Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
En ce qui me concerne, je les trouve tout les deux aussi riche, Nausicaa et ses planeurs , et batailles d'avions, Mononoké et ses courses de chevaux, une fôret coeur de la nature pour les deux, des personnages tout autant travaillés et une musique oh combien magnifique!Tony Hunter a écrit :La la lalala lala la la la lalalaMalek a écrit : la musique de Hisaichi a failli me faire couler la larmiche...
Sinon +1 j'ai adoré, le dernier Miyazaki qui m'était encore inconnu est une splendeur même si je lui préfère Mononoke plus riche et dense sur le même thème.
joli texte!AlexRow a écrit :NAUSICAÄ de la vallée du vent (MIYAZAKI Hayao, 1984). Et voilà, il ne me reste plus de long-métrage de Miyazaki à découvrir. Je termine la découverte de cette incroyable enfilade de chefs-d'oeuvre par le premier d'entre eux, sans doute celui qui entretient la plus forte parenté avec un certain genre de l'art fantastique européen. La boucle est maintenant bouclée et je mesure à l'aune de ce coup d'essai - et coup de maître - tout le chemin parcouru par l'équipe talentueuse réunie autour de la figure de celui qu'on a parfois voulu honorer du titre de "Disney de l'Orient". Le patronage est certes flatteur mais peu pertinent tant s'affirme l'identité d'un créateur pétri de philosophie et de littérature, amoureux des traditions de son pays autant que de culture occidentale et de classicisme autant que de culture populaire. Nausicaä est le creuset de l'art si particulier du studio Ghibli (qui sera créé à la suite du film) : tout y est déjà présent depuis la préoccupation écologiste jusqu'au feu d'artifice d'inventivité qui préside à la description maniaque de détails à la fois pittoresques et signifiants, en passant par une foi inébranlable dans la magie du conte qui donne à s'émerveiller et à réfléchir. Les quelques défauts de jeunesse, essentiellement une difficulté à manier une matière encore dense après un important travail de condensation du manga, sont largement compensés par un travail graphique d'une qualité peut-être demeurée sans égal par la suite (l'influence de Moebius est à la fois évidente et transcendée par le style propre du maître japonais) et une nouveauté thématique qui ne sera pas toujours totalement renouvelée.
Très beau texte!Holly Golightly a écrit :J'ai trouvé ça absolument magique, merveilleux. Nausicaä, peut-être le plus beau personnage créé par ce vieux magicien de Miyazaki, m'a totalement bouleversée ; cette jeune princesse, qui porte en elle l'amour universel, câline les arbres, embrasse la terre, épouse le vent, sauve ses ennemis et pleure pour les insectes, aurait pu être très lisse, la "gentille" parfaite incarnée. Mais Miyazaki lui insuffle une vraie personnalité, forte, énergique, pleine de vie, et certaines scènes poignantes lui confèrent une profondeur réelle. Je pense par exemple au sauvetage du bébé Omu, où on sent qu'à ce moment précis, elle est portée par sa souffrance et par sa révolte devant la cruauté et la bêtise humaines. Sa détresse très tangible dans cette scène m'a beaucoup touchée.
Au lieu d'étaler un message écologiste qui pourrait être facilement simpliste, Miyazaki arrive, par le personnage de la princesse, à nous reconnecter avec la nature, à préserver, à aimer, la nature qui peut toujours avancer, alors que l'homme peut se condamner lui-même par certains de ses actes irresponsables. Le film est d'une grande richesse, des lectures à plusieurs niveaux s'imposent. Sa formidable capacité à mélanger les mythologies, les rites, les lieux, les univers y participe grandement. La vallée du vent évoque le Japon, mais aussi une vallée andine ; la légende du Prince descendu du ciel, et son illustration, est d'inspiration précolombienne ; le Soldat Géant rappelle bien sûr Le roi et l'oiseau de Grimault ; et la boule de feu que lance ce soldat provoque un champignon, qui, bien sûr, évoque directement Hiroshima...
Le film regorge de purs moments de magie et d'émotion, à l'image de ces merveilleux voyages dans les airs avec la princesse, ou encore de ces scènes fabuleuses, juste portées par une petite chanson enfantine toute simple, où Nausicaä se rêve dans le grand champ de blé doré de son enfance...
C'est un film étonnament sombre, très sombre (c'est tout de même un film apocalyptique), et pourtant, on se sent bien en sortant du cinéma. On sait bien qu'il n'y aura pas une Nausicaä pour venir nous sauver, mais la magie de Miyazaki fonctionne tellement bien que, personnellement, je suis sortie de la salle totalement enthousiaste.
Et si nécessaire, je le redis (et le redirais encore et encore) : c'est l'un des meilleurs, des plus beaux bouquins du monde ! Une lecture essentielle, accessible aux refractaires aux mangas en général, parce que proche, dans son dessin, sa mise en page, son rythme, de la BD européenne.bruce randylan a écrit :Je ne le dirais jamais assez.
Si vous avez aimé le film, lisez le manga en 7 Vol ( sorti chez glénat si j'ai bonne mémoire ) dont seul les 2 1er tomes composent l'intrigue du film.
Sachant que plus l'histoire avance, plus la BD devient puissante, complexe, belle, émouvante, intelligente, poétique, lyrique etc... je vous laisse imaginer à quel point LE chef d'oeuvre de Miyazaki ( même sous sa forme papier ) m'a boulversé.
Et voilà.Miss Nobody a écrit :Très beau texte!Holly Golightly a écrit :J'ai trouvé ça absolument magique, merveilleux. Nausicaä, peut-être le plus beau personnage créé par ce vieux magicien de Miyazaki, m'a totalement bouleversée ; cette jeune princesse, qui porte en elle l'amour universel, câline les arbres, embrasse la terre, épouse le vent, sauve ses ennemis et pleure pour les insectes, aurait pu être très lisse, la "gentille" parfaite incarnée. Mais Miyazaki lui insuffle une vraie personnalité, forte, énergique, pleine de vie, et certaines scènes poignantes lui confèrent une profondeur réelle. Je pense par exemple au sauvetage du bébé Omu, où on sent qu'à ce moment précis, elle est portée par sa souffrance et par sa révolte devant la cruauté et la bêtise humaines. Sa détresse très tangible dans cette scène m'a beaucoup touchée.
Au lieu d'étaler un message écologiste qui pourrait être facilement simpliste, Miyazaki arrive, par le personnage de la princesse, à nous reconnecter avec la nature, à préserver, à aimer, la nature qui peut toujours avancer, alors que l'homme peut se condamner lui-même par certains de ses actes irresponsables. Le film est d'une grande richesse, des lectures à plusieurs niveaux s'imposent. Sa formidable capacité à mélanger les mythologies, les rites, les lieux, les univers y participe grandement. La vallée du vent évoque le Japon, mais aussi une vallée andine ; la légende du Prince descendu du ciel, et son illustration, est d'inspiration précolombienne ; le Soldat Géant rappelle bien sûr Le roi et l'oiseau de Grimault ; et la boule de feu que lance ce soldat provoque un champignon, qui, bien sûr, évoque directement Hiroshima...
Le film regorge de purs moments de magie et d'émotion, à l'image de ces merveilleux voyages dans les airs avec la princesse, ou encore de ces scènes fabuleuses, juste portées par une petite chanson enfantine toute simple, où Nausicaä se rêve dans le grand champ de blé doré de son enfance...
C'est un film étonnament sombre, très sombre (c'est tout de même un film apocalyptique), et pourtant, on se sent bien en sortant du cinéma. On sait bien qu'il n'y aura pas une Nausicaä pour venir nous sauver, mais la magie de Miyazaki fonctionne tellement bien que, personnellement, je suis sortie de la salle totalement enthousiaste.
...), happé par cet univers incroyable, bercé par la bande-son, remué par le sous-texte écolo...
Je ne suis pas un lecteur assidu de mangas, mais j'en ai lu plusieurs, dont les 7 volumes de Nausicaä, et malheureusement je n'ai pas été parfaitement convaincu par ce dernier... Déjà il est publié dans l'ordre de lecture japonais, et ça peut rebuter au début, ça demande une certaine gymnastique de lire de droite à gauche. Je n'ai pas non plus complètement accroché au dessin, j'ai trouvé que ça manquait parfois de lisibilité (à tel point que je me demande s'il n'était pas publié à l'origine dans un format plus grand?). Quand au scénario, mais peut-être ai-je eu tord de lire les 7 volumes d'affilée, je lui trouve de très bonnes idées, mais l'ensemble souffre de sa longueur, et sa complexité alourdit le récit. Je n'ai pas (encore) vu le dessin animé, donc je ne ferais pas de comparaison.-Kaonashi Yupa- a écrit :Et si nécessaire, je le redis (et le redirais encore et encore) : c'est l'un des meilleurs, des plus beaux bouquins du monde ! Une lecture essentielle, accessible aux refractaires aux mangas en général, parce que proche, dans son dessin, sa mise en page, son rythme, de la BD européenne.bruce randylan a écrit :Je ne le dirais jamais assez.
Si vous avez aimé le film, lisez le manga en 7 Vol ( sorti chez glénat si j'ai bonne mémoire ) dont seul les 2 1er tomes composent l'intrigue du film.
Sachant que plus l'histoire avance, plus la BD devient puissante, complexe, belle, émouvante, intelligente, poétique, lyrique etc... je vous laisse imaginer à quel point LE chef d'oeuvre de Miyazaki ( même sous sa forme papier ) m'a boulversé.
Le sens de lecture (on dit plus ça que "ordre de lecture"Le prisonnier a écrit :Je ne suis pas un lecteur assidu de mangas, mais j'en ai lu plusieurs, dont les 7 volumes de Nausicaä, et malheureusement je n'ai pas été parfaitement convaincu par ce dernier... Déjà il est publié dans l'ordre de lecture japonais, et ça peut rebuter au début, ça demande une certaine gymnastique de lire de droite à gauche. Je n'ai pas non plus complètement accroché au dessin, j'ai trouvé que ça manquait parfois de lisibilité (à tel point que je me demande s'il n'était pas publié à l'origine dans un format plus grand?). Quand au scénario, mais peut-être ai-je eu tord de lire les 7 volumes d'affilée, je lui trouve de très bonnes idées, mais l'ensemble souffre de sa longueur, et sa complexité alourdit le récit. Je n'ai pas (encore) vu le dessin animé, donc je ne ferais pas de comparaison.
) japonais est efectivement une première étape à surmonter, mais ça se fait quand même très facilement, surtout à la longue. Le dessin est très fouilé, en effet, mais le format de l'édition française est le même que pour l'édition originale. Ou, en tout cas, le sens de lecture, le format, le nombre de volumes, le type de papier et les illustrations de couvertures pour l'édition française ont été imposés par Miyazaki lui-même (ou son éditeur japonais).Je suis d'accord, c'est effectivement un des plus beaux bouquins du monde (dans mon top ten livres toutes catégories). Mais je trouve qu'il faut un peu s'accrocher pour rentrer dedans, identifier les différents personnages, les différents concepts. J'ai dû souvent revenir en arrière. Mais ça vaut VRAIEMENT le coup. Le film peut d'ailleurs vous faciliter l'entrée dans le livre.-Kaonashi Yupa- a écrit : Et si nécessaire, je le redis (et le redirais encore et encore) : c'est l'un des meilleurs, des plus beaux bouquins du monde ! Une lecture essentielle, accessible aux refractaires aux mangas en général, parce que proche, dans son dessin, sa mise en page, son rythme, de la BD européenne.
La revue Métal hurlant a commencé en 1975 et c'est elle qui est à l'origine du film Heavy Metal.purée de nous autres a écrit :Oui mais les maitres du temps c'est 1982 et les participations à heavy metal c'est 1980-1981. Et Conan date toujours de 1978...AlexRow a écrit :
C'est pour ça que je parle d'une parenté avec le fantastique européen au début de mon post. Tu as des exemples de réciprocité à cette date ?
Sinon, Moebius était en tout cas mondialement connu en 1981 (le Manga Nausicaa date de 1982 je crois) après avoir designé les Maîtres du temps et influencé Heavy Metal.
Ensuite Moebius mondialement connu.... Ses bds je crois n'ont connu des trads américaines qu'a la fin des années 80 je crois. Il était suffisament connu dans le milieu artistique pour arriver à bosser pour des films. Mais pas pour de si grosses participations que ça (il reste quoi de lui dans Tron ?)
