Les Amours d’Astrée et de Céladon (Eric Rohmer - 2007)
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- Jack Griffin
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EXCELLENT !Ben Castellano a écrit :Il etait en forme sur le tournage de "Conte d'été "grand momo:
http://www.dailymotion.com/visited/sear ... ance-floor
Méchamment rock'n'roll, le grand Eric
ps: et à part ça, les Amours d'Astrée... on a des news sur la date de sortie?
- Boubakar
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.. mais heureusement que Serge Renko sera là pour sauver l'affaire, oufNicolas Brulebois a écrit :J'avoue que la présence au générique de Jocelyn Quivrin me fait un peu peur...
Finalement, c'est sans doute l'acteur qui, avec peut-être Pascal Greggory, aura eu le plus de rôles chez Rohmer, si je n'm'abuse...
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Elizabeth, le roman publié par Eric Rohmer dans les années 40 et longtemps indisponible, ressort actuellement en librairie sous un nouveau titre: La Maison d'Elizabeth
A lire, un entretien accordé au Monde des Livres: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 812,0.html
Il y évoque notamment son rapport à la littérature, et glisse 2 mots sur le projet des Amours d'Astrée et Céladon:
"Pour L'Astrée, j'ai pris le sujet de quelqu'un - le cinéaste Pierre Zucca - qui n'est jamais arrivé à le monter, puis qui est mort. Je n'avais pas lu L'Astrée, sauf dans des morceaux choisis. Je me suis aperçu que ce roman était très différent du scénario de Zucca. Honoré d'Urfé est un dialoguiste fantastique. Je me suis approprié ce sujet qui n'appartient à personne"
Il faut noter que ce n'est pas la première fois que Pierre Zucca "inspire" ainsi le cinéaste: si je n'm'abuse, c'est en voyant Luchini dans ses films que Rohmer a eu l'idée de l'engager...
A lire, un entretien accordé au Monde des Livres: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 812,0.html
Il y évoque notamment son rapport à la littérature, et glisse 2 mots sur le projet des Amours d'Astrée et Céladon:
"Pour L'Astrée, j'ai pris le sujet de quelqu'un - le cinéaste Pierre Zucca - qui n'est jamais arrivé à le monter, puis qui est mort. Je n'avais pas lu L'Astrée, sauf dans des morceaux choisis. Je me suis aperçu que ce roman était très différent du scénario de Zucca. Honoré d'Urfé est un dialoguiste fantastique. Je me suis approprié ce sujet qui n'appartient à personne"
Il faut noter que ce n'est pas la première fois que Pierre Zucca "inspire" ainsi le cinéaste: si je n'm'abuse, c'est en voyant Luchini dans ses films que Rohmer a eu l'idée de l'engager...
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cet entretien a d'ores et déjà provoqué une petite polémique: Pierre Assouline, sur son blog, tacle méchamment Rohmer en lui reprochant ses positionnements trop tranchés, etc.Nicolas Brulebois a écrit : A lire, un entretien accordé au Monde des Livres: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 812,0.html
On peut lire ça ici: http://passouline.blog.lemonde.fr/2007/ ... -ecrivain/
Ce qui est amusant, ce sont les commentaires des internautes suite au papier d'Assouline: ces gens ne connaissent pas vraiment les films d'ER (ou alors se sont arrêtés aux Contes Moraux, en gros), mais ne se font pas prier pour brûler le sémillant papy en place publique sur la seule foi de ses propos "outrageux" (envers Camus) et/ou de l'idée (fausse?) qu'ils se font de ses films
C'est très réjouissant
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Je me suis farci tous les commentaires, content de lui le Yaplus.
Mon camp était bien choisi, avant même d'avoir lu les textes qui déclenchèrent tant de réactions.
Entre
-le "vieux radoteur" Rohmer, au départ humble professeur de français (je dis ça au risque de faire un peu carte postale), co-fondateur et redac-chef d'une revue parmi les plus stimulantes du XXe, tout ça à la force du poignet, sans oublier ses films dont Jérome A., dernier intervenant de la polémique, dit les choses les plus justes qui soient, et
-Assouline, le biographe de Prestige qui a entre autres (mais avant tout le monde, c'est là sa force) violé et saccagé Antoine Blondin -en profitant délibérément de ce que celui-ci n'aimât pas boire tout seul et n'eût manifestement pas l'orgueil de ses interlocuteurs- avec la parution d'un livre d'entretiens parfaitement inutile et tout au plus déshonorant pour notre singe en hiver,
C'est bien sûr le cinéaste que je choisis. Ce qu'il dit dans l'interview ne fait qu'illustrer cette fameuse "ère du soupçon" à l'égard des formes romanesques au tournant du siècle, je ne vois pas où est le problème, quel ramdam!...
Mon camp était bien choisi, avant même d'avoir lu les textes qui déclenchèrent tant de réactions.
Entre
-le "vieux radoteur" Rohmer, au départ humble professeur de français (je dis ça au risque de faire un peu carte postale), co-fondateur et redac-chef d'une revue parmi les plus stimulantes du XXe, tout ça à la force du poignet, sans oublier ses films dont Jérome A., dernier intervenant de la polémique, dit les choses les plus justes qui soient, et
-Assouline, le biographe de Prestige qui a entre autres (mais avant tout le monde, c'est là sa force) violé et saccagé Antoine Blondin -en profitant délibérément de ce que celui-ci n'aimât pas boire tout seul et n'eût manifestement pas l'orgueil de ses interlocuteurs- avec la parution d'un livre d'entretiens parfaitement inutile et tout au plus déshonorant pour notre singe en hiver,
C'est bien sûr le cinéaste que je choisis. Ce qu'il dit dans l'interview ne fait qu'illustrer cette fameuse "ère du soupçon" à l'égard des formes romanesques au tournant du siècle, je ne vois pas où est le problème, quel ramdam!...
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- Assistant(e) machine à café
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Alors que, curieusement, je ne sais toujours pas si Rohmer, "j'aime ça", ou pas, j'attends ce film avec une grande impatience ....
En guise de teaser, une des nombreuses poésies qui émaillent le récit (oui, dans le forez, le berger s'occupe à rimer, essentiellement...)
Madrigal :
Je pourrai bien dessus moi-même,
Quoique mon amour soit extrême,
Obtenir encore ce point
De dire que je n'aime point.
Mais feindre d'en aimer une autre,
Et d'en adorer l'oeil vainqueur,
Comme en effet je fais le vôtre,
Je n'en saurais avoir le coeur.
Et s'il le faut, ou que je meure,
Faites-moi mourir de bonne heure.
En guise de teaser, une des nombreuses poésies qui émaillent le récit (oui, dans le forez, le berger s'occupe à rimer, essentiellement...)
Madrigal :
Je pourrai bien dessus moi-même,
Quoique mon amour soit extrême,
Obtenir encore ce point
De dire que je n'aime point.
Mais feindre d'en aimer une autre,
Et d'en adorer l'oeil vainqueur,
Comme en effet je fais le vôtre,
Je n'en saurais avoir le coeur.
Et s'il le faut, ou que je meure,
Faites-moi mourir de bonne heure.
- Jack Griffin
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j'en avais entendu parler lors de mes études de Lettres Modernes: ça a visiblement été une étape importante pour le roman au 17e siècle, mais sans accéder totalement à la postérité.Jack Griffin a écrit :L'occasion effectivement de jeter un oeil au bouquin en attendant.
Mes profs en parlaient d'ailleurs comme d'une oeuvre aujourd'hui "illisible".
J'ai récemment emprunté l'édition "textes choisis" parue chez Folio Classique, et effectivement: malgré ma bonne volonté, je trouve ça intéressant dans le fond mais presque indigeste dans la forme (et ce n'est pourtant qu'un digest, justement!)
Ce qui est plutôt intéressant, par contre, c'est cet intérêt du cinéaste pour les oeuvres littéraires fondatrices: le Conte du Graal (qui fut à l'origine du mythe et le point de départ de toute une littérature du Graal), et maintenant cette Astrée (qui est un peu - si je n'm'abuse - l'ancêtre du roman d'amour psychologique à la française, non?)
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Déjà un commerntaire sur le film, à l'adresse suivante:
http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=9644
"Entre poésie, théâtre et cinéma, Rohmer se balade et impose un archaïsme bucolique d’un modernisme étonnant.
L’argument : Un jeune berger, Céladon, est repoussé par sa fiancée, Astrée, qui s’imagine qu’il la trompe. Désespéré, il se jette dans un torrent. Le courant l’emporte et le dépose dans une plaine, où il est recueilli par des Nymphes, reines de la contrée...
Notre avis : Imperturbable Rohmer ! A l’épreuve des contraintes commerciales et artistiques du cinéma contemporain, le cinéaste de quatre-vingt-sept ans revient à ce qu’il sait faire de mieux, célébrer la jeunesse par le vers. Il promène le lyrisme de ses dialogues dans un décor panthéiste luxurieux et pétillant de sons où tout est d’une exquise beauté bucolique. Le poids des rimes devient libération pour chaque comédien emporté par le charme de ce qu’il récite avec légèreté et aisance. Aussi inconséquente soit-elle, l’historiette relatée ici, qui permet au cinéaste de revenir à des protagonistes post-pubères après s’être avancé dans des sujets plus adultes avec L’Anglaise et le duc et Triple agent, est une magnifique ode à la vie symbolisée par une jeunesse vigoureuse et tonique et une nature fraîche d’un autre temps. Sans crier gare, il se joue des genres masculin/féminin lors d’un final shakespearien où le thème du travestissement déploie sensualité et confusion - la sensualité du sein d’Astrée dépassant de sa tunique ; les traits androgynes du jeune Céladon. Tout un art rustique, pictural et verbal, magnifié par un auteur qui s’amuse de l’hésitation entre l’amour passionnel des uns et le désir de libertinage des autres. Un modernisme d’esprit remarquable pour un cinéaste vétéran dont le cinéma intemporel fait l’effet d’une eau de jouvence revigorante
Frédéric Mignard"
+ Le casting complet (où l'on retrouve certains noms bien connus de la "galaxie Rohmer", telle l'insubmersible Rosette)
Céladon Andy Gillet Astrée Stéphanie de Crayencour Léonide Cécile Cassel Galathée Véronique Reymond Silvie Rosette Lycidas Jocelyn Quivrin Phillis Mathilde Mosnier Hylas Rodolphe Pauly Adamas Serge Renko Semyre Arthur Dupont Amynthe Priscilla Galland un berger Olivier Blond un berger Alexandre Everest une bergère Caroline Blotière le commentateur Alain Libolt le groupe de danse Les Brayauds
http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=9644
"Entre poésie, théâtre et cinéma, Rohmer se balade et impose un archaïsme bucolique d’un modernisme étonnant.
L’argument : Un jeune berger, Céladon, est repoussé par sa fiancée, Astrée, qui s’imagine qu’il la trompe. Désespéré, il se jette dans un torrent. Le courant l’emporte et le dépose dans une plaine, où il est recueilli par des Nymphes, reines de la contrée...
Notre avis : Imperturbable Rohmer ! A l’épreuve des contraintes commerciales et artistiques du cinéma contemporain, le cinéaste de quatre-vingt-sept ans revient à ce qu’il sait faire de mieux, célébrer la jeunesse par le vers. Il promène le lyrisme de ses dialogues dans un décor panthéiste luxurieux et pétillant de sons où tout est d’une exquise beauté bucolique. Le poids des rimes devient libération pour chaque comédien emporté par le charme de ce qu’il récite avec légèreté et aisance. Aussi inconséquente soit-elle, l’historiette relatée ici, qui permet au cinéaste de revenir à des protagonistes post-pubères après s’être avancé dans des sujets plus adultes avec L’Anglaise et le duc et Triple agent, est une magnifique ode à la vie symbolisée par une jeunesse vigoureuse et tonique et une nature fraîche d’un autre temps. Sans crier gare, il se joue des genres masculin/féminin lors d’un final shakespearien où le thème du travestissement déploie sensualité et confusion - la sensualité du sein d’Astrée dépassant de sa tunique ; les traits androgynes du jeune Céladon. Tout un art rustique, pictural et verbal, magnifié par un auteur qui s’amuse de l’hésitation entre l’amour passionnel des uns et le désir de libertinage des autres. Un modernisme d’esprit remarquable pour un cinéaste vétéran dont le cinéma intemporel fait l’effet d’une eau de jouvence revigorante
Frédéric Mignard"
+ Le casting complet (où l'on retrouve certains noms bien connus de la "galaxie Rohmer", telle l'insubmersible Rosette)
Céladon Andy Gillet Astrée Stéphanie de Crayencour Léonide Cécile Cassel Galathée Véronique Reymond Silvie Rosette Lycidas Jocelyn Quivrin Phillis Mathilde Mosnier Hylas Rodolphe Pauly Adamas Serge Renko Semyre Arthur Dupont Amynthe Priscilla Galland un berger Olivier Blond un berger Alexandre Everest une bergère Caroline Blotière le commentateur Alain Libolt le groupe de danse Les Brayauds
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Lors d'un récent "chat" sur Telerama.fr (http://www.telerama.fr/cinema/B061120001447.html), Arielle Dombasle a déclaré:
Je vais le voir souvent. Il est voûté et a très mal au dos, mais vient de finir son dernier film, L'Astrée. Il m'a proposé un rôle dans ce film, celui de la mère, mais il m'a prévenue : ce sera un personnage invisible. Finalement, j'ai dit non. Mais on va faire des courts métrages ensemble