Wolfgang Petersen (1941-2022)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Coxwell
Le Révolté de l'An 2000
Messages : 4026
Inscription : 24 févr. 05, 10:58

Re: Wolfgang Petersen (1941-2022)

Message par Coxwell »

Demi-Lune a écrit : 17 août 22, 20:33 J'ai toujours cru que le rôle très secondaire de Jürgen Porchnöw dans Air Force One (ah, cette séquence où il est libéré de prison sur fond de gros chœurs de l'Armée Rouge pendant qu'un Gary Oldman en transe suit ça au téléphone) était un clin d’œil amusé à la prestigieuse collaboration du Bateau. Mais avec le décès de Wolfgang Petersen, je découvre que cette relation professionnelle préexistait déjà à ce qui allait donner le chef-d’œuvre absolu du film de sous-marin, puisque le réalisateur et l'acteur avaient collaboré lors de deux films antérieurs (dont La conséquence, sur lequel je n'ai jamais rien lu en termes de critique).

Plutôt que de radoter sur Le bateau (l'un des innombrables grands films des années 80), que tout le monde devrait voir ou revoir toutes affaires cessantes, j'aimerais simplement dédier quelques lignes, puisque nous ne serons sans doute pas nombreux à le faire, à ces films du dimanche soir qu'ont pu être Troubles et Dans la ligne de mire à une certaine époque (années 90, TF1). Je garde un souvenir vivace du premier qui m'avait énormément marqué quand j'étais plus jeune (ses twists, Greta Scacchi, Nights in white satin, Bob Hoskins en privé bavard, l'ambiance mi-torride mi-cauchemar). Une bonne occasion de revoir ça vingt ans plus tard, tiens. Par contre le second, revu, re-revu, re-re-revu moult fois à la faveur de ses diffusions télé, et ça demeure selon moi un exemple-type d'une certaine idée du cinéma hollywoodien désormais éteinte: un thriller haletant qui n'oublie jamais ses personnages, prend le temps de les faire exister, et pour lesquels on s'attache et on tremble véritablement... difficile de dire jusqu'à quel point la personnalité artistique d'Eastwood-cinéaste a infusé dans le produit final (à vrai dire, toutes ses thématiques fétiches répondent à l'appel), mais le film me semble complètement surclasser les thrillers qu'il a lui-même pu mettre en boîte. Je le revois donc avec un plaisir sans cesse renouvelé... L'humanité à fleur de peau de Dylan McDermott (et sa mort choquante alors que le mec se bat héroïquement), la dégaine fatiguée de Clint qui balade sa mélancolie sur le clavier d'un piano, la poigne de René Russo qui en a dans le froc, le badinage vachard entre les deux qui fonctionne totalement malgré la différence d'âge grâce aux trouvailles de quelques scènes (au Lincoln Memorial - "Si elle se retourne, c'est que je lui plais..." ou la scène d'amour avortée "Ah, Lilly... dire qu'il va falloir que je remette tout cet attirail à la con!"), la voix douce et inquiétante de Malkovich à l'autre bout du combiné... c'est le genre de "petit" film que Hollywood a purement et simplement désappris à faire. Le genre de film de studio indiscutablement calibré pour le succès, mais doté de part en part d'un savoir-faire et d'une âme qui l'élève au-dessus du tout-venant, et qui en fait une valeur sûre encore 30 ans plus tard. Peut-être l'un des derniers représentants de cette patine avec Le fugitif, à la même époque : un scénario soigné, des acteurs impliqués... de l'humain derrière tout ça, avec de vrais sentiments. Car il y a un ingrédient suprême à tout cela : la bande origine de Morricone, qui, même dans une phase créative de pilote automatique, s'adresse directement à tes tripes avec ses vagues douces ou ses cadences nerveuses, et met la concurrence à l'amende par sa signature émotionnelle inimitable.


Et maintenant avec les images qui vont avec :

C'est presque depalmesque.
Le texte de Demi-Line m'a donné envie de découvrir ce film que je n'avais jamais vu jusqu'à présent. Et je suis particulièrement d'accord avec tout ce qui est écrit plus haut. C'est un film haletant mais avec une vraie fluidité et une capacité à faire respirer les espaces et les personnages. C'est très équilibré et finalement généreux. Jolie découverte.
Avatar de l’utilisateur
hansolo
Howard Hughes
Messages : 16095
Inscription : 7 avr. 05, 11:08
Localisation : In a carbonite block

Re: Wolfgang Petersen (1941-2022)

Message par hansolo »

21 janvier 1984 The Never Ending Story est enregistré aux studios Musicland de Munich.
Avec Giorgio Moroder à la manoeuvre.
>>
The Never Ending Story - Limahl & Mandy Newton
- What do you do if the envelope is too big for the slot?
- Well, if you fold 'em, they fire you. I usually throw 'em out.

Le grand saut - Joel & Ethan Coen (1994)
Répondre