1kult a écrit :
10 mois plus tard, enfin vu les deux premiers films de John Woo. A première vue, les deux films d'arts martiaux mâtinés de vengeance ne brillent pas par leur originalité. On retrouve une sorte de énième itération des films du genre, des méchants très méchants, des chevaliers blancs, des tics narratifs (dans le traitement des persos) et esthétiques (la bande son, les nombreux zooms). Mais quand on sait qui est derrière la caméra, les films prennent une autre valeur.
Tout d'abord, on retrouve les éléments chevaleresques (honneur, passation de pouvoir, respect de son adversaire, sacrifices à faire) qui font le sel du cinéma de John Woo. Une certaine cool attitude de voyous qui ne sont pas pour autant les antagonistes, l'amitié virile, un certain lyrisme, qui brille le temps de quelques séquences (la fin des
Jeunes dragons avec les feuilles qui tombent dans un des tous derniers plans du film, et même les pigeons qui s'envolent au milieu du
Maître de Taekwondo, métaphores des sentiments des personnages). Formellement, on note aussi quelques effets tels des travellings lors des combats, ou bien aussi la multiplication des ralentis qui incontestablement fera le style John Woo une quinzaine d'années (et de films !) plus tard. La fin du premier opus ne peut qu'être mis en parallèle avec celles de titres tels
le Syndicat du crime 2 - et aussi premier du nom - ainsi que
The Killer, avec cet affrontement perdu d'avance, mais inexorable.
A contrario, on notera aussi dans
Le Maître de Taekwondo quelque chose qu'on ne retrouvera pas tellement dans la suite de sa carrière, à savoir des personnages féminins relativement forts, et même une touche d'érotisme, avec ce clan de filles qui s'affrontent.
Mais soyons clairs : si les deux films sont passionnants avec la grille de la politique des auteurs, il n'en demeure pas moins que ces deux oeuvres de jeunesse, certes infiniment plus intéressantes et réussies que les comédies impersonnelles du cinéaste qui ont été réunies dans un coffret équivalent toujours chez HK video. C'est sympa le temps de d'un double programme bis mais le tout sera vite oublié dans la masse des productions Golden Harvest de l'époque.
On aurait aussi préféré bénéficier d'une "vraie" édition HK Video, c'est à dire autre chose que les films et des bandes-annonces. Pas de documentaire, ni d'interview, ou de module de présentation, mais pas non plus de livret ou même un petit texte à l'intérieur du digipack.
Sinon : sorti il y a quelques mois :
Battleship island de Ryu Seung wan en édition 4 disques (2 DVD et 2 Bluray, avec à chaque fois le film dans sa version ciné et dans son director's cut)