Retrospective Kenji Mizoguchi - les années 40
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Retrospective Kenji Mizoguchi - les années 40
Depuis mercredi, dans deux salles parisiens (MK2 Beaubourg et le Champo), retrospective Mizoguchi autour de 5 de ses films des années 40 :
Cinq femmes autou d'Utamaro
Les Femmes de la nuit
L'Amour de l'actrice Sumako
L'Epée Bijumaru
Flamme de mon amour
(ce deux derniers étant des inédits en France)
J'ai pu découvrir Les Femmes de la nuit, film sombre sur la condition des femmes dans l'après-guerre. Violence et prostitution sont leur lot quotidien, dans un monde où elle ne semble pas avoir leur place autrement que soumises.
Quoique moins bon que La Rue de la honte, sur un thème proche, Les Femmes de la nuit reste un film de très grande qualité, où encore une fois Kinuyo Tanaka se montre absolument immense, passant d'une émotion à une autre dans la même scène, le même plan, avec une aisance et un naturel bluffants. La mise en scène de Mizoguchi est faite de nombreux plans séquences, tour de force mais surtout procédé parfait pour laisser le temps aux acteurs de s'épanouir, de donner le meilleur d'eux-même.
La toute fin est bouleversante, mais je retiens aussi dans le même registre un plan séquence terrifiant durant lequel une jeune femme naïve, qu'un homme vient d'abuser et de jeter, fidèle à ses habitudes, se fait piller ses vêtements par une bande de filles à peine plus vieilles qu'elle, des filles perdues ayant elles-même vécues la même chose auparavant.
Très beau film, je vai faire en sorte de voir les autres (et de revoir Cinq femmes autour d'Utamaro, que je considère comme l'un des chefs-d'oeuvre du cinéaste !).
NB : la copie n'est pas dans un état extraordinaire, surtout au début, mais ça va.
Cinq femmes autou d'Utamaro
Les Femmes de la nuit
L'Amour de l'actrice Sumako
L'Epée Bijumaru
Flamme de mon amour
(ce deux derniers étant des inédits en France)
J'ai pu découvrir Les Femmes de la nuit, film sombre sur la condition des femmes dans l'après-guerre. Violence et prostitution sont leur lot quotidien, dans un monde où elle ne semble pas avoir leur place autrement que soumises.
Quoique moins bon que La Rue de la honte, sur un thème proche, Les Femmes de la nuit reste un film de très grande qualité, où encore une fois Kinuyo Tanaka se montre absolument immense, passant d'une émotion à une autre dans la même scène, le même plan, avec une aisance et un naturel bluffants. La mise en scène de Mizoguchi est faite de nombreux plans séquences, tour de force mais surtout procédé parfait pour laisser le temps aux acteurs de s'épanouir, de donner le meilleur d'eux-même.
La toute fin est bouleversante, mais je retiens aussi dans le même registre un plan séquence terrifiant durant lequel une jeune femme naïve, qu'un homme vient d'abuser et de jeter, fidèle à ses habitudes, se fait piller ses vêtements par une bande de filles à peine plus vieilles qu'elle, des filles perdues ayant elles-même vécues la même chose auparavant.
Très beau film, je vai faire en sorte de voir les autres (et de revoir Cinq femmes autour d'Utamaro, que je considère comme l'un des chefs-d'oeuvre du cinéaste !).
NB : la copie n'est pas dans un état extraordinaire, surtout au début, mais ça va.
- Watkinssien
- Etanche
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Rétrospective allécheante pour découvrir ou redécouvrir cette période magnifique du cinéaste japonais.
Mon préféré de la liste reste pour moi Les femmes de la nuit où la peinture de la condition de la femme nipponne atteint une sorte de paroxysme, une modélisation parfaite d'un thème extrêmement important de Mizoguchi.
Mon préféré de la liste reste pour moi Les femmes de la nuit où la peinture de la condition de la femme nipponne atteint une sorte de paroxysme, une modélisation parfaite d'un thème extrêmement important de Mizoguchi.
Mother, I miss you
- Marcus
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Tiens, ce n'est pas la même rétrospective qui avait été faite il y un moment ?? Kaonashi ? (ça doit faire pas loin d'1 an maintenant)
En tout cas, Les femmes de la nuit est un film terrible, sombre et très bouleversant. J'ai par contre un peu plus de mal à me souvenir de Cinq femmes autour d'Utamaro et de L'amour de l'actrice Sumako...
L'épée de Bijomaru, par contre, à la réputation d'être un mauvais film, un des moins bon du cinéaste... (je demande à voir !)
Un film que j'aimerais voir, qui semble rare chez nous (il n'a sûrement été présenté que dans des rétrospective), c'est Le destin de Mme Yuki. Avec une actrice que j'aime bien : Michiyo Kogure (la nana de Mifune dans L'ange Ivre, la prostitué aux lunettes dans La rue de la honte...).
Le destin de Mme Yuki
En tout cas, Les femmes de la nuit est un film terrible, sombre et très bouleversant. J'ai par contre un peu plus de mal à me souvenir de Cinq femmes autour d'Utamaro et de L'amour de l'actrice Sumako...
L'épée de Bijomaru, par contre, à la réputation d'être un mauvais film, un des moins bon du cinéaste... (je demande à voir !)
Un film que j'aimerais voir, qui semble rare chez nous (il n'a sûrement été présenté que dans des rétrospective), c'est Le destin de Mme Yuki. Avec une actrice que j'aime bien : Michiyo Kogure (la nana de Mifune dans L'ange Ivre, la prostitué aux lunettes dans La rue de la honte...).
Le destin de Mme Yuki
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- Entier manceau
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Etant de retour sur Paris en début de semaine, je vais profiter de cette rétropective pour découvrir Mizoguchi et poursuivre mon exploration du cinéma japonais (la transition sera idéale avec les grands films reconnus de Mizoguchi, accessibles en DVD et postérieurs une décennie aux films proposés ici).
Merci à Carlotta en tout cas pour ces belles intitiatives.
Merci à Carlotta en tout cas pour ces belles intitiatives.
- Jack Griffin
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- Marcus
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N'est-ce pas contradictoire "copie neuve" et "pas de restauration" (question naïve)?Jack Griffin a écrit :Les contes de la lune vague après la pluie ressort également dans une copie neuve. Le film n'a pas l'air d'avoir subi de restauration.
Elle était belle comme le jour, mais j'aimais les femmes belles comme la nuit.
Jean Eustache, La Maman et la Putain
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Les éditions HK nous régalent souvent de copies neuves tirées du négatif original : sans restauration, on retrouve la fraîcheur originale. Tout dépend donc de l'état de conservation de ce négatif originalMarcus a écrit :N'est-ce pas contradictoire "copie neuve" et "pas de restauration" (question naïve)?
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L'Epée Bijomaru (1945)
Effectivement, film mineur dans la filmo de Mizoguchi (enfin, dans ceux que je connais en tout cas ). Mais pas inintéresant non plus. Au niveau du scénario, par moment c'est un peu trop écrit, certaines scènes sont trop dialoguées, un peu trop longues ; le scénario est un peu simple. Mais il y a évidemment toujours cette beauté visuelle qui caractérise le "style Mizoguchi". Son esthétique du plan-séquence n'est pas encore là, mais plusieurs plans assez longs, comme celui, très impressionnant, de la bataille finale, sont très efficaces, au même titre que les effets de lumière lors des scènes dans la forge.
Séance assez particulière, car en projection vidéo. En fait le film aurait été restauré il y a peu par je ne sais plus quel institut/organisme au Japon, qui n'ont pas fait de copie 35mm. DOnc là c'était une betanum. Toujours est-il que l'image était vraiment très bien, sans atteindre le niveau des meilleurs restaurations, mais au niveau du son, c'était vraiment pas ça. Soit c'était la salle, soit la restauration n'était que visuelle.
L'Amour de l'actrice Sumako (1947)
Ce film, c'est un peu un festival des talents de Kinuyo Tanaka. Ici Mizoguchi s'intéresse au théâtre, en particulier au théâtre occidental (Ibsen & d'autres) au Japon. Sumako (K. Tanaka) est une actrice dont s'éprend le metteur en scène, après que ce dernier l'ait lancée dans sa carrière d'actrice de théâtre "moderne".
C'est un petit peu long, pour certaines scènes il y a des plans interminables, je n'ai pas bien compris pourquoi.
Mais il y a Kinuyo Tanaka, impériale et touchante, comme toujours.
Effectivement, film mineur dans la filmo de Mizoguchi (enfin, dans ceux que je connais en tout cas ). Mais pas inintéresant non plus. Au niveau du scénario, par moment c'est un peu trop écrit, certaines scènes sont trop dialoguées, un peu trop longues ; le scénario est un peu simple. Mais il y a évidemment toujours cette beauté visuelle qui caractérise le "style Mizoguchi". Son esthétique du plan-séquence n'est pas encore là, mais plusieurs plans assez longs, comme celui, très impressionnant, de la bataille finale, sont très efficaces, au même titre que les effets de lumière lors des scènes dans la forge.
Séance assez particulière, car en projection vidéo. En fait le film aurait été restauré il y a peu par je ne sais plus quel institut/organisme au Japon, qui n'ont pas fait de copie 35mm. DOnc là c'était une betanum. Toujours est-il que l'image était vraiment très bien, sans atteindre le niveau des meilleurs restaurations, mais au niveau du son, c'était vraiment pas ça. Soit c'était la salle, soit la restauration n'était que visuelle.
L'Amour de l'actrice Sumako (1947)
Ce film, c'est un peu un festival des talents de Kinuyo Tanaka. Ici Mizoguchi s'intéresse au théâtre, en particulier au théâtre occidental (Ibsen & d'autres) au Japon. Sumako (K. Tanaka) est une actrice dont s'éprend le metteur en scène, après que ce dernier l'ait lancée dans sa carrière d'actrice de théâtre "moderne".
C'est un petit peu long, pour certaines scènes il y a des plans interminables, je n'ai pas bien compris pourquoi.
Mais il y a Kinuyo Tanaka, impériale et touchante, comme toujours.
- Jack Griffin
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C'est vraiment exaspérant ces projections numérique...Durant le mois d'aout j'ai eu affaire à 3 films projetés de la sorte (dont deux lors du cycle comédie italienne au reflets médicis). J'espère que ce n'est pas une nouvelle mode, l'image étant quand même très loin du rendu d'une copie 35 mm. Sur l'épée Bijomaru, certains effets sonores m'ont semblés avoir été refait.-Kaonashi Yupa- a écrit :L'Epée Bijomaru (1945)
Séance assez particulière, car en projection vidéo. En fait le film aurait été restauré il y a peu par je ne sais plus quel institut/organisme au Japon, qui n'ont pas fait de copie 35mm.
Sinon j'ai trouvé le film très mauvais...Ça se traine, le jeu des acteurs n'est pas toujours très bons (parfois même proche du ridicule) et les dialogues sont assez moyens. TOut cela manque de conviction, la mise en scène étant soit anodine, soit pesante. Le combat finale et la conclusion sont vraiment nullissimes.
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- Gondry attitude
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Re: Retrospective Kenji Mizoguchi - les années 40
Parmi les films de la rétro je retiens essentiellement L'Amour de l'actrice Sumako, pour ceux qui ont genre 6€ en poche et qui hésitent avec un menu Big Mac. Je trouve le film émotionnellement aussi fort que certains de ses sommets des 50's, le récit est limpide et sa toile de fond est intéressante (ici l'avènement du théâtre moderne au Japon, en réaction au Kabuki), et le Kinyuo Tanaka show (qui forme, malgré ça, un couple très fort avec So Yamamura) est total. Flamboyant.
Bien aimé également Les Femmes de la nuit et Flamme de mon amour. Je n'ai pas encore vu L'Epée mais hum j'hésite un peu vu sa réputation.
Bien aimé également Les Femmes de la nuit et Flamme de mon amour. Je n'ai pas encore vu L'Epée mais hum j'hésite un peu vu sa réputation.