Notez les films de Novembre 2007

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Gounou
au poil !
Messages : 9768
Inscription : 20 juil. 05, 17:34
Localisation : Lynchland

Message par Gounou »

Profondo Rosso a écrit :Le Royaume de Peter Berg
Vraiment un très bon film, le meilleur de Peter Berg à ce jour (quoique je n'ai pas vu Friday Nights Light). Un générique excellent qui en quelques minutes nous résume parfaitement les rapports historiques et économique entre les USA et l'Arabie Saoudite à travers les décennies et qui définit parfaitement les forces en place autour desquelles va se dérouler l'action. Le tout s'enchaine sur une scène d'attentat des plus vicieuse et meurtrière, un vrai choc où les dommages humains bien sanglants ne nous sont pas épargnés. C'est un peu plus laborieux et longuet dans la narration lors des scènes au Etats Unis où Jamie Foxx tente de convaincre ses superieurs de la nécéssité de se rendre en Arabie Saoudite mais c'est suffisament court pour ne pas entacher la bonne impressions. Les personnages sont parfaitement caractérisés et nous sont immédiatement attachants grâce à un cast sans faille notamment un très bon Jamie Foxx ou encore Chris Cooper. Même si le traitement a déjà été vu, le colonel saoudien est des plus humain et sympathique et son respect mutuel et son amitié avec Jamie Foxx amène une belle chaleur au film. L'enquête en elle même est très bien meneée mettant bien en valeur les compétences de notre équipe d'expert et très crédible dans son déroulement. Gros pic avec la monstrueuse scène d'actions finales du film une des meilleures de l'année où Berg parvient à faire du paul Greengrass en bien c'est à dire traduire la confusion de l'action tout en rendant celle ci constament lisible. On ne se demande jamais qui tire sur qui où se qui se déroule à l'écran, l'aspect sur le vif restant des plus efficace. Tension palpable, gros pyrotechnie avec lance roquette en pleine ville, gunfight sanglant et bonne grosse brutalité barbare avec le combat entre Jennifer Garner et un islamiste hargneux qui vire au bestial avec morsure. Belle fin dénuée de manicheisme et assez subtile la haine s'eteignant d'un côté tandis qu'elle s'éveille de l'autre. 5/6
Pour faire simple, je pense à peu près tout le contraire de ce qui est dit ici. Le film n'est pas totalement mauvais en soi mais s'il est bien un atout qu'il ne possède pas, mais alors vraiment pas, c'est la subtilité!
En fait, et pour la faire courte, on a affaire à une sorte de buddy-movie politisé avec un emballage formel (et j'insiste bien sur le terme "emballage", ça va me permettre de rebondir sur la pique anti-Greengrass... :mrgreen: ) cherchant à conférer à l'histoire et à son cadre ce cachet réaliste qui s'affirme effectivement de plus en plus comme une mode. Sauf que la dynamique au fil du rasoir et le sens du montage Greengrassien n'y sont pas du tout présent, ni encore moins la puissance évocatrice de l'esthétique Mannienne... et au final, on comparera plutôt la mise en scène de Berg à du 24 standard, à savoir un truc fonctionnel et routinier, très apprêté et parfois un brin agité, qui donne un vernis "réaliste" à un scénario plutôt poussif et aide à faire passer la pillule de personnages stéréotypés et surcaractérisés (sidekick et nana burnée qui-sert-à-rien à l'appui...). On dit que le film n'est pas manichéen, et c'est vrai... il préfère adopter une posture gentiment naïve que certaines séquences musicales (deux en tout cas) rendent un peu embarrassante.
Bref, à part un début assez efficace (j'exclue le générique "La Géopolitique pour les Nuls", un peu à l'image du film entier...), ça ne remue pas grand chose. Et sous le stricte angle du thriller, c'est du réchauffé.
Anecdotique.
Image
bruce randylan
Mogul
Messages : 11658
Inscription : 21 sept. 04, 16:57
Localisation : lost in time and lost in space

Message par bruce randylan »

Anorya a écrit :
bruce randylan a écrit : La guerre du feu ( Jean-jacques Annaud - 1981 )
notamment la scène de la "rivière" au début :lol:
Elle a aussi "traumatisé" mon cousin durant sa puberté :lol:
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Anorya
Laughing Ring
Messages : 11846
Inscription : 24 juin 06, 02:21
Localisation : LV426

Message par Anorya »

Rhoo le "pauvre"... :lol: :mrgreen: :wink:
Image
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18530
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Message par Profondo Rosso »

Le Secret de Térabthia de Gabor Csupo
Définitivement la très belle surprise de l'année revu avec le même plaisir. Vraiment un des plus beaux films sur l'enfance vu ces dernières années malgré le flop en salle le temps fera ce qu'il faut pour la renommée du film. Toujours ce bel ode à l'imagination si juste sur les difficultés d'adaptation et la sensation d'être différent, les difficiles rapports avec les adultes et une belle histoire d'amitié. L'occasion grâce au dvd de voir la bande annonce vraiment à côté de la plaque et de découvrir que le producteur n'est autre que le fils de l'auteur du bouquin original et qui en a inspiré l'histoire puisqu'il lui est arrivé la même chose enfant que le héros du film. 5/6
Avatar de l’utilisateur
Colqhoun
Qui a tué flanby ?
Messages : 33435
Inscription : 9 oct. 03, 21:39
Localisation : Helvetica
Contact :

Message par Colqhoun »

The Weight of Water || Kathryn Bigelow
Après les sévéremment burnés Point Break et Strange Days, l'ex-madame Cameron nous revient avec un film plutôt inattendu. L'histoire d'une journaliste qui doit se rendre en voilier, avec son mari, son beau-frère et l'amie de ce dernier, sur une petite île pour y prendre des clichés, île où s'est déroulé, une centaine d'années auparavant, le double meurtre sordide de deux jeunes femmes, dont l'une fût massacrée à coups de hache.

Le film nous promène alors entre passé et présent, faisant se répondre des histoires pleines de non-dits, de frustrations emmagasinées et qui finiront par exploser. Bigelow s'attaque à un récit peu évident, les rapports entre passé et présent se tissant par le biais de symboliques quelque peu casse-gueule (la tempête des coeurs devient une véritable tempête, les armes se transforment en mots, etc...) mais parvient à dresser peu à peu une ligne dramatique bien troussée (malgré l'excessive prévisibilité de certains éléments). Les drames se répondent, le passé nourrit le présent et tous deux se dirigent vers l'inévitable. Malheureusement, pour moi, le film finit par ne s'en tenir qu'à cela. Certes l'exercice est intéressant et superbement réalisé (Bigelow n'a plus à prouver qu'elle est une formaliste de grand talent), interprété par un casting de premier choix (Sarah Polley en jeune expatriée introvertie est phénoménale), mais le film ne dépasse jamais ses intentions premières. Et la boucle d'être bouclée dans le drame et la mort. C'est plaisant à suivre, le scénario évite avec bonheur certaines facilités et cultive les non-dits, mais on finit le film avec un goût de "tout ça pour ça ?" vaguement frustrant.

Reste qu'après des Point Break et Strange Days qui n'avaient pas grand chose à dire (mais qui restent, pour moi, des monuments d'action des 90's), voir Bigelow s'essayer à quelque chose de plus "cérébral" est plutôt plaisant, même si pas totalement abouti.
"Give me all the bacon and eggs you have."
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25426
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Message par AtCloseRange »

Colqhoun a écrit :The Weight of Water || Kathryn Bigelow
Après les sévéremment burnés Point Break et Strange Days, l'ex-madame Cameron nous revient avec un film plutôt inattendu. L'histoire d'une journaliste qui doit se rendre en voilier, avec son mari, son beau-frère et l'amie de ce dernier, sur une petite île pour y prendre des clichés, île où s'est déroulé, une centaine d'années auparavant, le double meurtre sordide de deux jeunes femmes, dont l'une fût massacrée à coups de hache.

Le film nous promène alors entre passé et présent, faisant se répondre des histoires pleines de non-dits, de frustrations emmagasinées et qui finiront par exploser. Bigelow s'attaque à un récit peu évident, les rapports entre passé et présent se tissant par le biais de symboliques quelque peu casse-gueule (la tempête des coeurs devient une véritable tempête, les armes se transforment en mots, etc...) mais parvient à dresser peu à peu une ligne dramatique bien troussée (malgré l'excessive prévisibilité de certains éléments). Les drames se répondent, le passé nourrit le présent et tous deux se dirigent vers l'inévitable. Malheureusement, pour moi, le film finit par ne s'en tenir qu'à cela. Certes l'exercice est intéressant et superbement réalisé (Bigelow n'a plus à prouver qu'elle est une formaliste de grand talent), interprété par un casting de premier choix (Sarah Polley en jeune expatriée introvertie est phénoménale), mais le film ne dépasse jamais ses intentions premières. Et la boucle d'être bouclée dans le drame et la mort. C'est plaisant à suivre, le scénario évite avec bonheur certaines facilités et cultive les non-dits, mais on finit le film avec un goût de "tout ça pour ça ?" vaguement frustrant.

Reste qu'après des Point Break et Strange Days qui n'avaient pas grand chose à dire (mais qui restent, pour moi, des monuments d'action des 90's), voir Bigelow s'essayer à quelque chose de plus "cérébral" est plutôt plaisant, même si pas totalement abouti.
Le film vaut en effet surtout pour la prestation une fois de plus impeccable de Sarah Polley. Toute la partie contemporaine n'est quand même pas terrible.
Un film bancal mais pas inintéressant.
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54841
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Message par Flol »

Qui de nous deux ? de Charles Belmont :
Jolie petite chronique adolescente, très bien interprétée (la jeune et mignonnette Salomé Blechmans est parfaite) et souvent juste (bien que n'étant pas du tout une jeune fille de 17 ans, je me suis pas mal reconnu dans le personnage principal).
J'adore ce genre de films simples et touchants. :)
Anorya
Laughing Ring
Messages : 11846
Inscription : 24 juin 06, 02:21
Localisation : LV426

Message par Anorya »

je remet ici mon post sur shara... :)

SHARA

Image

Suite a la disparition de son frère jumeau, Shun s'est replié dans un certain silence, lequel est aussi l'apanage de sa famille, pas vraiment remise du drame. Plusieurs années ont passées, et chacun a tenté plus ou moins de combler cette perte (la mère s'est ardemment mis au jardinage, le père avec son association pérennise la grande fête des danseurs de la petite ville), sauf Shun, inconsolable qui a néanmoins tenté de peindre un portrait de son frère sans jamais vraiment l'avoir achevé...

C'est l'histoire d'un deuil et d'une renaissance que filme Naomi Kawase. Double renaissance pourrait on dire avec cette naissance attendue depuis le départ par Reiko, la mère de Shun (jouée par Kawase d'ailleurs !) et qui adviendra à la fin, laissant alors Shun pleurer de joie devant le nouvel être, comme une résurrection de son frère. Alors, la caméra pourra repartir lentement (le fantôme de Kei ?) sur la pointe des pieds aussi discrètement qu'elle était venue, pour s'élever loin et haut dans le ciel, comme si un ange veillait a nouveau la famille (qui habite et prie le dieu Jiko si j'ai bonne mémoire...)...

Kawase adopte un style caméra à l'épaule a mi chemin de la fiction et du documentaire, captant les êtres et les choses au plus près d'eux-mêmes sans jamais en faire trop, laissant les choses venir, nous faisant ressentir l'émotion de cet été étrange et tendu. Une caméra contemplative qui nous offre de beaux moments : les plantes, le baiser de Yu et Shun (j'ai failli en pleurer :oops: ), un grillon qui chante et s'envole l'instant d'après, un retour a vélo... Et surtout, ce deuil disparaît petit à petit devant l'explosion de joie de la scène de danse sous la pluie, d'un incroyable dynamisme. Shun alors sourit, porté par le dynamisme de Yu à la tête des danseurs (la jeune actrice est danseuse de formation d'ailleurs), il re-vit. Non a cet instant, il vit et le spectateur avec lui.

Mieux que la scène de danse a claquettes du Zatoïchi de Kitano ? Je sais pas, mais tout aussi bon et généreux. :D

Film magnifique qui pourrait bien devenir mon film du mois.

6/6
Image
Avatar de l’utilisateur
Rockatansky
Le x20, c'est dangereux
Messages : 44853
Inscription : 13 avr. 03, 11:30
Last.fm
Liste DVD

Message par Rockatansky »

Nestor Almendros a écrit :
AtCloseRange a écrit :Saxo était pas mal, je crois?
Même si sa filmo ne fait pas rêver, loin de là.
Pas vu, mais il est possible que ses (lointains) premiers films n'aient pas été aussi ratés que ceux qu'il a torchés par la suite :mrgreen:
Souvenirs, souvenirs était pas mal, aprés le reste c'est pour payer les impots.
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
frédéric
1st Degree
Messages : 13656
Inscription : 28 août 04, 18:49
Localisation : Une galaxie lointaine, très lointaine
Contact :

Message par frédéric »

SHINING

Film que j'avais pas revu depuis au moins 20 ans et j'avais bien fait. Je trouve que c'est un des films les plus surestimés de Kubrick et de l'histoire du cinéma. Avec une musique omniprésente vite assourdissante, Nicholson nous fait son numéro habituel qui devient à la longue très pénible comme la vision du film d'ailleurs. La fin entrant complètement dans le grand guignol et l'hystérie pure. Franchement, je crois que le téléfilm tourné il y a dix ans était nettement supérieur.
Blogs Perso, Cinéma de Minuit : http://cineminuit.fr.over-blog.com/

Cinéma Actuel : http://sallesobscures2.over-blog.fr/

"And Now Mr Serling"
Avatar de l’utilisateur
Evènementiel mon Chablis !
Messages : 11574
Inscription : 23 janv. 04, 22:36
Localisation : Dans un fût de chêne

Message par »

frédéric a écrit :SHINING

Film que j'avais pas revu depuis au moins 20 ans et j'avais bien fait. Je trouve que c'est un des films les plus surestimés de Kubrick et de l'histoire du cinéma. Avec une musique omniprésente vite assourdissante, Nicholson nous fait son numéro habituel qui devient à la longue très pénible comme la vision du film d'ailleurs. La fin entrant complètement dans le grand guignol et l'hystérie pure. Franchement, je crois que le téléfilm tourné il y a dix ans était nettement supérieur.
:shock:

Je... Je... Comment dire ! :o
phylute
La France peut être fière
Messages : 25518
Inscription : 2 janv. 04, 00:42
Localisation : Dans les Deux-Sèvres, pas loin de chez Lemmy

Message par phylute »

On dirait du Jordan White :o
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52282
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Message par Boubakar »

Mµ a écrit :
frédéric a écrit :SHINING

Film que j'avais pas revu depuis au moins 20 ans et j'avais bien fait. Je trouve que c'est un des films les plus surestimés de Kubrick et de l'histoire du cinéma. Avec une musique omniprésente vite assourdissante, Nicholson nous fait son numéro habituel qui devient à la longue très pénible comme la vision du film d'ailleurs. La fin entrant complètement dans le grand guignol et l'hystérie pure. Franchement, je crois que le téléfilm tourné il y a dix ans était nettement supérieur.
:shock:

Je... Je... Comment dire ! :o
On est partis pour dix pages de lynchage contre frédéric !! :lol:
frédéric
1st Degree
Messages : 13656
Inscription : 28 août 04, 18:49
Localisation : Une galaxie lointaine, très lointaine
Contact :

Message par frédéric »

Mµ a écrit :
frédéric a écrit :SHINING

Film que j'avais pas revu depuis au moins 20 ans et j'avais bien fait. Je trouve que c'est un des films les plus surestimés de Kubrick et de l'histoire du cinéma. Avec une musique omniprésente vite assourdissante, Nicholson nous fait son numéro habituel qui devient à la longue très pénible comme la vision du film d'ailleurs. La fin entrant complètement dans le grand guignol et l'hystérie pure. Franchement, je crois que le téléfilm tourné il y a dix ans était nettement supérieur.
:shock:

Je... Je... Comment dire ! :o
Y'a des films qui vieillissent bien mal, et c'est tombé sur celui-là. Pour le reste de Kubrick, mise à part DR FOLAMOUR dont je reste complètement hermétique, j'apprécie beaucoup.
Blogs Perso, Cinéma de Minuit : http://cineminuit.fr.over-blog.com/

Cinéma Actuel : http://sallesobscures2.over-blog.fr/

"And Now Mr Serling"
gehenne
Howard Hughes
Messages : 19884
Inscription : 19 mai 04, 00:43
Localisation : sous une pierre...
Contact :

Message par gehenne »

Je soutiens totalement Fredéric sur ce coup là ! Bon, l'emploi du mot interdit "surestimé" est de trop, pour le reste, je signe.
Ainsi, toujours et pourtant...
Répondre