acheté dans le 13ème pour 1 euro et des poussières. C'est apparemment le même DVD que sur yesasia. DVD single couche, sous-titres chinois. Pas de 16/9. Le transfert est correct, mais je trouve les couleurs pas suffisamment fidèles à ce que j'ai pu voir en salles. PAL / zone 6.kayman a écrit :ha merde j'avais pas fais gaffe ! De toute façon mieux vaut attendre le Z2 français je pense, les bonus des HHH sont ces derniers temps carrément passionnant et éclairants.marcusbabel a écrit :
Que des sst chinois
En plus ca doit pas etre 16/9 et la copie va savoir.
Three Times (Hou Hsiao-Hsien, 2005)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Accessoiriste
- Messages : 1528
- Inscription : 20 oct. 05, 09:06
- Zelda Zonk
- Amnésique antérograde
- Messages : 14751
- Inscription : 30 mai 03, 10:55
- Localisation : Au 7e ciel du 7e art
Three Times (H Hsiao Hsien) :
Il m'est très difficile de formuler un avis global sur ce film, tant chacun des 3 volets (correspondant à une époque différente) m'a procuré des émotions différentes.
La première époque (1966) est, de loin, celle que je préfère. Sa beauté plastique, sa sensualité, sa lenteur voluptueuse, sa nostalgie musicale rappellent les chorégraphies langoureuses d'un Wong Kar-wai dans In The Mood for Love. La photographie du Maître taïwanais, d'une beauté à couper le souffle, illumine littéralement ses deux interprètes : la sublime Shu Qui et le charmant Chang Chen.
La deuxième époque (1911) m'a prodigieusement ennuyé. Outre le choix quelque peu suprenant du muet et des intertitres, je ne suis jamais rentré dans cette histoire de courtisane et de révolutionnaire. Ici, l'incommunicabilité des deux personnages m'a plutôt laissé de marbre et le parti-pris esthétique du réalisateur m'a laissé sur la touche.
La troisième époque (2005), en écho direct à Millenium Mambo, du même réalisateur, nous replonge dans la lumière blaffarde de la ville et des néons bleus glacés des appartements. Retour à la vitesse, au mouvement, à la musique techno, aux SMS, au numérique, aux corps charnels, à la vie qu'il convient de dévorer avant qu'elle ne vous glisse entre les mains.
Au final, avec ces trois tableaux, HHH prouve une nouvelle fois son talent prodigieux de formaliste du 7ème art. Toutefois, à mon sens, son cinéma tout à tour léché, sensuel, délicat, harmonieux et charnel se rapproche parfois trop de l'exercice de style au détriment du scénario et de l'unité fusionnelle de ses trois histoires. Une sorte de film-concept, de méditation purement sensorielle, de coquille vide diront les plus sévères (je n'irais pas jusque là quand même).
PS : séance très pénible avec un voisin qui ronflait pendant la première partie, baillait dans la seconde et allumait sa montre toutes les 5 minutes dans la troisième partie. Et 4 sorties avant la fin du film...
Il m'est très difficile de formuler un avis global sur ce film, tant chacun des 3 volets (correspondant à une époque différente) m'a procuré des émotions différentes.
La première époque (1966) est, de loin, celle que je préfère. Sa beauté plastique, sa sensualité, sa lenteur voluptueuse, sa nostalgie musicale rappellent les chorégraphies langoureuses d'un Wong Kar-wai dans In The Mood for Love. La photographie du Maître taïwanais, d'une beauté à couper le souffle, illumine littéralement ses deux interprètes : la sublime Shu Qui et le charmant Chang Chen.
La deuxième époque (1911) m'a prodigieusement ennuyé. Outre le choix quelque peu suprenant du muet et des intertitres, je ne suis jamais rentré dans cette histoire de courtisane et de révolutionnaire. Ici, l'incommunicabilité des deux personnages m'a plutôt laissé de marbre et le parti-pris esthétique du réalisateur m'a laissé sur la touche.
La troisième époque (2005), en écho direct à Millenium Mambo, du même réalisateur, nous replonge dans la lumière blaffarde de la ville et des néons bleus glacés des appartements. Retour à la vitesse, au mouvement, à la musique techno, aux SMS, au numérique, aux corps charnels, à la vie qu'il convient de dévorer avant qu'elle ne vous glisse entre les mains.
Au final, avec ces trois tableaux, HHH prouve une nouvelle fois son talent prodigieux de formaliste du 7ème art. Toutefois, à mon sens, son cinéma tout à tour léché, sensuel, délicat, harmonieux et charnel se rapproche parfois trop de l'exercice de style au détriment du scénario et de l'unité fusionnelle de ses trois histoires. Une sorte de film-concept, de méditation purement sensorielle, de coquille vide diront les plus sévères (je n'irais pas jusque là quand même).
PS : séance très pénible avec un voisin qui ronflait pendant la première partie, baillait dans la seconde et allumait sa montre toutes les 5 minutes dans la troisième partie. Et 4 sorties avant la fin du film...
-
- au poil !
- Messages : 9768
- Inscription : 20 juil. 05, 17:34
- Localisation : Lynchland
Vu hier soir. Fascinant!
Troisième film de HHH que je découvre, après Millenium Mambo et Café Lumière... et je suis totalement sous le charme.
Contrairement à ce que j'ai pu lire ici et là, j'ai trouvé le film d'une homogénéité parfaite car, quelle que soit l'époque évoquée, HHH la filme avec ses propres codes que ce soit en termes de cadrages, de mouvements de caméra, de montage... et bien sûr de lumière.
Lumière qui, comme me le faisait remarquer un ami après la séance, tient un rôle essentiel dans les sentiments évoqués dans ces trois segments. Celle que l'on n'ose pénétrer pleinement dans Le Temps de l'Amour, celle que l'on enferme dans Le Temps de la Liberté, et celle avec laquelle on joue dans Le Temps de la Jeunesse.
Hormis cela, j'ai retrouvé toute la délicatesse de HHH dans son maniement de la caméra, du rythme, des mouvements... tout concourt à une absorbtion complète dans l'oeuvre de l'artiste, pour peu qu'on se laisse faire.
Bref, selon moi, un véritable bijou, qui mériterait amplement une seconde vision pour en apprécier les nombreuses facettes.
Troisième film de HHH que je découvre, après Millenium Mambo et Café Lumière... et je suis totalement sous le charme.
Contrairement à ce que j'ai pu lire ici et là, j'ai trouvé le film d'une homogénéité parfaite car, quelle que soit l'époque évoquée, HHH la filme avec ses propres codes que ce soit en termes de cadrages, de mouvements de caméra, de montage... et bien sûr de lumière.
Lumière qui, comme me le faisait remarquer un ami après la séance, tient un rôle essentiel dans les sentiments évoqués dans ces trois segments. Celle que l'on n'ose pénétrer pleinement dans Le Temps de l'Amour, celle que l'on enferme dans Le Temps de la Liberté, et celle avec laquelle on joue dans Le Temps de la Jeunesse.
Hormis cela, j'ai retrouvé toute la délicatesse de HHH dans son maniement de la caméra, du rythme, des mouvements... tout concourt à une absorbtion complète dans l'oeuvre de l'artiste, pour peu qu'on se laisse faire.
Bref, selon moi, un véritable bijou, qui mériterait amplement une seconde vision pour en apprécier les nombreuses facettes.
-
- Vuvuzelo
- Messages : 16296
- Inscription : 14 avr. 03, 10:20
- Localisation : Au centre de tout ce qui ne le regarde pas...
- Contact :
Vu ce soir, enchanté par les 1er et 3em parties, un peu moins par le segment du milieu, 1911, le muet en couleur. Pourtant le concept est bon, ca m'a fait pensé aux fleurs de Shanghai, mais il n'a pas réussi à capter l'essence des films muets à mon sens, les cartons sont trop explicatifs et n'apportent pas toujours quelque chose. Ce 2em segment m'empèche d'être completement sous le charme du film, mais le tout reste très très bien.
-
- murder on the dance floor
- Messages : 7287
- Inscription : 13 avr. 03, 18:33
- Localisation : Bonne question...
D'après ce que j'ai pu lire il n'a jamais voulu rendre hommage aux films muetstewoz a écrit :mais il n'a pas réussi à capter l'essence des films muets à mon sens,
Sinon pour ma part j'en attendais beaucoup et je ne suis pas déçu Entre la nostalgie gentillette et simple du 1er segment("Les enfants, voulez-vous savoir comment j'ai connu votre mère?"), l'évocation d'un monde perdu et clos dans le 2eme, et le spleen urbain du 3eme, le dernier Hou est une merveille de bout en bout.
A mon avis, les 3 segments se valent en qualité.
Pour ce qui est du muet, j'ai été ébloui par la composition des plans. Tout simplement, j'ai eu l'impression de voir des photos d'époque prendre vie. Et les moments entre les courtisanes capturent une intimité qui m'a rappelé le Mizoguchi de La vie d'Oharu. Si en effet il faut un petit moment d'adaptation, ce segment, le plus "polémique", a chez moi réussi à faire naitre une émotion intense.
3 times est malgré sa forme proche du film à sketches une oeuvre homogène, qui se bonifie en y repensant. Une oeuvre sensuelle, élégante, vivante, et vraiment fascinante. La comparaison entre les 3 parties, au niveau de la forme, de l'espace dans lequel se meuvent les personnages etc... est vraiment intéressante...Bref, à mon avis un grand film!
Vivement que je puisse découvrir les autres Hou.
-
- Paulie Pennino
- Messages : 2254
- Inscription : 24 mai 05, 14:20
- Contact :
Rien que pour le plan où Shu Qi léche sa cigarette avant de la mettre entre ses lèvres ce film est une merveille.
Sinon il est fascinant de voir comment HHH arrive à capter une ambiance, une époque avec quasiment rien. Cependant je me suis quand même ennuyé dans le deuxième segment que j'ai trouvé trop désincarné à mon goût. Je trouve que HHH échoue là où WKW réussit, la création d'un cinéma charnel et sensuel. D'ailleurs (et je ne connais que Millenium Mambo du cinéaste) j'ai ressenti l'omniprésence de Wong-Kar Wai durant une bonne partie du film. Le premier segment évoque fortement l'ambiance rétro de Nos Années Sauvages, le second travaille beaucoup plus l'élégance et la lenteur à la In The Mood For Love et enfin la volubilité moderne et mélancolique du dernier segment ramène à Chungking Express ou Les Anges Déchus.
Peut-être que HHH a toujours été proche de Wong-Kar Wai, cependant je n'ai pu m'empêcher de penser au cinéaste Hong-Kongais pendant la séance.
Film excellent donc mais qui nécessiterait une seconde vision.
Sinon il est fascinant de voir comment HHH arrive à capter une ambiance, une époque avec quasiment rien. Cependant je me suis quand même ennuyé dans le deuxième segment que j'ai trouvé trop désincarné à mon goût. Je trouve que HHH échoue là où WKW réussit, la création d'un cinéma charnel et sensuel. D'ailleurs (et je ne connais que Millenium Mambo du cinéaste) j'ai ressenti l'omniprésence de Wong-Kar Wai durant une bonne partie du film. Le premier segment évoque fortement l'ambiance rétro de Nos Années Sauvages, le second travaille beaucoup plus l'élégance et la lenteur à la In The Mood For Love et enfin la volubilité moderne et mélancolique du dernier segment ramène à Chungking Express ou Les Anges Déchus.
Peut-être que HHH a toujours été proche de Wong-Kar Wai, cependant je n'ai pu m'empêcher de penser au cinéaste Hong-Kongais pendant la séance.
Film excellent donc mais qui nécessiterait une seconde vision.
-
- Vuvuzelo
- Messages : 16296
- Inscription : 14 avr. 03, 10:20
- Localisation : Au centre de tout ce qui ne le regarde pas...
- Contact :
Ca ne m'étonne pas.Philip Marlowe a écrit :D'après ce que j'ai pu lire il n'a jamais voulu rendre hommage aux films muetstewoz a écrit :mais il n'a pas réussi à capter l'essence des films muets à mon sens,
En fait, on a l'impression qu'il a tourné ce segment comme les autres (avec dialogues) et qu'au dernier moment il s'est dit que ce serait pas mal de virer les paroles et de mettre des cartons à la place.
La raison est en fait assez terre à terre. J'ai lu qu'en fait le deuxième segment du film était censé être dialogué dans un dialecte taïwanais qui a aujourd'hui disparu. Le délai était trop court pour traduire ces dialogues et les filer aux deux acteurs, ce qui a plus ou moins obligé HHH à faire de cette histoire un film muet (délai d'autant plus réduit d'autant qu'au départ, les histoires 2 et 3 devaient être réalisées par des collaborateurs de HHH).tewoz a écrit :En fait, on a l'impression qu'il a tourné ce segment comme les autres (avec dialogues) et qu'au dernier moment il s'est dit que ce serait pas mal de virer les paroles et de mettre des cartons à la place.
Sinon, très beau film, d'une beauté plastique saisissante. Comme beaucoup, c'est la première histoire qui m'a bouleversé. Le gros plan sur les deux mains qui se serrent est tout simple, mais m'a fendu le coeur. La seconde histoire, bien que magnifique, m'a laissé un peu de marbre, et la troisième partie m'a à nouveau happé... J'ai vu pas mal de HHH mais pas Millenium Mambo : ce dernier segment m'a convaincu de rattraper cette lacune rapido.
Sinon, ça faisait un bail que je n'avais pas vu autant de monde se barrer de la salle. Un bon tiers durant la séance, soit une vingtaine de personnes. Un film... exigeant, donc
-
- au poil !
- Messages : 9768
- Inscription : 20 juil. 05, 17:34
- Localisation : Lynchland
Incroyable! ma salle lyonnaise n'était pas aussi dissipée... un silence de mort pendant 2h et un seul départ, une dame venue avec son mari... au bout de 10 minutes: "Michel, si dans cinq minutes ça bouge pas plus, je m'en vais!"Margo a écrit :Sinon, ça faisait un bail que je n'avais pas vu autant de monde se barrer de la salle. Un bon tiers durant la séance, soit une vingtaine de personnes. Un film... exigeant, donc
... elle n'a pas tenu trois minutes.
- Zelda Zonk
- Amnésique antérograde
- Messages : 14751
- Inscription : 30 mai 03, 10:55
- Localisation : Au 7e ciel du 7e art
PareilMargo a écrit :La raison est en fait assez terre à terre. J'ai lu qu'en fait le deuxième segment du film était censé être dialogué dans un dialecte taïwanais qui a aujourd'hui disparu. Le délai était trop court pour traduire ces dialogues et les filer aux deux acteurs, ce qui a plus ou moins obligé HHH à faire de cette histoire un film muet (délai d'autant plus réduit d'autant qu'au départ, les histoires 2 et 3 devaient être réalisées par des collaborateurs de HHH).tewoz a écrit :En fait, on a l'impression qu'il a tourné ce segment comme les autres (avec dialogues) et qu'au dernier moment il s'est dit que ce serait pas mal de virer les paroles et de mettre des cartons à la place.
Sinon, très beau film, d'une beauté plastique saisissante. Comme beaucoup, c'est la première histoire qui m'a bouleversé. Le gros plan sur les deux mains qui se serrent est tout simple, mais m'a fendu le coeur. La seconde histoire, bien que magnifique, m'a laissé un peu de marbre, et la troisième partie m'a à nouveau happé... J'ai vu pas mal de HHH mais pas Millenium Mambo : ce dernier segment m'a convaincu de rattraper cette lacune rapido.
Sinon, ça faisait un bail que je n'avais pas vu autant de monde se barrer de la salle. Un bon tiers durant la séance, soit une vingtaine de personnes. Un film... exigeant, donc
Gros coup de coeur pour la 1ère partie, d'une beauté plastique à couper le souffle. Et cette musique...
En revanche, la seconde partie m'a profondément ennuyé et laissé sur la touche.
Quant au dernier volet, j'y ai retrouvé des échos de Millenium Mambo, mais en étant toutefois moins transporté -sans doute à cause de son format plus court-.
Et pareil également pour la séance, très pénible, avec des départs en pagaille avant la fin et des ronflements...
Un film exigeant, comme tu le dis.
- Billy Budd
- Bordeaux Chesnel
- Messages : 26835
- Inscription : 13 avr. 03, 13:59
- Vic Vega
- Roi du BITE
- Messages : 3706
- Inscription : 15 avr. 03, 10:20
- Localisation : South Bay
Concernant le choix de Rain and Tears, il ne faut pas oublier que ce segment est le seul du film d'inspiration autobiographique et que HHH avait beaucoup écouté cette chanson à la radio pendant son service militaire. De même que Smoke gets in your eyes qu'il avait beaucoup entendue à l'époque où il fréquentait les salles de billards.kayman a écrit :Bha la ce sont tes gouts, tes référents et plus largement les gouts francais qui ressortent, ca n'a rien d'objectif. Je suis persuadé que dans d'autres pays cette chanson n'évoque pas la ringardise. Pour moi ca n'évoque que cette époque, j'aime bien.-Kaonashi Yupa- a écrit :"Raaaaaain and teeeeeeeaaaaars
Aaaaall the saaaaaame" une fois ça va (des gens riaient dans la salle en entendant cette chanson passablement ringarde), la seconde fois c'était un peu moins supportable (et là j'ai un doute : il ne la remet pas une troisième fois, hein ?).