Orgueil et préjugés (Joe Wright - 2006)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Eusebio Cafarelli
- Passe ton Bach d'abord
- Messages : 7895
- Inscription : 25 juil. 03, 14:58
- Localisation : J'étais en oraison lorsque j'apprends l'affreuse nouvelle...
Orgueil et préjugés (Joe Wright - 2006)
Quelqu'un y est allé ? Si oui, avis ?
- Joshua Baskin
- ambidextre godardien
- Messages : 11665
- Inscription : 13 avr. 03, 20:28
- Localisation : A la recherche de Zoltar
Re: Orgueil et préjugés
Non, Rent a car.Eusebio Cafarelli a écrit :Quelqu'un y est allé ? Si oui, avis ?
Intersections Global Corp.
- Eusebio Cafarelli
- Passe ton Bach d'abord
- Messages : 7895
- Inscription : 25 juil. 03, 14:58
- Localisation : J'étais en oraison lorsque j'apprends l'affreuse nouvelle...
Re: Orgueil et préjugés
http://www.bashfr.org/Joshua Baskin a écrit :Non, Rent a car.Eusebio Cafarelli a écrit :Quelqu'un y est allé ? Si oui, avis ?
- Flol
- smells like pee spirit
- Messages : 54841
- Inscription : 14 avr. 03, 11:21
- Contact :
Re: Orgueil et préjugés
8/10Joshua Baskin a écrit :Non, Rent a car.Eusebio Cafarelli a écrit :Quelqu'un y est allé ? Si oui, avis ?
- Rockatansky
- Le x20, c'est dangereux
- Messages : 44860
- Inscription : 13 avr. 03, 11:30
- Last.fm
- Liste DVD
Pour ceux que ça interesse (et ils sont nombreux visiblement ) ce film est adapté du meme roman que Coup de foudre à Bollywood.
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
-
- Gondry attitude
- Messages : 3518
- Inscription : 10 mai 03, 02:25
- Localisation : From a little shell at the bottom of the sea
- Contact :
Re: Orgueil et préjugés
Je me suis bien emmerdé...c'est assez soigné formellement (première mise en scène du mec) mais train-train mollasson pour le reste...bien peu de flamme là-dedans (c'est du Austen mais pourquoi ça devrait être si mou). Knightley est pas très mauvaise mais assez transparente (une scène face à Judi Dench et elle est mangée toute crue). Joli mais soporifique.Eusebio Cafarelli a écrit :Quelqu'un y est allé ? Si oui, avis ?
2/6
- Eusebio Cafarelli
- Passe ton Bach d'abord
- Messages : 7895
- Inscription : 25 juil. 03, 14:58
- Localisation : J'étais en oraison lorsque j'apprends l'affreuse nouvelle...
J'en reviens enthousiaste !
Dans un petit village anglais de la fin du XVIIIe, Mr. et Mrs Bennet (Donald Sutherland et Brenda Blethyn) ont 5 filles, que Mrs Bennet veut marier. Arrive un riche voisin, Mr. Bingley (Simon Woods), qui s'éprend de l'aînée, Jane (Rosamund Pike). Elizabeth (Keira Knightley) a remarqué l'ami de Bingley, l'orgueilleux mais gauche Mr. Darcy (Matthew Macfadyen). L'orgueil et les préjugés réciproques seront-ils un obstacle entre Elizabeth et Darcy ?
Le film séduit dès le début, dans un travelling qui suit Elizabeth rentrant chez elle, et les membres de la famille entrent un par un, sans rompre le mouvement fluide de la caméra qui filme l'héroïne, dans cette petite demeure de la bourgeoisie provinciale. Tout le début du film est placé sous le règne du mouvement, dans la campagne, dans les bals où les personnages se croisent et se manquent au détour des pièces, ou virevoltent avec la caméra. On est dans un film à costumes mais ce n'est pas pesant. La campagne est bucolique ou plutôt romantique, certains plans évoquent les peintres anglais comme Gainsborough. le réalisateur a choisi pourtant de filmer aussi les personnages d'assez près pour que tout passe par les expressions des visages et des yeux.
Mais il ne filme pas un monde idyllique d'amours romantiques. Dès les premières scènes, on voit les jeunes filles et leur mère se jeter dans la recherche d'un riche époux plutôt que d'un bel époux, d'une rente assurée, ou même se presser au défilé du régiment pour attirer l'oeil des officiers. C'est un monde où l'on compte, le prix des tapis et des meubles comme le nombre de danses. C'est un monde dur pour les filles, l'une d'elle épouse d'ailleurs un petit pasteur étriqué, laid et sans talent, sinon une riche et noble protectrice et une rente, et se justifie en disant que "toutes les jeunes filles n'ont pas les moyens d'être romantique".
C'est aussi un monde de préjugés de rang, de classe (extraordinaire scène où la noble protectrice (Judi Dench), dont la fille est malade et peu avenante mais promise à Darcy, s'abaisse à venir chez les Bennet qu'elle méprise ouvertement pour obtenir de la gracieuse Elizabeth une déclaration de non-concurrence), de souci de ne pas déchoir en se mariant sous sa condition ou avec des "paysans". C'est un monde où la fuite avec un officier menace l'avenir des autres soeurs, où l'argent arrange les mariages. Le réalisateur filme des gazelles pas si innocentes parmi des grands fauves, des femmes fortes alors que les hommes semblent plus faibles, timides et maladroits.
Mais c'est aussi un monde romantique, où des sentiments d'une grande force sont exprimés avec pudeur (Joe Wright, le réalisateur, à la fin du film, tourne une scène qui frôle le cliché mais il a la grande intelligence de ne pas y tomber par un anachronisme), dans des gestes ébauchés, des lettres qui circulent et sont lues fébrilement dans des regards qui se cherchent, se croisent, font semblant d'être ailleurs. La nature est filmée et célébrée par certains personnages dans ce même esprit romantique : rochers, temples perdus dans les bois, arbres torturés, grands espaces verdoyants ou brumeux, ciels sombres ou ensoleillés. Après le tourbillon et les mouvements de caméra du début, tout se calme, Wright se rapproche encore plus des êtres et sa caméra ralentit, se pose, filme des personnages seuls, derrière des vitres, dans des pièces sombres, face à des paysages tourmentés, ou qui se tournent le dos tout en se cherchant.
L'interprétation est superbe : Keira Knightley illumine l'écran de ses sourires, de sa vivacité et de sa sensibilité, Macfadyen est parfait dans son orgueil amoureux, Sutherland et Blethyn sont savoureux et drôles, Judi Dench terrible de morgue aristocratique. La musique du film (Dario Marianelli) est très belle, évoquant Schubert.
Bref j'ai vraiment a-do-ré ! Vivement le dvd (que je puisse le voir en vo) ! Et bien sûr je vais m'empresser de lire le livre (l'adaptation est très fidèle, ai-je lu un peu partout).
5/5
Dans un petit village anglais de la fin du XVIIIe, Mr. et Mrs Bennet (Donald Sutherland et Brenda Blethyn) ont 5 filles, que Mrs Bennet veut marier. Arrive un riche voisin, Mr. Bingley (Simon Woods), qui s'éprend de l'aînée, Jane (Rosamund Pike). Elizabeth (Keira Knightley) a remarqué l'ami de Bingley, l'orgueilleux mais gauche Mr. Darcy (Matthew Macfadyen). L'orgueil et les préjugés réciproques seront-ils un obstacle entre Elizabeth et Darcy ?
Le film séduit dès le début, dans un travelling qui suit Elizabeth rentrant chez elle, et les membres de la famille entrent un par un, sans rompre le mouvement fluide de la caméra qui filme l'héroïne, dans cette petite demeure de la bourgeoisie provinciale. Tout le début du film est placé sous le règne du mouvement, dans la campagne, dans les bals où les personnages se croisent et se manquent au détour des pièces, ou virevoltent avec la caméra. On est dans un film à costumes mais ce n'est pas pesant. La campagne est bucolique ou plutôt romantique, certains plans évoquent les peintres anglais comme Gainsborough. le réalisateur a choisi pourtant de filmer aussi les personnages d'assez près pour que tout passe par les expressions des visages et des yeux.
Mais il ne filme pas un monde idyllique d'amours romantiques. Dès les premières scènes, on voit les jeunes filles et leur mère se jeter dans la recherche d'un riche époux plutôt que d'un bel époux, d'une rente assurée, ou même se presser au défilé du régiment pour attirer l'oeil des officiers. C'est un monde où l'on compte, le prix des tapis et des meubles comme le nombre de danses. C'est un monde dur pour les filles, l'une d'elle épouse d'ailleurs un petit pasteur étriqué, laid et sans talent, sinon une riche et noble protectrice et une rente, et se justifie en disant que "toutes les jeunes filles n'ont pas les moyens d'être romantique".
C'est aussi un monde de préjugés de rang, de classe (extraordinaire scène où la noble protectrice (Judi Dench), dont la fille est malade et peu avenante mais promise à Darcy, s'abaisse à venir chez les Bennet qu'elle méprise ouvertement pour obtenir de la gracieuse Elizabeth une déclaration de non-concurrence), de souci de ne pas déchoir en se mariant sous sa condition ou avec des "paysans". C'est un monde où la fuite avec un officier menace l'avenir des autres soeurs, où l'argent arrange les mariages. Le réalisateur filme des gazelles pas si innocentes parmi des grands fauves, des femmes fortes alors que les hommes semblent plus faibles, timides et maladroits.
Mais c'est aussi un monde romantique, où des sentiments d'une grande force sont exprimés avec pudeur (Joe Wright, le réalisateur, à la fin du film, tourne une scène qui frôle le cliché mais il a la grande intelligence de ne pas y tomber par un anachronisme), dans des gestes ébauchés, des lettres qui circulent et sont lues fébrilement dans des regards qui se cherchent, se croisent, font semblant d'être ailleurs. La nature est filmée et célébrée par certains personnages dans ce même esprit romantique : rochers, temples perdus dans les bois, arbres torturés, grands espaces verdoyants ou brumeux, ciels sombres ou ensoleillés. Après le tourbillon et les mouvements de caméra du début, tout se calme, Wright se rapproche encore plus des êtres et sa caméra ralentit, se pose, filme des personnages seuls, derrière des vitres, dans des pièces sombres, face à des paysages tourmentés, ou qui se tournent le dos tout en se cherchant.
L'interprétation est superbe : Keira Knightley illumine l'écran de ses sourires, de sa vivacité et de sa sensibilité, Macfadyen est parfait dans son orgueil amoureux, Sutherland et Blethyn sont savoureux et drôles, Judi Dench terrible de morgue aristocratique. La musique du film (Dario Marianelli) est très belle, évoquant Schubert.
Bref j'ai vraiment a-do-ré ! Vivement le dvd (que je puisse le voir en vo) ! Et bien sûr je vais m'empresser de lire le livre (l'adaptation est très fidèle, ai-je lu un peu partout).
5/5
-
- n'est pas Flaubert
- Messages : 8464
- Inscription : 19 nov. 05, 15:35
- Contact :
- Eusebio Cafarelli
- Passe ton Bach d'abord
- Messages : 7895
- Inscription : 25 juil. 03, 14:58
- Localisation : J'étais en oraison lorsque j'apprends l'affreuse nouvelle...
Une petite précision sur cette scène où, à mon avis, J. Wright évite le cliché. Ce qui est projeté en France est la version anglaise. La version américaine est différente
Le dvd z2 UK sort en février.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Le dvd z2 UK sort en février.
-
- Déçu
- Messages : 24397
- Inscription : 12 oct. 04, 00:42
- Localisation : dans les archives de Classik
- Ouf Je Respire
- Charles Foster Kane
- Messages : 25914
- Inscription : 15 avr. 03, 14:22
- Localisation : Forêt d'Orléans
J'ai hâte d'y aller avec ma Oufette.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
-
- Un Justicier dans la Cuisine
- Messages : 10337
- Inscription : 4 juin 03, 20:30
- Localisation : Bolivie
Si Eusebio est fan, il peut mater les adaptations télé en dvd (dont celle avec Colin Firth, qui sert de blague récurrente pour Bridget Jones).
Puissant, corrompu et menteur
You two do make a charming couple though, you're both, what's the expression, damaged goods.
-
- Du rhum, des elfes et d'la bière
- Messages : 3560
- Inscription : 5 avr. 05, 19:32
- Liste DVD
- Contact :
Et que je viens de voir pour la Nième fois... A mon sens c'est la meilleure adaptation jamais proposée pour une oeuvre de Jane Austen (elle dure tout de même cinq heures) et pour ce que j'ai vu de la bande annonce, la version ciné en copie abondamment les plans.John Constantine a écrit :Si Eusebio est fan, il peut mater les adaptations télé en dvd (dont celle avec Colin Firth, qui sert de blague récurrente pour Bridget Jones).
Je vais quand même me risquer demain à voir la nouvelle version. Non sans préjugés, je l'avoue. si j'ai tort, je mettrais mon orgueil dans ma poche et ferais amende honorable
Rien.
-
- Au poil soyeux
- Messages : 31866
- Inscription : 12 avr. 03, 15:00
- Localisation : The Swanage
Trois générations d'anglaises s'évanouissent à la seule mention de Colin Firth et sa chemise mouillée.John Constantine a écrit :Si Eusebio est fan, il peut mater les adaptations télé en dvd (dont celle avec Colin Firth, qui sert de blague récurrente pour Bridget Jones).
"One Day There'll Be a Place for Us"