Collateral (Michael Mann - 2004)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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ed
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Message par ed »

Jack Griffin a écrit :Revoyure...je suis toujours un peu déçu.
Quel dommage collateral...
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Jack Griffin
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Message par Jack Griffin »

Collateral 2 !!! :shock:

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Ouf Je Respire
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Message par Ouf Je Respire »

ed a écrit :
Jack Griffin a écrit :Revoyure...je suis toujours un peu déçu.
Quel dommage collateral...
Toi t'es le roi du jeu de motsllateral, hein... :mrgreen:
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ed
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Message par ed »

Ouf le riscophile a écrit :
ed a écrit :Quel dommage collateral...
Toi t'es le roi du jeu de motsllateral, hein... :mrgreen:
Non, j'assure humblement la régence du royaume pendant l'absence du souverain...
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Ouf Je Respire
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Message par Ouf Je Respire »

:shock: édite moi ça tout de suite, il va plus se sentir péter à son retour!
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mannhunter
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Re: Collateral

Message par mannhunter »

En dvd grâce au télé loisirs de la semaine!:

http://www.journaux.fr/revue.php?id=116606
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Watkinssien
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Re: Collateral (Michael Mann)

Message par Watkinssien »

Collateral, c'est l'exemple artistique parfait du "néo-polar" et la plus brillante justification d'un support numérique depuis très longtemps.


Le plus important, c'est la puissance absolument transcendentale de la mise en scène, qui emporte tout sur son passage.

Une telle maîtrise, une telle recherche du cadre, une telle application à faire exister par petites touches ou éléments des personnages complexes, beaux, perdants magnifiques, une telle contribution thématique sur le rapport de substitution (sujet clé dans le cinéma de Michael Mann), un tel impact décoratif sur l'importance capitale de Los Angeles et un tel art de l'abstraction font de ce film un pur chef-d'oeuvre, et une oeuvre extrêmement importante.

Tom Cruise trouve, à mon sens, son plus beau rôle de cinéma, avec cette interprétation entièrement contrôlée, jusqu'au silence et aux mouvements de sourcils indicateurs et donne superbement la réplique à un Jamie Foxx également excellent.
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AtCloseRange
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Re:

Message par AtCloseRange »

Jack Griffin a écrit :Revoyure...je suis toujours un peu déçu.

Mann donne l'impression de vouloir donner de l'envergure artificiellement alors que le matériau reste constamment banal et le parcours de Foxx vu et revu...ça crée une certaine frustration et je reste plus dubitatif que réellement impliqué dans les délires sociologiques et la profondeur affiché du film....Tout cela sonne un peu creux au vu du résultat.
Sinon certaines scènes ne passent pas: la réaction de Foxx dans la boite de Jazz, la scène improbable dans la boite de nuit, le dialogue avec Felix, la visite à l'hopital, la fin expédiée...
Voilà qui me semble plus juste.

Je veux bien qu'on aime ce film (et d'ailleurs je l'aime plutôt bien), cher Watkinssien mais de là, à faire abstraction de ses défauts qui me semblent extrêmement visibles :roll:
Ne serait-ce que cette fin presque aussi mauvaise que celle du Hollow Man de Verhoeven.
Miami Vice me semble beaucoup plus réussi car il se repose beaucoup moins sur son intrigue qui reste très secondaire. Collateral joue dans un registre beaucoup plus traditionnel hollywoodien (et plus terre à terre) pour un film de Mann et c'est ce qui, à mon avis, le handicape. On imagine bien le même scénario pas très brillant filmé par un tâcheron. Le résultat serait évidemment bien moins bon mais le matériau de base me semble un peu faible avec certaines scènes vraiment pas possibles.
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Watkinssien
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Re: Re:

Message par Watkinssien »

AtCloseRange a écrit :
Jack Griffin a écrit :Revoyure...je suis toujours un peu déçu.

Mann donne l'impression de vouloir donner de l'envergure artificiellement alors que le matériau reste constamment banal et le parcours de Foxx vu et revu...ça crée une certaine frustration et je reste plus dubitatif que réellement impliqué dans les délires sociologiques et la profondeur affiché du film....Tout cela sonne un peu creux au vu du résultat.
Sinon certaines scènes ne passent pas: la réaction de Foxx dans la boite de Jazz, la scène improbable dans la boite de nuit, le dialogue avec Felix, la visite à l'hopital, la fin expédiée...
Voilà qui me semble plus juste.

Je veux bien qu'on aime ce film (et d'ailleurs je l'aime plutôt bien), cher Watkinssien mais de là, à faire abstraction de ses défauts qui me semblent extrêmement visibles :roll:
Ne serait-ce que cette fin presque aussi mauvaise que celle du Hollow Man de Verhoeven.
Miami Vice me semble beaucoup plus réussi car il se repose beaucoup moins sur son intrigue qui reste très secondaire. Collateral joue dans un registre beaucoup plus traditionnel hollywoodien (et plus terre à terre) pour un film de Mann et c'est ce qui, à mon avis, le handicape. On imagine bien le même scénario pas très brillant filmé par un tâcheron. Le résultat serait évidemment bien moins bon mais le matériau de base me semble un peu faible avec certaines scènes vraiment pas possibles.
Je ne vois pas de défauts dans ce film, car il est véritablement et surtout un film de mise en scène, un film où le cadre compte plus que le dialogue.
Un film plus curieux sur le non-dit, plus ancré dans l'abstraction que ne le laisse penser le scénario. Un film envoûtant plus que "terre-à-terre".

La manière dont Mann capte la ville est fascinante et la magie opère par les situations insolites. Le matériau de base n'est pas important par lui-même mais c'est la mise en scène du cinéaste qui lui donne profondeur puisque l'histoire en elle-même est transcendée.
Mon cher AtCloseRange, je pense que les "défauts" les plus "visibles" du film sont insignifiants et prennent au contraire une valeur qui donne profondeur, à la fois aux personnages et aux situations.
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Aragorn Elessar
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Re: Re:

Message par Aragorn Elessar »

Watkinssien a écrit :
Je ne vois pas de défauts dans ce film, car il est véritablement et surtout un film de mise en scène, un film où le cadre compte plus que le dialogue.
Un film plus curieux sur le non-dit, plus ancré dans l'abstraction que ne le laisse penser le scénario. Un film envoûtant plus que "terre-à-terre".

La manière dont Mann capte la ville est fascinante et la magie opère par les situations insolites. Le matériau de base n'est pas important par lui-même mais c'est la mise en scène du cinéaste qui lui donne profondeur puisque l'histoire en elle-même est transcendée.
Mon cher AtCloseRange, je pense que les "défauts" les plus "visibles" du film sont insignifiants et prennent au contraire une valeur qui donne profondeur, à la fois aux personnages et aux situations.
C'est à dire ?
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Re: Collateral (Michael Mann)

Message par Ubik »

J'aimerai bien qu'on m'explique la fin ou plutôt cette dernière épouvantable demie-heure. Artifice de mise en scène à tous les étage, scripte qui joue les prolongations avec des bouts de ficelle, course poursuite qui semble délaissée par Mann lui même sans oublier d'être chiantissime car sans surprise, accumulant les poncifs à foison ; conclusion improbable qui sape définitivement - et en beauté - tout le discours du film. 20 minutes incohérentes qui viennent effectivement pourrir de beaux moments : un chien loup en pleine rue, un belle scène dans un jazz-bar, un très beau duo Fox/Cruise, un L.A. nocturne qui a de la gueule.
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Watkinssien
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Re: Collateral (Michael Mann)

Message par Watkinssien »

Michael Mann poursuit avec Collateral l'une de ses thématiques majeures, celle de la substitution. Thème affiché dans des films comme Le sixième sens, Heat ou encore Révélations où les deux personnages principaux trouvent des similitudes dont la frontière est si fine qu'ils peuvent basculer dans l'autre côté.

La caractérisation des personnages se fait à l'unisson. Nous avons un chauffeur de taxi, qui se persuade qu'il va arriver à concrétiser ses rêves les plus fous, et un tueur à gages froid et percutant, dont on ne connaît ni l'origine, ni ses motivations, si ce n'est professionnelles. Chacun va apprendre l'un de l'autre :
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Le tueur qui tient à donner des fleurs à la mère du chauffeur, qui commence à s'intéresser à elle au moment où elle le remercie avec attention ; le moment où Tom Cruise est brièvement bouleversé par le fait d'avoir tuer le jazzman (quelques secondes captées par la caméra fouillante de Mann) ; le chauffeur qui cite exactement les mêmes mots que le tueur à plusieurs reprises (lors de la séquence où il se fait passer pour lui ou lorsqu'il désarme le flic qui l'arrête),
Michael Mann fonde également sa mise en scène sur deux éléments conceptuels : la présence de la ville qui détermine, comme code majeur du film noir, les situations et les comportements et l'aspect "invisible" de ce personnage de tueur. On parle bien de concepts de mise en scène pas d'artifices (quel vilain mot, surtout que le cinéma est l'art de l'artifice aussi).
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Tout le film est parcouru par une ligne de conduite artistique qui détermine le style de la mise en scène de Mann : le tueur Vincent est un être d'une rapidité d'exécution, en témoigne la complémentarité du costume et des cheveux du personnage, ça c'est pour l'aspect physionomique, dans l'aspect de l'action, la fameuse séquence de la boîte de nuits qui montre que , mis à part les gardes du corps qui seront fracassés ou tués, personne ne semble "voir" le tueur foncé sur sa proie. Lors de la poursuite finale, il étonnant de voir que le tueur coupe l'électricité, ainsi sa silhouette est-elle à peine visible dans l'immeuble. En revanche, Mann floute sa silhouette pour mieux mettre la ville en arrière-plan. Cette mise au point qui tient uniquement de la mise en scène rend immédiatement un niveau de cause à effets entre la puissance atmopshérique de la ville et l'influence, typique du film noir, qu'elle exerce sur un personnage qui prend une dimension purement cinématogaphique, c'est-à-dire qui se place entre l'irréalisme et l'énigmatique. La confrontation ultime dans le métro, sous l'exercice du thriller, aboutit à l'image brève mais marquante d'un mal qu'on peut comprendre, qui nous a fasciné, mais dont personne n'apercevra par la suite la silhouette. Encore et toujours "invisible", personnage déclencheur d'un autre, Max. Michael Mann a même expliqué que les paysages qui défilent dans les fenêtres du métro sont spécifiquement choisis par rapport à ce que ressentent directement les personnages.
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Aragorn Elessar
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Re: Collateral (Michael Mann)

Message par Aragorn Elessar »

Watkinssien a écrit : le tueur Vincent est un être d'une rapidité d'exécution, en témoigne la complémentarité du costume et des cheveux du personnage
Quoi ? :mrgreen:
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Re: Collateral (Michael Mann)

Message par Watkinssien »

ARAGORN elessar a écrit :
Watkinssien a écrit : le tueur Vincent est un être d'une rapidité d'exécution, en témoigne la complémentarité du costume et des cheveux du personnage
Quoi ? :mrgreen:
Oui, c'est mal formulé ! :mrgreen:

Je parlais de la coupe et du costume dans une couleur assortie, pour témoigner du principe "d'invisibilité" du personnage.
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Ben Castellano
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Re: Collateral (Michael Mann, 2004)

Message par Ben Castellano »

Franchement c'est l'un des plus beaux travail photo contemporain... A la revoyure je suis épaté par le rythme parfait du film, sa construction, le plaisir qu'il procure et sa beauté visuelle à tomber. Mais il frôle toujours un peu la démago et la philo de comptoir dans son propos et le personnage de Foxx... il est plus direct que certaine des œuvres précédentes du réalisateur, il faut dire que là le scénario n'est pas de lui.

Il y a beaucoup de polars classiques qui jouent sur la confrontation entre action et passivité, ça m'a rappelé "Key Largo" que j'ai revu il y a peu, et je trouve quand même Huston plus fort... "Collateral" est d'un coktail au fond un peu trop euphorisant pour que la violence ait un réel contrechamps génant. Cruise y est un personnage quasi surréaliste. On sent que Mann a voulu un vrai succès et un vrai film pour le public, il y avait peut-être ce léger prix à payer.
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