, elle semble en faire des kilos déjà dans le larmoyant et le pathos, alors que quand elle devient cette espèce d'immigrée russe, elle devient tout bonnement irresistible avec ces roulements de "r", sa coiffure blonde platine, elle est méconnaissable. Pourtant à la toute fin lors du bombardement de l'hotel, elle redevient de nouveau assez insupportable dans le surjeu. Alors il est vrai que son personnage est outrancier, mais elle en fait quand même des tonnes. Nous sommes dans une production MGM de studio, avec la reconstitution de ces montagnes enneigées qui servent de panorama à l'hôtel, et bien que l'on sente le travail de studio, Clarence Brown n'hésite pas à les montrer régulièrement en arrière plan, là où d'autres réalisateurs accentueraient leur mise en scène sur l'intérieur de l'hotel. Il y a aussi ce message à la fois de paix et de guerre, avec ce pacifiste qui sera passé par les armes, ces bombardements, ce savant interprété par Charles Coburn qui finira par préférer rentrer chez lui quitte à manger ses rats que de soigner les gens qui finiront toujours par s'entretuer ou cet industriel joué par Edward Arnold qui abandonnera sa maîtresse. Bref c'est un film curieux qui surfe sur plusieurs registres, typique de ces productions de studio hollywoodiennes !
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Re: Norma Shearer (1902-1983)

Message par Cathy »

francesco a écrit :Un des deux films que j'ai le mieux aimé dans la rétrospective Gable de TCM (l'autre étant le vraiment charmant La Clef sous la porte de George Sidney avec Loretta Young, qui est peut-être la partenaire de Gable que j'ai préférée : il y a une alchimie toute particulière entre eux deux et quelque chose de très sexy se dégage de leur couple). Je regrette simplement le prologue qui a été rajouté (par rapport à la pièce sur laquelle se base le film). D'abord parce qu'il oblige effectivement Sherarer à jouer une gamine, ce qu'elle "force" quelque peu (mais ça reste très bon à mes yeux) et ensuite parce qu'il est vraiment trop démonstratif. A mon sens il aurait été plus amusant de laisser planer le doute sur l'identité de la fausse comtesse russe. Bref en ce qui me concerne le mélange des genres bien souligné par Cathy a fonctionné à merveille, j'ai toujours été surpris par les directions adoptés par le scénario et la réalisation (effectivement j'ai beaucoup apprécié l'ouverture vers les grands espaces qui traverse visuellement le film) et j'ai adoré le numéro virtuose et très drôle de Shearer. J'imagine que si son mari n'avait été mort et donc plus en mesure de faire campagne pour elle elle aurait été nommée (assez justement) aux oscars.

J'ai toujours eu le sentiment qu'elle s'était amélioré en vieillissant (en tout cas en tant qu'actrice parlante). Quelqu'un a vu ses autres films "tardifs" comme Escape ou We were dancing ?
Effectivement la seconde partie est très théâtrale notamment tous les départs et retour du héros, on attend le rebondissement, l'applaudissement, le salut ! Quelque part j'ai bien aimé le prologue qui permet aussi d'installer le personnage de Clark Gable, et cinématographiquement c'est quand même plus intéressant que de voir que la personne loufoque qu'il découvre est un ancien amour de jeunesse. Tu vas me dire que je suis prévisible, mais bon sang que Shearer m'a exaspérée dans toute sa scène de la soupe aux huitres et naturellement dans le final où elle en fait trop alors qu'elle en fait des tonnes avant en russe extravagante et que finalement cela passe !
Dernière modification par Cathy le 2 oct. 11, 20:57, modifié 1 fois.
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