Le vent se lève (Ken Loach, 2006)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Lord of the Dance
- Messages : 1724
- Inscription : 14 avr. 03, 19:39
- Localisation : Paris
Je fais partie des gens qui n'ont absolument pas été géné par le soit disant propos manichéen de Loach sur ce film.
Il me semble que c'est faire abstraction de la seconde partie que de trouver ce film manichéen. Le film qui paraissait alors à sens unique (je le conçoit certes même si le soldat anglais/irlandais du Donegal contrebalance cette théorie) bascule dans quelquechose de plus complexe et véritablement poignant.
Cilian Murphy est remarquable, tout comme ca compagne (Sinead) dommage que leur histoire ne soit pas un poil plus développé, mais j'ai tout de même été pris à la george lors du final.
Une belle réussite !
Il me semble que c'est faire abstraction de la seconde partie que de trouver ce film manichéen. Le film qui paraissait alors à sens unique (je le conçoit certes même si le soldat anglais/irlandais du Donegal contrebalance cette théorie) bascule dans quelquechose de plus complexe et véritablement poignant.
Cilian Murphy est remarquable, tout comme ca compagne (Sinead) dommage que leur histoire ne soit pas un poil plus développé, mais j'ai tout de même été pris à la george lors du final.
Une belle réussite !
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 184
- Inscription : 15 mars 05, 21:13
- Localisation : Dans un milieu bourgeois.
et de la première partie aussi !Tony Hunter a écrit :Je fais partie des gens qui n'ont absolument pas été géné par le soit disant propos manichéen de Loach sur ce film.
Il me semble que c'est faire abstraction de la seconde partie que de trouver ce film manichéen. Le film qui paraissait alors à sens unique (je le conçoit certes même si le soldat anglais/irlandais du Donegal contrebalance cette théorie) bascule dans quelquechose de plus complexe et véritablement poignant.
Cilian Murphy est remarquable, tout comme ca compagne (Sinead) dommage que leur histoire ne soit pas un poil plus développé, mais j'ai tout de même été pris à la george lors du final.
Une belle réussite !
- Spoiler (cliquez pour afficher)
"Qui nierait que le cinéma sonore nous a fait découvrir le silence ? Le silence est la plus belle conquête du parlant.", dixit Henri Jeanson.
-
- Lord of the Dance
- Messages : 1724
- Inscription : 14 avr. 03, 19:39
- Localisation : Paris
- Flol
- smells like pee spirit
- Messages : 54841
- Inscription : 14 avr. 03, 11:21
- Contact :
- Ouf Je Respire
- Charles Foster Kane
- Messages : 25914
- Inscription : 15 avr. 03, 14:22
- Localisation : Forêt d'Orléans
Ben moi, je le trouvais manichéen, ce moment là.Tony Hunter a écrit :(je le conçoit certes même si le soldat anglais/irlandais du Donegal contrebalance cette théorie)
Bon j'arrête.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Eusebio Cafarelli
- Passe ton Bach d'abord
- Messages : 7895
- Inscription : 25 juil. 03, 14:58
- Localisation : J'étais en oraison lorsque j'apprends l'affreuse nouvelle...
Entièrement d'accord, ou presque. Au début j'ai trouvé que la charge anti anglaise était très forte (j'ai pensé : ce doit être plus compliqué que ce qu'il montre). Sur les exactions anglaises, le film est particulièrement violent (et en même temps, autant que tous les films sur l'Irlande, voir Bloody Sunday ou Au nom du père). Au fur et à mesure il explique (une allusion à la boucherie de 14-18 pour expliquer la brutalité anglaise), il nuance surtout en montrant les rivalités entre Irlandais (parallélisme des lieux de la brutalité) et là il se rapproche beaucoup, vraiment beaucoup de Land and Freedom (un remake irlandais ?). Les scènes de débat sont toujours aussi remarquables, c'est un des cinéastes qui filment le mieux le débat démocratique et la confrontation des idées "à la base". La 2e partie (guerre civile) est assez poignante. Les questions abordées (réformisme ou révolution, concessions ou non) sont très bien posées et illustrées, les conflits intérieurs aussi.Tony Hunter a écrit :Je fais partie des gens qui n'ont absolument pas été géné par le soit disant propos manichéen de Loach sur ce film.
Il me semble que c'est faire abstraction de la seconde partie que de trouver ce film manichéen. Le film qui paraissait alors à sens unique (je le conçoit certes même si le soldat anglais/irlandais du Donegal contrebalance cette théorie) bascule dans quelquechose de plus complexe et véritablement poignant.
Cilian Murphy est remarquable, tout comme ca compagne (Sinead) dommage que leur histoire ne soit pas un poil plus développé, mais j'ai tout de même été pris à la george lors du final.
Une belle réussite !
Loach fait des choix (le côté irlandais, le côté républicain socialiste), me semble-t-il, qu'on peut ne pas partager (la République irlandaise a quand même été, sur le long terme, une réussite), mais au moins c'est du vrai cinéma politique, engagé, dénonciateur. J'aimerais voir des films français politiques de ce niveau (avant le film, la bande annonce de LA raison du plus faible avait l'air prometteuse).
-
- Lord of the Dance
- Messages : 1724
- Inscription : 14 avr. 03, 19:39
- Localisation : Paris
C'est à dire ? Tu regrettes que Loach ait "casé" ce personnage ?Ouf, père de rouille a écrit :Ben moi, je le trouvais manichéen, ce moment là.Tony Hunter a écrit :(je le conçoit certes même si le soldat anglais/irlandais du Donegal contrebalance cette théorie)
Bon j'arrête.
(Je crois comprendre mais j'en suis pas sur)
-
- Assistant opérateur
- Messages : 2609
- Inscription : 3 sept. 03, 13:45
- Localisation : Le village
- Eusebio Cafarelli
- Passe ton Bach d'abord
- Messages : 7895
- Inscription : 25 juil. 03, 14:58
- Localisation : J'étais en oraison lorsque j'apprends l'affreuse nouvelle...
- Ouf Je Respire
- Charles Foster Kane
- Messages : 25914
- Inscription : 15 avr. 03, 14:22
- Localisation : Forêt d'Orléans
Je taquinais simplement. Ceci dit, je trouve que l'utilisation du personnage du soldat anglais me paraît artificielle et assez dénué de motivation.Tony Hunter a écrit :C'est à dire ? Tu regrettes que Loach ait "casé" ce personnage ?Ouf, père de rouille a écrit :
Ben moi, je le trouvais manichéen, ce moment là.
Bon j'arrête.
(Je crois comprendre mais j'en suis pas sur)
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Jack Griffin
- Goinfrard
- Messages : 12389
- Inscription : 17 févr. 05, 19:45
De même que d'autres forumeurs, je n'ai pas vraiment perçu de manichéisme puisqu'on sent Loach soucieux de dépasser le conflit Anglo-irlandais et d'aller vers un constat social et politique plus complexe; duquel ressort cette éternelle opposition entre les puissants et les faibles. Il y a également la volonté de traiter ce conflit comme une métaphore et ainsi d'évoquer d'autres guerres (celle en irak notamment, ce qui lui a valu peut être la palme).
Les intentions sont dévoilés dès l'ouverture avec le match et c'est je pense une façon pour le cinéaste de signifier son point de vue sur ce conflit, en stricte observateur de la nature humaine.
Seulement, un des problèmes que j'ai rencontré durant le film a été l'impression d'avoir déjà vu cette histoire 3000 fois. Loach déroule son histoire tranquillement, passe par tout un tas de passages obligés et rend donc souvent le temps long, son montage restant prévisible sinon pataud. A contrario, même si les parcours des deux frêres sont interessants en soi, leur évolution psychologiques m'a semblé assez parachuté, tout comme l'histoire d'amour avec Sinead. Une prévisibilité et une avancée par à coups qui ne m'ont pas vraiment permis de m'attacher à l'histoire et aux personnages, bien que mon impression sur la direction d'acteur soit très bonne.
Bilan assez mitigé.
Les intentions sont dévoilés dès l'ouverture avec le match et c'est je pense une façon pour le cinéaste de signifier son point de vue sur ce conflit, en stricte observateur de la nature humaine.
Seulement, un des problèmes que j'ai rencontré durant le film a été l'impression d'avoir déjà vu cette histoire 3000 fois. Loach déroule son histoire tranquillement, passe par tout un tas de passages obligés et rend donc souvent le temps long, son montage restant prévisible sinon pataud. A contrario, même si les parcours des deux frêres sont interessants en soi, leur évolution psychologiques m'a semblé assez parachuté, tout comme l'histoire d'amour avec Sinead. Une prévisibilité et une avancée par à coups qui ne m'ont pas vraiment permis de m'attacher à l'histoire et aux personnages, bien que mon impression sur la direction d'acteur soit très bonne.
Bilan assez mitigé.
- ed
- Le Cary de l'hypoténuse
- Messages : 24429
- Inscription : 19 janv. 06, 15:33
- Localisation : Californie, années 50
Je suis globalement très enthousiaste sur le film, même si je comprends les reproches sur la première partie ; cependant, n'oublions pas que Loach est anglais (et non pas irlandais) et qu'il s'agit en l'occurence d'une démarche rarissime pour ne pas dire unique pour un cinéaste, qui consiste à pointer les dérives violentes de l'occupation "coloniale" de son propre pays (le terme n'est pas le bon, mais j'en profite pour faire un parallèle, un peu hasardeux peut-être : on attend toujours le cinéaste qui aura l'audace de faire le grand film politique français qui prendra à bras le corps la question algérienne, avec les questionnements actuels !).
Quant à la violence ou aux vociférations, elle sont de fait importantes, avec une âpreté et une gratuité qui m'a rappelé certaines séquences du début du Pianiste de Polanski, mais là encore, historiquement, se défendent (il s'agissait d'une occupation), en étant probablement trop peu contrabalancées (quoique le soldat anglais du Donegal puis leur copain délateur jouent en partie ce rôle), mais cela ne m'a pas choqué.
Mais ce qui a fait pour moi la grande réussite du film, c'est son côté pédagogue sans être assommant, sec et brutal tout en étant émouvant. Une séquence majeure illustre celà (probablement la séquence-clé du film), qui se trouve justement à la charnière : celle où les futurs nationalistes dont Teddy affirment qu'il faut accepter de signer l'accord avec les anglais, tandis que Damien et les autres refusent. Très longue, elle résume à la perfection par l'exemple les tiraillements absurdes subis par l'Irlande durant ce siècle, la symbolique des deux frères étant ensuite déroulée avec une évidence stupéfiante (il est à noter d'ailleurs que le regain de forme de Loach, depuis The Navigators, est fortement dû à Paul Laverty, son scénariste) mais surtout en n'oubliant jamais de construire de vrais personnages de cinoche (Dan !), et de maintenir un équilibre structurel comme esthétique, sans assommer le spectateur d'explications fastidieuses (et pourtant, ce qui se joue là est compliqué...).
Alors, oui, peut-être, certains trouveront que c'est un peu du cinéma "à la papa" ou "à l'ancienne". Mais sur l'histoire de l'Irlande, je trouve le film mille fois plus puissant et limpide que les Michael Collins ou autres. Et d'un point de vue cinématographique, élégant, bien joué (je découvre Cillian Murphy, j'en suis tout retourné), profitant des paysages irlandais en évitant la carte postale et remuant les tripes en évitant le pathos, le film a tout d'une réussite...
Quant à la violence ou aux vociférations, elle sont de fait importantes, avec une âpreté et une gratuité qui m'a rappelé certaines séquences du début du Pianiste de Polanski, mais là encore, historiquement, se défendent (il s'agissait d'une occupation), en étant probablement trop peu contrabalancées (quoique le soldat anglais du Donegal puis leur copain délateur jouent en partie ce rôle), mais cela ne m'a pas choqué.
Mais ce qui a fait pour moi la grande réussite du film, c'est son côté pédagogue sans être assommant, sec et brutal tout en étant émouvant. Une séquence majeure illustre celà (probablement la séquence-clé du film), qui se trouve justement à la charnière : celle où les futurs nationalistes dont Teddy affirment qu'il faut accepter de signer l'accord avec les anglais, tandis que Damien et les autres refusent. Très longue, elle résume à la perfection par l'exemple les tiraillements absurdes subis par l'Irlande durant ce siècle, la symbolique des deux frères étant ensuite déroulée avec une évidence stupéfiante (il est à noter d'ailleurs que le regain de forme de Loach, depuis The Navigators, est fortement dû à Paul Laverty, son scénariste) mais surtout en n'oubliant jamais de construire de vrais personnages de cinoche (Dan !), et de maintenir un équilibre structurel comme esthétique, sans assommer le spectateur d'explications fastidieuses (et pourtant, ce qui se joue là est compliqué...).
Alors, oui, peut-être, certains trouveront que c'est un peu du cinéma "à la papa" ou "à l'ancienne". Mais sur l'histoire de l'Irlande, je trouve le film mille fois plus puissant et limpide que les Michael Collins ou autres. Et d'un point de vue cinématographique, élégant, bien joué (je découvre Cillian Murphy, j'en suis tout retourné), profitant des paysages irlandais en évitant la carte postale et remuant les tripes en évitant le pathos, le film a tout d'une réussite...
Me, I don't talk much... I just cut the hair
- Ouf Je Respire
- Charles Foster Kane
- Messages : 25914
- Inscription : 15 avr. 03, 14:22
- Localisation : Forêt d'Orléans
+1!ed a écrit :Quant à la violence ou aux vociférations, elle sont de fait importantes, avec une âpreté et une gratuité qui m'a rappelé certaines séquences du début du Pianiste de Polanski, mais là encore, historiquement, se défendent
- Spoiler (cliquez pour afficher)