Topic théâtre

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Ender
Machino
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Topic théâtre

Message par Ender »

J'ouvre un topic pour discuter de théâtre en général, donner nos impressions sur les spectacles auxquels on assiste, revenir sur nos lectures, parler de notre pratique, de l'intérêt porté à cet art, etc.
J'ai pour ma part la chance de vivre dans une ville, Strasbourg, très active et riche dans le domaine des arts vivants et particulièrement du théâtre. Il y a plusieurs scènes importantes, le TNS, le Maillon, le TJP, Pôle Sud (qui se consacre surtout à la danse contemporaine), l'Opéra du Rhin, qui accueillent beaucoup de productions de tous pays et des créations ; et beaucoup de théâtre amateur aussi.

Je commence par mon dernier coup de coeur.

Vu hier soir au TJP (Théâtre Jeune Public) à Strasbourg :
Sleeping Beauty - texte, mise en scène et jeu : Colette Carrigan
Une pièce absolument hilarante et pourtant assez noire. L'actrice seule sur scène revisite le conte de La Belle au bois dormante auquel elle mêle des éléments issus d'autres histoires de princesse, et le situe dans l'Angleterre urbaine d'aujourd'hui, le Royaume qu'elle arpente est celui de la misère sociale et d'une jeunesse paumée. Colette Carrigan est d'origine anglaise (elle vient de Liverpool) et mêle d'ailleurs dans son texte les langues française et anglaise (dans laquelle elle dit souvent des répliques très crues et extrêmement drôles). A elle seule, elle assure donc tous les rôles, dont le plus important est bien sûr celui de Princesse (c'est son prénom), née dans une famille pauvre aux nombreux enfants (dont un frère "who was born a Prince and ended up being a queen" :mrgreen: ) ; on suit son parcours depuis la naissance et on découvre avec elle un environnement social difficile, mais décrit avec humour et causticité. Surtout, l'auteur/metteur en scène interprète vient du théâtre de marionnettes, et c'est très visible ; sa mise en scène est faite de peu de choses, repose sur quelques objets aux usages multiples et d'un jeu de lumières et d'ombres magnifique, qu'elle combine avec inventivité. C'est même très ludique : un porte-setviettes figure successivement un bus, l'intérieur de ce même bus en projettant son ombre sur un drap en fond de scène, et un sac à main pour se rendre à une party. Les ombres projettées d'objets sont utilisées à plusieurs reprises et convoquent une esthétique expressionniste qui donne lieu à des instants visuellement somptueux : plusieurs fourchettes dressées font une forêt angoissante, un panier qui recouvre le projecteur fait une pièce dans laquelle l'héroïne est emprisonnée, etc.
Bien sûr, l'aiguille à laquelle l'héroïne se pique le jour de ses seize ans n'est pas une quenouille, de même que le bal de conte devient une rave... Le moment du coma de Princesse est l'un des plus beaux du spectacle, le jeu des lumières y est saisissant.
On sent l'influence dans la pièce, elle est même revendiquée, du cinéma de Ken Loach, d'ailleurs l'intrigue elle-même n'est pas particulièrement originale, mais il y a ici plus d'humour (parfois féroce) que chez Loach, et surtout, plus de lyrisme : la pièce puise dans le conte et s'autorise des images féériques, presque surnaturelles. C'est à la fois grave et très rafraîchissant tant c'est drôle et tant l'actrice a de pêche.

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Si quelqu'un est dans le coin, il y a une dernière représentation demain soir. :)
homerwell
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Re: Topic théâtre

Message par homerwell »

Vu hier soir.
Jules et Marcel

Il s'agit de la correspondance écrite entre deux monstres sacrés du cinéma Français que sont Jules Raimu et Marcel Pagnol. L'adaptation est de Pierre TRE-HARDY, Pagnol étant interprété par Philippe Caubère et Raimu par Michel Galabru. Deux grands acteurs donc pour une discussion qui fleure bon le mimosas, le pastis, et le chant des cigales. Mais pas seulement, les deux hommes s'entendaient comme larrons en foire et à leurs yeux, rien ne valait une bonne fâcherie teintée de respect, de mauvaise fois, de profonde amitié et de petits sobriquets à la mode Marseillaise.
Voilà donc le décor planté et c'est le sourire aux lèvres que tout un pan de cinéma va être évoqué avec truculence, César, Fanny, Raimu, la femme du boulanger... Un chouette voyage dans le temps pour lequel on ne regrettera seulement que l'émotion qui devrait venir naturellement vu l'empathie pour les deux personnages ne se fasse un peu rare. Mais était-ce bien le propos de toutes manières ?

« Mon cher Jules, il faut que tu sois bougrement fâché avec moi pour ne pas répondre à une lettre injurieuse qui n’avait d’autre but que de commencer une dispute…»
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Re: Topic théâtre

Message par Federico »

A propos du TNS dont parlait Ender en début de topic, j'aimerais beaucoup revoir le magnifique documentaire en plusieurs parties sur cette grande école de formation d'acteurs qui était passé sur Arte (ou France 5 ? ou TV5 ?) vers la fin des années 90 / début 2000. La plupart des élèves que l'on suivait au jour le jour, en cours, en répétition, dans des représentations et pendant les concours étaient remarquables. Nul doute que certains ont depuis fait leur chemin sur les planches ou ailleurs. J'ai parcouru l'historique des différentes promotions sur le site de l'école, les seuls noms qui me disent quelque chose correspondant à cette période sont ceux de Marie Payen, Delphine Chuillot, Bérangère Allaux et Manuel Vallade...
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Re: Topic théâtre

Message par Federico »

Je suis étonné du peu de fréquentation du topic Théâtre... ou bien il en existe un autre (que je n'ai pas trouvé).

M'enfin... Juste pour dire que cette nuit sur France Culture (à 5h26), vous pourrez ré-entendre une grande voix du théâtre qui fit aussi les beaux jours de la télé période ORTF ainsi que des apparitions mémorables au cinéma : celle de Jean Négroni, dans un entretien de 1974.

Côté petit et grand écran, Négroni (1920-2005), fut entre autre un inoubliable Robespierre pour la série La caméra explore le temps...
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...l'adjoint de Meurisse à l'air malin qui se fait passer pour un truand pour piéger Ventura dans Le deuxième souffle de Melville...
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...ou encore le très inquiétant commanditaire de l'ombre du I... comme Icare de Verneuil.
Il prêta aussi sa superbe voix au récitant des Statues meurent aussi de Resnais et surtout de La jetée de Chris Marker.
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julien
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Re: Topic théâtre

Message par julien »

Federico a écrit :Je suis étonné du peu de fréquentation du topic Théâtre...
En effet. Bon, on va essayer de dynamiser un peu tout ça. Il est vrai que l'on est essentiellement sur un Forum Cinéma ici...

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A noter en décembre, une création nouvelle de Robert Wilson au théâtre de la Ville de Paris, qui semble assez alléchante : Peter Pan. D’après ce que j'ai pu en lire, c'est une adaptation du roman beaucoup plus sombre et morbide que celle de Disney ou encore de la piteuse version hollywoodienne de Spielberg. Les décors et les éclairages, comme souvent chez Bob, ont l'air particulièrement étonnants. Musique signée par le duo psyché folk, Coco Rosie.
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Re: Topic théâtre

Message par Federico »

Coco Rosie pour illustrer Peter Pan, c'est une super idée. :D
Spoiler (cliquez pour afficher)
Sinon, pour la plus belle adaptation cinéma de la pièce/roman de Barrie, il faut remonter au temps du muet...
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hellrick
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Re: Topic théâtre

Message par hellrick »

Ce soir je vais au WWE Live Tour à Forest National...le catch ça compte dans le théâtre ? :fiou:
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Re: Topic théâtre

Message par Federico »

hellrick a écrit :Ce soir je vais au WWE Live Tour à Forest National...le catch ça compte dans le théâtre ? :fiou:
Va dans les loges... enfin... les vestiaires et pose-leur la question... :mrgreen:
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Re: Topic théâtre

Message par Federico »

Je suis personnellement un peu allergique à cette tragédienne fiévreuse mais à l'attention de ses très nombreux admirateurs, L'atelier de la création sur France Culture vient de lui consacrer un essai radio : Fragments d’une exploration / Maria Casarès.
Avec bien entendu quelques extraits de pièces.
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Re: Topic théâtre

Message par Federico »

Entretien en cinq parties avec Pierre Barillet pour l'émission A voix nue.
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Re: Topic théâtre

Message par julien »

Township Stories

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Le sud-africain Paul Grootboom, artiste autodidacte, rarement diffusé en France, signe une fresque saisissante sur les townships d’aujourd’hui en plongeant le théâtre social dans l’univers du thriller. Représenté ce week-end dans le grand hall de la villette (En fait de hall, il s'agissait de la salle Boris Vian, un théâtre souterrain située en-dessous des halles, mais qui convenait finalement très bien au style underground de la pièce), l'action se passe dans un bidonville miteux de Johannesburg, à l’intérieur d'un décor fait de bric et de broc, symbolisé par des panneaux en tôle ondulée. Plusieurs jeunes femmes ont été violées et assassinées, étranglées avec leur string. La police recherche le « tueur en série », le « string strangler », comme le surnomme un inspecteur de police. A partir de là, Grootboom entrelace plusieurs histoires, qui composent un tableau assez radical, où l'homme est un loup pour l'homme, et surtout pour la femme. Familles décomposées, jeunes filles tombant enceintes à 15 ans, battues, violées, enfants abusés, hommes impuissants, parasites violents… et des autorités policières et judiciaires incapables d'exercer le moindre embryon de légalité ou de justice, quand elles n'incarnent pas le summum de la perversité et de la déréliction.

La pièce s'ouvre et se ferme par la même scène : une fille se fait violer et étrangler sur le tube sirupeux d'If I Could Turn Back the Hands of Time de R. Kelly. Le metteur en scène utilise d'ailleurs pas mal de chansons pop qui se retrouvent le plus souvent en décalage complet avec ce que l'on voit sur scène, comme par exemple le fameux tube de Black, Wonderful Life, utilisé en ouverture du spectacle, juste avant le viol et le meurtre d'une adolescente. Si on regrette un peu la minceur de l'intrigue et la légèreté des dialogues, qui auraient mérités à mon sens d'être plus affinés et cinglants ; l'interprétation frénétique et très expressive des comédiens emporte l'adhésion ; grâce également à une gestion de l'espace dynamique, où les acteurs n'hésitent pas à sortir des limites de la scène et à investir les gradins, troublant la tranquillité du spectateur, obligé par exemple de se lever pour laisser passer une course poursuite effrénée entre deux bandes rivales.

Au fur et à mesure que l'intrigue avance, on se rend compte que tout les personnages sont finalement absolument irrécupérables, aussi tarés et pathétiques les uns que les autres, et que chacun d'entre eux pourrait parfaitement faire office de coupable idéal pour les enquêteurs, à commencé par les enquêteurs eux-mêmes, totalement à la dérive ; mais on ne peut s'empêcher aussi d'avoir une certaine empathie pour ces êtres marginaux, où seule la mort semble l'unique porte de sortie à une vie paisible. La fin, assez fataliste, et qui se termine exactement là où la pièce avait débuté, laisse peu d'espoir, si ce n'est celui de produire un électrochoc dans la conscience des spectateurs. Ça pourrait être désespérant mais grâce à la gouaille et la truculence des comédiens, tous excellents j'ai trouvé, la pièce évite le misérabilisme et se révèle euphorique et pleine de vie. A l'heure où le monde entier vient de dire adieu à Nelson Mandela, la pièce de Grootboom, fait l'effet d'une méchante piqure en rappelant que les problèmes de violence post-apartheid, n'ont finalement pas diminués pour autant, et restent d'une actualité toujours aussi brûlante.
Dernière modification par julien le 7 avr. 14, 14:10, modifié 1 fois.
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Re: Topic théâtre

Message par Federico »

La nuit rêvée de France Culture, cette nuit de samedi à dimanche, de minuit à 6h30 et dont Pierre Barillet est le maître de cérémonie permettra de ré-entendre des entretiens et documents avec Jacqueline Maillan, Marcel Achard, Marie Bell, Louise de Vilmorin, Sophie Desmarets, Louis Jouvet, Simone Simon et Jean Cocteau.
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Re: Topic théâtre

Message par julien »

C'est hard quand même comme horaire de diffusion.
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Re: Topic théâtre

Message par Federico »

julien a écrit :C'est hard quand même comme horaire de diffusion.
Oui mais à la différences des Nuits quotidiennes de France Culture, les Nuits rêvées du samedi restent ré-écoutables quelques jours. :wink:
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Re: Topic théâtre

Message par julien »

L'Amour Sorcier (Manuel De Falla)

Mise en scène de Jacques Osinski
Chorégraphie : Jean-Claude Gallotta
Chef d’Orchestre : Marc Minkowski

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Un peu mitigé devant cette nouvelle production, qui aurait mérité sans doute plus d'audace et de folie. En première partie du spectacle, l'Histoire du Soldat de Stravinski, un mimodrame ballet, d'inspiration faustienne, avec récitant, que j'ai trouvé épouvantablement vieillot, malgré quelques passages musicaux sympatoches, notamment la partie de violon, âpre et grinçante ; mais la mise en scène statique et austère n'était sans doute pas le meilleur choix pour mettre en relief la fantaisie de la pièce.

Le truc un peu gênant aussi à l'Opéra Comique c'est les portes qui claquent et résonnent dans la salle en faisant un bruit pas possible et qu'on a particulièrement entendu pendant la pièce de Stravinski. (Probablement des gens qui s'emmerdaient et qui sont partis avant l'entracte pour aller boire un coup au bar d'en face).

Heureusement la seconde partie était plus stimulante. D'entrée la musique de De Falla mystérieuse et sensuelle, donne le ton de la pièce. Une "gitanerie musicale" pour orchestre de chambre et cantaora (chanteuse de flamenco), entrecoupée de nombreuses parties de danses. Le pitch est assez simple : Le fantôme de son ancien amant revient hanter Cardela la gitane. Pour pouvoir aimer librement Carmelo, elle trouve un moyen pour rompre le maléfice et éloigner à jamais le revenant en détournant son attention vers une autre femme. Dans le rôle principal de l'amoureuse trompée, la chanteuse Olivia Ruiz, s'en sortait plutôt pas mal et avait la force et le magnétisme nécessaire, même si sur certains passages, sa voix un peu fluette manquait de coffre.

En fait, j'ai trouvé que l'ensemble, manquait surtout de fièvre et de sensualité, notamment au niveau de la chorégraphie, un peu terne. C'est d'autant plus dommage que les interprètes faisaient preuve d'une assez belle présence sur scène. Mais cette histoire de revenant et de sorcellerie aurait dût s'avérer plus fascinante et il est d'ailleurs dommage que le metteur en scène n'ait pas essayé de la rallonger, comme l'avait fait par exemple Carlos Saura au cinéma, car une demi-heure c'est finalement un peu court. On sent aussi que le truc a était fait à l'économie, notamment au niveau du visuel (ou alors les gars de la déco faisaient la grève ce jour là), relativement minimaliste et qui s’accommode assez mal à la musique chatoyante et colorée de De Falla. Mises à part ces réserves, un spectacle au demeurant assez charmant, grâce notamment à la très belle musique et aux danseurs du centre chorégraphique national de Grenoble.
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