+ 1julien a écrit :J'espère en tout cas que la nouvelle version musicale concoctée par Bernd Schultheis sera plus potable que celle de Giorgio Moroder.
Metropolis (Fritz Lang - 1927)
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
J'ai lu qu'Arte ne le passait pas en HD? qu'en est-il.?
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
a quoi cela sert-il ? là je le regarde, c'est en 4/3 et les séquences retrouvées sont abominablement en très mauvais état.DavidDunn a écrit :J'ai lu qu'Arte ne le passait pas en HD? qu'en est-il.?
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
C'est Bach Films qui leur a prêté le dvd !Super Seb le Bat Coco a écrit :... les séquences retrouvées ... en très mauvais état.
Sinon, j'avoue l'avoir vu ce soir pour la première fois (je n'ai pas tout regardé... j'ai dû sauter une vingtaine de minutes au milieu).
La fin est assez haletante. Et Brigitte Helm fait un sacré numéro de grimaces quand elle joue la femme C3PO ! Beau boulot.
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
Métropolis avait été une belle claque lors de sa découverte il ya une petite dizaine d'années.
Etais-je mal luné ce soir? En tout cas, j'ai regardé le tout avec un ennui poli. Bon visuellement, le film est une splendeur: décors monumentaux et ingénieux, effets spécieux très réussis, mise en scène inventive (mention particulière pour la séquence de la danse de Brigitte Helm dans le nignt club, diabliquement bien troussée avec son rythme syncopée). La vision de la mégalople par Lang est bien vue, prémonitoire, de même que l'annilhation de l'homme par le machinisme et le système de production capitaliste. Mais tout cela est servie par une symbolique bien trop appuyée, mélangeant/ oppoosant christianisme, communisme, le tout enrobé dans des séquences à la naiveté confondante. Et puis il y a cette citation sur le cerveau, la main et le coeur qui est martelé au marteau-pilon plusieurs fois. Bref, Métropolis est assez mal passé ce soir, à mon grand étonnement. Le jeu outrancier du comédien principal n'a rien fait pour m'aider non plus (pourtant, je suis loin d'être allergique au jeu des acteurs du muet mais il me semble que la tréatralité de son jeu était déjà un peu too much pour l'époque non?)
Etais-je mal luné ce soir? En tout cas, j'ai regardé le tout avec un ennui poli. Bon visuellement, le film est une splendeur: décors monumentaux et ingénieux, effets spécieux très réussis, mise en scène inventive (mention particulière pour la séquence de la danse de Brigitte Helm dans le nignt club, diabliquement bien troussée avec son rythme syncopée). La vision de la mégalople par Lang est bien vue, prémonitoire, de même que l'annilhation de l'homme par le machinisme et le système de production capitaliste. Mais tout cela est servie par une symbolique bien trop appuyée, mélangeant/ oppoosant christianisme, communisme, le tout enrobé dans des séquences à la naiveté confondante. Et puis il y a cette citation sur le cerveau, la main et le coeur qui est martelé au marteau-pilon plusieurs fois. Bref, Métropolis est assez mal passé ce soir, à mon grand étonnement. Le jeu outrancier du comédien principal n'a rien fait pour m'aider non plus (pourtant, je suis loin d'être allergique au jeu des acteurs du muet mais il me semble que la tréatralité de son jeu était déjà un peu too much pour l'époque non?)
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Dernière modification par O'Malley le 13 févr. 10, 00:18, modifié 2 fois.
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
Hein ? Nein, nein, nein ! Je n'ai vu aucune étoile de David ! Je n'ai plus l'image de l'étoile précisément en tête, mais je crois pouvoir dire qu'il s'agissait d'un pentagramme inversé (qui symbolise un homme à l'envers... un homme "mauvais").O'Malley a écrit :... le tout teinté d'antisémitisme (l'étoile de David qui orne à plusieurs reprises la demeure du savant, grand méchant au final de l'histoire....
Sinon, j'ai beaucoup pensé à George Lucas, mais je n'ai pas fait le rapprochement avec Indiana Jones. Bien vu.
EDIT : bon exemple du symbolisme "diabolique" par l'image http://www.taggiasco.ch/images/sat_pentagramme.jpg
Dernière modification par Commissaire Juve le 13 févr. 10, 00:18, modifié 2 fois.
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
Tu as raison je corrige le tirCommissaire Juve a écrit :Hein ? Nein, nein, nein ! Je n'ai vu aucune étoile de David ! Je n'ai plus l'image de l'étoile précisément en tête, mais je crois pouvoir dire qu'il s'agissait d'un pentagramme inversé (qui symbolise un homme à l'envers... un homme "mauvais").O'Malley a écrit :... le tout teinté d'antisémitisme (l'étoile de David qui orne à plusieurs reprises la demeure du savant, grand méchant au final de l'histoire....
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
Je n'avais jamais vu le film jusqu'à présent.
Suis-je le seul à avoir entendu le début de la Marseillaise au moment de la révolte des ouvriers? (puis martelé à plusieurs reprises).
Suis-je le seul à avoir entendu le début de la Marseillaise au moment de la révolte des ouvriers? (puis martelé à plusieurs reprises).
Dernière modification par Nazario9 le 13 févr. 10, 00:53, modifié 1 fois.
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
Non. Tu as bien entendu.Nazario9 a écrit :...
Suis-je le seul à avoir entendu le début de la Marseillaise au moment de la révolte des ouvriers? (puis martelé à plusieurs reprises).
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
Désolé, mais ce genre de commentaire se conçoit quand il s'agit d'un DVD Bach Films, car il existe de meilleures copies de leurs films ailleurs - mais pas pour cette minutieuse et méritoire tentative (réussie, à mon sens) de rendre à un classique du cinéma toute sa grandeur, avant que de minables distributeurs s'amusent à le couper en tranches.les séquences retrouvées sont abominablement en très mauvais état.
Les scènes retrouvées sont "abominables" ? si tu as vu le docu qui suivait, tu as pu voir en quel état elles étaient AVANT cette restauration. Ca n'a plus rien à voir, et ce qu'ils sont parvenus à en tirer tient du miracle.
Evidemment, chaque cinéphile souhaiterait pour chaque film, même les plus anciens, des copies nickel. Mais si on n'est pas capable d'apprécier une oeuvre à cause de quelques rayures, mieux vaut se tourner vers la broderie ou le jardinage. Pour ma part, je n'ai encore jamais entendu des voyageurs, de retour d'Egypte, se plaindre que le Sphynx a le nez raboté. C'est pourtant le cas...
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
si on lit cette phrase dans son contexte, on comprend qu'elle vient en reponse au post precedent qui demandait si Metropolis était diffusé en HD sur Arte.todslaughter a écrit :Désolé, mais ce genre de commentaire se conçoit quand il s'agit d'un DVD Bach Films, car il existe de meilleures copies de leurs films ailleurs - mais pas pour cette minutieuse et méritoire tentative (réussie, à mon sens) de rendre à un classique du cinéma toute sa grandeur, avant que de minables distributeurs s'amusent à le couper en tranches.les séquences retrouvées sont abominablement en très mauvais état.
Les scènes retrouvées sont "abominables" ? si tu as vu le docu qui suivait, tu as pu voir en quel état elles étaient AVANT cette restauration. Ca n'a plus rien à voir, et ce qu'ils sont parvenus à en tirer tient du miracle.
je ne la perçoit pas comme une critique mais comme un constat!
effectivement, autant on peut penser que la HD peut eventuellement apporter quelque chose sur un Chaplin qui a été méticuleusement conservé et restauré a plusieurs reprise, autant la HD n'apportera rien sur des sequences retrouvées en très mauvais état!
Par ailleurs même si la réputation de Bach Film est justifiée pour certains films, l'éditeur fournit parfois de bonne copies et permet de découvrir des films quasi inaccessibles autrement, a un prix decent! Maintenant il est évident que si pour un léger supplément de prix, on peut accéder a une meilleure copie, Ok; mais souvent la copie Bach Film est suffisamment nette pour celui qui ne peut pas se payer un collector a commander en import!
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
Eh bien voilà, pareil. Tu expliques très bien ce qui me pose problème dans ce film. Sauf que lorsque j'avais découvert Metropolis en dvd, je n'avais déjà pas tellement accroché. C'est une oeuvre indéniablement importante et influente dans l'Histoire du cinéma mondial, à l'esthétisme impressionnant, mais de Lang en allemand, je préfère cent fois M le Maudit. Quant aux scènes ajoutées, elles sont en effet en bien piteux état !O'Malley a écrit :Métropolis avait été une belle claque lors de sa découverte il ya une petite dizaine d'années.
Etais-je mal luné ce soir? En tout cas, j'ai regardé le tout avec un ennui poli. Bon visuellement, le film est une splendeur: décors monumentaux et ingénieux, effets spécieux très réussis, mise en scène inventive (mention particulière pour la séquence de la danse de Brigitte Helm dans le nignt club, diabliquement bien troussée avec son rythme syncopée). La vision de la mégalople par Lang est bien vue, prémonitoire, de même que l'annilhation de l'homme par le machinisme et le système de production capitaliste. Mais tout cela est servie par une symbolique bien trop appuyée, mélangeant/ oppoosant christianisme, communisme, le tout enrobé dans des séquences à la naiveté confondante. Et puis il y a cette citation sur le cerveau, la main et le coeur qui est martelé au marteau-pilon plusieurs fois. Bref, Métropolis est assez mal passé ce soir, à mon grand étonnement. Le jeu outrancier du comédien principal n'a rien fait pour m'aider non plus (pourtant, je suis loin d'être allergique au jeu des acteurs du muet mais il me semble que la tréatralité de son jeu était déjà un peu too much pour l'époque non?)
Je me suis fait la même réflexion hier soir ! Les esclaves enchaînés menés dans la gorge de Moloch m'ont tout de suite fait penser au film de Spielberg. Les séquences dans les catacombes ont conforté ce sentiment, mais pour un autre épisode : La Dernière Croisade.O'Malley a écrit :
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
J'ai été surpris de constater qu'il s'agissait d'ailleurs de la partition originale de Gottfried Huppertz, qui avait été écrite spécialement pour le film et non de la nouvelle version composée par Bernd Schultheis comme il avait été mentionné sur mon magasine tv. C'était donc d'autant plus intéressant à regarder. Même si la musique n'est pas d'une inventivité folle et évoque peut-être un peu trop le post-romantisme allemand. Mais je n'ai pas encore tout regardé. Je me suis endormit après le prélude.angel with dirty face a écrit :+ 1julien a écrit :J'espère en tout cas que la nouvelle version musicale concoctée par Bernd Schultheis sera plus potable que celle de Giorgio Moroder.
Dernière modification par julien le 13 févr. 10, 11:06, modifié 2 fois.
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
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Re: Metropolis (Fritz Lang - 1927)
Bien belle soirée ! C'est la 1e fois que je voyais le film (et pourtant j'ai le dvd d'une des anciennes versions) et c'est visuellement et architecturalement impressionnant (très bien expliqué d'ailleurs dans le documentaire qui suivait). Les superpositions de machines, d'yeux, de visages, les effets sur la pellicule (scène d'étourdissement), tout cela est d'une grande inventivité qu'on a depuis un peu perdue. Les scènes retrouvées, quel que soit leur état, sont émouvantes dans la mesure où on assiste d'une certaine façon à une première, avec l'oeuvre du temps, c'est comme une découverte archéologique, passionnante.
Le début ne m'a pas fait du tout penser à Georges Lucas ou à Spielberg ou à Blade Runnerou au Cinquième Élément, et pourtant combien ils lui doivent. Non, j'ai pensé aux Temps modernes de Chaplin, dont plusieurs scènes sont très voisines (par exemple la procession des ouvriers, qui deviennent des moutons chez Chaplin, ou le PDG qui donne des ordres à son contremaître).
Le jeu des acteurs est certes daté, mais bon, voilà, on jouait comme cela dans le cinéma allemand de l'époque. Les scènes de foules sont impressionnantes, la frénésie de la boite de nuit ou des catacombes aussi. Il y a de superbes inventions visuelles (les yeux, on dirait du surréalisme à la Bunuel; les décors urbains, les effets spéciaux sur le Moloch, etc.). Bien sûr il y a ces scènes qu'on dit souvent prémonitoires, comme les victimes sacrifiées au Moloch industriel, prémonition du génocide industriel : un abus de langage et une surinterprétation chronologique à mon sens, j'y vois plutôt une image qui vient d'un passé -Carthages - et qui tire la conséquence logique de l'exploitation industrielle du prolétariat, cf. les moutons chez Chaplin... Sinon, on pourrait dire que le stade de la ville haute a de furieux airs (prémonitoires ?) du stade des JO nazis de Berlin en 1936...
Ce qui est intéressant aussi, c'est le recyclage de mythes anciens et de figures littéraires (cf. Star Wars, qui n'a rien inventé...) : Babel, la Bible (Babylone), Moloch, Frankestein ou l'Ève future, le christianisme, le savant fou et/ou apprenti sorcier, Notre-Dame de Paris (la fin du film c'est ça), tout cela au service d'une grande modernité. Et le recyclage des nouvelles idéologies : le marxisme de la lutte des classes (les deux villes, le monde souterrain abandonné et exploité, qui me semble au final nettement condamné (surtout la révolution ouvrière, en fait acceptée par le patron), le christianisme social teinté de paternalisme (le cerveau, le coeur, la main réconciliés sous les auspices de l'Église...), la ville comme nouvelle Babylone débauchée, la bourgeoisie oisive. Au jeu des prémonitions, on pourrait tout autant y voir un film rejetant la lutte des classes et une certaine tradition (voir les Fils vêtus comme des aristocrates...) et prônant une sorte de corporatisme, bref une idéologie qui rappelle (annonce ? reflète ?) des idées de plus en plus courantes en Europe (fascisme ? mais ça se termine sur le coeur et la réconciliation avec un médiateur sauveur ou quasi christique...).
L'histoire d'amour est un peu convenue, c'est le ressort de l'intrigue. On est face à une superproduction moderniste à l'idéologie ambiguë, représentative de son époque finalement (l'âge industriel), soulignée par une B.O. d'époque beaucoup moins moderniste (on pense plus aux grands comme Beethoven, Mahler ou Wagner qu'à Schoenberg...).
Bref c'était vraiment une belle soirée !
D'ailleurs, si l'un d'entre vous l'a toujours sur son disque dur et pouvait m'en faire une copie, je lui en serai très reconnaissant (et ça me servira pour mes cours sur l'âge industriel l'année prochaine...)
Le début ne m'a pas fait du tout penser à Georges Lucas ou à Spielberg ou à Blade Runnerou au Cinquième Élément, et pourtant combien ils lui doivent. Non, j'ai pensé aux Temps modernes de Chaplin, dont plusieurs scènes sont très voisines (par exemple la procession des ouvriers, qui deviennent des moutons chez Chaplin, ou le PDG qui donne des ordres à son contremaître).
Le jeu des acteurs est certes daté, mais bon, voilà, on jouait comme cela dans le cinéma allemand de l'époque. Les scènes de foules sont impressionnantes, la frénésie de la boite de nuit ou des catacombes aussi. Il y a de superbes inventions visuelles (les yeux, on dirait du surréalisme à la Bunuel; les décors urbains, les effets spéciaux sur le Moloch, etc.). Bien sûr il y a ces scènes qu'on dit souvent prémonitoires, comme les victimes sacrifiées au Moloch industriel, prémonition du génocide industriel : un abus de langage et une surinterprétation chronologique à mon sens, j'y vois plutôt une image qui vient d'un passé -Carthages - et qui tire la conséquence logique de l'exploitation industrielle du prolétariat, cf. les moutons chez Chaplin... Sinon, on pourrait dire que le stade de la ville haute a de furieux airs (prémonitoires ?) du stade des JO nazis de Berlin en 1936...
Ce qui est intéressant aussi, c'est le recyclage de mythes anciens et de figures littéraires (cf. Star Wars, qui n'a rien inventé...) : Babel, la Bible (Babylone), Moloch, Frankestein ou l'Ève future, le christianisme, le savant fou et/ou apprenti sorcier, Notre-Dame de Paris (la fin du film c'est ça), tout cela au service d'une grande modernité. Et le recyclage des nouvelles idéologies : le marxisme de la lutte des classes (les deux villes, le monde souterrain abandonné et exploité, qui me semble au final nettement condamné (surtout la révolution ouvrière, en fait acceptée par le patron), le christianisme social teinté de paternalisme (le cerveau, le coeur, la main réconciliés sous les auspices de l'Église...), la ville comme nouvelle Babylone débauchée, la bourgeoisie oisive. Au jeu des prémonitions, on pourrait tout autant y voir un film rejetant la lutte des classes et une certaine tradition (voir les Fils vêtus comme des aristocrates...) et prônant une sorte de corporatisme, bref une idéologie qui rappelle (annonce ? reflète ?) des idées de plus en plus courantes en Europe (fascisme ? mais ça se termine sur le coeur et la réconciliation avec un médiateur sauveur ou quasi christique...).
L'histoire d'amour est un peu convenue, c'est le ressort de l'intrigue. On est face à une superproduction moderniste à l'idéologie ambiguë, représentative de son époque finalement (l'âge industriel), soulignée par une B.O. d'époque beaucoup moins moderniste (on pense plus aux grands comme Beethoven, Mahler ou Wagner qu'à Schoenberg...).
Bref c'était vraiment une belle soirée !
D'ailleurs, si l'un d'entre vous l'a toujours sur son disque dur et pouvait m'en faire une copie, je lui en serai très reconnaissant (et ça me servira pour mes cours sur l'âge industriel l'année prochaine...)