Amadeus (Milos Forman - 1984)
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
Un chef d'oeuvre d'ennui
Dernière modification par Dunn le 3 août 12, 19:37, modifié 1 fois.
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
Tu devrais tenter le Chronique d'Anna Magdalena Bach des Straub. Il est bien plus fun.
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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Re: Amadeus (Milos Forman, 1984)
Oui c'est exactement ça. Le concept n'est d'ailleurs pas nouveau et avant le film de Forman, il existait déjà une pièce de théâtre sur le même sujet, qui fut d'ailleurs à l'origine de la trame scénaristique du film. Avant cela, il y avait même un opéra de Rimski Korsakov, d'après Pouchkine, qui exploitait aussi ce thème de la "prétendue" rivalité entre Mozart et Salieri.Demi-Lune a écrit :Ce que je trouve justement formidable dans la construction de ce film, c'est qu'il ne prétend pas frontalement être un film sur Mozart. Amadeus, c'est le génie musical de l'artiste vu au travers des yeux gonflés de jalousie et d'admiration de son plus grand rival.
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
La pièce de Peter Shaffer était suffisamment intelligente pour faire de son adaptation une œuvre au moins intéressante.
Mais ce que Milos Forman a ajouté, ce n'est pas qu'une mise en scène d'un classicisme somptueux, c'est aussi une nouvelle façon d'explorer les méandres de personnages irrationnels.
Entre les aliénés de One Flew over the Cuckoo's Nest, Larry Flynt ou Andy Kaufman, on sait que le cinéaste a souvent eu une prédilection pour les êtres fous.
Or, grâce au matériau d'origine, il en a deux pour le prix d'un. D'un côté nous avons Salieri, le compositeur reconnu de son vivant, talentueux et professionnel et de l'autre, nous avons l'exubérant et le génie créatif de Mozart, jeune insolent, naïf et vulgaire.
Dès lors, après un début captivant où l'on voit le personnage de Salieri, très âgé, qui témoigne à un jeune prêtre, après une tentative de suicide, de l'importance qu'a eue Mozart dans sa propre vie, Forman nous montre bien que le reste de l'intrigue (qui se constitue de flash-backs) ne sera uniquement que le point de vue de Salieri. Donc il est déjà inutile d'essayer de se montrer historien pour juger de la caractérisation qu'est donnée à Wolfgang Amadeus Mozart.
Mais ce qui rend le film véritablement passionnant, c'est bel et bien la manière dont Forman arrive à retranscrire, sans aucune esbroufe ou effet gratuit, la puissance de la musique (par extension la puissance créatrice) en une remarquable correspondance son/image. Cette adéquation, qui pourrait devenir conventionnelle, se révèle constamment juste, car elle apporte une intensité émotionnelle et une identification très forte avec le personnage de Salieri.
Un homme talentueux, reconnu, extrêmement connaisseur de son art, d'une courtoisie rare, arrivé au sommet de la hiérarchie, d'un professionnalisme impeccable, qui va croiser un homme aux antipodes de sa personnalité mais qui va l'éblouir par son prodige musical. Un homme dégoûté par son propre échec, qui prouve que le talent n'est rien face au génie, qu'il n'arrivera jamais à toucher le Sublime, la Beauté.
Ce constat d'une amertume rare peut se répercuter dans n'importe quel domaine et c'est ce cachet qui donne force, modernité et universalité à ce grand film.
Amadeus, au-delà de sa splendide reconstitution historique, de la qualité de l'interprétation, de la force dramatique de la pièce d'origine, est une œuvre magistrale, où la férocité du trait n'exclut pas un humour vivifiant, où la violence des sentiments se mêlent avec la pureté créatrice.
Mais ce que Milos Forman a ajouté, ce n'est pas qu'une mise en scène d'un classicisme somptueux, c'est aussi une nouvelle façon d'explorer les méandres de personnages irrationnels.
Entre les aliénés de One Flew over the Cuckoo's Nest, Larry Flynt ou Andy Kaufman, on sait que le cinéaste a souvent eu une prédilection pour les êtres fous.
Or, grâce au matériau d'origine, il en a deux pour le prix d'un. D'un côté nous avons Salieri, le compositeur reconnu de son vivant, talentueux et professionnel et de l'autre, nous avons l'exubérant et le génie créatif de Mozart, jeune insolent, naïf et vulgaire.
Dès lors, après un début captivant où l'on voit le personnage de Salieri, très âgé, qui témoigne à un jeune prêtre, après une tentative de suicide, de l'importance qu'a eue Mozart dans sa propre vie, Forman nous montre bien que le reste de l'intrigue (qui se constitue de flash-backs) ne sera uniquement que le point de vue de Salieri. Donc il est déjà inutile d'essayer de se montrer historien pour juger de la caractérisation qu'est donnée à Wolfgang Amadeus Mozart.
Mais ce qui rend le film véritablement passionnant, c'est bel et bien la manière dont Forman arrive à retranscrire, sans aucune esbroufe ou effet gratuit, la puissance de la musique (par extension la puissance créatrice) en une remarquable correspondance son/image. Cette adéquation, qui pourrait devenir conventionnelle, se révèle constamment juste, car elle apporte une intensité émotionnelle et une identification très forte avec le personnage de Salieri.
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Ce constat d'une amertume rare peut se répercuter dans n'importe quel domaine et c'est ce cachet qui donne force, modernité et universalité à ce grand film.
Amadeus, au-delà de sa splendide reconstitution historique, de la qualité de l'interprétation, de la force dramatique de la pièce d'origine, est une œuvre magistrale, où la férocité du trait n'exclut pas un humour vivifiant, où la violence des sentiments se mêlent avec la pureté créatrice.
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
Comme tu as bien résumé
Amadeus c'est vraiment un monument du 7ème Art.
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
Hasard et coincidence, en zappant hier à la télé, je suis tombé sur un épisode de "Saving Grace" avec Holly Hunter (oscar de la meilleure actrice et une Palme d'Or à son actif, "réduite" aujourd'hui à jouer dans les feuilletons), et voilà t-y-pas que dans cet épisode apparait F Murray Abraham ! (oscar itou d'ailleurs !) Après Amadeus, on ne l'a quasi jamais revu ce comédien. On le voyait (à peine) dans "Serpico" et dans "Scarface" aussi. Et puis pff, disparu !
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
Il me semble qu'il a quand même tenu un second rôle assez important - quoique bref à l'écran - dans Le Nom de la rose. Je me souviens qu'il jouait aussi le "méchant" professeur dans A la recherche de Forrester de Gus van Sant. Mais jamais rien d'aussi marquant que son interprétation de Salieri, c'est vrai.Grimmy a écrit :Après Amadeus, on ne l'a quasi jamais revu ce comédien. On le voyait (à peine) dans "Serpico" et dans "Scarface" aussi. Et puis pff, disparu !
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That struts and frets his hour upon the stage
And then is heard no more. It is a tale
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
C'est marrant, quand j'ai commencé à m'intéresser au cinéma (92-95 en gros), c'est un second rôle que j'avais l'impression de voir partout (c'est l'époque où j'ai vu en salles Last Action Hero, Maudite Aphrodite, Alarme Fatale...). Mais c'est vrai que depuisAnatole S. a écrit :Il me semble qu'il a quand même tenu un second rôle assez important - quoique bref à l'écran - dans Le Nom de la rose. Je me souviens qu'il jouait aussi le "méchant" professeur dans A la recherche de Forrester de Gus van Sant. Mais jamais rien d'aussi marquant que son interprétation de Salieri, c'est vrai.Grimmy a écrit :Après Amadeus, on ne l'a quasi jamais revu ce comédien. On le voyait (à peine) dans "Serpico" et dans "Scarface" aussi. Et puis pff, disparu !
Manifestement, il fait surtout de la télé, ces derniers temps (Louie, The Good Wife, Law & Order...)
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
Pour les mélomanes. Sauriez-vous identifier le morceau qu'on entend à partir de 7'22 ? Je ne crois pas qu'il figure dans l'édition de la B.O.
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
Comme ça au débotté je dirais le Requiem mais je suis pas sûr.
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
Dire que ça devait être Meg TillyDemi-Lune a écrit :Pour les mélomanes. Sauriez-vous identifier le morceau qu'on entend à partir de 7'22 ? Je ne crois pas qu'il figure dans l'édition de la B.O.
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
J'ai trouvé. C'est un extrait de la messe en Ut Mineur K 427 de Mozart. Sacré Forman !
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
T'es sûr de toi cette fois ? Merci. Tu serais capable de me dire de quel morceau précis il s'agit ?julien a écrit :J'ai trouvé. C'est un extrait de la messe en Ut Mineur K 427 de Mozart. Sacré Forman !
Si c'est ça, la Messe aura été bien utilisée dans le film. Pour le Kyrie eleison, on entendait déjà le solo de la soprano dans la scène précédente des feuillets ; et l'introduction du morceau, sombre et chorale, à un autre endroit du film.
Edit : c'est le Qui tollis.
Dernière modification par Demi-Lune le 6 août 12, 16:30, modifié 1 fois.
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
Chapeau. J'avais commencé à fouiller dans ma discographie en faisant fonctionner le flair, mais Mozart c'est quand même bien chargé.julien a écrit :J'ai trouvé. C'est un extrait de la messe en Ut Mineur K 427 de Mozart. Sacré Forman !
Putain le mec à la clarinette, c'est pas un manchot: Gervase de Brumer. T'as vu comment il tripote son instrument, le père Gervase?
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Re: Amadeus (Milos Forman - 1984)
Cherche pas c'est le meilleur.Major Tom a écrit : Putain le mec à la clarinette, c'est pas un manchot: Gervase de Brumer. T'as vu comment il tripote son instrument, le père Gervase?