Le cinéma israélien

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma israëlien

Message par Commissaire Juve »

UP !

Hier soir, j'ai découvert Rock the casbah (Yariv Horowitz, 2012). Ça se passe en 1989, ça parle de la première intifada.

Ben, c'était vachement bien. Bien joué, avec -- pourtant -- l'impression d'être devant un doc ! Après, je ne suis pas sûr que le film plaise à tous les publics. Même si on se dit "quelle connerie, cette guerre", il n'est pas du tout évident de mettre les deux camps dos à dos et on finit par être du côté des soldats ou du côté de ceux qui leur lancent des pierres (+ des bouts de parpaings + des frigos + d'autres trucs moins ragoutants).
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A titre perso, comme je me suis identifié aux soldats (qui ne sont pas des engagés), je pense que le film filera la haine à ceux qui sont du côté des caillasseurs.
Test au commissariat.

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Rien à voir : j'en profite pour mettre un lien vers le topic Une jeunesse comme aucune autre (2006)

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Dernière modification par Commissaire Juve le 18 mai 14, 17:52, modifié 2 fois.
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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma israélien

Message par Commissaire Juve »

Ça sort cette semaine. Je ne sais pas ce que ça vaut ; mais ça a l'air d'être la fête au village ! (incidemment : encore un titre "super" difficile à traduire en français).

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Demi-Lune
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Re: Le cinéma israélien

Message par Demi-Lune »

Copié-collé d'un commentaire écrit il y a deux ans.

Lebanon (Samuel Maoz, 2009)

Le pitch évoque pas mal celui de La bête de guerre (que je n'ai pas vu) : un blindé et ses occupants plongés dans un territoire occupé hostile. En l'occurrence, le film de Maoz, comme Valse avec Bachir peu de temps avant lui, s'attache historiquement à l'opération de l'armée israélienne Paix en Galilée de 1982. La démarche artistique en est cependant très différente. A l'oblitération mémorielle et au travail psychanalytique de Folman, Lebanon propose une plongée frontale dans les évènements, la barbarie des affrontements.

L'originalité du traitement réside dans son quasi total confinement : le blindé, qui est le véritable protagoniste du film et qu'on ne verra pratiquement jamais de l'extérieur, est un ventre d'acier coupant ses quatre manœuvriers israéliens d'un dehors qu'ils ne voient que par la lunette de visée de la mitrailleuse. De fait, le réalisateur tente le plus possible de respecter cette unité de point de vue, si bien que lorsqu'il s'agit d'avoir un point de vue sur l'extérieur, c'est effectivement filmé au travers de cette lunette de visée, les pivotements nerveux et latéraux de cette lunette, ses agrandissements et ses retours en arrière, faisant alors office de mouvements de caméra, de jeu d'échelles du plan en continu. Comme si vous pilotiez un tank dans Call of Duty, quoi : vous n'avez que la fenêtre de tir pour vous repérer. C'est assez impressionnant visuellement, pour des raisons évidentes d'immersion et de réalisme, parce qu'on devient nous-même témoin, simultanément avec l'artilleur, de toutes ces atrocités du dehors auxquelles le blindé prend ou ne prend pas part : famille massacrée, combats de rues, volailler explosé, cadavres amoncelés partout... le chaos et une plongée secouante dans l'horreur de la guerre. La caméra-lunette de visée est un champ de vision très frustrant parce que lourd, exigu, et sur certaines séquences de guérilla urbaine, cette rigidité visuelle traduit remarquablement l'enfer vécu depuis un blindé, sa lenteur de réaction, sa vulnérabilité constante du fait d'un point de vue minuscule. Si l'on ajoute que l'unité de lieu vire peu à peu à la claustrophobie, on conviendra que, d'un point de vue sensitif, Lebanon est une proposition réussie.

La réussite doit cependant être nuancée par le peu d'intérêt qu'évoquent les personnages à l'intérieur du tank. Paradoxalement, le fait qu'ils soient coupés du reste du monde, et soient en même position de spectateur que nous, finit par plonger le film dans un léger flottement. Désincarnés, ils condamnent le film à n'être qu'une expérience sensorielle et non émotionnelle.
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Roy Neary
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Re: Le cinéma israélien

Message par Roy Neary »

Demi-Lune a écrit :La réussite doit cependant être nuancée par le peu d'intérêt qu'évoquent les personnages à l'intérieur du tank. Paradoxalement, le fait qu'ils soient coupés du reste du monde, et soient en même position de spectateur que nous, finit par plonger le film dans un léger flottement. Désincarnés, ils condamnent le film à n'être qu'une expérience sensorielle et non émotionnelle.
Je serai moins sévère car ce dispositif de mise en scène, en emprisonnant le point de vue de ces personnages, sert aussi à évoquer par extension la "cécité" d'une société israélienne qu choisit de ne "regarder" qu'une partie de la réalité des conflits du Proche-Orient. C'est assez bien vu, je trouve.
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Re: Le cinéma israélien

Message par Nicolas Mag »

Moi, pareil le cinéma israelien je connais pas trop

Voici ce que j'ai vu

Les films Lemon Popsicle, un teen movie retro avec une bande son du tonnerre, j'ai vu aussi les suites. Ce sont des teen movie à la John Hughes. Dommage que ces films soient pas connus en France.

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Va vis et deviens, franco israelien, un petit bijou

enfin le meilleur pour la fin, Tu marcheras sur l'eau d'Eytan Fox , qui evoque plusieurs sujets sensibles

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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma israélien

Message par Commissaire Juve »

Le cœur a ses raisons (2012)

Présentation et test sur DVDfr.com

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Re: Le cinéma israélien

Message par Jack Carter »

Disparition d'Uri Zohar le 2 juin dernier.
Malavida avait sorti 3 de ses films il y a quelques années.
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Supfiction
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Re: Le cinéma israélien

Message par Supfiction »

Lohmann a écrit : 6 juil. 22, 15:41
Supfiction a écrit : 6 juil. 22, 15:24

Comment expliques tu les choix surprenants de mouvements de caméra dans cette scène du Genou d’ahed ? (Ça me rappelle ma façon de filmer quand je me suis payé mon premier caméscope sony hi8 en 1991).
Excellente question, qui me permet donc de dégainer ma prose. :D
Spoiler (cliquez pour afficher)
Pas sûr que ceux qui étaient restés sur le bord de la route pour son précédent film réussissent à raccrocher les wagons pour ce nouvel opus de Nadav Lapid. Non pas que la prestation de l'acteur principal soit aussi clivante (Avshalom Pollak est beaucoup plus sobre que Tom Mercier), mais parce que la mise en scène n'a rien perdu de sa radicalité. Entre mouvements de caméras verticaux ou circulaires abruptes et montage aux coutures exacerbées à la limite de l'abstraction, elle cultive un sentiment de continuelle rupture, qui colle à la psyché de son personnage principal (nouvel alter ego du réalisateur), qui tel un papillon de nuit face à une ampoule allumée se débat dans la désert de l'Arabah sous une lumière aveuglante. Elle en déconcertera (voir plus) nécessairement certains, et pourtant loin d'être gratuite sa nature profonde est peut-être à chercher du côté de la séquence d'ouverture de Journal d'un photographe de mariage (première scène qui correspond au premier film que le réalisateur a tourné, où ne sachant se servir de sa caméra il inverse lancement et arrêt de l'enregistrement), celle qui nous montre à voir un film totalement raté où l'on ne distingue que plafond et corps tronqués mais que son réalisateur considère comme son meilleur car le plus foncièrement véridique. C'est donc dans les interstices, à la jointure des plans (ce qui explique les changement brutaux des angles de prises de vues) et en malmenant son sujet que Lapid espère en saisir les fondements.

Dans Synonymes la France (terre d'accueil) et Israël (terre natale) étaient renvoyés dos-à-dos, l'un pour son racisme systémique et ses accès de virilisme, l'autre pour l'hypocrisie de son discours intégrateur. Dans Le Genou d'Ahed, de retour dans le pays de ses parents (sa mère, atteinte du cancer, est en train de mourir), Y. ne pourra échapper à la confrontation, que ce soit avec son passé ou le présent d'une administration nationaliste et castratrice. Rapport plus ambigu qu'il n'y parait, où les forces d'attraction et de répulsion semblent de même force (voir la scène dont est tiré le photogramme ci-dessus, l'une des plus belles du film, qui fait surgir d'une mise en scène éclatée une profonde sensualité). Parce que, et c'est la toute la beauté du film de Lapid, dont la sincérité apparaît indiscutable, il reconnaît que le monstre étatique à nécessairement infusé dans chaque citoyen, lui le premier. L'anecdote survenue lors de son service militaire qu'il compte à Yahalom est de ce point de vue éclairante, tant on est incapable de définir s'il y a joué le rôle de victime, de témoin ou de bourreau. Elle dresse également un pont avec un autre réalisateur israélien, qui dans Pour un seul de mes deux yeux vient dans les vestiges de Massada questionner les touristes juifs. Du suicide collectif des zélotes face à l'armée romaine à celui d'une petite unité sur le plateau du Golan face à l'armée syrienne, l'histoire ne fait que se répéter. Mais de Mograbi il partage aussi une même rage, celle de ne pas vouloir accepter le tournant autoritaire de la politique israélienne, qui humilie chaque jour un peu plus ses voisins palestiniens (Le Genou d'Ahed est d'ailleurs l'histoire d'un film qui ne se fera probablement pas, sur l'histoire d'une palestienne qui avait giflé un soldat, assignée à résidence, sentence trop clémente pour un député de la Knesset qui recommandait qu'on lui tire une balle dans le genou). Rage qui explosera suite à la projection du film de Y., dans une séquence qui pourrait rappeler celle quasi similaire dans The Square.

Film profondément mal-aimable, excessif, outrancier, mais tout autant débordant de vitalité et profondément nécessaire. Espérons que Nadav Lapid ne s'assagisse pas de sitôt.
La façon dont a été reçu ce film en Israël devrait éclairer sur la pertinence du propos même du film. Et il y a eu appels au boycott mais à priori pas d’interdiction. Certes Be my baby ne s’est pas retrouvé pour autant en tête des écoutes de Spotify..
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Re: Le cinéma israélien

Message par Jack Carter »

Tu me fais le coup à chaque fois que je remonte un vieux topic :lol: (running gag)
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Re: Le cinéma israélien

Message par Supfiction »

Je ne connaissais pas Uri Zohar mais commencer dans le stand up comique et finir rabbin, c’est un parcours flippant.
Du coup ça rejoint un peu Le genou d’ahed et ses listes à cocher.
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Re: Le cinéma israélien

Message par Supfiction »

Dernier jour si vous voulez découvrir Le poison de la vengeance sur ARTE.
Le sujet/fait historique méconnu derrière ce film sur la fin de la seconde Guerre Mondiale est très intéressant.

Réalisé en 2021 par Doron et Yoav Paz, Le poison de la vengeance a secoué les cinémas allemands et israéliens, s'attaquant à un sujet jamais évoqué au cinéma, celui du réseau "Nakam". Loin d'être un nouveau long-métrage sur la seconde Guerre Mondiale, il se focalise sur la toute fin du conflit, juste après l'armistice. Ici, il sera question de vengeance, comme l'indique le titre du film, ou quand un groupe de survivants de la Shoah a choisi de prendre les armes pour s'attaquer à d'anciens criminels de guerre, mais aussi aux citoyens allemands...

Le poison de la vengeance, raconte l'histoire de Max, survivant des camps d'extermination, incarné par August Diehl (Une vie cachée de Terrence Malick). Livré à lui-même à la fin de la guerre, il tente péniblement de refaire sa vie. La maison familiale dans laquelle il a grandi ne lui appartient plus, habitée par l'homme qui a dénoncé les siens. Déboussolé, il va croiser sur sa route plusieurs anciens rescapés des camps, dont Anna, membre d'un mystérieux réseau de combattants clandestins appelé Nakam, "vengeance" en hébreu. Son but ? Tuer d'anciens soldats du troisième Reich, mais aussi faire payer la population allemande en tentant de l'empoisonner via la distribution d'eau potable...

Le réseau Nakam a en effet bel et bien existé. Formé par le poète lituanien Abba Kovner, l'un des leaders de la révolte du ghetto de Varsovie, le groupe va, dès 1945, chercher à exécuter en toute discrétion plusieurs criminels de guerre. Néanmoins, Animé par un credo, "oeil pour oeil, dent pour dent", ce groupe d'une cinquantaine de personnes ne va cependant pas s'arrêter là, ciblant également des civils.. Un pan de l'histoire rarement documenté.


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August Diehl semble un acteur très impliqué dans ces sujets car jusqu’à présent, je l’ai systématiquement vu dans des films d’époque traitant du nazisme.
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Re: Le cinéma israélien

Message par Coxwell »

Supfiction a écrit : 31 août 23, 15:24 Dernier jour si vous voulez découvrir Le poison de la vengeance sur ARTE.
Le sujet/fait historique méconnu derrière ce film sur la fin de la seconde Guerre Mondiale est très intéressant.

Réalisé en 2021 par Doron et Yoav Paz, Le poison de la vengeance a secoué les cinémas allemands et israéliens, s'attaquant à un sujet jamais évoqué au cinéma, celui du réseau "Nakam". Loin d'être un nouveau long-métrage sur la seconde Guerre Mondiale, il se focalise sur la toute fin du conflit, juste après l'armistice. Ici, il sera question de vengeance, comme l'indique le titre du film, ou quand un groupe de survivants de la Shoah a choisi de prendre les armes pour s'attaquer à d'anciens criminels de guerre, mais aussi aux citoyens allemands...

Le poison de la vengeance, raconte l'histoire de Max, survivant des camps d'extermination, incarné par August Diehl (Une vie cachée de Terrence Malick). Livré à lui-même à la fin de la guerre, il tente péniblement de refaire sa vie. La maison familiale dans laquelle il a grandi ne lui appartient plus, habitée par l'homme qui a dénoncé les siens. Déboussolé, il va croiser sur sa route plusieurs anciens rescapés des camps, dont Anna, membre d'un mystérieux réseau de combattants clandestins appelé Nakam, "vengeance" en hébreu. Son but ? Tuer d'anciens soldats du troisième Reich, mais aussi faire payer la population allemande en tentant de l'empoisonner via la distribution d'eau potable...

Le réseau Nakam a en effet bel et bien existé. Formé par le poète lituanien Abba Kovner, l'un des leaders de la révolte du ghetto de Varsovie, le groupe va, dès 1945, chercher à exécuter en toute discrétion plusieurs criminels de guerre. Néanmoins, Animé par un credo, "oeil pour oeil, dent pour dent", ce groupe d'une cinquantaine de personnes ne va cependant pas s'arrêter là, ciblant également des civils.. Un pan de l'histoire rarement documenté.


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August Diehl semble un acteur très impliqué dans ces sujets car jusqu’à présent, je l’ai systématiquement vu dans des films d’époque traitant du nazisme.
Heureusement qu'il reste Supfiction sur ce forum pour les amateurs d'Histoire et de découvertes cinématographiques qui y sont appropriées.
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Re: Le cinéma israélien

Message par Supfiction »

Le film n’est pas tout à fait à la hauteur de son sujet et un peu trop romancée dans sa dernière partie. La question centrale est celle de la vengeance et de ses différentes formes.
D’un point de vue historique, le plus intéressant est le rappel que la population allemande n’est pas devenue subitement anti nazi en 1945 et que la haine des juifs a évidemment perdurée (« ils commencent à revenir, les juifs, ils croient pouvoir tout reprendre »), bien au delà des seuls ex nazis et nostalgiques du reich.

Pour revenir à Auguste Diehl, outre le Malick, il jouait déjà un résistant allemand anti-nazi dans En mai fait ce qu’il te plaît (film que j’aime beaucoup), tandis qu’il faisait a contrario un SS dans Alliés et dans Inglorious Basterds.
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