Millenium Actress (Satoshi Kon - 2001)
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Re: Millenium Actress (Satoshi Kon)
Kon est un génie.
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Re: Millenium Actress (Satoshi Kon)
Je confirme.ARAGORN elessar a écrit :Kon est un génie.
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Re: Millenium Actress (Satoshi Kon)
Quelqu'un va-t-il se dévouer pour la faire?ARAGORN elessar a écrit :Kon est un génie.
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Re: Millenium Actress
La qualité de l'animation ne cesse de progresser d'un film à l'autre. Par exemple dans Paprika, c'est le jeu sur les ombres portées qui m'a impressionné (en plus de quelques passages sidérants en terme de textures). Mais ce que j'aime le plus chez KON, c'est bien la qualité de sa narration toujours admirablement pensée. J'attends impatiemment les prochains films. Si tu ne l'as pas encore vu, tu peux tenter la Traversée du temps d'HOSODA Mamoru qui se rapproche un peu de l'esprit des films de KON Satoshi tout en restant plus simple.LéoL a écrit :Millenium Actress de Satoshi Kon
Comment dire… Sublime. Je ne sais pas si je dois encore m’attendre à voir des chefs d’œuvre comme ca avec Satoshi Kon, mais là je suis servis. Je n’avais vu que Paprika de lui le mois dernier et c’était déjà une sacrée découverte. Déjà rien que l’animation est à tomber par terre (je ne suis pas vraiment spécialiste de l’animé mais il me semble quand même qu’on a affaire au top du top, non ?), je l’ai trouvé d’une extrême beauté et je me régale de ces images. Puis le scénario est excellent. Paprika était déjanté, très original, irrationnel au point d’atteindre peut-être un seuil de saturation. Ici, tout s’enchaine très vite une nouvelle fois, sans pour autant que ce ne soit brouillon, tout est clair mais magique, on est littéralement emporté par cette actrice et son aventure (tout comme le journaliste et le caméraman, acteurs à part entière de cette histoire. Au départ je pensais qu’ils allaient rapidement m’emmerder à toujours être au milieu et finalement non, au contraire). A tel point que l’on est réellement touché par la quête qu’elle s’efforce d’accomplir et par la nostalgie qui se dégage de chaque morceau de films. Un très beau et bon moment.
On peut aussi noter que la musique accompagne superbement cette aventure.
9,5/10
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Re: Millenium Actress (Satoshi Kon)
Oui je l'ai vu, l'animation y est effectivement pas mal sans atteindre des sommets et on retrouve un peu l'esprit de Kon mais c'est quand meme bien different, plus simple c'est sur, pour un plus jeune public. D'ailleurs l'adolescence y est representé très justement.AlexRow a écrit :Si tu ne l'as pas encore vu, tu peux tenter la Traversée du temps d'HOSODA Mamoru qui se rapproche un peu de l'esprit des films de KON Satoshi tout en restant plus simple.
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Re: Millenium Actress (Satoshi Kon, 2001)
Anima analyse Millennium Actress et tente de percer quelques-uns des secrets de sa vertigineuse mise en scène. C'est fin, pertinent et rappelle avec justesse pourquoi Kon est bien un génie.
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Re: Millenium Actress (Satoshi Kon - 2001)
Merci, c'est vraiment super intéressant.
Un poil laudateur, mais ça n'est pas pour me déplaire. Et puis surtout, cette analyse souligne beaucoup de choses très judicieuses.
Un poil laudateur, mais ça n'est pas pour me déplaire. Et puis surtout, cette analyse souligne beaucoup de choses très judicieuses.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Millenium Actress (Satoshi Kon - 2001)
Ah ben tiens. Pour avoir découvert Millennium actress ce mois-ci entre autres anime, et pour avoir revu du coup Perfect blue (virtuose et dérangeant) et Paprika (chef-d’œuvre d'imagination), je trouve que ce film tout à fait brillant dans sa narration reste tout de même un poil en-deçà des autres prouesses de Satoshi Kon. La dimension de mélo distingue le projet en voulant donner une colonne vertébrale émotionnelle aux recherches narratives, mais c'est peut-être aussi sa fragilité, parce que Kon me semble plus à l'aise lorsqu'il développe l'humain et l'émotion en creux de son exploration visuelle d'un concept (la schizophrénie, le rêve). Je pense notamment à la pitié qu'on éprouve pour l'ex-chanteuse de J-pop, portrait pour le moins violent psychologiquement qui conforte le malaise de ce thriller, ou à la découverte des véritables sentiments de Chiba pour l'obèse et maladroit Tokita, remise en perspective étonnante d'une relation présentée comme condescendante. Autant de touches bien dosées qui s'intercalent merveilleusement dans le récit. Dans Millennium actress, l'équilibre est plus instable, moins évident. Si le personnage de Chiyoko Fujiwara touche par ses épreuves et par le regard de respect que pose sur elle le réalisateur comme l'équipe de journalistes, il n'en va pas forcément de même quant à son idée fixe de retrouver cet inconnu de son enfance... le film vend cahin-caha son principe directeur d'amour fou.
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Re: Millenium Actress (Satoshi Kon - 2001)
"Millennium Actress" est aussi une oeuvre qui revisite avec brio l'histoire du cinéma japonais avec moults références. En cela, il y a une manière d'inscrire la petite histoire dans la grande, qui lui apporte une densité digne de grandes fresques cinématographiques. Mais quelque part, on touche à une forme d'émotion cinéphile qui n'aura pas autant d'impact sur le spectateur non initié, que sur celui qui connait son Mizoguchi illustré sur le bout des doigts. "Millennium Actress" est l'une des plus belles déclarations d'amour au cinéma japonais qui soit.
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Re: Millenium Actress (Satoshi Kon - 2001)
Je suis parfaitement en phase avec ce que Blue écrivait, à une nuance près.
Je suis pour ainsi dire profane en matière de cinéma japonais. Il n'en reste pas moins que j'ai été balayé par le souffle déflagrant de cette merveilleuse déclaration au cinéma nippon. Sans doute parce qu'à contre-courant d'un cinéma volontiers opportuniste qui fait florès aujourd’hui, les références ne flattent pas l'agrément connivent d'une audience avertie, ou qui se targuerait de l’être. Ici, les balises sont érigées dans leur immanence, tant et si bien qu'elles ne requièrent du spectateur aucune culture trop pointue pour pouvoir exprimer pleinement leur pouvoir d’évocation hyperbolique. D’autant que les partis-pris d’accompagnement du spectateur ingénu, s’ils peuvent paraître quelque peu arbitraires de prime abord, s’avèrent payants en termes d’immersion. En prise directe avec l’odyssée foisonnante de Chiyoko, le spectateur ne se contente pas de découvrir une cartographie exhaustive des genres sillonnés par le cinéma japonais depuis l’ère Shôwa, il se voit offrir, pour peu qu’il soit un minimum curieux, un précieux sésame pour ce monde imaginaire embrasé par le brio de l’exécution et dont la fécondité semble inépuisable.
Millenium Actress n’est pas un film à réserver aux connaisseurs du cinéma nippon ou aux aficionados du cinéaste, bien au contraire. Il est parcouru d’un souffle didactique presque secret qui opère également sur le plan historique. La fresque est effectivement dense et son arrière-plan historique irréprochablement documenté. La discrète mainmise qu’exerce Satoshi Kon sur cet étai fluctuant nourrit et relance la quête allégorique de Chiyoko. En creux, elle en dépoussière les résidus chimériques pour esquisser la recherche composite d’une maturité artistique et d’une permanence contre vents et marées. Le final, à l’heure où ces préoccupations n’ont plus cours et, qu’enfin, Chiyoko peut renouer avec la recherche de son amour virginal, est d’une beauté fulgurante et souveraine.
Pour moi qui suis toujours plutôt rétif aux propositions du cinéma d’animation, cette œuvre magique est à marquer d’une pierre blanche. C’est mon premier Satoshi Kon. Ça ne sera pas le dernier.
Je suis pour ainsi dire profane en matière de cinéma japonais. Il n'en reste pas moins que j'ai été balayé par le souffle déflagrant de cette merveilleuse déclaration au cinéma nippon. Sans doute parce qu'à contre-courant d'un cinéma volontiers opportuniste qui fait florès aujourd’hui, les références ne flattent pas l'agrément connivent d'une audience avertie, ou qui se targuerait de l’être. Ici, les balises sont érigées dans leur immanence, tant et si bien qu'elles ne requièrent du spectateur aucune culture trop pointue pour pouvoir exprimer pleinement leur pouvoir d’évocation hyperbolique. D’autant que les partis-pris d’accompagnement du spectateur ingénu, s’ils peuvent paraître quelque peu arbitraires de prime abord, s’avèrent payants en termes d’immersion. En prise directe avec l’odyssée foisonnante de Chiyoko, le spectateur ne se contente pas de découvrir une cartographie exhaustive des genres sillonnés par le cinéma japonais depuis l’ère Shôwa, il se voit offrir, pour peu qu’il soit un minimum curieux, un précieux sésame pour ce monde imaginaire embrasé par le brio de l’exécution et dont la fécondité semble inépuisable.
Millenium Actress n’est pas un film à réserver aux connaisseurs du cinéma nippon ou aux aficionados du cinéaste, bien au contraire. Il est parcouru d’un souffle didactique presque secret qui opère également sur le plan historique. La fresque est effectivement dense et son arrière-plan historique irréprochablement documenté. La discrète mainmise qu’exerce Satoshi Kon sur cet étai fluctuant nourrit et relance la quête allégorique de Chiyoko. En creux, elle en dépoussière les résidus chimériques pour esquisser la recherche composite d’une maturité artistique et d’une permanence contre vents et marées. Le final, à l’heure où ces préoccupations n’ont plus cours et, qu’enfin, Chiyoko peut renouer avec la recherche de son amour virginal, est d’une beauté fulgurante et souveraine.
Pour moi qui suis toujours plutôt rétif aux propositions du cinéma d’animation, cette œuvre magique est à marquer d’une pierre blanche. C’est mon premier Satoshi Kon. Ça ne sera pas le dernier.
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Re: Millenium Actress (Satoshi Kon)
Oui.John Anderton a écrit :Je confirme.ARAGORN elessar a écrit :Kon est un génie.