Les Copains (Yves Robert - 1965)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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christian
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Les Copains (Yves Robert - 1965)

Message par christian »

Les copains - film d'Yves Robert de 1964

d'après le bouquin de Jules Romains, et avec la célèbre chanson de Georges Brassens ("Les copains d'abord") au générique.

C'est une comédie (peux être l'une des meilleures d'Yves Robert) vraiment sensationnelle et proprement hilarante, jugez plutôt : sept copains d'enfance (Philippe Noiret le chef de bande, Pierre Mondy le fort en gueule, Claude Rich l'intello qui joue du Mozart à la flûte, Christian Marin, le toujours excellent Michael Lonsdale décidemment aussi à l'aise chez Robert que chez Mocky, Bunuel ou Duras, Jacques Balutin et le tout jeunot et timide Guy Bedos ) se retrouvent en vacances pour se moquer des ridicules et de la bienséance en organisant des énormes canulars de potaches.

On y retrouve même l'extraordinaire Tsilla Chelton (future Tatie Danielle) en tenancière d'une petite auberge de campagne, Catherine Rouvel dans une scène mémorable dans une église avec un savoureux Noiret en faux-curé prêchant une homélie pas vraiment conforme avec le discours du nouveau pape Benoît XVI ;-),

Je vous recommande particulièrement la scène avec Pierre Mondy en faux ministre faisant une visite impromptue dans une caserne tenue par un imperturbable Claude Piéplu (à pisser de rire !!!)
Alligator
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Message par Alligator »

J'aime beaucoup ce film. Une bonne préparation pour L'éléphant et sa suite. Un film en noir&blanc...&rose. Irrévérencieux, espiègle, frais. Quatre ans avant les évènements de mai, on sent que ce film sur l'amitié et la ripaille a été fait dans la joie et le plaisir de la belle langue (je pense notamment au repas dans un bistrot tenu par Jean Lefebvre et le discours de Noiret, soirée au cours de laquelle les copains prennent leur résolution de mettre un coup à la pudibonderie et l'hypocrisie ambiante.
christian
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Message par christian »

Alligator a écrit :J'aime beaucoup ce film. Une bonne préparation pour L'éléphant et sa suite. Un film en noir&blanc...&rose. Irrévérencieux, espiègle, frais. Quatre ans avant les évènements de mai, on sent que ce film sur l'amitié et la ripaille a été fait dans la joie et le plaisir de la belle langue (je pense notamment au repas dans un bistrot tenu par Jean Lefebvre et le discours de Noiret, soirée au cours de laquelle les copains prennent leur résolution de mettre un coup à la pudibonderie et l'hypocrisie ambiante.
tout à fait, c'est exactement l'esprit du film, en fait c'est un des films "culte" de... mon père ;-) qui avait du le voir à l'époque dans son adolescence, et ça lui avait laissé un souvenir assez vivace (surtout qu'il adore plus que tout Georges Brassens, le vin et la bonne chère ;-))
Alligator
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Re: Les copains !

Message par Alligator »

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http://alligatographe.blogspot.fr/2012/ ... obert.html

J'adore ce film, mais véritablement, d'une affection presque physique ai-je envie de dire. Normal, c'est un film hédoniste par excellence. La philosophie de vie qui est promue ici dans toute sa splendeur est tournée exclusivement et surtout de façon vitaliste vers le plaisir, la nécessaire recherche d'un plaisir qui n'est en aucune manière un passe-temps, qui n'a strictement rien à voir avec un quelconque loisir, mais qui constitue bel et bien la donnée élémentaire de la survie, comme l'air qu'on respire, un attribut de l'existence indépassable, une obligation pour l'âme comme pour le corps, une réponse hygiénique et rigoureuse au cortège d'emmerdes de la vie.

Ce n'est pas tant l'amitié qui est vantée sinon soulignée, elle l'est du reste, certes, mais le film, par ses chemins sinueux, par les répliques tirées du roman de Jules Romains, par la mise en scène enjouée d'Yves Robert, par l'enthousiasme communicatif, sincère qui se lit chez les comédiens, par ces blagues auxquelles les personnages vouent tant de temps, le film disais-je est une ode à l'essence de vie, est à l'écoute des désirs, de leurs satisfactions.

Il n'est pas dit que le plaisir doit être satisfait en solitaire, en égoïste, non, bien au contraire comme le montre la scène où les compères se refusent à boire en l'absence de l'un des leurs. Les tours se jouent à plusieurs, il faut un large public. Surtout les faces éclatantes, lumineuses de sourires des amis sont l'indispensable gage de plaisir de vivre. Partagé, oui. De même qu'on dédie à un copain la musique d'une roue libre dans une descente à vélo le long d'une route de campagne par un bel après-midi d'été, on ne se paye un bon resto qu'au minimum à deux, histoire que la satiété bienheureuse se lise dans le regard et le sourire béat de l'autre. C'est très joliment dit : la caméra d'Yves Robert est toujours prête à capter ces petits instants de bonheur, d'amitié où l'on voit les hommes festoyant sous les caresses d'une existence qu'ils ont choisi de mener à leur baguette.

Il y a là une morale volontariste qui n'est pas sans panache, ni justesse. Ils ne veulent pas subir la vie mais la diriger, sans pour autant fustiger un corps qui ne leur fait pas peur. Bien entendu, il n'est pas complètement nié que la vie ne se résume pas à la bamboche : les mouises, les aléas, le boulot qui prend du temps mais fait gagner de quoi ripailler sont là, quelque part, tapis dans l'ombre. A la fin du film par exemple, Philippe Noiret se tourne vers l'horizon, l’œil un peu noir, avec ce poids de mélancolie sur la nuque, car le temps des vacances est sur le point de se terminer.

Le film ne se perd pas complètement dans la fable, dans l'irréel mais fait tout de même plus que suggérer que l'orientation hédoniste des personnages n 'est pas une posture commode, ou même un brin artificielle, il affirme au contraire, avec joie, que cette quête s'inscrit dans un absolu compliqué à atteindre, qu'elle est le fruit d'un combat. C'est bien une lutte que se propose de livrer la bande de copains.

Et les blagues qu'ils préparent contre deux petites villes auvergnates, Ambert et Issoire, qu'ils ont pris en grippe un soir de beuverie, sont des manifestes philosophiques, avec ce que cela suppose de soufré, de mal-pensant, de politique en somme, entre anarchisme et gauchisme, une offensive "anti" en tout cas. La première est nettement anti-militariste. Pierre Mondy parle de la caserne qu'ils mettent sans dessus dessous comme d'un "vaste pet". La deuxième est bien entendu anti-religieuse, Philippe Noiret fustigeant le caractère mortifère du catholicisme en détournant la messe du dimanche au profit d'un discours totalement libertaire et hédoniste. Le troisième est moins évident. Jacques Balutin y conspue sans doute un nationalisme fondé sur des mythes faussement historiques. En tout cas, c'est à la foule amassée et panurgienne qu'il s'en prend. La petite facétie finale qui met en scène les dons chimiste du très jeune Guy Bedos est davantage tournée vers une poésie sereine, nullement agressive, elle permet quoiqu'il en soit de conclure un très beau film avec un peu plus de légèreté.

Mais le film n'excelle pas seulement à lancer cette belle invitation au bonheur ensemble. Sur la forme, je l'ai déjà évoqué plus haut, le jeune cinéaste Yves Robert s'amuse à filmer son histoire sur la même tonalité, avec joie, avec imagination et il sait merveilleusement mettre en "couleurs" et gaieté son noir & blanc. Ça bouge, ça vit. Le rythme est trépidant.

Quelques respirations ici et là, notamment grâce à la flûte de Claude Rich -et son Mozart- ponctuent un récit bien en main, où l'ennui ne peut se faufiler.

De plus, les acteurs sont nombreux et très à leur aise. Nul doute que le tournage a dû être rieur, d'esprit troupier et tout aussi gourmand que l'histoire qu'il raconte.

Pour le spectateur, il est un plaisir qui ne se refuse guère, l'incommensurable plaisir d'entendre la voix roucoulante de Philippe Noiret, tempêtante, miaulante, tonitruante et berçante, roulant avec générosité son texte. Quel plaisir de retrouver le visage jovial de l'admirable Pierre Mondy. Jacques Balutin est très bien également. Les autres sont peut-être un peu plus effacés. Claude Rich a sa minute de gloire, comme Guy Bedos. Michael Lonsdale et Christian Marin se contentent de peu, les pauvres. Ils sourient, c'est déjà ça. On appréciera l'aimable participation de Tsilla Chelton ainsi que celle de Jean Lefebvre.

Tout cela est bien fait, et donc "plaisirofère". Comment faire pour ne pas y goûter? Se pincer le cul? Il faut sûrement un travail de morale mal placée, enfin tout ce qui m'exaspère.

Au contraire, ce film donne un sacré coup d'air frais, il met de bonne humeur. Un rendez-vous que je m'octroie de temps en temps... Cela faisait trop longtemps, il faudra y revenir plus souvent. Positif.
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Commissaire Juve
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Re: Les copains !

Message par Commissaire Juve »

Pourquoi pas...

A titre perso, comme je l'ai déjà écrit, je suis passé complètement à côté et j'ai dé-tes-té ! La séquence au café (chez Jean Lefebvre), insupportable... La séquence de la caserne, pathétique, presque du Max Pécas avant l'heure... le reste ne m'a pas plus intéressé. D'une manière générale, la logorrhée de Noiret est exaspérante. Et le côté "rions, rions ! tapons-nous sur la bedaine, montrons qu'on est des copains", ça m'a fait l'effet de deux bouts de polystyrène frottés l'un contre l'autre :? .

Seul moment de grâce, la balade à vélo avec le petit chien.

Mais ça n'est qu'un point de vue discordant. La chronique d'Alligator est la preuve qu'on peut aimer ce film.


PS : Je voulais faire un test du DVD, mais j'ai fait l'erreur de ne pas prendre de notes pendant le premier visionnage (comme je le fais tout le temps). L'idée d'avoir à le revisionner me gonfle tellement que je crois que le test technique ne paraîtra pas avant longtemps. Mais l'internet y survivra sûrement.
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Re: Les copains (Yves Robert - 1965)

Message par Federico »

Je me demande si pour de nombreux spectateurs de 1965, la gentille comédie de Robert ne paraissait pas déjà très datée. Son ton et son humour font très 4ème voire 3ème république. L'autre aspect un peu pénible c'est que Noiret tire toute la couverture à lui, tonitrue sans partage et ne laisse que des miettes à ses copains acteurs. Et le final est vraiment piteux avec son excursion avec bouteilles qui explosent et l'idée complètement ratée de la colorisation des eaux de la Seine dans un film en N&B (seul un vague effet pas super spécial laisse entrevoir une teinte laiteuse). La plupart des canulars fomentés par la joyeuse bande sont au (bas) niveau des farces de carabins et autres bizutages estudiantins comme la visite impromptue du ministre à la caserne avec inspection des latrines (même si c'est toujours réjouissant de voir Piéplu camper un officier crétin), Balutin en statue vivante de Vercingétorix ou encore le concours de boisson (où on jurerait que Noiret s’envoie réellement coup sur coup ses deux pichets).
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Les seuls bons moments sont le numéro de Tsilla Chelton en aubergiste revêche marmonnant que le maigre repas du soir ne sera composé que d'un assortiment digne d'une table gastronomique et surtout le prêche allumé de Noiret déguisé en envoyé de Vatican II et appelant les sages ouailles à une bacchanale frénétique (occasion de voir les jolis minois de Catherine Rouvel et surtout de Marie-Christine Barrault dont ce fut la toute première apparition à l'écran).
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Même si il ne fait pas dans la finesse, comment ne pas sourire en entendant son imprécation :
"Et vous, jeunes hommes, comme Moïse, vous portez la verge miraculeuse qui fait jaillir l'eau du rocher !" :lol:
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Re: Les copains (Yves Robert - 1965)

Message par Grimmy »

J'ai enregistré le film passé très tard cette semaine sur la 2 et j'ai le même avis que le Commissaire : un film insupportable ! D'ailleurs, après la énième logorrhée de Noiret j'ai fini par tout arrêté et suis passé à autre chose...
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Profondo Rosso
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Re: Les copains (Yves Robert - 1965)

Message par Profondo Rosso »

Comme Alligator j'avais beaucoup aimé je remets mon avis du topic Yves Robert

Les Copains (1964)

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Sept inséparables décident de prendre quelques jours de vacances pour mettre au point trois énormes canulars destinés à bafouer les corps constitués : l'armée, l'église et l'administration... Ils jettent leur dévolu de manière presque arbitraire sur deux paisibles sous-préfectures : Ambert et Issoire, car celles-ci les lorgnaient d'un mauvais œil sur une carte de France.

Entre son adaptation (adoucie certes mais le matériau est là) de La Guerre des Boutons ou son ode libertaire Alexandre le bienheureux, Yves Robert dans ce cadre de cinéma populaire se sera avéré un cinéaste étonnement subversif. La preuve avec cet hilarant Les Copains, adaptation modernisée d'un roman de Jules Romains et grand éclat de rire moqueur lancé à la France Gaullienne. On pense parfois à son futur et cultissime diptyque Un éléphant ça trompe énormément/Nous irons tous au paradis dans cette visions collective de l'amitié masculine mais si malgré l'humour la réalité rattrape quelque peu les personnages des films de 77/78, on baigne ici dans une douce insouciance détachée des vicissitudes du quotidien. D'ailleurs héros des Copains sont chacun des sorte d'archétypes moins fouillés que dans Un éléphant... mais immédiatement cernés et attachant grâce au casting parfait et à la présentation ludique qu'en fait Yves Robert en ouverture. Là, du berceau au lycée en passant par le service militaire et les grandes écoles, Yves Robert dépeint toute les étapes du cycle de la vie d'homme qui auront vu les personnages se rencontrer tour à tout avec la bande joyeux lurons que sont Philippe Noiret (Bénin), Guy Bedos (Martin), Michael Lonsdale (Lamendin), Christian Marin (Omer), Pierre Mondy (Broudier), Jacques Balutin (Lesueur) et Claude Rich (Huchon).

Dans ce parcours balisé, les sept camarades n'auront jamais cessé de s'amuser et se rire de leur entourage. On en a une démonstration en début de film lorsqu'ils sèment la zizanie dispersé dans une salle de cinéma ou lors d'une beuverie épique dans un bar où le tenancier Jean Lefebvre sera joliment malmené. C'est dans cet état second que leur vient l'idée de passer à l'étape supérieure pour moquer cette rigueur et médiocrité ambiante à plus grande échelle. Le cadre de leur action sera choisi au hasard alcoolisé d'une carte de France dans deux sous-préfectures endormies de la Haute Loire, Ambert et Issoire. Chacun des sept amis échafaudera une farce dont les trois meilleures seront exécutées au détriment des malheureux habitants.

Le film s'enferme un peu au départ dans une préciosité qui nous éloigne un peu des personnages déséquilibré entre sophistication et esprit de sales gosses turbulents. Il y a néanmoins de bonne idées comme celle de faire du périple vers les villages une sorte de chanson de geste où les copains se croise et se répondent distance tel des nobles chevaliers de la blague en route vers leur destinée, le tout truffé de rencontres loufoques tel cette tenancière d'hôtel revêche jouée par Tsilla Chelton. Par contre une fois les fameux canulars lancés, l'hilarité, la vraie, ne se dément pas jusqu'à la dernière minute. L'audace du récit est de se jouer à travers chacune des facéties d'une grande institution que ce soit l'armée, l'église ou l'administration.

La droiture et le respect aveugle de l'armée sont génialement caricaturés avec un Pierre Mondy déguisé en ministre qui mettre à sac une caserne et la ville par la seule crédulité et l'obéissance de gradés. Les dialogues sont extraordinaires, subtil et rabelaisiens avec une vulgarité élevée en en art (l'épisode des toilettes :mrgreen: ) et un final explosif où les malheureux villageois vont passer une drôle de nuit. Philippe Noiret grimé en prêtre provoquera un même éclat de rire avec un discours en forme d'appel à la chair où les contrechamps entre sa tirade enflammée et les mines frustrées et/ou concupiscente des fidèles décuple la force du propos. Le troisième canular prometteur dans l'idée et amusant dans sa réalisation s'avère moins fort même si la figure de Vercingétorix ridiculisée et le phrasé grandiloquent et pompeux du maire son savoureusement croqués.

Une beuverie avait annoncé le début de la campagne farceuse, un autre grand banquet amorce sa fin mais avant de retourner à leur existence ordinaire notre bande s'offrir un dernier coup d'éclat à l'ampleur... écarlate ! Même s'ils ont parfois du mal à tous exister (dommage pour Michael Lonsdale un peu en retrait alors qu'il aura peu eu l'occasion de faire dans la gaudriole) tous les acteurs emportent l'adhésion, en particulier Guy Bedos en grand enfant, Philippe Noiret en chef de bande (et qui remettra le couvert avec le pendant italien du film d'Yves Robert Mes cher amis) et un Pierre Mondy canaille. Grande comédie ! 5/6
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Rick Blaine
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Re: Les copains (Yves Robert - 1965)

Message par Rick Blaine »

Je l'avais trouvé un peu pénible ce film. Je trouve à la fois qu'il n'y a pas la profondeur des personnages du dyptique Un Elephant/Nous irons tous au Paradis et que l'humour n'y fonctionne pas aussi bien. C'est un film un peu creux, pas assez attachant pour moi, même s'il n'est pas désagréable. On est loin, très loin de l'humanité qui se dégages de Mes Chers Amis que tu évoques en fin de texte.

De toute façon, je dois dire que j'admire énormément Yves Robert, mais tout ce qui est avant Alexandre me parait dispensable. Il se cherche, ça ne me passionne pas. Ensuite par contre, ce sera le quasi sans-faute!
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Profondo Rosso
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Re: Les copains (Yves Robert - 1965)

Message par Profondo Rosso »

Rick Blaine a écrit :Je l'avais trouvé un peu pénible ce film. Je trouve à la fois qu'il n'y a pas la profondeur des personnages du dyptique Un Elephant/Nous irons tous au Paradis et que l'humour n'y fonctionne pas aussi bien. C'est un film un peu creux, pas assez attachant pour moi, même s'il n'est pas désagréable. On est loin, très loin de l'humanité qui se dégages de Mes Chers Amis que tu évoques en fin de texte.
Je suis d'accord pour les personnages moins fouillés et unidimensionnel mais malgré tout grâce au charisme du casting je trouve que ça fini par prendre si on adhère à l'humour. Après ce genre de pantalonnade franchouillarde me fait bien rire, franchement la caserne ou la tirade à l'église j'étais plié :mrgreen: Même si ce sera fait avec plus de profondeur je trouve quand même que c'est la matrice de Mes chers amis (le postulat est quasi le même) et du dyptique Un éléphan.../Nous irons tous au paradis, Yves Robert se cherche encore mais arrive quand même à bien amuser.
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Re: Les copains (Yves Robert - 1965)

Message par Federico »

Profondo Rosso a écrit :
Rick Blaine a écrit :Je l'avais trouvé un peu pénible ce film. Je trouve à la fois qu'il n'y a pas la profondeur des personnages du diptyque Un Elephant/Nous irons tous au Paradis et que l'humour n'y fonctionne pas aussi bien. C'est un film un peu creux, pas assez attachant pour moi, même s'il n'est pas désagréable. On est loin, très loin de l'humanité qui se dégages de Mes Chers Amis que tu évoques en fin de texte.
Je suis d'accord pour les personnages moins fouillés et unidimensionnel mais malgré tout grâce au charisme du casting je trouve que ça fini par prendre si on adhère à l'humour. Après ce genre de pantalonnade franchouillarde me fait bien rire, franchement la caserne ou la tirade à l'église j'étais plié :mrgreen: Même si ce sera fait avec plus de profondeur je trouve quand même que c'est la matrice de Mes chers amis (le postulat est quasi le même) et du diptyque Un éléphan.../Nous irons tous au paradis, Yves Robert se cherche encore mais arrive quand même à bien amuser.
Le canular à la caserne est assez gras mais je reconnais m'être marré quand Mondy sort en retenant un fou-rire qu'il a "visité les cuisines par l'absurde". Avec l'incroyable Tsilla Chelton (qui n'a jamais été aussi drôle que dans les années 60-70, cf sa dame-pipi de C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule) LE grand moment du film reste le sermon orgiaque. Dans un film de mecs donc fatalement un peu cons (Brassens le disait lui-même, pas du film mais des réunions d'hommes) qui manque cruellement de femmes. Dommage aussi que le personnage envahissant joué par Noiret étouffe les autres. Si Mondy a droit à sa séquence, celle avec Balutin est franchement oubliable, Bedos a à peine le temps d'exploiter son petit scientifique timide et touchant, Rich se contente de jouer de la petite flute (mais est interrompu juste au moment où il allait répondre au joli cor de la délicieuse Marie-Christine Barrault), Marin est aux abonnés absents et le grand Lonsdale n'est qu'une présence.
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Re: Les copains (Yves Robert - 1965)

Message par Profondo Rosso »

Oui dommage que les autres personnages n'aient pas droit à un numéro aussi énorme que Mondy et Noiret, la séquence Vercingétorix et même la fin son en dessosu de ce qui a précédé. C'est dommage surtout pour Michael Lonsdale je n'ai pas l'impression qu'il ait souvent eu l'occasion de se marrer dans ses différents rôles :mrgreen:
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Re: Les copains (Yves Robert - 1965)

Message par Federico »

Profondo Rosso a écrit :C'est dommage surtout pour Michael Lonsdale je n'ai pas l'impression qu'il ait souvent eu l'occasion de se marrer dans ses différents rôles :mrgreen:
Sa présence étrange a un certain potentiel comique mais par contraste, comme dans Hibernatus et il est vraiment drôle dans Baisers volés. Comme ça, à première vue, ce n'est pas l'acteur le plus pouêt-pouêt mais il a souvent joué chez Mocky et dans des films assez détonants.
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Re: Les copains (Yves Robert - 1965)

Message par Major Tom »

Dans le Fantôme de la liberté de Buñuel, il n'est pas mal non plus. :mrgreen:
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Re: Les copains (Yves Robert - 1965)

Message par Watkinssien »

Un Robert est, au minimum, toujours sympathique et cette comédie joyeuse et farfelue l'est assurément.

C'est bien joué, enlevé, assumant une franchouillarde décontraction. Le cinéaste n'atteint pas la pleine maîtrise des rythmes subtils de ces films ultérieurs, ni leur acuité d'observation, mais c'est un brouillon plaisant.
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Mother, I miss you :(
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