Jeremy Fox a écrit : ↑26 mars 21, 18:39
Je viens de finir son dernier billet et j'en ressors ému comme jamais en pensant que Bertrand Tavernier devait en l'écrivant voici quelques jours se douter qu'il voyait ses derniers films, lisait ses derniers livres mais continuait pourtant à en retirer toujours autant de plaisir et en prenait tout autant à vouloir faire partager ses coups de coeur jusqu'au tout dernier moment. Cet homme unique va décidément énormément me manquer. Un exemple à suivre en tout cas ; s'adonner à sa passion jusqu'au dernier souffle.
C'est exactement ce que j'ai pensé et ça m'a aussi ému.
D'abord parce que je ne m'attendais pas du tout à une dernière chronique (à partir de l'annonce du décès j'entends) et ensuite parce que, à la lire, rien ne laisse transparaître l'état d'épuisement dans lequel il devait être et d'après le préambule de la SACD, il aurait prévu que soit édité le billet dès l'annonce de sa mort.
Ça témoigne d'une espèce de panache aussi discret que respectueux des blogueurs qui fréquentaient ce site.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Alexandre Angel a écrit : ↑27 mars 21, 08:17
Ça témoigne d'une espèce de panache aussi discret que respectueux des blogueurs qui fréquentaient ce site.
Oui c'est beau d'être humble à ce point et de penser autant à ses blogueurs qu'à toutes ses connaissances célèbres.
Oui difficile de se dire en le lisant que c’est l’oeuvre d’une personne malade. Ne serait-ce déjà que d’avoir la vitalité pour lire et voir tout ça. Je suppose quand même qu’il avait peut-être tout ça « en stock » depuis un moment. Ou alors que son décès a été soudain (je ne sais rien des circonstances de sa mort).
Supfiction a écrit : ↑27 mars 21, 09:38
Ou alors que son décès a été soudain
C'est possible aussi.
Mais je peux le dire maintenant : à le voir dans le module d'Arte sur les westerns d'Acte Sud, j'ai été choqué et immédiatement persuadé qu'on allait le perdre.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Supfiction a écrit : ↑27 mars 21, 09:38
Oui difficile de se dire en le lisant que c’est l’oeuvre d’une personne malade. Ne serait-ce déjà que d’avoir la vitalité pour lire et voir tout ça. Je suppose quand même qu’il avait peut-être tout ça « en stock » depuis un moment. Ou alors que son décès a été soudain (je ne sais rien des circonstances de sa mort).
soudain, non, il etait malade (pancreatite) deja depuis quelques temps (et pour ceux qui l'avait vu lors de sa derniere apparition sur Arte, tres affaibli), il etait absent lors du dernier festival Lumiere en octobre dernier.
edit : Alexandre avait deja repondu.
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
Je demande du Tavernier à mon brocanteur ce matin : rien que je n'ai déjà (Montpensier & Conan). Fichtre. Je fouille qd même et tombe sur le BR de "Commando pour un homme seul", dont il disait du bien sur son blog. Je l'ai pris du coup. Mais si c'est de la daube, il va m'entendre, le Tavernier. "Holy Lola, Tavernier !" que j'vais chanter !
Chers tous,
Je suis comme vous extrêmement triste et abasourdi. Votre hommage m'a vraiment beaucoup ému comme pas mal de choses depuis jeudi après-midi vues ou revues, lues ou relues, écoutées ou réécoutées.
La disparition de Bertrand marque la fin d'une période de nos vies cinéphiles c'est certain mais nous n'avons pas d'autre choix qu'être fidèles à ce qu'il incarnait par ses films, sa cinéphilie, ses engagements, son écoute rare.
Ah, ce dernier billet qu'il nous a laissé à tous comme un dernier clin d'oeil. Bon sang, les larmes ne s'arrêtaient plus.
A bientôt
Je suis attristé du décès de Tavernier que j'admirais plus comme cinéphile et passeur que comme cinéaste.
L'année dernière j'avais revendu un des mes livres de chevet, son 50 ans de cinéma américain car il était prévu que sorte chez Acte sud 100 ans de cinéma américain.
Est-ce que quelqu'un sait si le décès de Coursodon il y a quelques temps et celui de Tavernier récemment, remet en cause la sortie de ce livre ou est-ce qu'il sortira bien en fin d'année ?
Je suis attristé du décès de Tavernier que j'admirais plus comme cinéphile et passeur que comme cinéaste.
L'année dernière j'avais revendu un des mes livres de chevet, son 50 ans de cinéma américain car il était prévu que sorte chez Acte sud 100 ans de cinéma américain.
Est-ce que quelqu'un sait si le décès de Coursodon il y a quelques temps et celui de Tavernier récemment, remet en cause la sortie de ce livre ou est-ce qu'il sortira bien en fin d'année ?
Thierry Fremaux disait ces jours-ci :
Sinon, il avait commencé la rédaction de ses mémoires, dont une bonne moitié est achevée et que nous publierons avec Actes Sud. Il avait aussi pu terminer la refonte de 50 ans de cinéma américain avec son ami historien Jean-Pierre Coursodon, lui-même disparu il y a trois mois. Le livre devrait être publié d’ici la fin de l’année et il s’appellera 100 ans de cinéma américain. Il y a encore trois semaines, il complétait un texte sur Félix Feist en parlant d’un film de 1951 dont le titre résumait son état d’esprit de toujours : Tomorrow is another day.
Je suis un peu embêté à l'idée que les deux auteurs n'aient pas le mot de la fin, que l'ouvrage restera éternellement un work in progress. Bon... ça ne va pas m’empêcher de sauter dessus le jour de la sortie.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Je connaissais Tavernier depuis longtemps, pour avoir pu le voir durant un Festival du Film à Montréal. D'ailleurs j'avais citer sur un fil de ce forum (il me semble) un commentaire de l'homme fustigeant "l'efficacité" du cinéma américain. Ça va m'avait sourire à l'époque.
Et c'est sur le tard que j'apprend son décès. Tout comme son blogue que j'avais aussi découvert tardivement.
Sur une de ces dernières pages, je lis sa joie de voir sortir le Combo des 100 Cavaliers* chez Artus, et son mécontentement qu'un crétin sur le net n'ait pas compris que le passage en noir et blanc (la bataille) était voulu par le réalisateur Cottafavi. Deux réactions qui montrent bien ce qu'était l'homme; et c'est pour ça que je l'appréciais tant.
Adieu cher Bertrand Tavernier.
*Un film dont il avait parlé entre-autres dans un bonus du DVD Hercule à la Conquête de L'Atlantide.