John Carpenter

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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El Dadal
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Re: John Carpenter

Message par El Dadal »

Une autre édition (anglaise) d'Assaut pointe le bout de son nez, mais l'éditeur Second Sight vient de révéler un joli morceau avec la présence en bonus sur le disque d'un des premiers courts du monsieur:
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JOHN CARPENTER EXCLUSIVE!

We are extremely grateful to the University of Southern California’s School of Cinematic Arts and archivist Dino Everett for allowing us access to John Carpenter’s early student film ‘Captain Voyeur’ which will appear on our forthcoming Blu-ray release, ASSAULT ON PRECINCT 13.

On discovering the film Everett said, 'At first it seemed like Captain Voyeur was going to be a class exercise with no title cards to identify it as Carpenter’s work but, eventually, a hand written title card came up."

“About a third of the way though the film, there was this hand written, ‘Written and Directed by John Carpenter. You couldn’t ask for a better representation of a first student film. Captain Voyeur has many of the themes as Carpenter’s later work including masked faces, obsession and even comedic set pieces."

“In my head I hoped it would be a magical tie to Halloween,” said Everett. “He’s not a killer but he’s a voyeur. In a sense, it shows what Michael Myers was in the beginning of Halloween. The two films make a natural line.”
Quelqu'un ici l'a déjà vu?
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Kevin95
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Re: John Carpenter

Message par Kevin95 »

IN THE MOUTH OF MADNESS - John Carpenter (1994) révision

Memoirs of an Invisible Man (1992) n'ayant pas été un franc succès, John Carpenter retire l'eau de son vin et vise l'os avec un In the Mouth of Madness tordu, malsain et anti glamour à souhait. Le réal avait déjà fait coup avec Prince of Darkness (qui répondait au bide de Big Trouble in Little China), mais ici ce n'est plus tant la terreur qui guide son bras mais la déconstruction de cette terreur et un jeu de mise en abyme que le cinéma horrifique arpente durant les années 90. Le ricanement de Scream (1996) est bien loin, le jeu entre les degrés de lecture ne sert pas à conforter le spectateur complice mais à le mettre dans une situation instable, à le rendre fou et craintif. In the Mouth of Madness balance entre humour noir et séquences de flippe, théorise un peu trop son sujet, se perd dans quelques idées malines mais bouche trou et travaille le cartésien Sam Neill (donc le spectateur) du début jusqu'à la fin. Sa noirceur le rend fascinant, le manque d'air l’empêche de se placer en haut de la filmo carpenterien mais le gout amer qu'il laisse en bouche et tout à son honneur.

HALLOWEEN - John Carpenter (1978) révision

Celui par qui le slasher arrive. On sait depuis que la question de l'origine du genre est compliquée (Black Christmas en 1974 a pas mal déblayé le terrain même si tous doivent un peu au Reazione a catena/La Baie sanglante de Mario Bava), Halloween n'en demeure pas moins le point central, l’œuvre qui enfantera une ribambelle de petits ou plutôt une ribambelle de bâtards. Le slasher est sans doute l'un des genres horrifiques qui a le plus vieilli, ridiculisé par la génération 90 et rendu caricatural à force de répétition et de fainéantise. Revoir Halloween, c'est comprendre que les imitateurs se sont contenté des éléments les plus anodins du film et combien sa "pureté" a été balayée par des films taylorisés (en gros après le premier Friday the 13th en 1980). Certes, des éléments ont pris un coup de vieux (jump scare, personnages clichetons), Halloween ne s'est jamais présenté comme un film parfait ni même comme un film majeur du cinéaste, mais sans même le comparer à des œuvres de catégorie inférieure, il continue de tenir méchamment la route, sans doute parce qu’il ne cherche par l'efficacité à tout prix. C'est d'ailleurs surprenant de constater combien Carpenter prend son temps, s'attarde sur des à coté (le personnage du docteur Loomis ralentit volontairement l'action mais reste un élément plus qu'essentiel à l'intrigue), multiplie les fausses pistes non pas pour faire sursauter son audience, mais pour installer Michael Myers dans le décor et ainsi le faire oublier avant le passage à l'acte. Et je ne parle même pas de l'utilisation du scope (la menace est partout dans un cadre immense) ou du son. Si vu d’aujourd’hui, tous les slashers boitent, Halloween trottine en sifflotant.
Dernière modification par Kevin95 le 5 nov. 16, 09:48, modifié 1 fois.
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Message par Flol »

Kevin95 a écrit :Le ricanement de Scream (1994)
1996.
Bisous.
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Re: John Carpenter

Message par AtCloseRange »

Ratatouille a écrit :
Kevin95 a écrit :Le ricanement de Scream (1994)
1996.
Bisous.
Alors, ces gens qui viennent reprendre d'autre gens pour des broutilles alors qu'ils ne viennent poster que des messages vachement courts sans prendre de risques, c'est un peu pénible...

Bisous :mrgreen:
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Kevin95
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Re: John Carpenter

Message par Kevin95 »

Ratatouille a écrit :
Kevin95 a écrit :Le ricanement de Scream (1994)
1996.
Bisous.
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Kevin95
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Re: John Carpenter

Message par Kevin95 »

VAMPIRES - John Carpenter (1998) révision

Beaucoup estiment que Escape from L.A. (1996) marque, bon an mal an, la fin d'un cycle chez John Carpenter voir plus radicalement, la fin d'une carrière, d'une envie de cinéma. Vampires se pose en péloche en rab un peu bourrin, à un tour de piste badass pour les deux cancres du fond. Pas de grandes considérations sur le fantastique, mais un hommage au western décomplexé masqué derrière la façade du film de vampires (mode relancé par le carton de From Dusk Till Dawn qui, ironiquement, passe moins bien le cap des années que le Carpenter). On passera rapidement sur le look des vampires et plus particulièrement sur celui du bad guy en chef (qui comme celui de Ghosts of Mars, ressemble à un chanteur gothique pour prépubères), pour profiter d'une imagerie gouleyante très Near Dark de Kathryn Bigelow (1987), pour ses personnages aux membres apparents (dont un James Wood encore une fois tout foufou), pour une envie évidente chez le réalisateur de s'amuser et d'envoyer valser le romantisme vampirique. Rétrospectivement, Vampires fait le lien entre un Carpenter en fin de course et un Rob Zombie sur le point de débarquer.
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Re: John Carpenter

Message par shubby »

J'ai essayé de revoir "Meurtre au Xième étage " hier, un de ses téléfilms.
Bon, on va réessayer un peu + tard, eh, c'est mou & bien périmé tout ça.
Etrangement, sur un même canevas je n'avais pas eu de pb avec l'épisode de verhoeven de The Hitchhiker.
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Carlito Brigante
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Re: John Carpenter

Message par Carlito Brigante »

shubby a écrit :J'ai essayé de revoir "Meurtre au Xième étage " hier, un de ses téléfilms.
Bon, on va réessayer un peu + tard, eh, c'est mou & bien périmé tout ça.
Etrangement, sur un même canevas je n'avais pas eu de pb avec l'épisode de verhoeven de The Hitchhiker.
Le gros problème et ce qui fait que Carpenter lui-même n'aime pas trop le film c'est qu'il n'a put en superviser la post-production.
Ainsi il ne l'a pas monté et reproche donc au film son côté trop mou, trop mollasson. C'est dommage en effet, plus nerveux ce serait bien meilleur !
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Re: John Carpenter

Message par shubby »

Carlito Brigante a écrit :
shubby a écrit :J'ai essayé de revoir "Meurtre au Xième étage " hier, un de ses téléfilms.
Bon, on va réessayer un peu + tard, eh, c'est mou & bien périmé tout ça.
Etrangement, sur un même canevas je n'avais pas eu de pb avec l'épisode de verhoeven de The Hitchhiker.
Le gros problème et ce qui fait que Carpenter lui-même n'aime pas trop le film c'est qu'il n'a put en superviser la post-production.
Ainsi il ne l'a pas monté et reproche donc au film son côté trop mou, trop mollasson. C'est dommage en effet, plus nerveux ce serait bien meilleur !
Du coup je l'ai fini, merci pour cette subtile injonction :)
Passées les premières +/- 25mn, c'était lancé. J'étais peut-être aussi davantage d'attaque ce soir.
C'est du bon boulot, en effet. Le suspens est parfait & le scénario assez bon. Il pourrait dévier sur du Giallo, maintenant on partirait davantage sur un truc à tiroirs du genre la fille du train ou gone girl. Encore dans l'air du temps, bien réécrit il pourrait même dévoyer un peu du côté du tout surveillance à distance -internet, réseaux etc - et se conclure de la même façon. l'homme, comme icare, se brûle les ailes un fois trop près de la femme. "Cigarette burns ?"
La présence de la lesbienne pourrait aussi laisser venir une scène torride. On peut greffer + de cul là-dedans. Après tout, la héroïne semble très "vivante" et peu coincée sous tous rapports.
Ce qui fait qu'on tient là le film de carpenter qui mériterait certainement le plus d'être remaké. Par un digne représentant de Verhoeven, donc ^^
Nota : Carpenter cite "peeping tom" brièvement.
Le fait que notre belle urbaine habite dans "l'arkham tower" est amusant et augure subtilement - sans préméditation ? - une carrière plus axée sur l'horreur lovecraftienne que du post Hitchcockien que s'accapare alors de palma.
Seul regret : mon dvd ne m'a pas proposé le bon format 4/3. M'a semblé rogné tout ça.
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Kevin95
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Re: John Carpenter

Message par Kevin95 »

GHOSTS OF MARS - John Carpenter (2001) révision

Pour ses derniers tours de piste (The Ward est une méprise, oublions-le), John Carpenter racle les fonds de tiroir pour monter son (énième) western fantastique. Budget à la rue pour une ambition haut de plafond, Ghosts of Mars paye les pots cassés (effets spéciaux craignos, décors en toc, partie de casting récupérée chez un dealer de minets) et l'un des films les plus méprisés du réalisateur. Impossible de faire passer du carton pour du marbre, mais au-delà de sa production design laissant à désirer, le film est loin d'être négligeable. Ode sincère et gourmande au genre westernien avec bunker de visages pales assiégé par des peaux rouges, Ghosts of Mars contrebalance son origine modeste par un gout de l'action, par du badass en pack de 12. Tous les personnages semblent sortir d'un western transalpin, à la fois caricaturaux, brutaux et terriblement attachants. Ice Cube roule des mécaniques quand Natasha Henstridge fait mine d'en avoir une paire. Drôle, couillu et rentre-dedans, une série B pétaradante, cheap mais douce comme de la liqueur.
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Re: John Carpenter

Message par Kevin95 »

THE FOG - John Carpenter (1980) révision

Bijou fantastique d'une pureté absolue, digne des films de Jacques Tourneur dans son épure et sa beauté. Le générique est un échantillon parfait du pouvoir de fascination de The Fog, pas de gros effets mais une peur latente, cachée derrière de petites choses (une chaise qui se déplace, des klaxons qui se mettent en route...) et déjà on est happé dans l'intrigue, dans ce climat brumeux (pas d'arnaque donc), envoutant. Superbe idée d'utiliser une speakerine dans un phare comme personnage principal, témoin immobile, juste capable communiquer avec sa voix et ainsi de se déplacer et de s'introduire chez les gens tout comme le brouillard. Pas mal d’images marquantes, le navire d'un autre siècle qui déboule sans prévenir, la planche qui se met à revivre, la nurse prise au piège dans la fumée. Bon en gros, je suis en train de raconter le film tant tout est magnifique et inoubliable. Alors que Halloween (1978) jouait sur sa modernité, The Fog joue au contraire sur son intemporalité. Une pièce maitresse de la filmo carpenterienne.
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Re: John Carpenter

Message par Kevin95 »

ESCAPE FROM NEW YORK - John Carpenter (1981) révision

Post-apo doudou, comme un complément épique au viscérale d'un Mad Max (1979) et comme un opposé visuel à la saga de George Miller. John Carpenter regarde du coté du western, mais non vers sa veine sèche et fiévreuse (Miller et à ce titre plus du coté du western italien), mais vers l'épopée. Iconique, badass, instantanément mythique, Escape from New York part d'un postulat simplissime (un homme A doit retrouver un homme B dans un laps de temps défini, ça sonne comme un jeu vidéo) pour petit à petit, sans jouer au petit génie, dérouler un monde aussi cauchemardesque (comprendre, envoutant) que décalé. Tout le cinéma de marge, bis, de série B, peuple ce monde, d'Ernest Borgnine (coucou Robert Aldrich et Sam Peckinpah) à Lee Van Cleef (coucou le western rital) en passant par Black Moise / Isaac Hayes en personne (coucou la blax), dans lequel doit évoluer l'homme aux burnes d'acier, Snake "my name is" Plisken. Culte comme disent les marchands de DVD, génial comme disent les réalisateurs italiens et philippins de post-apo de contrefaçon.
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Message par mannhunter »

Kevin95 a écrit :GHOSTS OF MARS - John Carpenter (2001) révision

Pour ses derniers tours de piste (The Ward est une méprise, oublions-le), John Carpenter racle les fonds de tiroir pour monter son (énième) western fantastique. Budget à la rue pour une ambition haut de plafond, Ghosts of Mars paye les pots cassés (effets spéciaux craignos, décors en toc, partie de casting récupérée chez un dealer de minets)
Pourtant un de ses budgets les plus confortables! :o
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Message par Kevin95 »

Visiblement, ce n'était pas assez.
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Re: John Carpenter

Message par shubby »

Kevin95 a écrit :GHOSTS OF MARS - John Carpenter (2001) révision

Pour ses derniers tours de piste (The Ward est une méprise, oublions-le), John Carpenter racle les fonds de tiroir pour monter son (énième) western fantastique. Budget à la rue pour une ambition haut de plafond, Ghosts of Mars paye les pots cassés (effets spéciaux craignos, décors en toc, partie de casting récupérée chez un dealer de minets) et l'un des films les plus méprisés du réalisateur. Impossible de faire passer du carton pour du marbre, mais au-delà de sa production design laissant à désirer, le film est loin d'être négligeable. Ode sincère et gourmande au genre westernien avec bunker de visages pales assiégé par des peaux rouges, Ghosts of Mars contrebalance son origine modeste par un gout de l'action, par du badass en pack de 12. Tous les personnages semblent sortir d'un western transalpin, à la fois caricaturaux, brutaux et terriblement attachants. Ice Cube roule des mécaniques quand Natasha Henstridge fait mine d'en avoir une paire. Drôle, couillu et rentre-dedans, une série B pétaradante, cheap mais douce comme de la liqueur.
Il est bourré de défauts, mais étrangement c'est l'un de ses films que j'ai le + vus. Il est sacrément fun ! Et quel soundtrack de malade !
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