Les Rues de San Francisco

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frédéric
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Re: Les rues de San Francisco

Message par frédéric »

2ème partie-saison 1- 2 Décembre.
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Mère-Grand
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Re: Les rues de San Francisco

Message par Mère-Grand »

Les épisodes de la première saison sont chroniquésici.
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Re: Les rues de San Francisco

Message par Mère-Grand »

Présentation et chroniques des épisodes de la première saison ici.
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Troisième saison Les rues de San Francisco

Message par Mère-Grand »

Je recherche la troisième saison des Rues de San Francisco de préférence en VO. Sinon, en français ou en allemand.
Steed3003
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Re: Les rues de San Francisco

Message par Steed3003 »

Mère-Grand a écrit :Présentation et chroniques des épisodes de la première saison ici.
La saison 2 est maintenant en ligne :

http://www.theavengers.fr/supplement/ho ... aison2.htm
http://lemondedesavengers.fr: le site dédié aux séries et films cultes
trobogoss
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Re: Les rues de San Francisco

Message par trobogoss »

Kevin95 a écrit :La sik des Ventures, c'est quand même la mega classe ! 8)
Les Ventures ? c'est un groupe de surf music des années 60 :wink: tu confonds peut être avec Hawaï police d'état, les Ventures en ont parait-il repris le thème, mais le thème de la série de Jack Lord n'est pas d'eux, il est de Mort Stevens.

Le thème des "rues de San-Francisco" est de Patrick "pat" Williams un jazzeux qui comme Lalo Schifrin a fait une belle quantité de thèmes pour séries, films ciné et films TV, il en a même fait un pour "Columbo" (quelques épisodes, car Columbo c'est un peu particulier puisque ça changeait tout le temps, c'est d'ailleurs une des rares faiblesses de cette série : il n'y a jamais eu un thème-phare).
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Cordialement.
Mère-Grand
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Re: Les rues de San Francisco

Message par Mère-Grand »

Chroniques des épisodes de la saison 4
http://www.theavengers.fr/supplement/ho ... aison4.htm

Dans son livre, When do I start ?, Karl Malden consacre un chapitre à la série Les Rues de San Francisco. Des ‘secrets’ de tournage pas connus du grand public. Le livre n’a pas été traduit en français et j’ai traduit ce chapitre pour vous faire profiter de certains détails très intéressants.
J’y ai ajouté les commentaires et les points de vue des partenaires de Karl Malden ; Michael Douglas (saison 1 à 4) et Richard Hatch (saison 5).

SOUVENIRS DE TOURNAGE

KARL MALDEN

Le chapitre 12 de la biographie de Karl Malden, When do I start ?, est dédié presque exclusivement à la série. Ce livre n’a jamais été traduit en français. Voici une retranscription des passages les plus intéressants.

Au début des années 60, Abe Lastfogel, directeur de William Morris Agency, proposa un rôle dans une série à Karl Malden mais celui-ci déclina l’offre ne se jugeant pas prêt. Il ne voulait pas, comme pour le théâtre et le cinéma, repartir de zéro et, par conséquent, il ne voulait pas de pilote, l’échantillon censé vendre la série. Par deux fois, le producteur Quinn Martin relança l’agent de Karl Malden. Après deux refus, il revint à la charge en disant : ‘Don’t say anything until I finish. Just listen.’ Il s’agissait d’une série policière pour ABC, 26 épisodes et pas de pilote. Quinn demanda à l’acteur de lire le livre sur lequel devait s ‘appuyer la série. C’était une série type Quinn Martin : un meurtre dans les cinq premières minutes, une poursuite au milieu de la seconde demi-heure et l’enquête était résolue à la minute 57. Tout ce que Malden voulait éviter mais une année de boulot était tentant et il sentait que c’était le moment de faire le plongeon. Il pensait aussi que c’était pour une année et peu après, Quinn Martin le convia dans son bureau et le présenta à un jeune homme. Dès qu’il pénétra dans le bureau, Karl s’exclama : ‘Good enough for me. You’re a Douglas, aren’t you ?’ Ils discutèrent et Karl dit à Michael Douglas de passer le bonjour à son père, Kirk.

Karl Malden revit Michael Douglas quelques jours avant le début du tournage et le jeune acteur lui confia que son père lui avait dit de l’écouter, qu’il pouvait tout lui enseigner. Ce fut l’un des plus grands compliments que Karl Malden reçut de sa vie. Karl Malden et Michael Douglas jouaient des flics, des coéquipiers qui devaient se faire confiance et sur le tournage, ce fut rapidement le cas également. Au début de la première saison, un réalisateur avait prévu une scène de conduite qui devait leur faire emprunter California Street, puis passer à gauche devant Fairmont Hotel et descendre une des fameuses collines de San Francisco. La série était une des premières à être tournée en extérieurs et Malden avait mentionné à Quinn Martin qu’ils devaient en tirer avantage et il y aurait ainsi trois vedettes dans la série : Michael Douglas, Karl Malden et la ville. Pour cette séquence, une caméra fut montée sur une immense grue pour prendre tout le panorama. Michael était derrière le volant ; c’était un bon conducteur mais il n’était pas encore familier avec le terrain : ‘On a fait ce virage à Fairmont à 90 et nous nous sommes retrouvés dans les airs. J’étais effaré et Michael ne souriait plus. Lorsque nos avons ‘atterri’, il manquait la moitié de l’arrière de la voiture.’

La première année de tournage fut assez rude. Quinn Martin s’était arrangé avec Warner pour que les studios Burbank servent de base à la série. Le plan était de toujours tourner deux épisodes en même temps. Ils tournaient les scènes d’intérieur du premier épisode dans les studios Warner (à Los Angeles) puis ils allaient à San Francisco tourner les extérieurs du premier et du second épisode. Ensuite, on revenait à LA pour tourner les scènes d’intérieur du second et du troisième épisode et ainsi de suite. Cela semblait cohérent mais ce fut une année épuisante pour toutes les personnes impliquées dans la série. Tout ce que Karl Malden se souvient de cette année était la course pour attraper les avions et la spirale de mettre un épisode en boite pour embrayer sur le suivant. Il n’avait plus de concentration et certains lui demandent s’il avait prévu le succès de Michael mais, en fait, il avait à peine le temps de l’observer. Les scripts arrivaient en retard, l’équipe de tournage était fatiguée et les acteurs empruntés. A la fin de la première année, Karl Malden ne voulait pas continuer car c’était devenu plus important de prendre son avion à l’heure que de tourner une scène correctement.

Karl demanda un rythme plus calme et Quinn Martin précisa que la ville serait toujours le lieu de tournage (ce qui voulait dire qu’il y aurait toujours six jours de tournage par semaine). L’essentiel pour l’équipe de la série était d’être basé sur un seul lieu. Il restait à résoudre le problème des scripts en retard. Karl voulait ses scripts au moins trois jours avant le début de tournage de l’épisode mais le déménagement sur un lieu, San Francisco, pouvait accroître le délai avec les scénaristes restés à LA. Malden demanda à Martin que les scénaristes commencent les histoires de la seconde saison pendant le ‘hiatus’. L’acteur mit le marché en main et demanda d’habiter à San Francisco et d’avoir les scripts trois jours avant le tournage. Quinn Martin servit de médiateur avec Warner car cela coûtait trop cher de déménager tout le monde à Frisco (scénaristes compris). Finalement, Warner proposa de réduire la saison de 26 épisodes à 23. Karl accepta à condition que le ‘network’ prévienne deux semaines avant la fin de chaque saison si celle-ci était reconduite. Ce fut conclu et tout le monde plia bagage pour huit mois de l’année à San Francisco. Les ennuis n’étaient pas terminés car les pontes de William Morris voulurent renégocier le contrat de Karl Malden qui avait pourtant signé un contrat sur cinq années pour en faire un plus lucratif au détriment du studio mais Malden s’en tint à sa signature du contrat, plus important à ses yeux que plus d’argent. Il fut ainsi remercié par son producteur Quinn Martin pour son attitude peu commune.

A la fin de la seconde année de tournage, une certaine routine s’était installée. La vitesse de croisière était atteinte et Karl et Michael s’amusaient énormément. Le souhait de Karl Malden était de donner une version solide et distrayante d’un bon cop show à la papa mais il n’avait pas la prétention de faire de l’art. Il se souvient que Michael, comme beaucoup de jeunes acteurs, prenait beaucoup de temps à jouer et il l’a pris à part et lui a dit : ’Lorsqu’on fait de la [censuré], on le fait rapidement, pas la peine de prendre tout ce temps ! Essayons de devancer l’audience !’. Il a compris rapidement et les deux acteurs ont développé une sorte d’énergie qui a permis d’impliquer le téléspectateur. ‘Quand on devait aller à une porte, on y courait, ce genre de choses.’ Mais les deux acteurs n’ont jamais couru avec leur arme à la main ; en tout cas, pas Karl sauf si les conditions l’obligeaient et ce point de vue n’était pas partagé par Michael. Philosophiquement, Michael était aussi anti armes à feu mais il pensait qu’ils auraient l’air d’idiots s’ils couraient le revolver toujours dans l’étui. Karl avait décidé qu’il se saisirait de son arme à la dernière seconde quelle que soit la situation, peu importe si cela n’était pas toujours très réaliste. Dans de nombreuses scènes, Malden rendre dans le bureau, retire l’arme de son étui et le met dans un tiroir ; il ne voulait pas que l’arme soit une extension du personnage comme dans de nombreux autres cop shows. Il n’a jamais plaisanté avec cela car il savait que c’était la condition pour que la série soit socialement reconnue.

La série a servi de tremplin à beaucoup d’acteurs. Le premier épisode a deux acteurs merveilleux, Edmond O’Brien et Eileen Heckart (ndlr, Trente ans de service). Vers la fin de la cinquième saison, un épisode met en scène un bodybuilder au tempérament incontrôlable. Le rôle est tenu par un inconnu nommé Arnold Schwarzenegger (ndlr : Dead Lift). Entre temps, la série a présenté des acteurs, pas très connus à l’époque, comme Peter Strauss, Joe Don Baker, Sam Elliot, Tom Selleck, Don Johnson et Nick Nolte. Mais les moments préférés de Karl Malden sont lorsqu’il tournait avec des vieux copains comme Lew Ayres, Luther Adler (des débuts de Malden à New York) et son ami Sam Jaffe. Lorsque Luther est arrivé sur le plateau, il avait un sac en papier rempli de tomates bien rouges qu’il avait rapporté de sa ferme. Karl Malden n’était pas peu fier de tourner un épisode de la série avec Adler avec lequel Malden joua dans sa première pièce de théâtre. Malden avait l’impression que la boucle était bouclée surtout que Sam Jaffe jouait dans le même épisode (ndlr, Monsieur personne), un acteur qui avait tendu la main à Karl alors qu’il était au plus bas.

Karl Malden se demande si le jeune metteur en scène se souvient aussi bien que lui de la troisième journée de tournage (ndlr : Corey Allen (1934-2010). L’histoire tourne autour de deux vieux amis et d’un petit-fils qui a des ennuis. Pour l’aider, les amis doivent retrouver une boite à chaussures remplie d’argent cachée quelque part. Finalement, ils regardent dans une bouche d’égout. Sam et Luther devaient se mettre à genoux, pousser la plaque d’égout sur le côte et Sam devait descendre et remonter la boite. Cela n’a pas été rien. Ils avaient déjà répété une fois lorsque le jeune metteur en scène demanda à Sam de rester plus longtemps dans le trou avant de réapparaitre avec la boite. Pas au gout du réalisateur, il demanda à Sam Jaffe de compter jusqu’à huit mais encore une fois, cela n’allait pas. Jaffe montra au réalisateur de quelles façons il pouvait compter. Luther et Karl s’amusaient comme des petits fous, comme des garnements avec un professeur et se retenaient pour ne pas éclater de rire. Finalement, la scène se passa très bien et Sam Jaffe et Luther Adler n’eurent plus besoin de ‘directives’. Karl Malden se dit désolé pour ce jeune metteur en scène qui voulait apprendre à Jaffe comment compter !

Alors que certains metteurs en scène, jeunes et moins jeunes, étaient seulement là pour faire la circulation, d’autres avaient un réel talent et apportaient un style particulier à leur épisode. Karl Malden se rappelle très bien de l’épisode dirigé par le jeune John Badham, qui anticipait sa carrière fructueuse (ndlr : La piste du serpent). Bien entendu, il se rappelle de lui en tant qu’acteur. Pour Malden, tourner dans une série consistait à trouver un petit challenge d’acteur pour chaque épisode, quelque chose de drôle pour empêcher la routine de s’installer. Une fois que Karl eut réalisé qu’il allait tourner plus de vingt épisodes par an pendant plus de cinq années, il savait qu’il allait devenir fou s’il ne trouvait pas quelque chose de stimulant. Tourner une série pouvait correspondre à faire la même chose chaque semaine ou, comme dans un laboratoire, tester différents aspects. Certaines choses que personne ne remarquerait mais qui permettraient de garder la motivation.

L’épisode de Badham avait pour thème un gang de Chinatown qui gardait prisonnier Mike Stone, blessé. Stone a passé tout l’épisode dans l’arrière salle d’un entrepôt. Karl Malden a particulièrement aimé le fait de montrer qu’il perdait de plus en plus de sang et qu’il devenait de plus en plus faible au fur et à mesure que l’épisode avançait sans pour cela montrer des taches rouges qui s’agrandissaient sur sa chemise ! Il était d’abord assis sur une boite, très droit. A chaque fois qu’une scène l’impliquait, Malden était plus voûté jusqu’à ce qu’il soit par terre, avachi. Cette sorte de petit défi permettait d’avoir toujours du plaisir à tourner la série. Karl Malden se souvient aussi d’une autre scène de cet épisode. Lors d’une répétition, un jeune homme, un des gardes de l’entrepôt, brandissait son arme sous son nez, le touchant avec. On voit toujours ce genre de trucs à la télévision tout le temps mais ça dérangeait l’acteur. Il s’est rendu compte que le garde agissait de la sorte car il savait ce qui allait se passer. Il savait que Mike Stone n’allait pas se saisir de l’arme ; le script ne le prévoyait pas. En fait, cela entrait en conflit avec le point de vue de Karl Malden sur les armes à feu dans les séries télévisées. Le jeune était si tranquille avec son arme que cela cessait d’être une arme mortelle. Soudainement, lors d’une répétition, Malden attrapa l’arme très proche de lui et la pointa sur le garde. Malden précisa que cela pouvait arriver qu’un policier, même blessé, saisisse sa chance de cette façon. Le jeune acteur joua ensuite la scène différemment.

Bien entendu, les téléspectateurs savaient que Mike Stone allait survivre à la fin de l’épisode mais Malden prenait son travail à cœur et jouait comme si Stone ne savait pas qu’il allait en réchapper. Le contraire aurait trahi le téléspectateur et le personnage. Et l’acteur savait que le succès hebdomadaire tenait car il n’y avait pas de ‘triche’ avec le public. A chaque fois que Mike était dans une situation comme celle-là, Karl Malden pensait : ‘J’espère que ce taré ne va pas presser la détente’ quelque soit le dialogue. Mike Stone n’était pas censé être un super héros, quelque chose qui n’intéressait pas du tout l’acteur.

La série a permis à Karl Malden de pouvoir jouer des rôles qu’il n’avait pas pu faire auparavant. Les scénaristes, John Wilder et Bill Yates, pouvaient envoyer Mike Stone en couverture et, par exemple, lorsque Karl Malden leur dit que cela serait amusant de jouer un clown, le meurtre du prochain épisode se déroulait dans un cirque (ndlr : Le clown de la mort). Mike Stone se maquillait (et Karl Malden de rajouter qu’il n’y avait pas besoin d’un nez en caoutchouc pour lui !). Ils ont tourné dans un véritable cirque et des clowns enseignèrent à Karl certains de leurs tours. Michael Strong, un des bons amis de Karl, joua le rôle d’un autre clown dans cet épisode qui fut excellent pour Karl Malden. L’avantage de tourner dans une série comme cela permettait à Karl Malden d’inviter ses amis pour être ‘guest star’ de la semaine quand il voulait.

Avant d’entrer dans les foyers des gens toutes les semaines, Malden n’imaginait pas l’impact que la télévision pouvait avoir. Très différent du théâtre et du cinéma. Soudainement, tout le monde non seulement reconnaissait l’acteur mais pensait le connaître ! Un matin, Karl sortit de l’hôtel Huntington, son domicile à San Francisco, pour aller sur le plateau et un type se pointa lui criant : ‘Il est parti par là !’. Karl Malden vit un jeune homme courir après avoir saisi le porte-monnaie d’une femme dans le tramway. L’homme en question s’attendait à ce que Karl Malden coure après le jeune voleur. Heureusement pour l’acteur, la voiture qu’il attendait arriva au même moment. Il répondit à l’homme éberlué : ‘Je suis désolé, je vais être en retard au travail.’ L’homme a du se demander ce qui était arrivé au policier sur lequel il comptait !

C’est presque devenu un cliché pour les acteurs de parler d’arme à double tranchant lorsqu’on perd l’anonymat. Mais comme la plupart des clichés, c’est vrai. Durant les quatrième et cinquième années de tournage de la série, Karl Malden sentait qu’il perdait l’accès à un outil de travail de l’acteur : la faculté d’observer les gens eux-mêmes comme si vous étiez une mouche sur un mur. Les acteurs essaient d’engranger des données d’observation, une réserve de détails sur ce que font les gens ordinaires (traverser une rue, manger des spaghettis) afin de créer des personnages. Durant la dernière année des Rues de San Francisco, Malden ne pouvait plus faire ça. Honnêtement, la dernière année de tournage fut difficile pour Karl après le départ de Michael Douglas pour produire le film Vol au-dessus d’un nid de coucou. Karl comprit parfaitement la décision de Michael car il fallait respecter les ambitions de chacun. Il a eu le courage de provoquer quelque chose mais il manqua terriblement à Karl Malden. Les quatre années de tournage furent un plaisir total doublé d’un respect mutuel. Comme Karl avait débuté avec Kirk Douglas, Malden sentait comme une relation familiale avec Michael mais, à ce moment-là, il était assez motivé pour tout recommencer avec quelqu’un d’autre.

Karl Malden précise que le remplaçant, Richard Hatch, était charmant mais il ne l’a jamais vraiment vu à l’effort. Après quelques semaines, il lui fit remarquer qu’en travaillant, il pouvait devenir une star. Il répondit simplement : ‘Je suis déjà une star’. Il expliqua à Karl Malden qu’il avait participé à des soap operas à New York pendant deux ans et qu’il était celui qui avait reçu le plus de courrier de satisfaction. Malden acquiesça et s’en alla. Dans son fort intérieur, il pressentait que c’était la fin de la série car même si c’était avant tout des histoires policières, les gens appréciaient la relation entre Michael Douglas et Karl Malden. Ils avaient eu de la chance, ca avait très bien fonctionné. Malden était persuadé que cela ne serait pas le cas avec Richard Hatch. Karl Malden ne pouvait pas réinventer son personnage pour qu’il colle mieux à celui de son nouveau partenaire. Il s’était investi dans ce rôle plus que dans tout autre. Lorsqu’on travaille sur une série hebdomadaire, on n’a pas le temps de se poser les questions qu’un acteur se pose pour un rôle au cinéma. Quand on travaille sur une série TV, on le fait tout simplement et c’est un peu la réalité de l’acteur qui transparait semaine après semaine.

Après la première année des Rues de San Francisco, l’acteur fut contacté pour faire la publicité pour American Express et leur Traveler’s checks sous l’apparence de Mike Stone. D’abord réticent car il n’avait jamais fait ce genre de trucs, son agent lui précisa que Sir Laurence Olivier faisait la même chose pour Polaroïd. Il en acheta pour voir à quoi ils ressemblaient et il se rappela aussi que sa chambre d’hôtel à Londres avait été cambriolée quelques années plus tôt et seulement l’agent liquide avait été dérobé.… Il accepta mais seulement après la fin de la série et cela dura….21 ans ! D’ailleurs, il rencontrait souvent des gens qui lui disaient ‘Did you leave home without them ?’ (slogan de la pub) ou lorsqu’il voulait payer en carte au restaurant, le serveur lui disait :’That better be American Express !’.

En 1976, Karl Malden téléphona au producteur Quinn Martin pour lui signifier qu’il rentrait chez lui rendre visite à son père, mourant. Le producteur fit quelques difficultés (Malden n’avait jamais raté un jour de tournage) mais l’acteur négocia pour s’absenter le lundi. Son père mourut le lendemain de son arrivée et suivant la tradition, le corps devait rester en état pendant deux jours avant l’enterrement mais Karl Malden avait promis aux producteurs de la série d’être de retour au plus tard mardi après-midi. A posteriori, entre les traditions serbes et un épisode des Rues de San Francisco, le choix était vite fait mais à l’époque, par ces moments tourmentés et au vue de la promesse faite, le choix fut difficile. Il expliqua la situation au prêtre qui accepta, comme Quinn Martín, un arrangement. Le père de Karl resta finalement une journée au domicile familial avant l’enterrement.

La série s’arrêta en 1976 et Karl Malden avoue avoir joué ensuite dans des films catastrophiques…

Copyright, traduction, Denis Chauvet.

MICHAEL DOUGLAS

C'était le mentor de ma vie, professionnellement et personnellement. J'adorais cet homme. Il m'a pris sous son aile et m'a aidé à comprendre tout le procédé de la comédie d'une manière unique, il m'a appris jusqu'à l'importance de savoir écouter. On comprend pourquoi il a partagé l'affiche avec Marlon Brando pendant tant d'années, dans des films comme Sur les quais ou Un tramway nommé désir : il savait écouter. Il avait un professionnalisme remarquable. Les scénaristes des Rues nous détestaient car nous répétions tellement que nous accélérions le rythme de la narration. Par conséquent, les scripts devaient être allongés de 6 ou 7 pages. Et il avait un grand sens de l'humour. Il adorait une blague graveleuse comme tout à chacun.
Entertainment Weekly, Décembre 2009
Copyright, traduction, Steed 3003

Avant cette série, j’étais un acteur effroyable. J’ai été pris un peu par chance, et sans doute aussi grâce à mon nom. J’y ai rencontré l’acteur Karl Malden, qui m’a tout appris. Il a été mon ami, mon mentor, mon conseiller. Quand j’ai voulu partir de la série pour produire Vol au-dessus d’un nid de coucou, il m’a soutenu, alors que nous étions en plein succès. C’était un homme d’exception. Encore maintenant, j’ai toujours beaucoup de mal à accepter sa disparition. (Karl Malden est décédé le 1er juillet 2009 à 97 ans)

Télé7jours, octobre 2010 pour la sortie de Wall Street 2.
Copyright, traduction, Denis Chauvet.

Michael Douglas raconte le premier jour de tournage de la série (vidéo)



RICHARD HATCH

Karl Malden était comme un grand-père, adorable mais néanmoins sévère, très exigeant et très professionnel. Il espérait le meilleur de tout le monde et il travaillait très dur. Il était toujours prêt et bien préparé. C’est lui qui donnait le ton et il n’était pas très conciliant. Le plus dur pour moi est qu’il avait travaillé sur Les Rues de San Francisco pendant quatre ou cinq ans avec Michael Douglas, devenu presque un membre de sa famille.

Michael Douglas m’invita à déjeuner lorsqu’on tourna l’épisode de deux heures (ntlr, The Thrill Killers) qui fut mes débuts dans la série. C’est un type très charmant et sympathique. Il m’a vraiment aidé et je lui dois beaucoup dans le tournage de ce premier épisode. Je débutais pour la première fois dans une série ‘prime-time’ et j’étais un peu terrifié. Mais c’était une chance à saisir.

J’ai obtenu le rôle car j’avais été remarqué dans un épisode d’une autre série Quinn Martin, Cannon. J’allais refuser car je pensais que Michael et Karl étaient très biens et je ne savais pas comment j’aurais pu remplacer Michael. Je ne pensais pas non plus que c’était un rôle où je pourrais vraiment m’exprimer en tant qu’acteur. Quinn Martin et mon agent m’ont persuadé car cela me permettrait d’avoir ensuite les rôles que je voulais. Ils me dirent aussi que la série était répartie en trois : un tiers pour les invités, un tiers pour le rôle de Karl et un tiers serait des épisodes qui s’attarderaient sur mon personnage.

Les producteurs voulaient un personnage complètement opposé de celui de Michael Douglas. Ils utilisèrent un peu de ma vie privée, un type concerné par la diététique. Il buvait du jus de carottes au lieu du café et ce fut drôle de composer avec le personnage interprété par Karl Malden car au lieu d’aller chercher du café et un hot-dog, cela donnait :’ oh, il y a un magasin diététique là-bas. Allons prendre un jus de carottes et un pain complet’. Mike Stone était sidéré par ce genre de situations. Les producteurs cherchaient à ajouter une touche d’humour et à tisser des relations entre les deux personnages.

Je me suis préparé au rôle d’un policer mais la plus grande leçon que j’ai retenue du tournage est lors d’une scène de l’arrestation d’un suspect. J’ai balancé le type par terre pour lui passer les menottes. Après trois prises, le metteur en scènes est venu vers moi et m’a dit : ‘Richard, j’ai deux mots à te dire’. Et j’ai répondu: ‘Oui, Oui, Quel est le problème?’ Il m’a répondu : ‘Bah, tu sais, on sait déjà que tu es un flic…joue l’être humain’. Il voulait dire que j’avais vu tellement de séries policières que j’avais inconsciemment enregistrées des clichés sur le comportement des fonctionnaires de police. Il voulait que j’oublis tout ça et que je laisse l’être humain prendre le dessus.

Je suis arrivé sur la série à la cinquième saison et c’était vraiment difficile. Je remplaçais Michael Douglas et la série avait des problèmes à cause de la restriction de la violence à la télévision…La série était constamment déplacée sur plusieurs soirées à des plages tardives. Il y avait donc beaucoup de stress sur les plateaux à cause de tous ces changements. C’était une période difficile. J’essayais de faire de mon mieux, de surmonter ces difficultés même si j’étais terrifié à l’idée d’échouer car remplacer quelqu’un sur une série est bien plus difficile que de créer un nouveau personnage.

Karl Malden était un gentleman et un professionnel mais il n’était pas particulièrement chaleureux. Il ne m’a jamais donné des tuyaux pour le tournage car nous n’avons jamais eu l’occasion de nous connaître personnellement sur cette première année de tournage. Je le regrette mais le problème est qu’il avait des choses à faire et j’étais préoccupé par ma participation à ma première série connue. Je devais faire de nombreux voyages à Los Angeles, mon agent organisait toute sorte de réunions, d’interviews essayant de profiter de l’occasion. Pour être franc, je n’avais jamais fait ça auparavant. Je venais d’une petite hutte à Beverly Glenn sans argent ni meuble et avec des dettes…et en l’espace de cinq minutes, j’étais à San Francisco dans une demeure avec chauffeur et voiture ; je participais à une grande série TV, j’avais toute cette attention de la presse et je dois dire que c’était incroyablement prenant.

Copyright, traduction, Denis Chauvet.
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Re: Les rues de San Francisco

Message par riqueuniee »

trobogoss a écrit :
Kevin95 a écrit :La sik des Ventures, c'est quand même la mega classe ! 8)
Les Ventures ? c'est un groupe de surf music des années 60 :wink: tu confonds peut être avec Hawaï police d'état, les Ventures en ont parait-il repris le thème, mais le thème de la série de Jack Lord n'est pas d'eux, il est de Mort Stevens.

Le thème des "rues de San-Francisco" est de Patrick "pat" Williams un jazzeux qui comme Lalo Schifrin a fait une belle quantité de thèmes pour séries, films ciné et films TV, il en a même fait un pour "Columbo" (quelques épisodes, car Columbo c'est un peu particulier puisque ça changeait tout le temps, c'est d'ailleurs une des rares faiblesses de cette série : il n'y a jamais eu un thème-phare).
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Cordialement.
Columbo n' a pas de thème-phare,parce que la série était programmée dans le cadre des Mystery movies,une tranche horaire hebdomadaire où on alternait les séries.Les Mystery moviesont un thème,mentionné sur le générique de fin de certains épisodes.La longueur des épisodes (entre 70 et 90 minutes,ce qui en fait de véritables téléfilms) rendait aussi la série particulière.
Dernière modification par riqueuniee le 5 mars 13, 22:54, modifié 1 fois.
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Re: Les rues de San Francisco

Message par Mère-Grand »

Deux ans jour pour jour que Karl Malden est décédé à 97 ans.
En hommage, je poste quelques extraits trouvés sur YouTube. Enjoy !
http://avengers.easyforum.fr/t1253p277- ... -francisco
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Re: Les rues de San Francisco

Message par Lord Henry »

riqueuniee a écrit : Columbon' a pas de thème-phare,parce que la série était programmée dans le cadre des Mystery movies,une tranche horaire hebdomadaire où on alternait les séries.Les Mystery moviesont un thème,mentionné sur le générique de fin de certains épisodes.La longueur des épisodes (entre 70 et 90 minutes,ce qui en fait de véritables téléfilms) rendait aussi la série particulière.
Le compositeur Gil Mellé a tenté d'imposer un thème associé au personnage de Columbo. Il l'a d'ailleurs utilisé dans les partitions qu'il a écrites pour la série; malheureusement, son initiative n'a pas recueilli la faveur des producteurs.

On peut l'entendre ici.
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Commissaire Juve
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Re: Les rues de San Francisco

Message par Commissaire Juve »

On ne peut pas dire que la série ait soulevé les foules sur le forum...

Perso, j'aime bien (pour le duo d'acteurs, le décor urbain de San Francisco et les grosses bagnoles américaines), même s'ils arrive à certains scénars d'être dignes d'un bon Derrick, :mrgreen: .

J'avais les trois premiers volumes depuis un bail... Comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, je viens de m'offrir le 4e volume (saison 2 seconde partie). Je suis devant depuis tout à l'heure. Là, on a un truc qui me rappelle justement un Derrick (un vieux qui joue au braqueur et au poseur de bombes). Juste avant, il y avait une histoire à la Joelle-Mazart-assistante-sociale. :lol:

Mais j'aime bien quand même.

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Re: Les rues de San Francisco

Message par Mère-Grand »

C'est pourtant une excellente série et le duo d'acteurs est impeccable. Sinon, il est vrai qu'il y a des épisodes 'sociaux' moins intéressants que les épisodes purement d'enquêtes policières. La seconde partie de la seconde saison en a comme Le troisième âge se rebiffe (Winterkill) que tu mentionnes, mais aussi le suivant La vie est une jungle (Most Feared in the Jungle). Les meilleurs de cette partie sont Coup monté (Commitment), Préméditation (Crossfire) et Expédition punitive (Rampage). De toute façon, c'est la troisième saison la meilleure. Pour l'instant, je n'ai pas eu le courage d'acheter et de chroniquer l'ultime saison - la cinquième - sans Michael Douglas.
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Commissaire Juve
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Re: Les rues de San Francisco

Message par Commissaire Juve »

Mère-Grand a écrit :... Les meilleurs de cette partie sont Coup monté (Commitment), ...


J'allais le dire... "Commitment" est même réalisé par Richard Donner. Hier, je me suis arrêté à "la chapelle des damnés" (où j'ai eu la surprise de voir la comédienne suédoise Signe Hasso qui a fait quelques films en Suède fin années 30 / début années 40... j'ai son 3e film dans ma collec).
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Re: Les rues de San Francisco

Message par Telmo »

Annoncé en blu-ray en Allemagne chez Plaion Pictures (ex-Koch Media) :

VO anglaise, doublage allemand et sous-titres allemands (souvent des sous-titres anglais chez eux à confirmer).
Titre allemand : Die Strassen von San Francisco

https://shop.plaionpictures.com/die-str ... exkl.-shop

Sortie le 26 juillet.

Image

Suppléments :
Weltweit erstmals auf Blu-ray
Exklusive Interviews mit Regisseur Richard Donner (ca. 35 Minuten)
Biograf Marc Elliot über Michael Douglas (ca. 34 Minuten)
Army Archerd im Gespräch mit Karl Malden und Michael Douglas (ca. 4 Minuten)
Präsentation des Pilotfilms (ca. 9 Minuten)
Alternative Schnittfassung zur Episode RUNAWAY
Booklet mit Episodenguide
Verpackungsabmessungen: 18 x 14,5 x 19 cm
Dernière modification par Telmo le 20 juin 23, 19:48, modifié 1 fois.
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