Quand les grands cinéastes s'admirent...

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Roy Neary
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Roy Neary »

John Cassavetes au sujet de E.T. :

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Watkinssien
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Watkinssien »

On sent le journaliste fier de mettre en opposition une certaine idée du cinéma avec un homme franc du collier et voilà la réponse. Respect John!
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Major Tom
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Major Tom »

Pedro Almodovar vous recommande de regarder des De Palma pendant le confinement. 8)
Pedro Almodóvar Recalls a Scandalous Dinner with Madonna in His Latest Quarantine Essay

[...]

I received a phone call at the hotel, a woman’s voice. She tells me, as if she were not conscious of its impact, but confident that her voice was going to have an impact on me: “Hello, it’s Madonna, I’m filming ‘Dick Tracy’ and I would love to show you the set. I’m not filming today and I can dedicate the day to you”.

It could be a false Madonna, or a psychopath who was thinking of cutting me into pieces on one of those waste grounds James Ellroy describes so well in his novels. If you read “The Black Dahlia” you’ll know what I’m talking about; Ellroy’s mother was dismembered on one of those wastelands. You can also watch the film by my beloved Brian De Palma based on the book, with Scarlett Johansson and Hilary Swank, but the truth is it didn’t turn out that well. It’s not bad for quarantine, but I would recommend you many others by De Palma before that one: “Sisters,” “Phantom of the Paradise,” “Carlito’s Way,” “Body Double” — with Melanie Griffith at the peak of her powers, skinny as a rake — and above all, “Scarface” with Al Pacino. Don’t bother with “The Black Dahlia” and organize yourselves a program with all of those films, you’ll thank me later. They are all gems, seriously accessible, and really enjoyable. I will make you a list of recommendations at the end.


[...]
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par cinéfile »

Grâce au post du Major, j'ai pu remonté jusqu'à la publication originale du Diario de Cuarentena du cinéaste ibérique.

Ci-dessous, j'ai traduit les recommandations de son dernier billet. Rien de forcément très original dans son propos (il faut dire qu'il s'adresse à son large public espagnol qui n'est pas aussi spécialiste que nous).

Je m'occuperai à l'occasion des billets précédents.

Pedro Almodóvar :

(https://www.eldiario.es/tribunaabierta/ ... 58432.html)
11/04/2020 ("¡Viva la tristeza!")

[...]

Mais revenons à l’enfermement et aux mesures immédiates pour le combattre. J’ai une grande confiance dans le cinéma et dans le fait de voir des films qui nous divertissent et nous enrichissent, et puisque j’ai débuté cette chronique en parlant de la tristesse, j’ai choisi d’évoquer des titres relevant des amours contrariés :

- Liaisons Secrètes/Strangers when we meet de Richard Quine, tourné avec sa muse Kim Novak, dont l'histoire est très similaire à celles des romans de Richard Yates.

- La fin d’une liaison (Neil Jordan), inspiré d’un roman magnifique de Graham Greene, dans lequel l’amant désespéré joué par R. Fiennes lutte contre le souvenir de la femme qui l’a abandonné des années auparavant (un évènement qu’il n’a jamais réussi à comprendre). Il a toujours supposé que “quelqu’un” s’interposait, et à juste titre, dans sa relation. Ce qu'il ne pouvait supposer est que ce “quelqu’un” était Dieu.

- Lettre d’une inconnue (Max Ophuls), un chef d’œuvre, d’une délicatesse saisissante adapté d’un roman du grand Stefan Zweig. Le cinéma romantique à son apogée.

- Ascenseur pour l’échafaud (Louis Malle). Le film vaut le coup d'oeil ne serait-ce que pour Jeanne Moreau déambulant sur les trottoirs parisiens. Avec en plus la bande originale improvisée en direct devant une projection par Miles Davis, lui-même parisien à cette époque. Et puis il y a Maurice Ronet, constamment mystérieux et chaleureux. Et si triste. Mais dans cette liste, la tristesse est un critère de valeur.

- Bonjour Tristesse (Otto Premiger), avec une Jean Seberg à peine sortie de l’adolescence et avant son explosion dans A Bout de Souffle, mais déjà coiffée à la garçonne. J’ai un faible pour ce film, et pour Françoise Sagan, Deborah Kerr et David Niven. J’adore les films qui évoquent l’ennui de la haute-bourgeoisie. Même si Bonjour Tristesse est beaucoup plus que cela.

- La Nuit (Antonioni), où il est toujours question d’ennui existentiel, mais cette fois dans le monde de la haute-société milanaise. Avec un trio fameux : Jeanne Moreau, Monica Vitti et Marcello Mastroianni. Le monologue final de J. Moreau est une des plus belles et tristes fins que je connaisse.

- Il Vitelloni (Fellini). J’adore également les films sur la vie provinciale. En Espagne, nous avons deux chef d’oeuvres sur ce sujet : La Tía Tula (La tante Tula) de Miguel Picazo et Calle Mayor (Grand-Rue) de J. A. Bardem, toutes les deux fortement recommandables et indispensables (Enfin, nous en avons beaucoup d’autres...). Dans ces deux films, lorsqu’on parle de la vie provinciale, on s’attarde davantage sur la solitude féminine (les deux films abordant la vie d'une vieille fille). Alors que Il Vitelloni évoque quant à lui la solitude et l’ennui des vieux garçons de plus de 30 ans, de grands enfants sans avenir, qui trompent leurs solitudes dans le café de la ville ou font les quatre-cent coup, comme dans Calle Mayor. Un des sommets de la filmographie de Fellini, avec un Alberto Sordi inoubliable.

- La peau douce (Truffaut) avec Françoise Dorléac dans toute sa beauté. Un de mes Truffaut favoris.

- Le Violent/In a lonely place (N. Ray). Un film noir insolite, sur un personnage véritablement violent joué par Bogart. Le MacGuffin du film c’est la recherche d’un assassin (tout le monde suspecte Bogart), mais ce qui compte réellement c’est le couple Bogart/Gloria Grahame au travers de son sale caractère à lui. Le film évoque un homme violent mais innocent, d’un point de vue très original. Il s’agit de la tendresse des hommes violents. Tout dans le film de Ray sort de l’ordinaire.

[...]
Dernière modification par cinéfile le 12 avr. 20, 22:38, modifié 2 fois.
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Kevin95
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Kevin95 »

Quentin T. tourne en rond chez lui et entre deux critiques sur le site de son cinéma (le New Beverly), il range ses tiroirs et publie quelques archives. Instant choupi avec la première partie d'une interview de John Milius par un Tarantino de 20 ans pour un bouquin qui ne verra jamais le jour.

https://thenewbev.com/tarantinos-review ... lius-1982/

Enrobé de naïveté, ça parle des différences film/scénario de The Life and Times of Judge Roy Bean, de romantisme dans Dillinger, de William Smith ou bien encore de l'influence de The Losers sur Apocalypse Now. Une gourmandise.
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Demi-Lune »

En re-parcourant le livre d'entretiens de Michael Henry Wilson avec Scorsese, l'évocation d'une interview de Dick Cavett où Marty était invité aux côtés de De Palma m'a fait rechercher le document sur YouTube. Magie de l'internet, le passage en question, où chacun parle du travail de l'autre :



Et pour le plaisir de rester dans le thème, De Palma et Scorsese évoquent l'art de Welles et Hitchcock :


Jamais vu De Palma aussi volubile.
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Watkinssien
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Watkinssien »

Je les ai déjà vues ces vidéos. Ce qui me frappe, c'est à quel point, le jeune De Palma est aussi énergique et hilare que le Scorsese mature que l'on connaît depuis des décennies et inversement le Scorsese jeune est aussi taciturne et sérieux que le De Palma âgé que l'on voit depuis pas mal de temps.
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Demi-Lune »

Watkinssien a écrit : 10 oct. 22, 09:06 Je les ai déjà vues ces vidéos. Ce qui me frappe, c'est à quel point, le jeune De Palma est aussi énergique et hilare que le Scorsese mature que l'on connaît depuis des décennies et inversement le Scorsese jeune est aussi taciturne et sérieux que le De Palma âgé que l'on voit depuis pas mal de temps.
C'est une vidéo de 1978, De Palma vient de sortir Furie qui est son premier film de studio, nanti d'un budget confortable. Dans ses entretiens avec Blumenfeld et Vachaud, il raconte que c'est une période assez heureuse de sa vie. Inversement, en 1978, Scorsese sort de l'échec cuisant de New York New York et tourne à la coke pour conjurer ses angoisses, jusqu'à presque en mourir (époque Raging bull).
Peut-être que toutes les critiques que s'est pris De Palma lors de la décennie suivante, plus certains échecs publics qui l'ont beaucoup atteint, ont accéléré son côté désabusé. Là où Scorsese a fini par terrasser le dragon, sur le plan intérieur et en se faisant une place dans le système.
Vidéo effectivement fascinante de ce point de vue.
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Flol »

Watkinssien a écrit : 10 oct. 22, 09:06 Je les ai déjà vues ces vidéos. Ce qui me frappe, c'est à quel point, le jeune De Palma
...n'a pas de poils au visage. :o
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Demi-Lune
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Re: Quand les grands cinéastes s'admirent...

Message par Demi-Lune »

Scorsese sur Carpenter (content de lire que c'est un fan de The fog) :

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