La masturbation rend sourd.G.T.O a écrit :Ou quand un gamin se tape une chignole au Maroc fait basculer la vie d'une mexicaine !!!
Babel (Alejandro Gonzàlez Inàrritu, 2006)
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- MJ
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Alan Parker peut dormir tranquile, la relève est assurée avec Inarritu. A part les comédiens (Pitt pas trop mauvais pour une fois, Blanchett toujours classe même pour pisser dans une bassine, ou Koji Yakusho capable d'être eclatant pour 5 minutes à l'écran), un pensum publicitaire ridicule de bout en bout (on attendra tour à tour l'apparition en vain de logos unicef ou eurocard-mastercard, c'est selon...). L'efficacité menant à la baguette tout autre type d'expression dans un montage qui emprisonne grossierement le spectateur au sein d'artifices non chronologiques et d'émotions toute faites... Elles servent une démonstration pas inintéressante à la base mais qui n'avais pas spécialement besoin de ce caractère manipulatoir qui n'invite jamais à la méditation, à l'interrogation. Comme de la propagande on se doit d'ingurgiter le truc en bloc selon les désirs du réal, ou bien de circuler.
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Première (légère) déception du réalisateur méxicain.
J'ai l'impression qui'il a vu un peu trop grand et qu'à trop vouloir embrasser, son film est un peu éparpillé. Si on ajoute à ça l'avalanche de malheurs qui frappent les protagonistes du film, tout ça n'est au final pas très léger et pourrait par certains côtés s'approcher de la lourdeur et du schématisme du Collision de Paul Haggis (en beaucoup plus talentueux bien entendu). La talent de réalisateur d'Inàrritu n'est pas vraiment en cause (même si le coup de la construction éclatée, il faudrait qu'il passe à autre chose), plutôt celui de son scénariste. Ca fait un peu United Colors of Benetton avec une "conscience" politique un peu obscure.
L'épisode méxicain avec la nourrice, j'avoue que je ne le comprends pas
J'ai l'impression qui'il a vu un peu trop grand et qu'à trop vouloir embrasser, son film est un peu éparpillé. Si on ajoute à ça l'avalanche de malheurs qui frappent les protagonistes du film, tout ça n'est au final pas très léger et pourrait par certains côtés s'approcher de la lourdeur et du schématisme du Collision de Paul Haggis (en beaucoup plus talentueux bien entendu). La talent de réalisateur d'Inàrritu n'est pas vraiment en cause (même si le coup de la construction éclatée, il faudrait qu'il passe à autre chose), plutôt celui de son scénariste. Ca fait un peu United Colors of Benetton avec une "conscience" politique un peu obscure.
L'épisode méxicain avec la nourrice, j'avoue que je ne le comprends pas
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Re: Babel (Alejandro Gonzàlez Inàrritu, 2006)
Projection du film demain mercredi (16h) à la Cinémathèque française, suivie d'un dialogue entre Alejandro González Iñárritu et Carlos Fuentes
http://www.cinematheque.fr/fr/nosactivi ... /V9825.htm
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Je parle pas aux mecs qui ont une scène de chasse sur leur pull
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Re: Babel (Alejandro Gonzàlez Inàrritu, 2006)
Vu cette semaine, j'avoue que j'attendais autre chose de la part d'un prix de la mise en scène à Cannes. ça m'a semblé trop gargantuesque, trop inégal... c'est pas assez solide, ça manque d'abdos si je puis dire.
Et c'est dommage car c'est vraiment ambitieux, il y a un discours assez fin du monde que j'aime bien, le côté choc des civilisations, les interactions entre l'état et le peuple (la police et les autorités ont une importance capitale dans chacun des segments), les faiblesses et les bêtises humaines...
C'est un film que j'aurais adoré aimer mais il lui manque quelque chose... peut-être plus d'unité et de maîtrise ?
Et c'est dommage car c'est vraiment ambitieux, il y a un discours assez fin du monde que j'aime bien, le côté choc des civilisations, les interactions entre l'état et le peuple (la police et les autorités ont une importance capitale dans chacun des segments), les faiblesses et les bêtises humaines...
C'est un film que j'aurais adoré aimer mais il lui manque quelque chose... peut-être plus d'unité et de maîtrise ?
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Re: Babel (Alejandro Gonzàlez Inàrritu, 2006)
Découvert hier soir ce film d'un réalisateur dont je ne connaissais pas encore l'oeuvre, mais que je connaissais de nom. Cette première approche se révèle assez enthousiasmante, avec quelques réserves - c'est d'ailleurs par là que je commencerai. Le scénario de Guillermo Arriaga ne révolutionne pas le genre, et la structure éclatée ne parvient pas toujours à susciter un intérêt égal chez le spectateur. Cela manque singulièrement d'homogénéité : le segment possiblement le plus intéressant et le plus subtil à mes yeux, c'est-à-dire celui sur la jeune sourde-muette japonaise, est également celui dont le lien avec les autres intrigues est, en définitive, le plus lointain ; l'historiette paraît plus ou moins accolée. Vous me direz : le principe de l'histoire est celui du battement d'aile d'un papillon et de ses conséquences, et, donc, ces destinées autour du monde ne possèdent qu'un lien ténu entre elles ; mais même si la sourde-muette personnifie à elle seule tout le propos du réalisateur (l'incommunicabilité), on ne voit pas toujours très bien où son parcours va nous mener : le meilleur exemple étant ce bout de papier qu'elle laisse au flic, qui, à sa lecture par ce dernier, semble être de la plus grande importance, mais dont nous ne saurons rien. Même sentiment de "bricolage" avec le segment mexicain, dont l'intérêt me paraît relativement limité, si ce n'est pour assombrir plus encore le film et créer un suspense supplémentaire indirect sur le couple Pitt/Blanchett : après l'enfant décédé, la Blanchett qui se prend une balle, voici les enfants perdus dans le désert... un peu beaucoup, quand même. On en revient à l'inégalité du scénario : certaines scènes sont remarquables (j'aime beaucoup la sécheresse du segment Pitt/Blanchett et, comme je le disais, celui sur Chieko), et les transitions tiennent en haleine, mais le trait semble parfois exagérément et volontairement forcé (le gosse qui se branle dans la montagne, le pétage de plomb ultra prévisible de Gael Garcia Bernal dont on ne sait pas d'ailleurs ce qu'il devient...) - renforcé par une mise en images d'Inarritu qui m'évoque quelques fois, musique à l'appui, une réclame pour Orange. Mais cet aspect film-monde, entrechoc des cultures, reste assez intéressant. Surtout, les acteurs sont tous fabuleux, et c'est bien là, je crois, la première et la plus importante qualité de Babel : le scénario peut parfois montrer ses failles, l'émotion que ce casting dégage à l'unisson emporte finalement l'adhésion. Un bon film.