Les Dents de la Mer (Steven Spielberg - 1975)
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- harry callahan
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Oui, exact. D'ailleurs, à ce moment là, c'est très bien fichu et la surprise est totale. Mais il ne s'agit pas d'une scène où les vues sont prises sous l'eau, si ma mémoire est bonne, on ne voit que Brody. En tous cas, ce thème systématiquement présent dans un cas, et absent dans celui dont je parlais, produit sur moi l'effet d'une bombe désamorcée. Dommage ...
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Exact.harry callahan a écrit :Oui, exact. D'ailleurs, à ce moment là, c'est très bien fichu et la surprise est totale. Mais il ne s'agit pas d'une scène où les vues sont prises sous l'eau, si ma mémoire est bonne, on ne voit que Brody.
Je comprends tout à fait que tu puisses reprocher ça au film et à sa musique, mais en fat j'ai du mal à avoir un avis là-dessus et ce, pour 2 raisons toutes simples :
1. je suis fan de la musique (ce qui n'étonnera personne)
2. je connais tellement le film par coeur que je peux difficilement parler de surprise ou non, lorsque je regarde ce film aujourd'hui
Mais tu as tout de même soulevé un point intéressant.
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- harry callahan
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Il a dû confondre avec Cruel Jaws, on sait tous que Mattei est un technicien hors pair.Martin Brody a écrit :Je vois carrément pas de quelle scène tu parlesratatouille a écrit : ....et bon dieu ce zoom compensé sur Roy Scheider !!
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Il a qq pb de vue ces derniers temps El Senor Ratatouillo.
Sinon JAWS est un de mes Spielberg préférés qui est un modéle des narration maitrisée et même de réalisation: La scène tout en entière sur la plage juste avant le travelling compensé est somptueuse dans sa mise scène. Si on veut savoir ce qu'est le point de vue au ciné, on montre cette scène et on comprend tout.
Sinon JAWS est un de mes Spielberg préférés qui est un modéle des narration maitrisée et même de réalisation: La scène tout en entière sur la plage juste avant le travelling compensé est somptueuse dans sa mise scène. Si on veut savoir ce qu'est le point de vue au ciné, on montre cette scène et on comprend tout.
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Je ne l'ai pas revu depuis très longtemps mais ce film esy un peu particulier pour moi car je l'ai vu en me cachant, je n'avais que 5 ans à l'époque et étais supposé jouer dans une chambre, chez un diplomate américain en poste à Moscou qui avait invité mes parents et avait montré son installation home cinema avant l'heure - souvenir très curieux et un peu traumatisant
Everybody's clever nowadays
Bien au contraire, cette séquence est une des scènes de suspense/terreur les plus intelligentes et extraordinaires jamais découpées/montées. Et chacune des "techniques" utilisées dans un film est justifiée, et donc l'utilisation de la musique.harry callahan a écrit :Moi, perso, je suis pas du tout un fana de la musique de Williams et parfois de son utilisation dans ce film. Un exemple : quand on a cette fameuse caméra sous marine en vue subjective à la plage, une fois on a le fameux ( très chouette ) thème principal qui accompagne les images quand il s'agit du requin , une autre fois on ne l'a pas, quand il s'agit "simplement" de vues sous marines identiques à celles qu'on voit avant que le requin passe à l'attaque.
Ce qui fait que la fois où le thème est absent, on sait pertinemment que ce n'est pas le requin qui se ballade au milieu de cette foule qui batifole à la plage. C'est bien dommage, il aurait été plus intéressant de laisser planer l'incertitude pour qu'on puisse se dire: "oh merde, le requin est au beau milieu de tous ces gens, ça va être un carnage". D'autant plus qu'au même moment le chef Brody observe anxieusement les baigneurs, créant ainsi un moment de tension.
Le seul fait que l'attaque soit systématiquement précédée du thème et que cette scène sous marine se déroule sans musique fait retomber la tension : on aurait pu avoir un énorme moment d'angoisse, entre le chef Brody qui nous communique son anxiété et ce qui aurait pu être une fausse piste où on suppose que le loup est dans la bergerie, eh bien non.
On sait que ce n'est pas le requin, car le thème est absent, donc on sait que le chef Brody s'inquiète pour rien à ce moment précis, si bien que cette séquence qui aurait pu être très affolante, surtout si elle débouchait sur une fausse alerte dans l'esprit des spectateurs ( enfin moi en tous cas ) pour enchaîner de suite vers la vraie attaque, est beaucoup moins efficace. J'espère que je suis clair dans mes explications.
Car l'ensemble de cette scène est basée sur le point de vue du chef Brody. Spielberg organise toute une chorégraphie du regard autour de Roy Scheider. Toute un "langage cinématographique" est conviée dans ce but : champs/contre-champs à échelles multiples et raccords dans l'axe qui accroient et atténuent successivement la tension, nettetés et flous (parfois sur le même plan, en coupant l'image en 2) pour orienter l'oeil du spectateur et le perdre, mouvements latéraux qui font aller et venir des personnages afin de brouiller le champ visuel de Brody. Le spectateur, comme Brody, est assailli de fausses pistes car nous collons au regard de Brody.
Les quelques courts plans sous-marins sans musique sont là pour nous faire penser à l'éventualité de la présence et titiller notre imaginaire en fonction de la première scène du film. Il aurait été une erreur et un contre-sens total de les montrer avec de la musique, car à ce moment Spielberg nous dresse un état des lieux et nous met à la place de Brody. Petit à petit le point de vue évolue (le plan de l'os qui flotte, le chien a disparu où on sait où et on sent que quelque chose qui sort du cadre du point de vue de Brody va arriver). Après les fausses alertes, voici la vraie et celle-ci ne va rien devoir au point de vue de Brody. C'est donc alors qu'une cassure s'opère et qu'apparaît le fameux plan sous-marin (en mouvement et non pas identique à ceux qu'on a vues) et que le point de vue change radicalement : le requin est dans la place. Donc apparition de la musique indissociable du requin.
Puis le fameux travelling compensé car c'est la rencontre des des points de vue et Brody est "visuellement propulsé" dans l'action et redevient le centre de la scène mais il est trop tard.
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Pareil. C'est encore une fois un système qui fonctionne "à 2 coups".Martin Brody a écrit :Je ne suis pas sûr que harry faisait référence à cette scène, mais plutôt à celle de la fausse alerte, avec l'aileron en carton-pâte fabriqué par les gosses.
L'ailieron est une fausse alerte et Spielberg joue avec Brody et le spectateur : les hommes s'affairent pour pas grand chose, et on sent bien que c'est une fausse piste. L'attention de Brody, comme du spectateur, est détournée et là, paf ! La musique indissociable du requin, donc marquée du sceau de la fatalité, intervient. Une musique dont l'exécution monte graduellement (nous avons à l'image l'équivalent de de cette montée en puissance avec Roy Scheider qui remonte la plage en passant devant la balustrade en bois).