Tu as essayé le Train, de Pierre Granier-Deferre ? Mais là, c'est l'exode des civils qui est filmé.homerwell a écrit : ... Si vous avez des suggestions de titres, films ou livres, je suis preneur !
Henri Verneuil (1920-2002)
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
Je n'ai pas vu WE à Zuydcoote depuis longtemps mais j'en ai un très bon souvenir.homerwell a écrit :En passant cette période de la guerre n'est pas très bien représentée, alors que les choix sont infinis sur l'occupation, la collaboration, le Débarquement, la Libération... Je me prend à rêver qu'un autre grand cinéaste s'empare du sujet (Tavernier ). Si vous avez des suggestions de titres, films ou livres, je suis preneur !
Sur cette période et l'atmosphère bordélique de juin 40, tu as l'excellent Bon Voyage de Jean-Paul Rappeneau. C'est tout à fait dans cet esprit et en plus c'est un film superbe.
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
+ 1. J'aime beaucoup. Romy Schneider et Jean-Louis Trintignant sont vraiment excellents dans ce film!Commissaire Juve a écrit :Tu as essayé le Train, de Pierre Granier-Deferre ? Mais là, c'est l'exode des civils qui est filmé.homerwell a écrit : ... Si vous avez des suggestions de titres, films ou livres, je suis preneur !
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
merci pour les tuyaux
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Re: Notez les films Naphtas-Mars 2009
PEUR SUR LA VILLE de Henri Verneuil (1975)
Certainement l'un de mes Bébels préférés. Grande histoire policière pleine de rebondissements et d'actions. Avec des cascades spectaculaires effectués par la star elle-même, que ce soit sur les toits de Paris, sur un métro lancé à pleine vitesse ou encore suspendu au-dessous d'un hélicoptère. Le film présente un Paris nocturne inquiétant, soutenu par la magnifique musique d'Ennio Morricone. L'ensemble regorge bien évidemment de nombreux morceaux de bravoure, l'ensemble étant soutenu par une distribution de comédiens qui fait plaisir à voir (dont, notamment, Charles Denner, Rosy Varte et même un tout jeune Jean-François Balmer!) et un "méchant" qui a une sacrée gueule avec son "oeil de verre" (Etant gamin, j'en avais fait des cauchemars).
Plus de 30 ans après sa sortie, le film garde toute son efficacité et son suspense assez prenant. C'est toujours drôle de se dire que Bébel, dans le dernier acte du film, vient à la rescousse d'une star du X vivant dans une gigantesque tour en plein Paris. Des films comme on en fait plus, hélas!
Certainement l'un de mes Bébels préférés. Grande histoire policière pleine de rebondissements et d'actions. Avec des cascades spectaculaires effectués par la star elle-même, que ce soit sur les toits de Paris, sur un métro lancé à pleine vitesse ou encore suspendu au-dessous d'un hélicoptère. Le film présente un Paris nocturne inquiétant, soutenu par la magnifique musique d'Ennio Morricone. L'ensemble regorge bien évidemment de nombreux morceaux de bravoure, l'ensemble étant soutenu par une distribution de comédiens qui fait plaisir à voir (dont, notamment, Charles Denner, Rosy Varte et même un tout jeune Jean-François Balmer!) et un "méchant" qui a une sacrée gueule avec son "oeil de verre" (Etant gamin, j'en avais fait des cauchemars).
Plus de 30 ans après sa sortie, le film garde toute son efficacité et son suspense assez prenant. C'est toujours drôle de se dire que Bébel, dans le dernier acte du film, vient à la rescousse d'une star du X vivant dans une gigantesque tour en plein Paris. Des films comme on en fait plus, hélas!
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Re: Notez les films naphtas - Juin 2009
Mélodie en sous-sol de Henri Verneuil (1963)
Charles, la soixantaine, tout juste sorti de prison, ne se fait plus tout jeune. Il retrouve difficilement son pavillon à Sarcelles, où ont poussé les barres et les tours. Son épouse Ginette lui propose de déménager dans le Sud, de prendre un commerce et de couler des jours heureux, mais Charles ne conçoit qu'un seul genre de retraite : dorée et au soleil. Pour cela, il doit faire un autre coup, le dernier, celui « d'une vie » et cette fois ce sera la bonne : le casino de Cannes. Tout est prêt. Il ne lui manque qu'un complice, il ne peut pas faire le coup tout seul. Il contacte alors un jeune malfrat rencontré en prison, Francis Verlot. À eux deux, s'ajoute Louis Naudin, le beau-frère de Francis, un garagiste qui fera office de chauffeur. Une fois le trio formé, ils n'ont plus qu'à jouer la partition si bien écrite en évitant toute fausse note. Il s'agira d'abord pour Francis, déguisé en jeune dandy, de séduire une danseuse afin de pouvoir pénétrer le jour voulu dans les coulisses du casino.
Ca faisait bien longtemps que je ne l'avais pas vu, toujours aussi bon, un des meilleurs Verneuil et sans doute un des 4 ou 5 meilleurs polar français jamais réalisés. Un vrai sentiment de perfection à tout les niveaux tant le résultat reste demeure impressionnant et ne semble pas avoir pris une ride. Un scénario (adapté de la série noire The Big Grab de John Trinian) parfaitement équilibré entre la construction parfaite de Albert Simonin (la première partie d'une limpidité idéale au niveau du background de la présentation et des motivations de chacun), Audiard qui aligne les répliques d'anthologies (le passage où la femme d'un ex associé hausse le ton et Gabin qui balance "Tu lui claque pas le beignet ? ) et les coup de génie de Verneuil puisque le légendaire final dans la piscine serait entièrement son idée. Gabin déborde de classe en vieux gangster bougon et méticuleux bien décidé à mener la grande vie grâce à son dernier gros coup, avec sous son aile un Alain Delon magistral entre le jeune vaurien au langage gratiné et la réelle prestance et l'allure qu'il a dans les milieux huppés de la côte d'azur. ans oublier Maurice Biraud en monsieur tout le monde embarqué dans l'affaire, dans un rôle un peu voisin de celui qu'il tiendra dans "La Grande Sauterelle" de Lautner plus tard. Réalisation impressionnante de Verneuil, entre le braquage tendu à bloc, les cadrages et mouvement de caméra millimétré qui culmine avec ce final à la hauteur de "L'Ultime razzia" de Kubrick, où il capte toute la détresse de Gabin et Delon (tout deux extraordinaire à ce moment là surtout Gabin stoïque) par la seule force de sa mise en scène, tout cela en nous ayant stressé un maximum dans tout ce qui précède lorsque les héros essaient de passer inaperçu au milieu des flics. Ca fait du bien les films où on a qu'à aligner les dithyrambes 6/6 évidemment.
Charles, la soixantaine, tout juste sorti de prison, ne se fait plus tout jeune. Il retrouve difficilement son pavillon à Sarcelles, où ont poussé les barres et les tours. Son épouse Ginette lui propose de déménager dans le Sud, de prendre un commerce et de couler des jours heureux, mais Charles ne conçoit qu'un seul genre de retraite : dorée et au soleil. Pour cela, il doit faire un autre coup, le dernier, celui « d'une vie » et cette fois ce sera la bonne : le casino de Cannes. Tout est prêt. Il ne lui manque qu'un complice, il ne peut pas faire le coup tout seul. Il contacte alors un jeune malfrat rencontré en prison, Francis Verlot. À eux deux, s'ajoute Louis Naudin, le beau-frère de Francis, un garagiste qui fera office de chauffeur. Une fois le trio formé, ils n'ont plus qu'à jouer la partition si bien écrite en évitant toute fausse note. Il s'agira d'abord pour Francis, déguisé en jeune dandy, de séduire une danseuse afin de pouvoir pénétrer le jour voulu dans les coulisses du casino.
Ca faisait bien longtemps que je ne l'avais pas vu, toujours aussi bon, un des meilleurs Verneuil et sans doute un des 4 ou 5 meilleurs polar français jamais réalisés. Un vrai sentiment de perfection à tout les niveaux tant le résultat reste demeure impressionnant et ne semble pas avoir pris une ride. Un scénario (adapté de la série noire The Big Grab de John Trinian) parfaitement équilibré entre la construction parfaite de Albert Simonin (la première partie d'une limpidité idéale au niveau du background de la présentation et des motivations de chacun), Audiard qui aligne les répliques d'anthologies (le passage où la femme d'un ex associé hausse le ton et Gabin qui balance "Tu lui claque pas le beignet ? ) et les coup de génie de Verneuil puisque le légendaire final dans la piscine serait entièrement son idée. Gabin déborde de classe en vieux gangster bougon et méticuleux bien décidé à mener la grande vie grâce à son dernier gros coup, avec sous son aile un Alain Delon magistral entre le jeune vaurien au langage gratiné et la réelle prestance et l'allure qu'il a dans les milieux huppés de la côte d'azur. ans oublier Maurice Biraud en monsieur tout le monde embarqué dans l'affaire, dans un rôle un peu voisin de celui qu'il tiendra dans "La Grande Sauterelle" de Lautner plus tard. Réalisation impressionnante de Verneuil, entre le braquage tendu à bloc, les cadrages et mouvement de caméra millimétré qui culmine avec ce final à la hauteur de "L'Ultime razzia" de Kubrick, où il capte toute la détresse de Gabin et Delon (tout deux extraordinaire à ce moment là surtout Gabin stoïque) par la seule force de sa mise en scène, tout cela en nous ayant stressé un maximum dans tout ce qui précède lorsque les héros essaient de passer inaperçu au milieu des flics. Ca fait du bien les films où on a qu'à aligner les dithyrambes 6/6 évidemment.
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
Le président - Henri Verneuil (1961)
J'ai envie de dire que c'est une tuerie intégrale. Je connais, d'ailleurs très peu voire pas du tout, l'âge d'or du cinoche français. Alors un long métrage réunissant le quatuor magique Michel Audiard/Henri Verneuil/Jean Gabin/Bernard Blier c'est une première pour moi. Et quel dépucelage !
En premier lieu, je tiens à signaler que le gros point fort du film, ce sont les dialogues. C'est dingue, chaque réplique fait mouche.
En terme d'écriture c'est juste le haut du panier, difficile de faire mieux, et en plus si c'est joué par de grands acteurs (comme c'est le cas ici) et bien c'est le panard total.
Pour s'en convaincre, il suffit d'une scène: le monologue du président du conseil Émile Beaufort (incarné par le monstrueux Jean Gabin) à l'assemblée nationale. Là on atteint des sommets, quel sens de la répartie, quelle verve. C'est impressionnant, j'en veux plus souvent des présidents comme ça.
A côté de cela, la réalisation n'est pas en reste, Verneuil a un sacré sens du cadre: sa composition de l'image est millimétrée, et par conséquent ses plans sont superbes.
Le président est, à mon sens, un chef d'oeuvre. Et il nous démontre, malheureusement, que malgré le poids des années (un demi siècle tout de même) la politique n'a pas fondamentalement changée. Il me reste donc à découvrir les autres oeuvres du cinéaste, avec si possible Michel Audiard en tant que dialoguiste.
J'ai envie de dire que c'est une tuerie intégrale. Je connais, d'ailleurs très peu voire pas du tout, l'âge d'or du cinoche français. Alors un long métrage réunissant le quatuor magique Michel Audiard/Henri Verneuil/Jean Gabin/Bernard Blier c'est une première pour moi. Et quel dépucelage !
En premier lieu, je tiens à signaler que le gros point fort du film, ce sont les dialogues. C'est dingue, chaque réplique fait mouche.
En terme d'écriture c'est juste le haut du panier, difficile de faire mieux, et en plus si c'est joué par de grands acteurs (comme c'est le cas ici) et bien c'est le panard total.
Pour s'en convaincre, il suffit d'une scène: le monologue du président du conseil Émile Beaufort (incarné par le monstrueux Jean Gabin) à l'assemblée nationale. Là on atteint des sommets, quel sens de la répartie, quelle verve. C'est impressionnant, j'en veux plus souvent des présidents comme ça.
A côté de cela, la réalisation n'est pas en reste, Verneuil a un sacré sens du cadre: sa composition de l'image est millimétrée, et par conséquent ses plans sont superbes.
Le président est, à mon sens, un chef d'oeuvre. Et il nous démontre, malheureusement, que malgré le poids des années (un demi siècle tout de même) la politique n'a pas fondamentalement changée. Il me reste donc à découvrir les autres oeuvres du cinéaste, avec si possible Michel Audiard en tant que dialoguiste.
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
Le Président (Henri Verneuil, 1961) :
le trombi fou
_______________
Film singulier dans les filmographies de Verneuil, de Gabin et même celle d'Audiard. Si l'on se réfère à sa seule trame générale, on pourrait se tromper à n'y voir qu'un film politique. Naturellement, ces trois hommes de cinéma populaire ne pouvaient toucher à ce genre sans y incorporer leurs ambitions spectaculaires à but divertissant. Les plus méchants diraient plutôt "lucratif". Plus qu'une présentation des institutions de la IIIe république (le règime est à l'évidence parlementaire plus que présidentiel malgré le titre trompeur), le film est un combat d'égos, une lutte de pouvoir, dans un fracas de divergences. Les auteurs restent évasifs sur les identités politiques des protagonistes. Gabin incarne une sorte de Clémenceau, une main à gauche, l'autre à droite. Blier est bien plus conservateur mais surtout il aspire à des prétentions plus personnelles que nationales. Film moral donc, de philosophies politiques opposées, il n'échappe pas à certains simplifications presque démagogiques mettant face à face la vertu et le cynisme démarqués de manière un peu manichéenne.
Mais fort heureusement, ces aspérités un brin grossières donnent ce à quoi elles étaient destinées, à savoir un spectaculaire divertissement bâti sur des dialogues ciselés, d'une jouissive percussion, sans compter leur musicalité exceptionnelle, du très très grand Michel Audiard qui sert une belle langue, loin des argots dont on lui connait la matrise par ailleurs. Dans la joute verbale des élites politiques, il livre une composition de sublimes phrases encore une fois.
Dans un rôle sur mesure, Gabin habite son personnage et en impose : la très grande classe. Les acteurs satellites Blier, Faure, Crémieux, Adam et Seigner par exemple donnent la réplique avec saveur. Impeccables mais efficaces face à l'astre solaire que représente le grand Gabin, si sûr de son jeu et au coffre surdimensionné. La caméra tourne autour de lui, le sert continuellement. C'est un réel plaisir cinéphile que de voir et revoir tous ses seconds rôles servir si admirablement la soupe au Président.
La touche Verneuil est beaucoup plus difficile à cerner. Du moins pour ma part. J'ai bien eu du mal à noter une réalisation particulièrement saillante. On a connu le cinéaste bien plus inspiré par son sujet. Les ors de la République limitent étrangement ses mouvements, semblent l'avoir un peu éteint. Cela dit, sa réalisation, même sage et ordinaire, n'en demeure pas moins assez efficace. L'action et les personnages sont plutôt bien mis en valeur. Un très bon Gabin et un très grand Audiard font de ce film un petit bijou à entendre et voir jouer.
le trombi fou
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Film singulier dans les filmographies de Verneuil, de Gabin et même celle d'Audiard. Si l'on se réfère à sa seule trame générale, on pourrait se tromper à n'y voir qu'un film politique. Naturellement, ces trois hommes de cinéma populaire ne pouvaient toucher à ce genre sans y incorporer leurs ambitions spectaculaires à but divertissant. Les plus méchants diraient plutôt "lucratif". Plus qu'une présentation des institutions de la IIIe république (le règime est à l'évidence parlementaire plus que présidentiel malgré le titre trompeur), le film est un combat d'égos, une lutte de pouvoir, dans un fracas de divergences. Les auteurs restent évasifs sur les identités politiques des protagonistes. Gabin incarne une sorte de Clémenceau, une main à gauche, l'autre à droite. Blier est bien plus conservateur mais surtout il aspire à des prétentions plus personnelles que nationales. Film moral donc, de philosophies politiques opposées, il n'échappe pas à certains simplifications presque démagogiques mettant face à face la vertu et le cynisme démarqués de manière un peu manichéenne.
Mais fort heureusement, ces aspérités un brin grossières donnent ce à quoi elles étaient destinées, à savoir un spectaculaire divertissement bâti sur des dialogues ciselés, d'une jouissive percussion, sans compter leur musicalité exceptionnelle, du très très grand Michel Audiard qui sert une belle langue, loin des argots dont on lui connait la matrise par ailleurs. Dans la joute verbale des élites politiques, il livre une composition de sublimes phrases encore une fois.
Dans un rôle sur mesure, Gabin habite son personnage et en impose : la très grande classe. Les acteurs satellites Blier, Faure, Crémieux, Adam et Seigner par exemple donnent la réplique avec saveur. Impeccables mais efficaces face à l'astre solaire que représente le grand Gabin, si sûr de son jeu et au coffre surdimensionné. La caméra tourne autour de lui, le sert continuellement. C'est un réel plaisir cinéphile que de voir et revoir tous ses seconds rôles servir si admirablement la soupe au Président.
La touche Verneuil est beaucoup plus difficile à cerner. Du moins pour ma part. J'ai bien eu du mal à noter une réalisation particulièrement saillante. On a connu le cinéaste bien plus inspiré par son sujet. Les ors de la République limitent étrangement ses mouvements, semblent l'avoir un peu éteint. Cela dit, sa réalisation, même sage et ordinaire, n'en demeure pas moins assez efficace. L'action et les personnages sont plutôt bien mis en valeur. Un très bon Gabin et un très grand Audiard font de ce film un petit bijou à entendre et voir jouer.
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
De la première partie de carrière de Verneuil, j'ai découvert l'autre jour Maxime (1958) par hasard en occase DVD René Château : après une première demi-heure qui m'a semblée bien molle et convenue, le scénario et les dialogues décollent pour l'heure et demie suivante.
Une histoire de grande bourgeoise (Michèle Morgan) des années 1910 qui hésite entre deux séducteurs, un sur le retour (Charles Boyer) et un plus jeune et vert (Felix Marten). C'est une grande production en costumes qui pourrait illustrer ce qu'était la "qualité française" de l'époque, honnie des Cahiers (Truffaut avait descendu le film à sa sortie en disant qu'il avait coûté quatre fois plus que Les 400 coups). Un somptueux noir et blanc, du cinémascope, des décors foisonnants et un casting à la hauteur : en plus des précités, Arletty par exemple qui n'a jamais été aussi gouailleuse. Les comédiens se délectent des réparties d'Henri Jeanson et des situations frivoles, mais il faut avouer que Félix Marten n'est pas très bon car il a tendance au surjouage. En revanche, Morgan (que je ne supporte pas d'habitude) est excellente. Et s'il fallait expliquer par l'image ce que signifie "voler la vedette à quelqu'un", il suffirait de passer les trois minutes du film dans lesquelles apparaît Jane Marken, dans le rôle d'une vieille cocotte ivre morte de champagne, hilare et insultante à la table de Boyer et Morgan. Un véritable ouragan au nom splendide de Coco Naval qui fait de sa courte scène le grand moment du film. Quelle présence et quelle actrice !
Bref, un film qui a commencé par m'ennuyer mais qui, petit à petit, s'est mis à m'intéresser et qu'au final, je trouve vraiment bon, dans ce style bien particulier du "grand genre" qui s'est évaporé avec les années 60. C'est pas du Verneuil le plus connu, mais c'est à découvrir pour les curieux.
le DVD René Chateau est vraiment excellent (image et son).
Une histoire de grande bourgeoise (Michèle Morgan) des années 1910 qui hésite entre deux séducteurs, un sur le retour (Charles Boyer) et un plus jeune et vert (Felix Marten). C'est une grande production en costumes qui pourrait illustrer ce qu'était la "qualité française" de l'époque, honnie des Cahiers (Truffaut avait descendu le film à sa sortie en disant qu'il avait coûté quatre fois plus que Les 400 coups). Un somptueux noir et blanc, du cinémascope, des décors foisonnants et un casting à la hauteur : en plus des précités, Arletty par exemple qui n'a jamais été aussi gouailleuse. Les comédiens se délectent des réparties d'Henri Jeanson et des situations frivoles, mais il faut avouer que Félix Marten n'est pas très bon car il a tendance au surjouage. En revanche, Morgan (que je ne supporte pas d'habitude) est excellente. Et s'il fallait expliquer par l'image ce que signifie "voler la vedette à quelqu'un", il suffirait de passer les trois minutes du film dans lesquelles apparaît Jane Marken, dans le rôle d'une vieille cocotte ivre morte de champagne, hilare et insultante à la table de Boyer et Morgan. Un véritable ouragan au nom splendide de Coco Naval qui fait de sa courte scène le grand moment du film. Quelle présence et quelle actrice !
Bref, un film qui a commencé par m'ennuyer mais qui, petit à petit, s'est mis à m'intéresser et qu'au final, je trouve vraiment bon, dans ce style bien particulier du "grand genre" qui s'est évaporé avec les années 60. C'est pas du Verneuil le plus connu, mais c'est à découvrir pour les curieux.
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
compatible 16/9e ?Tom Peeping a écrit :...
le DVD René Chateau est vraiment excellent (image et son).
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
Oui, le DVD RC de Maxime est compatible 16/9.Commissaire Juve a écrit :compatible 16/9e ?
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
Cool. Merci.Tom Peeping a écrit :Oui, le DVD RC de Maxime est compatible 16/9.Commissaire Juve a écrit :compatible 16/9e ?
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
Des gens sans importance (1956)
C'est pas loin d'être mon film préféré de Verneuil, je le trouve très poignant.
Tout d'abord, on a droit à deux acteurs magnifiques, Gabin montrant une fragilité rarement vue, mais qui va se plier en quatre pour l'amour de cette fille, interprétée avec talent par Françoise Arnoul. Leur amour, qui va se révéler de plus en plus impossible, a quelque chose de déchirant, et c'est très très bien raconté.
De plus, c'est assez rare de voir un film qui parle des routiers, et là, on nous en présente un très digne, mais qui est plus fragile qu'on le croit.
D'ailleurs,
Bref, un très beau film, parmi ce que Verneuil a fait de mieux. (et merci Jeremy pour la découverte )
C'est pas loin d'être mon film préféré de Verneuil, je le trouve très poignant.
Tout d'abord, on a droit à deux acteurs magnifiques, Gabin montrant une fragilité rarement vue, mais qui va se plier en quatre pour l'amour de cette fille, interprétée avec talent par Françoise Arnoul. Leur amour, qui va se révéler de plus en plus impossible, a quelque chose de déchirant, et c'est très très bien raconté.
De plus, c'est assez rare de voir un film qui parle des routiers, et là, on nous en présente un très digne, mais qui est plus fragile qu'on le croit.
D'ailleurs,
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Bref, un très beau film, parmi ce que Verneuil a fait de mieux. (et merci Jeremy pour la découverte )
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
Boubakar a écrit :Des gens sans importance (1956)
C'est pas loin d'être mon film préféré de Verneuil, je le trouve très poignant.
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Re: Henri Verneuil (1920-2002)
C'etait en effet le sport favori des revues ciné branchées de l'époque nouvelle vague: descendre en flammes tout le cinema de papa: Verneuil, Grangier.....!Je me rappelle avoir lu dans la revue CINEMA un article dithyrambique de 2 ou 3 pages sur A DOUBLE TOUR de Chabrol, je cite de memoire -cette ombre recouvrant progressivement le beau visage de Jeanne Valérie- et dans le même journal, à un autre moment , consacrer 3 ou 4 lignes à MELODIE EN SOUS SOL de Verneuil !!!.....aujourd'hui, je me régale de ces antiquités du genre : LE CAVE SE REBIFFE, LE PRESIDENT, quant à la nouvelle vague......!Tom Peeping a écrit :C'est une grande production en costumes qui pourrait illustrer ce qu'était la "qualité française" de l'époque, honnie des Cahiers (Truffaut avait descendu le film à sa sortie en disant qu'il avait coûté quatre fois plus que Les 400 coups).
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