Alain Delon

[Supfiction]

Vous avez aimé Succession : Hallyday ? vous allez adorer Succesion : Delon.
Ce qui est bien avec ces affaires de famille c’est que l’on reconnaît parfois la sienne.

J’ai toujours bien aimé Anthony Delon, il avait tout de même une belle gueule et un charisme proche de son père, il est passé à côté de sa carrière (je ne l’ai vu que dans Sup de Fric avec Poiret et même Rochdy Zem débutant, film très moyen, et La vérité si je mens dans lequel il est très bon en enflure).

[odelay]

Anthony Delon a toujours été pour moi l'exemple que le népotisme au cinéma ne servait à rien si on n'avait pas un minimum de (voire même un gros) talent.
Sinon l'autre jour j'ai vu une interview de lui où il critiquait Delon l'acteur de manière perspicace. Il disait que même si Deneuve était un peu plus jeune, ils étaient tous les deux de la même génération, et ce qui l'énervait chez son père c'est que contrairement à Deneuve, il n'avait jamais vraiment pris de vrais risques dans sa carrière dès les années 80 à une ou deux exceptions près (genre sans doute Godard ou Blier). Deneuve c'était tout le contraire, elle faisait confiance aux nouveaux réalisateurs et essayait des trucs. On le sentait vraiment énervé et même peiné par ça. Difficile de le contredire.

J'ai vu une autre interview Alain Jessua de 2004 à propos d'Armageddon (que Jerôme a repris sur le BR). Le tournage s'était très très mal passé avec Delon alors que celui de Traitement de choc s'était déroulé sans accroc. Il a tenté de prendre le pouvoir, il n'en faisait qu'à sa tête et disait c'est comme ça et pas autrement quand on lui proposait d'essayer une autre façon. Jessua a des mots assez durs sur Delon malgré son admiration pour lui, il dit que pour lui ce n'est pas un acteur. Un mec qui dit qu'il ne veut pas faire une 2ème prise ne mérite pas le nom d'acteur et il met Gabin dans le même panier qu'il aime pourtant, car Gabin ne faisait pas de 2ème prise. Donc selon lui, il gabinait, ce qui était formidable si on était client, mais très attendu néanmoins.

Je pense qu'il y a eu un moment clé dans la carrière de Delon sur ce point, c'est Les Granges brûlées. Il y a un avant et un après. Sur ce film Delon et Signoret se retrouvent devant un metteur en scène incapable de parler et de communiquer, et ce dans le sens littéral du terme. Cette attitude de Jean Chapot a été un enfer pour tout le monde, tellement le mec devait être tétanisé. Catherine Allegret disait que c'était hallucinant et que du coup Delon a pris le pouvoir car il n'y avait rien d'autre à faire. Ce fut je pense une première et lorsqu'il ne tournait pas avec Deray, Giovanni ou Granier Deferre, des potes ou un mec qui adorait les grands acteurs et savait leur parler, c'était la catastrophe et le metteur en scène n'était plus rien devant Delon. Les exemples sont nombreux : Molinaro, Robin Davis, Volker Schondorlf (pourtant une palme d'or 5 ans avant), Edouard Niermans et même il me semble Losey sur Klein où il y a eu des tentatives mais qui ont été calmées (je ne sais pas comment ça s'est pas passé avec Manzor, Béhat ou Serge Leroy, mais je suis prêt à parier que ça a dû se fritter aussi). Ce n'est pas pour rien qu'il est passé à la mise en scène ou alors il lui fallait un Yes man et il l'a trouvé avec José Pinheiro avec lequel il fera 2 films et 2 séries.

[Supfiction]

Jessua a des mots assez durs sur Delon malgré son admiration pour lui, il dit que pour lui ce n'est pas un acteur.

Alain Delon lui-même a toujours dit la même chose mais avec d'autres mots.

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q ... i=89978449

Anthony Delon a toujours été pour moi l'exemple que le népotisme au cinéma ne servait à rien si on n'avait pas un minimum de (voire même un gros) talent.

On ne peut pas dire qu'il ait été propulsé par népotisme en tête d'affiche (d'autres fils de ont été bien plus privilégiés).

[hansolo]

Je pense qu'il y a eu un moment clé dans la carrière de Delon sur ce point, c'est Les Granges brûlées. Il y a un avant et un après. Sur ce film Delon et Signoret se retrouvent devant un metteur en scène incapable de parler et de communiquer, et ce dans le sens littéral du terme. Cette attitude de Jean Chapot a été un enfer pour tout le monde, tellement le mec devait être tétanisé. Catherine Allegret disait que c'était hallucinant et que du coup Delon a pris le pouvoir car il n'y avait rien d'autre à faire. Ce fut je pense une première et lorsqu'il ne tournait pas avec Deray, Giovanni ou Granier Deferre, des potes ou un mec qui adorait les grands acteurs et savait leur parler, c'était la catastrophe et le metteur en scène n'était plus rien devant Delon. Les exemples sont nombreux : Molinaro, Robin Davis, Volker Schondorlf (pourtant une palme d'or 5 ans avant), Edouard Niermans et même il me semble Losey sur Klein où il y a eu des tentatives mais qui ont été calmées (je ne sais pas comment ça s'est pas passé avec Manzor, Béhat ou Serge Leroy, mais je suis prêt à parier que ça a dû se fritter aussi). Ce n'est pas pour rien qu'il est passé à la mise en scène ou alors il lui fallait un Yes man et il l'a trouvé avec José Pinheiro avec lequel il fera 2 films et 2 séries.

Sur ce point l'evolution des carrières de Belmondo & Delon se ressemblent.
A part quelques rares coups d'eclat, leurs choix étaient ceux de la "sécurité financière" a partir de la fin des années 70.

[Grimmy]

Delon a n'a jamais caché ses envies de prendre le pouvoir. Il s'est toujours considéré comme un soldat ne demandant qu'à obéir à des ordres, mais gare si ces ordres n'étaient pas justifiés Il aimait être dirigé, qu'on lui dise quoi faire et comment. A Jean Chapot, il lui aurait dit "Dirigez moi, donnez moi des indications, dites moi ce que voulez, ce que vous attendez de moi, sinon je vais vous bouffer". Il s'est très bien entendu avec Blier qui avait du répondant. Le problème, souvent, était qu'il était aussi producteur (et beaucoup de grands metteurs en scène ont voulu le faire tourner à condition qu'il ne soit pas aussi le producteur, ce que Delon ne voulait pas) et pour Delon producteur une prise suffisait, pas deux. Et beaucoup de films produits par Delon dans les années 77-85 paraissent très cheap visuellement (cadrages serrés, pas de figurants, peu de plans en extérieurs etc etc..). Sautet, Téchiné, Tavernier et Lelouch ont tenté de monter des films avec lui en vain.

[Shin Cyberlapinou]

Serge Daney à propos du Choc avait écrit qu'Alain Delon ne jouait pas mais résumait ce qu'il pouvait jouer, ça traduit assez bien le virage qu'avait pris sa carrière. Paresse, ego, volonté de ne pas tergiverser*, à partir d'un certain niveau de succès on peut acquérir un certain nombre de certitudes, et louper de belles opportunités...

Par contre je situe la cassure à Mr Klein, film ambitieux dans lequel Delon s'était beaucoup investi sans avoir le résultat escompté même si le film est aujourd'hui pleinement réévalué. Il peut y avoir là aussi une tentation de la jouer safe à la fois financièrement et pour ses propres affects.


* A rapprocher en cela des thématiques de L'homme pressé, où Delon s'était cassé la gueule lors d'une scène de course sur un sol glissant pour laquelle il n'avait pas voulu répéter malgré les avertissements de Molinaro.

[anne-claire]

Ils sont quand même rares les grandes stars à avoir réussi une carrière au top artistique de leur prime jeunesse à leur grand âge. Le cas d'Alain Delon n'est pas franchement une exception. Un peu à l'image d'un Tom Cruise qui a enchaîné des films ambitieux avec de grands cinéastes avant de se réfugier dans le confort de franchises d'action gérées par des "yes" men, ou un Robert de Niro qui cachetonne dans des films peu reluisants (hors Martin Scorsese).
Alain Delon a dit lui-même (comme mentionné dans une vidéo citée plus haut et dans de nombreuses interviews) qu'il se considérait plus comme un "acteur"(qui vivait ses rôles) qu'un "comédien" (qui les apprend): dans ce sens, la prise unique fait sens.
Mais, quand on regarde sa filmographie, il ne doit pas être si mauvais que cela car il y a finalement assez peu voir aucun acteur français qui peuvent se targuer d'avoir autant de chefs d'oeuvre du cinéma mondial à leur actif. Et je trouve que Mort d'un Pourri ou Trois Hommes à Abattre sont de super divertissements que je revois avec plaisir, et je garde un bon souvenir du Retour de Casanova (où il était assez touchant en séducteur vieillissant).

[Supfiction]

et je garde un bon souvenir du Retour de Casanova (où il était assez touchant en séducteur vieillissant).

Son dernier grand rôle. Après ça il n’a plus joué que lui-même.

[Grimmy]

et je garde un bon souvenir du Retour de Casanova (où il était assez touchant en séducteur vieillissant).

Son dernier grand rôle. Après ça il n’a plus joué que lui-même.

Peut-être, mais en même temps, il aura très peu tourné après "Le Retour de Casanova", seulement 5 films, plus une intervention dans "Les Acteurs" et un bref passage (tournage de quelques heures) dans le film d'Agnès Varda (où il n'était pas très content voyant que Varda n'avait rien préparé, son arrivée dans le film en hélicoptère est vraiment son arrivée sur le tournage du film). Et trois ou quatre téléfilms.
Dans "Le Retour de Casanova" il n'a que 57 ans. C'est encore jeune. Depuis "Notre histoire" il avait beaucoup ralenti le rythme de tournage, il n'a à l'époque que 48 ans...

[Zelda Zonk]

J'ai pas tout suivi en détail dans cette affaire Delon (disons que j'avais déjà une indigestion après le cas Depardieu et que je ne voulais pas encore reprendre du dessert), mais ça me laisse quand même un goût amer et sordide dans la bouche ces histoires d'héritage. L'acteur n'est pas encore mort et enterré aux dernières nouvelles, mais c'est un peu comme si ses proches voulaient déjà enfoncer le dernier clou du cercueil.

[Grimmy]

Ce qui est triste c'est de la savoir malade. Il ne marche plus, il se déplace en fauteuil roulant. Il aurait perdu beaucoup de poids, s'exprime peu. Selon son avocate, il a non seulement les séquelles d'un AVC (problèmes de mémoire) , mais il serait aussi malade...

[murphy]

Ils ont l'air tous de pas sortir de la cuisine quand ils sont dans cette grande propriété.

[Supfiction]

J'ai pas tout suivi en détail dans cette affaire Delon (disons que j'avais déjà une indigestion après le cas Depardieu et que je ne voulais pas encore reprendre du dessert), mais ça me laisse quand même un goût amer et sordide dans la bouche ces histoires d'héritage. L'acteur n'est pas encore mort et enterré aux dernières nouvelles, mais c'est un peu comme si ses proches voulaient déjà enfoncer le dernier clou du cercueil.

Pas de quoi avoir de goût amer, mis à part leur propension à tout jeter sur la place publique, ce qui leur arrive arrive dans une grande partie des familles, d'autant plus quand il y a remariages ou demi-frères et sœurs.

J'ai bien l'impression que les ultimes images d'Alain Delon seront celles-ci (c'est marrant les dernières, on sait rarement à l'avance que ce sont les dernières). Et si c'est le cas, c'est plutôt réussi comme sortie puisqu'il aura fini sur un rire (alors que ce n'était pas vraiment le truc le plus spontané chez lui).

[hansolo]

J'ai pas tout suivi en détail dans cette affaire Delon (disons que j'avais déjà une indigestion après le cas Depardieu et que je ne voulais pas encore reprendre du dessert), mais ça me laisse quand même un goût amer et sordide dans la bouche ces histoires d'héritage. L'acteur n'est pas encore mort et enterré aux dernières nouvelles, mais c'est un peu comme si ses proches voulaient déjà enfoncer le dernier clou du cercueil.

Pas de quoi avoir de goût amer, mis à part leur propension à tout jeter sur la place publique, ce qui leur arrive arrive dans une grande partie des familles, d'autant plus quand il y a remariages ou demi-frères et sœurs.

Ce qui est surprenant, c'est qu Anthony Delon puisse croire qu'il ait quoique ce soit a gagner a porter l'affaire sur la place publique...

[Supfiction]

Interview du projectionniste privé d’Alain Delon:

- il aime bien se regarder Alain Delon ?
- Oui.