Julien Léonard a écrit :francesco a écrit :Ce qu'il faut éviter, à mon sens, c'est plutôt un truc comme Ames libres.
Le seul film du coffret
Forbidden Hollywood vol. 2 que je n'ai pas encore regardé. Il faudra que je tente l'aventure un de ces jours.
"Harding donne, à mes yeux, la plus belle interprétation parmi celle nommées et si son jeu est théâtral il n’apparaitra jamais faux, contrairement à celui de Norma Shearer dans Ames libres (visible dans le coffret Forbidden Hollywood, volume II). Cette dernière trouvait un rôle plus exigeant que celui de The Divorcée qui lui avait valu l’oscar l’année précédente. S’il semblait normal que l’Académie récompense derechef ses efforts, il est permis d’être plus circonspect. Le film est, comme toujours avec Brown, superbement mis en scène et certains plans et raccords tranchent, par leurs inventivités, avec le tout venant des productions du début du parlant.
Malheureusement le réalisateur n’a pas su diriger ses acteurs, visiblement dépassé par le cabotinage éhonté mais prodigieusement inventif et prenant de Lionel Barrymore. C’est finalement la performance de l’actrice principale qui en souffre le plus, alternant l’excellent et l’exécrable. L’excellent on le trouve dans ses scènes avec Leslie Howard et surtout dans celles avec Clark Gable, où elle se montre à la hauteur des enjeux, décontractée, ouvertement sensuelle tout en restant élégante, ciselant certaines répliques avec un talent parfait pour le timing spécifique de la comédie mondaine, sans jamais cesser d’incarner un personnage.
En revanche, à part la scène du tribunal où elle se montre très convaincante si on admet les canons de l’époque, dès qu’elle est confrontée à Barrymore c’est catastrophique. Elle fait tout ce qu’elle peut pour récupérer la vedette que lui vole, l’air de rien, l’acteur diabolique et beaucoup plus expérimenté qu’elle. Son surjeu mélodramatique parait du coup sans limite et surtout d’une fausseté difficilement supportable. Dans ces moments là, occupée à combattre l’égo de son partenaire, elle ne nous épargne aucun cliché, ni vocal (la voix peut d’ailleurs méchamment déraper), ni gestuel. En fait Shearer ne sait pas encore vraiment jouer dans le registre dramatique (ça viendra, qu’on se rassure)."