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Le Gluon
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Message par Le Gluon »

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Un disque dont les Innos auront eu du mal à accoucher... et c'est très compréhensible: qui pourrait créer de telles mélodies juste en claquant des doigts? Personne, à vrai dire, même les génies de la pop. Génies de la pop auxquels renvoie cet album: on entendra notamment dans Post-Partum des echos de l'oeuvre des Beatles. Un Monde Parfait, Long Long Long, Lune De Lait, Dentelle, La Peau Du Grizzly, Raide, Raide, Raide... les perles sont nombreuses (mais chaque chanson n'est-elle pas une perle?) sur ce qui sera l'avant-dernier opus des Innocents. C'était en 1995, il y a dix ans déjà... Mais les belles choses ne veillissent pas, elles sont intemporelles.
Jordan White
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Message par Jordan White »

Ah Les Innocents, très bon groupe français qui a commencé au milieu-fin des années 80, ce qui signifiait à l'époque quand on découvrait comme moi le groupe que c'était sur K7 et que ça fait partie de certains souvenirs d'enfance. Ensuite je me suis réecouté ça au moment du split en 95-96, toujours en K7 et que je n'ai plus malheureusement, et ça avait toujours ce petit effet Madeleine de Proust. J'aime ce groupe, les mélodies des chansons, les mots, la voix souvent portée par les choeurs.
Il y a Colore, qui est une chanson superbe. Pour les fans, il y a un CD best of qui est sorti, 18 titres, que du bon ou presque mais l'ordre est suprenant: on commence par les derniers titres composés pour revenir aux premiers. Les premiers titres sont dans les dernières plages, et on retrouve peu de singles en fait à part les gros cartons, pour ça il faut avoir conservé les K7 et CD.
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Jordan White
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Message par Jordan White »

Je viens de découvrir l'album de Go-Go's , God Bless

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Petite pépite pop-rock qui me fait penser quelque peu au meilleur des
B 52's.

Si c'était sorti en 2005, il serait dans le top 5 sans hésitation.
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Nimrod
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Message par Nimrod »

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Un album très sage, inhabituellement calme entrecoupé de quelques montées de larsen.
Par contre, et c'est curieux, j'ai eu à plusieurs reprises la sensation de reconnaître quelques petits bouts (quelques secondes, de temps en temps) des morceaux. Comme si SY avait de temps en temps recyclé quelques uns de leurs délires précédents pour les intégrer dans cet album.
Ce n'est ceci dit pas une bien grande surprise : le groupe a cessé de "chercher" depuis Washing Machine (inclus). Ce n'est pas forcément une critique, ça lui évite de partir dans une fuite en avant qui aurait tôt ou tard entraîné une désaffection de leurs fans les moins exigeants, dont je fais partie. Pour ça, mieux vaut se rabattre sur leurs albums expérimentaux qu'ils éditent sur leur propre label.

En fait, la tendance générale entamée avec Murray Street (excellentes critiques, mais j'aime modérément), puis surtout Sonic Nurse (aucun souvenir des critiques, mais j'adore) vers une musique plus accessible se poursuit.
C'est effectivement un album assez classique, plutôt pop, dans lequel le groupe ne s'autorise pas, ou très peu, les expérimentations/délires qui ont fait leur réputation.
On peut faire une analogie avec Experimental Jet Set Trash And No Star pour la retenue qu'ils ont en commun. Le dernier SY n'a cependant ce côté malade voire parfois (un peu) malsain qu'à Experimental.
Nimrod
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Message par Nimrod »

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(Voilà un commentaire qui n'intéressera personne, mais bon...)

FB aura vraiment eu une trajectoire assez surprenante en l'espace d'un peu plus de 10 ans. En 1996, il sortait The Cult Of Ray, album assez délirant, surproduit, inégal, bourré ras la gueule de solos de guitares, d'instrumentaux qu'on aurait juré sortis d'une série télé de SF des années 60/70, de chansons pop tordues, de morceaux plus punk assez jouissifs. En 2006, il sort un double album plein à craquer de chansons mid-tempo très imprégnées de country, de blues, de rock teinté 60's, de folk...
Il est assez intéressant de voir sa musique vieillir avec lui (et avec nous, un peu, quand même).
Par contre, il se passe une chose assez curieuse, sur le plan vocal. Il a prouvé par le passé qu'il pouvait être un excellent chanteur. Là, curieusement, il lui arrive presque de chanter faux. "Presque", parce qu'il parvient toujours à retomber sur ses pattes. Certaines chansons ont donc un côté un peu tordu pas inintéressant.
Il se fait plaisir, visiblement sans aucun espoir sur le plan commercial. On pourra d'ailleurs saluer le fait qu'on ne trouve sur le cello aucun sticker faisant allusion aux Pixies, ce qui aurait pu être tentant. Le fait que ses albums ne sortent plus sur de grands labels doivent le permettre.
Probablement le meilleur album de FB depuis Dog In The Sand, sans pour autant arriver à son niveau. Pour cela il lui manque un peu de fun et de concision, l'album pouvant lasser sur la durée. Mais c'est typiquement le genre de disque(s) qu'on va plutôt écouter par petits bouts.

Pour résumer :
Les fans exclusifs des Pixies ne risquent pas d'aimer.
Les fans de Frank Black première mouture risquent de ne pas aimer.
Les fans de Frank Black dernière période ne peuvent pas ne pas aimer.
gehenne
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Message par gehenne »

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cradle of filth - thornography

Nymphetamine inscrivait en son sein, la dualité qui allait contraster la nouvelle évolution du groupe. Contraction de Nymphe et de Amphétamine comme reflet des influences black et heavy parcourant le disque. Conclusion paroxystique qui prenait déjà forme dans le chef d’œuvre Damnation and a day, édifiante pièce de la discographie de Cradle of Filth. Des consonances heavy se juxtaposaient à l’effet black symphonique caractéristique du combo anglais, et prenaient une démesure tout autre avec Nymphetamine. Aujourd’hui, Thornography participe d’une volonté sémantique identique, sans en rattacher la métaphore musicale. Cradle délaisse (provisoirement ?) le black de ses débuts, pour un heavy extrême d’une facture plus directe et évidente.

Parler de classicisme avec Cradle serait presque une insulte, tant le groupe s’est efforcé d’établir une image personnelle. Souvent décrié, tout autant adoubé, les anglais sont parvenus à créer une identique reconnaissable. Autant dans leur musique que dans l’imagerie qu’il arbore. Mais avec un disque comme Thornography, Cradle développe un caractère moins défini et certainement un recul personnel. Evolution ou régression ? On pourrait répondre positivement aux deux sentences. Qu’un groupe essaie de sortir un peu des sentiers qu’il a lui-même créé s’apparente toujours à une démarche saine, mais lorsque ce changement s’établit sur un appauvrissement éventuel de leur musique, le doute persiste. Comprendre que la nouvelle orientation du groupe gagne en efficacité brute et directe, ce qu’elle perd en distinction.

Ce visage expressif apporte son lot de nouveautés. Disparition ou simple relégation des claviers, apparition d’un registre clair dans le chant de Dany. Les guitares moins lourdes imposent les mélodies et les structures des compositions reposent sur un schéma identique (à deux ou trois exceptions). Sans être une refonte totale, cette nouvelle incarnation impose des changements drastiques dont la première impression ressemblerait à une déception devant l’appauvrissement sonore qui nous contamine. Envolées les longues séquences épiques où se superposaient les différentes strates d’instruments, ces plages musicales riches dans l’explosion d’un combat opposant les guitares et les claviers. Place à des mélodies incisives et directes, sans fond et sans rythmique. Une simplicité étonnante et frustrante d’un groupe habitué à une atmosphère travaillée et une texture sonore riche.

Thornography ne récidive pourtant pas les erreurs du précédent disque. Il s’affirme dans le changement et ne tente pas de concilier deux styles pourtant non antinomique mais contrastant bien trop dans l’univers Cradle pour oser vivre sereinement. Nymphetamine, rongé par le doute et empêtré dans un nœud inextricable, ressemblait à un disque bâtard, accouché dans la douleur et relégué de manière illégitime. Une tentative avortée que tente de renouveler le groupe avec Thornography. Dans cette perspective, la bande à Dany parvient enfin à concrétiser leur démarche. Ils s’appliquent, osent détrôner leur singularité stylistique pour une renaissance plus aisée. Fatigué de compulser un genre trop exigent ? Peut-être, la valse des départs et arrivées a probablement fini de conjurer l’appétit de Dany et efforcer ce dernier à des compositions plus simples à appréhender.

Cradle en aurait-il assez d’être Cradle ? D’être la cible de mécontents leur reprochant une attitude mercantile et vilement basse pour un groupe de « soit disant black metal » ? Le groupe s’affranchit ainsi de toute référence black proprement dite et officie dans un registre heavy trash mélodique. Cet album fera t-il taire les mauvaises langues que le groupe traînent derrière lui depuis le début de leur succès ? On peut supposer que oui, mais ce serait certainement mésestimer le caractère endurant des aveuglés réfractaire au groupe. Les sympathisants, eux, seront peut-être victimes de cette lassitude du frontman et cette envie de revenir à des choses plus simples à gérer. La question de l’avenir du combo se pose, sans crainte mais avec une pointe de contrariété. Un sentiment de chant du cygne d’une époque pourtant faste et ayant apporté des albums essentiels comme Damnation and a day, Cruelty and the beast ou Dusk… and her embrace. Des titres importants pour tout un genre avec Queen of winter throned ou Funeral in carpathia, Bathory Aria ou The smoke of her bruning. Aujourd’hui il faut composé avec le théâtral Byroniac man (quel affreux titre pour une chanson pourtant excellente) ou l’efficace et brut The fœtus of a new day kicking, l’épique et musicale Rise of the pentagram ou l’entraînant (oui, oui) Cemetery et Sundown.

Malgré tout, Thornography apporte également une certaine satisfaction. Celle d’un groupe qui a enfin digéré leur nouvelle identité musicale. Celle encore de voir les anglais dans une posture inattendue et finalement assez rafraîchissante. Evidemment, le fantôme des gloires passées est encore suffisamment présent dans les mémoires pour masquer la réussite de ce disque, mais l’ensemble dégage son flot ininterrompu de morceaux convaincants et dynamiques. Certainement le manque d’habitude réclame t-elle une accoutumance sur le long terme, de se faire à l’idée que le Cradle que l’on connaît ne sera peut-être plus jamais comme avant.

Un nouvel album de Cradle s’accueille toujours de manière fébrile. Un peu nerveux de découvrir les nouveaux morceaux. Cette fois – ou plus vraisemblablement encore, le groupe nous surprend, nous déçoit, nous contente. Un disque doux amer qu’il faudra écouter attentivement et régulièrement pour en apprécier cette richesse décharnée. Paradoxe délicieux, que d’apprendre à composer avec si peu. L’enthousiasme finit par poindre, mais l’on restera prudent sur l’usage de superlatifs. Thornography ne s’inscrit pas comme le meilleur album du groupe, ni le second. Mais comme un Cradle mineur quoique plaisant, pas catastrophique ou inutile (Bitter suites to succubi, davantage un ep gonflé gratuitement pour atteindre le format lp, comportant malgré tout quelques perles), mais en deçà des précédents (hormis Nymphetamine) exercices. Un album qui claque comme un coup de poing, mais dont la persistance auditive manque de convaincre.

Cradle of Filth s’offre un nouveau visage. Moins travaillé, plus lisse et aux contours affirmés simplement. Une identité fondue dans une masse d’obédience plus classique. Une musique croquis en opposition aux tableaux musicaux que le groupe se plaisait de nous offrir. La démarche est différente. Difficile toutefois de cacher une certaine rancœur un peu nostalgique d’un temps révolu. Il faut savoir accepter qu’un groupe ne s’évertue pas à toujours fournir la même came. Quand bien même ce choix et les conditions dans lesquels il se déploie prête à la discussion, cette nouvelle aventure promet quelques rencontres musicales pertinentes et exaltantes. A l’image d’un groupe qui finalement, ne fera pas comme tout le monde.
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

D'accord.
Mais sinon, tu l'as trouvé comment l'album ?
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Message par gehenne »

Colqhoun a écrit :D'accord.
Mais sinon, tu l'as trouvé comment l'album ?
Ah merde ! :x

J'savais bien que j'avais oublié de parler d'un truc... :?
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Message par Colqhoun »

Parce que bon, c'est bien beau de parler de cul et tout (en plus tu sais même pas épeler "Pornographie"), mais j'ai pas pigé le rapport avec ces types qui font semblant de faire du black.
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Message par gehenne »

Colqhoun a écrit :Parce que bon, c'est bien beau de parler de cul et tout (en plus tu sais même pas épeler "Pornographie"), mais j'ai pas pigé le rapport avec ces types qui font semblant de faire du black.
:lol: :lol: :lol:

C'est parce que j'utilise énormément de métaphore, voyons ! :o
(et puis c'est dur à écrire thor... heu, non... pornographie !)
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Message par Colqhoun »

gehenne a écrit :C'est parce que j'utilise énormément de métaphore, voyons ! :o
Ah ouais, j'comprend mieux pourquoi tu dis ça alors:
[...] Un nouvel album de Cradle s’accueille toujours de manière fébrile [...]
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Message par gehenne »

Voilà, tout à fait ! :D
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Message par Nimrod »

M_RiK a écrit :Image

...

Définitivement un bon cru, un peu "transitionnel" aux dires du sire Reznor, j'attends la suite, mais, pour le moment, je suis franchement content...
Justement, un second album issu des mêmes sessions n'était pas censé sortir pas trop longtemps après celui ci ? :?
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Message par M_RiK »

Apparemment, rien de prévu avant la fin de l'interminable tournée With Teeth.

Jamais entendu parler de "chûtes" (exceptées quelques bonus tracks, come Home par exemple) de ces sessions d'ailleurs, Reznor semblant plutôt dire, lors de la sortie de l'album, qu'il avait au contraire tenté de "ramasser" son travail, de moins se disperser... et qu'il espérait être arrivé à un stade où il pourrait écrire et enregistrer le prochain NIN relativement rapidement.
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Message par gehenne »

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iron maiden - a matter of life and death


Brave new world faisait figure de renaissance. Le retour de l’enfant prodigue annonçant des jours meilleurs. Depuis, le groupe anglais n’a pas forcément concrétisé cette résurrection avec un album en demi teinte, Dance of death. Pas mauvais, mais décevant. Au jeu du titre par titre, on serait pourtant tenté de répondre positivement aux trois quarts des chansons, mais de l’ensemble se dégage un rien de confusion. Une précipitation maladroite qui conduit irrémédiablement à un déséquilibre et des morceaux par définition boiteux et malhabiles. Il faut dire que Brave new world apparaissait comme un disque très pensé et réfléchi. Presque chirurgical dans sa précision. Des compositions cliniques, influencées par des effluves progressives. Alors de se retrouver avec un album plus rentre dedans (le principal – et seul – reproche que l’on pouvait faire à l’encontre de Brave new world, qui manquait de punch), mais hasardeux dans ses structures partant trop facilement dans tous les sens, et pas aidées par une production confuse où peine à se dissocier les trois guitares du groupe.

Avec A matter of life and death (AMOLAD), Iron Maiden gomme en partie les défauts rencontrés précédemment, sans toutefois retrouver la grâce de Brave new world. Des compositions dans l’ensemble soignées, une direction artistique remarquable – l’ensemble des morceaux constituent un tout, un bloc aux thèmes (écrits et musicaux) cohérents, sans toutefois s’encombrer de quelconques notions de concept, et un artwork magnifique (ce qui change de Dance of death et sa jaquette d’une laideur insoupçonnée). Mais AMOLAD n’est pas exempt de défauts et souffre également de cette précipitation déjà remarquée avec l’opus précédent.

Inévitablement, on sent que le groupe aime se retrouver en studio et jouer ensemble. La musique parvient à communiquer cette passion qui les anime après si longtemps. Un plaisir simple, celui de jouer, d’y aller à fond sans trop se poser de questions. De privilégier le plaisir immédiat à la réflexion trop poussée. En ressort une intensité remarquable, une énergie quasi immédiate. La vierge de fer a su canaliser leur détermination aux profits de compositions très travaillées. Un mixe entre les deux derniers albums du groupe. On retrouve plus particulièrement une lourdeur rarement rencontrée dans l’histoire du combo anglais. Des rythmiques lourdes comme autant de charges successives pugnaces et impose un déterminisme convaincant et sombre. Sans grandiloquence de mauvais goût, mais avec une emphase et une présence impressionnante.

Car de ces thèmes guerriers contemporains, Maiden sort l’artillerie lourde. Les guitares sont massives, empruntent des rythmiques imposantes. La montée crescendo de Longest day, le pesant Reincarnatin of Benjamin Breeg détonne légèrement dans la discographie du groupe, de même que les expérimentations de Lord of light ou l’étonnant The legacy. Un disque singulier capable de dresser des impressions disparates tout en gardant une certaine homogénéité d’ensemble. Seuls les structures souffrent légèrement avec des enchaînements pas toujours inspirés qui respirent le copier coller vulgaire et non réfléchi. Frustrant, car le groupe n’est pas coutumier d’un tel sort. Ce principal grief mise à part et une ou deux chansons bouche trou (l’introductif Different world et l’inutile The pilgrim), l’album s’impose comme un Maiden grand cru.

Toujours prompt à offrir des hymnes à faire chanter les stades, Maiden ne conçoit pas uniquement son disque pour la scène. Des morceaux pourtant magnifiques ne passeront certainement pas l’exercice du live. Mais quand le groupe parvient à concilier les deux, la perle ainsi née est une merveille. Epique, mais au refrain exaltant, The greater good of god s’annonce comme le morceau imparable sur scène déployant une armada d’émotions différentes, une montée en puissance avec cette intro douce où Dickinson, tout en finesse, exerce des qualités effroyables et nous cueille tendrement, pour mieux invectiver par la suite (paroles un rien naïves, mais toujours efficaces). Une construction duelle, qui laisse la part belle au chant dans une première partie, pour s’exprimer musicalement ensuite. Les enchaînements coulent de source, et le titre devient probablement le meilleur morceau de l’album.

A matter of life and death s’exécute dans l’urgence calculé, dans la réflexion où le plaisir immédiat prend une part importante dans la conception générale du groupe. Après tant d’années et d’albums formidables, la vierge de fer n’a finalement plus grand-chose à prouver, mais continue néanmoins de donner naissance à des disques passionnants, sans perdre de vue leur satisfaction personnelle. Un ravissement communicatif et entièrement partagé par l’auditeur. L’album développe une aura sombre et grave, évite le tout désespéré caricaturale. Une distinction qui apporte de l’oxygène à un ensemble pas très gai. Rarement, on aura pu entendre un disque aussi noir (ou alors, il faut se rappeler le douloureux souvenir de X Factor), tout en intégrant des caractéristiques propres au groupe (et à cette nouvelle structuration des morceaux depuis… X Factor). Un mariage entre le côté un peu brut de Piece of Mind et la sophistication de Seventh son of a seventh son. Deux références nobles pour un album qui attendra pour se voir offrir la place qu’il mérite dans la discographie du groupe, le temps de digérer ces compositions exigeantes, et de voir les effluves du temps le mûrir.
Ainsi, toujours et pourtant...
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