Francesco Rosi (1922-2015)
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Francesco Rosi (1922-2015)
Des hommes contre:un terrible réquisitoire contre la stupidité de la guerre,peut-etre encore plus fort que Les sentiers de la gloire de Kubrick.
une fulgurante dénonciation des abus de pouvoir,remarquablement interprétée.
avec une précision rigoureuse,et un sens du détail remarquable,Francesco Rosi signe un grand film indispensable qui fait froid dans le dos!
9/10
j'aimerais savoir si d'autres personnes ont vu ce film,et l'ont apprécié?
une fulgurante dénonciation des abus de pouvoir,remarquablement interprétée.
avec une précision rigoureuse,et un sens du détail remarquable,Francesco Rosi signe un grand film indispensable qui fait froid dans le dos!
9/10
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- Doublure lumière
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Francesco Rosi
Je me permets d'ouvrir un topic sur ce fameux réalisateur italien (dont je viens de découvrir par hasard SALVATORE GIULIANO (la vraie raison de ce post) quelques mois après avoir vu MAIN BASSE SUR LA VILLE. N'hésitez pas à l'enrichir avec vos avis...
SALVATORE GIULIANO (1962)
En guise de mise en bouche voici l'avis posté par Vic Vega le 4 mars 2004
Le film est une reconstitution fidèle de la réalité. Pas un documentaire, mais presque. En plus d'un traitement très sobre, le metteur en scène utilise des figurants ou acteurs qui ont réellement vécu les évènements racontés (par exemple c'est la vraie mère de Giuliano qui pleure à la morgue sur le corps d'un acteur jouant son fils).
C'est aussi le choix qu'à fait Rosi pour raconter cette histoire qui dénote d'une reconstitution classique. Le film a un personnage principal qu'on ne voit quasiment jamais - et quand c'est le cas, soit il passe discrètement dans un coin de l'image, soit on ne fait qu'entendre sa voix, soit on ne sait pas avec certitude si c'est bien lui. La première heure installe l'action, le sujet du film, sans suivre le traditionnel héros. On ne voit que les conséquences sociales de ses méfaits (actions policières, réactions de la population) avec une absence qui rend cette "légende" d'autant plus impressionnante.
Il y a deux temps dans le film: le présent de l'enquête après la mort, et les flashbacks retraçant les derniers mois de Giuliano. Cette sobriété et la distance froide des faits, sans pouvoir s'accrocher à un personnage en particulier, ont renforcé la difficulté d'immersion dans le film. (Sans toutefois me faire ignorer ses grandes qualités). C'est à partir des scènes de procès, dans la 2e heure, quand on s'attarde un peu sur certains individus (le berger ou le bras droit de Giuliano) que l'immersion se fait un peu plus.
Rosi s'est appliqué à coller au plus près des faits, et cela se sent. Il y a une minutie dans les détails, par exemple dès le début avec le rapport de police fait devant le corps.
J'ai vu le film via l'édition 2 dvd des "Films de ma vie". Dommage que le master 1.77 soit 4/3. Et la définition du film m'a semblé très criticable (avec mon plasma récemment acquis j'ai perdu mes repères, mais ça m'a paru souvent très flou). Bonus intéressant (itv de Rosi).
topic de la chronique de MAIN BASSE SUR LA VILLE
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... light=rosi
SALVATORE GIULIANO (1962)
En guise de mise en bouche voici l'avis posté par Vic Vega le 4 mars 2004
Même si je n'ai pas autant apprecié le film que Vic, nous avons relevé les mêmes qualités. Car, pour moi, le film vaut autant pour son ton sobre et quasi documentaire, que pour sa mise en scène et ses choix narratifs (l'histoire -politique et sociale - a eu, pour ce visionnage, moins d'impact que la forme).Si le propos de Rosi sur les liens entre mafia et pouvoir politique est dénué de manichéisme, reste que la force de son film est avant tout dans ses audaces narratives utilisées pour le faire passer: brouillage de la frontière fiction/documentaire, apparitions très rare de Giuliano à l'écran parce que ce qui est intéréssant est avant tout ce qui est "autour" du personnage, structure narrative éclatée très efficace. La maîtrise de l'espace de Rosi est tout autant remarquable lors des fusillades dans les hauteurs et surtout lorsqu'il filme la foule. Reste un côté parfois démonstratif de la voix off inévitable dans le genre du cinéma politique mais pour le reste un film splendide. 9.5/10
Le film est une reconstitution fidèle de la réalité. Pas un documentaire, mais presque. En plus d'un traitement très sobre, le metteur en scène utilise des figurants ou acteurs qui ont réellement vécu les évènements racontés (par exemple c'est la vraie mère de Giuliano qui pleure à la morgue sur le corps d'un acteur jouant son fils).
C'est aussi le choix qu'à fait Rosi pour raconter cette histoire qui dénote d'une reconstitution classique. Le film a un personnage principal qu'on ne voit quasiment jamais - et quand c'est le cas, soit il passe discrètement dans un coin de l'image, soit on ne fait qu'entendre sa voix, soit on ne sait pas avec certitude si c'est bien lui. La première heure installe l'action, le sujet du film, sans suivre le traditionnel héros. On ne voit que les conséquences sociales de ses méfaits (actions policières, réactions de la population) avec une absence qui rend cette "légende" d'autant plus impressionnante.
Il y a deux temps dans le film: le présent de l'enquête après la mort, et les flashbacks retraçant les derniers mois de Giuliano. Cette sobriété et la distance froide des faits, sans pouvoir s'accrocher à un personnage en particulier, ont renforcé la difficulté d'immersion dans le film. (Sans toutefois me faire ignorer ses grandes qualités). C'est à partir des scènes de procès, dans la 2e heure, quand on s'attarde un peu sur certains individus (le berger ou le bras droit de Giuliano) que l'immersion se fait un peu plus.
Rosi s'est appliqué à coller au plus près des faits, et cela se sent. Il y a une minutie dans les détails, par exemple dès le début avec le rapport de police fait devant le corps.
J'ai vu le film via l'édition 2 dvd des "Films de ma vie". Dommage que le master 1.77 soit 4/3. Et la définition du film m'a semblé très criticable (avec mon plasma récemment acquis j'ai perdu mes repères, mais ça m'a paru souvent très flou). Bonus intéressant (itv de Rosi).
topic de la chronique de MAIN BASSE SUR LA VILLE
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... light=rosi
- Watkinssien
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Un cinéaste important, car c'est le premier qui tournait des films ouvertement engagés dans des domaines politiques précis. C'étaient même les sujets propres des oeuvres de Rosi.
Effectivement, la première oeuvre capitale est ce magnifique Salvatore Giuliano, dossier complet et impressionnant de détails, de reconstruction cinématographique, film tout sauf biographique, ne tombant jamais dans les pièges attendus d'une fictionnalisation subtile mais qui se nourrit constamment des questionnements du cinéaste sur une certaine réalité historique pour en tirer toutes les substances de son sujet de départ.
Cette recherche thématique trouvera son accomplissement dans le génial Main basse sur la ville en 1963.
Effectivement, la première oeuvre capitale est ce magnifique Salvatore Giuliano, dossier complet et impressionnant de détails, de reconstruction cinématographique, film tout sauf biographique, ne tombant jamais dans les pièges attendus d'une fictionnalisation subtile mais qui se nourrit constamment des questionnements du cinéaste sur une certaine réalité historique pour en tirer toutes les substances de son sujet de départ.
Cette recherche thématique trouvera son accomplissement dans le génial Main basse sur la ville en 1963.
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J'ai justement découvert quelques films de Rosi ce mois-ci, et plus encore que le très bon "Salvatore Giuliano" ou "Main Basse sur la Ville" (auquel je suis resté carrément hermétique), c'est "Cadavres Exquis" et "Les Hommes Contre" qui m'ont vraiment impressionné. Le premier est un thriller politique avec un Lino Ventura au top dans le rôle du détective en charge de l'affaire. Peu à peu il sombre dans la paranoïa jusqu'à un final cinématographiquement hallucinant. Grosse claque. Et le second c'est une sorte de "Sentiers de la Gloire", avec des soldats qui refusent de crever stupidement et qui se heurtent aux volontés de leurs généraux. Un film assez dur et puissant ; les scènes sur champs de bataille ont une atmosphère bien brumeuse (au passage, Rosi a été assistant de Visconti sur "Senso"). Une réussite et encore une claque.
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Certes, mais idem pour LES HOMMES CONTRE, LUCKY LUCIANO, CADAVRES EXQUIS, et j'en oublie..Boubakar a écrit :Incroyable qu'un film comme L'Affaire Mattei n'existe pas en DVD
Concernant L'AFFAIRE MATTEI, ce film doit appartenir à Paramount qui n'est jamais pressé de sortir ses films européens en dvd (et plus encore en zone 2 !
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[quote="GrimmyLe Christ s'est arrêté à Eboli. C'est un film d'une beauté extraordinaire, très lent, assez contemplatif, avec un Gian Maria Volonté admirable (comme souvent).[/quote]
Tout à fait !
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"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
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Re: Francesco Rosi
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Re: Francesco Rosi
Le mani sulla cita / Main basse sur la ville
Francesco Rosi (1963) :
Austère, rigoureux, se concentrant sur la précision documentaire plutôt que sur le développement des personnages, qui tous ici incarnent davantage des figures symboliques que de véritables personnages, "Main basse sur la ville" décrit, et surtout critique la condition sociale de Naples dans les années 1960, la ville italienne étant en effet aux mains des financiers. Les plans de développement urbains ont bien pour but de favoriser la construction de nouveaux immeubles, salubres et modernement équipés, mais leurs promoteurs ne se soucient en revanche guère des plus défavorisés, ceux qui se retrouvent soudainement obligés de quitter leur foyer. On ne peut reprocher sa sécheresse au film, parti pris adopté par le réalisateur tout au long du récit. L'enchaînement des différentes séquences manque par contre quelque peu de cohésion, et le spectateur finit par se perdre entre les différents personnages, ou du moins les motivations de chacun d'entre eux. Ce film reste néanmoins un important témoignage sur l'état d'une ville et d'une société à un moment donné, et mérite pour cela d'être vu. 7/10
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Re: Francesco Rosi
Rosi a fait une des oeuvres les plus fortes de l'histoire du cinema italien. Une description sans concession de la societé italienne. Avec son acteur fetiche, Gian-Maria Volonte, il a realisé des films qui ont marqué profondement le cinema italien. Les hommes contre, L'affaire Mattei, Lucky Luciano, Le christ s'est arrté à Eboli, il a eté dans un tout autre style, le complement extremement fort et puissant du cinema humoristique pour decrire la societé italienne.
Vous conviendrez qu'il vaut mieux arroser quelqu'un que de l'assassiner. Fernando Rey : Cet obscur objet du désir.
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Re: Francesco Rosi
Le moment de la vérité, de 1964, est totalement inédit en édition dvd ou vhs et ne passe jamais à la tv. Si on pouvait m'expliquer pourquoi !
Une alimentation saine dirige l'énergie sexuelle dans les parties concernées
Barbara Cartland
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Re: Francesco Rosi
Quelqu'un a-il un avis sur The Truce, (La trêve pour le titre français) qui est apparement le dernier film de Rosi ?
Il y a un dvd zone 1 disponible.
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- Kevin95
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Re: Francesco Rosi
Très bon film avec un John Turturro impressionnant qui narre non pas les camps de concentration à proprement parlé, mais comment les prisonniers vont essayer de se (re)construire suite aux atrocités dont ils furent victimes. Mais point de manichéisme dans le traitement de Rosi.homerwell a écrit :Quelqu'un a-il un avis sur The Truce, (La trêve pour le titre français) qui est apparement le dernier film de Rosi ?
Il y a un dvd zone 1 disponible.
Le film m'a fait pensé sur de nombreux point à The Pianist (Roman Polanski).
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)