Roy Neary a écrit :As-tu vécu la sortie du Miraculé en 1987 ? Parce que je peux te garantir que sa sortie avait provoqué un certain barouf. Il n'était pas du tout en retard sur son temps par rapport à une frange de la population qui ne se privait pas de protester contre ses provocations anti-catho.
Vague souvenir mais de toutes façons, même aujourd’hui, on peut toujours trouver des cathos sensibles qui n’apprécient pas que l’on se moque de la religion. Ce n’est qu’une minorité en voie d’extinction et non représentative de l’état de la société. Je te l’accorde néanmoins, j’ai peut-être sous-estimé leur nombre en 1987. Mais leur poids dans la société me semble déjà minoritaire à l’époque pour qu’il fusse si salutaire de s’en moquer.
qu'il fût s'il vous plaît.
En 1987 le poids des cathos ? Hmm, le passage de relai de l'intégrisme date vraiment de 1989 à mon sens avec l'affaire du voile islamique à Creil. Le je vous salue Marie de Godard de 1985 avec le ciné incendié à Tours inspira peut-être Mocky. Plus près des deux films de Mocky c'est l'attentat du cinéma Saint-Michel pour la Dernière Tentation du Christ en octobre 1988 mais donc après ces deux films.
Dans un autre genre, À mort l'arbitre de 1984 c'est un an avant le drame du Heysel.
Pour « qu'il fût », tu as raison.
Cela dit, le film ne porte pas tant sur l’intégrisme religieux, mais davantage sur le business de la religion (Lourdes) et des imposteurs de toutes sortes. Sur ce point, il y avait matière mais la farce est vraiment très lourde et rarement drôle.
braddock2 a écrit :Je crois que ces coups de gueule sont extraits d'un reportage diffusé dans le cadre de l'émission "strip tease", c'était vraiment excellent, France 3 aurait pu le rediffuser.
En attendant, tu peux le revoir en intégralité ici :
Revu Solo hier... (après le Hitchcock, dont je gardais tout de même un meilleur souvenir)... je l'avais vu il y a longtemps et si j'en gardais un bon souvenir, je n'avais clairement pas la culture politique idoine pour saisir la tenue des propos. Le côté pamphlétaire du film m'a littéralement sauté au visage. On sent le manque de moyen, quelques acteurs ne jouent pas très justes (là où d'autres, dont une très convaincante Anne Deleuze, tirent leur épingle du jeu) mais ça respire les volumes de la Série Noire d'alors (sans la couche d'argot lourdingue comme "valeur ajoutée"), "l'air du temps" (post 68 mais également retour de bâton des 30 glorieuses et changement sociaux) est brossée sur le vif et même si on sent une certaine urgence (comme d'ordinaire chez Mocky le tournage n'a pas dû durer très longtemps) mais aussi des scènes intéressantes et bien foutues.
ça m'a donné envie de voir "un linceul n'a pas de poches" (adapté de McCoy, dont il faudrait que je me procure les bouquins en vo) qui semble un peu dans le même esprit et sans doute aurais-je courage pour "la cité de l'indicible peur" (jean ray et le casting me font tellement envie que j'ai peur d'être déçu).
Wuwei a écrit :
ça m'a donné envie de voir "un linceul n'a pas de poches" ...
Mode "mauvais esprit" ON : alors n'oublie pas les boules Quies ! (je parle de la BO et de Dolannes melody, l'abominable "scie" qui passe en boucle pendant tout le film...) OFF
Wuwei a écrit :Revu Solo hier... (après le Hitchcock, dont je gardais tout de même un meilleur souvenir)... je l'avais vu il y a longtemps et si j'en gardais un bon souvenir, je n'avais clairement pas la culture politique idoine pour saisir la tenue des propos. Le côté pamphlétaire du film m'a littéralement sauté au visage. On sent le manque de moyen, quelques acteurs ne jouent pas très justes (là où d'autres, dont une très convaincante Anne Deleuze, tirent leur épingle du jeu) mais ça respire les volumes de la Série Noire d'alors (sans la couche d'argot lourdingue comme "valeur ajoutée"), "l'air du temps" (post 68 mais également retour de bâton des 30 glorieuses et changement sociaux) est brossée sur le vif et même si on sent une certaine urgence (comme d'ordinaire chez Mocky le tournage n'a pas dû durer très longtemps) mais aussi des scènes intéressantes et bien foutues.
ça m'a donné envie de voir "un linceul n'a pas de poches" (adapté de McCoy, dont il faudrait que je me procure les bouquins en vo) qui semble un peu dans le même esprit et sans doute aurais-je courage pour "la cité de l'indicible peur" (jean ray et le casting me font tellement envie que j'ai peur d'être déçu).
Vu Solo hier soir.
En effet, comme tu le dis, le film est une tentative assez réussie dans le genre série B policière (manque de moyens - la maquette dans une bassine pour figurer le paquebot !-, le mélange d'urgence et de décontraction, quelques scènes gentiment érotiques...). J'ai surtout aimé le flegme du Mocky acteur, en perso désabusé face au dogmatisme naif et suranné d'Anne Deleuze (surtout active au théâtre et devenue ensuite une excellente doubleuse). Cela me donne envie de voir d'autres Mocky de cette époque.
Flol a écrit :
braddock2 a écrit :Je crois que ces coups de gueule sont extraits d'un reportage diffusé dans le cadre de l'émission "strip tease", c'était vraiment excellent, France 3 aurait pu le rediffuser.
En attendant, tu peux le revoir en intégralité ici :
Revu aussi dernièrement, c'est quand même une perle du genre. Je suis tout à fait d'accord pour dire que ce serait injuste de ne retenir que çette image du bonhomme, ce que les médias entretenaient volontiers en l'invitant sur les plateaux pour lui faire raconter des conneries en mode "c'est un bon client pour nous, même si on s'en fout de ses films, il va faire marrer tout le monde..."
La première réplique "Le caméfleeeexxxx" est anthologique. Les scènes d'engueulade avec E. Richard ("C'est le dernier film que je fais avec toi" - en fait, ils en feront encore 6 ou 7 ), le Mocky méga radin quand il s'agit de trouver un resto pour faire bouffer l'équipe... digne d'un sketch.
Commissaire Juve a écrit :
Mode "mauvais esprit" ON : alors n'oublie pas les boules Quies ! (je parle de la BO et de Dolannes melody, l'abominable "scie" qui passe en boucle pendant tout le film...) OFF
Joshua Baskin a écrit :Je viens de finir son dernier livre, je vais encore me faire des amis.
Succession d'anecdotes sur tout ce qui touche de près à Mocky, de ses acteurs proches, ses mentors, ses compositeurs mais bien entendu aussi de ses ennemis ou tout du moins ceux qu'ils n'apprécient pas dans le metier. C'est anecdotique, parfois gratuit (hop le petit tacle contre Binoche et hop la pichenette contre Kristin Scott Thomas) mais c'est toujours drôle et simple.
Pour le coup je ne pense pas qu'il y ait de gros mensonges dans ce livre. On n'apprend pas énormément de choses, contrairement au livre sur son ancien cinéma Le Brady, mais je le recommande à tous les amateurs du bonhomme tant c'est facile et divertissant à lire.
Il en parle dans cette vidéo, de Binoche mais aussi de Eastwood, Bourvil, Serrault, Delon.
Y a-t-il un français dans la salle ? (1982) est exceptionnellement passé à 20h30 sur France 5 cette semaine. Je pense que ce sera probablement l’unique fois que ce film aura les honneurs d’une telle diffusion. Un sommet de vulgarité et d’humour acide et lubrique qui a du plaire sans aucun doute à toutes les féministes 2.0. Le président de parti joué par Victor Lanoux évoque François Mitterand, chapeau noir et passé trouble durant la guerre. L’intrigue met du temps à se mettre en place. En revanche, la réalisation est soignée et la direction d’acteurs rigoureuse (même si Stevenin et Lavanant en font des tonnes), mention spéciale à Dutronc, Ferreol, Lanoux ainsi que Galabru qui assure les scènes les plus drôles du film en fan de George Marchais. Il y a même in extremis quelques scènes délicates comme cette scène d’amour avec la jeune mineure jouée par Marion Peterson.
Peut-être bien le meilleur Mocky vu à ce jour (à l’exception d’un drôle de paroissien). Cette fois, on abandonne la farce habituelle pour le drame même si le mélange de propos anarchique et de salace demeure.
Un film sensiblement sous influence de Mai 1968, mettant en scène des terroristes gauchistes (prédécesseurs de ceux de Nocturama) en lutte contre les cons de bourgeois partouzards qui payent des impôts. La police (un duo rappelant un peu celui d’un drôle de paroissien) mène l’enquête pour arrêter les terroristes tandis que le frère d’un des leurs tente de le retrouver pour le sauver.
En l’absence totale de stars, nulle cabotinage et ça fait du bien, d’autant plus que Mocky tient le premier rôle et se débrouille même plutôt bien. A ses côtés notamment, Anne Deleuze une bonne actrice très peu connue pas mais dont j’ai immédiatement reconnu la voix si sensuelle : c’est elle qui doublait Bonnie Bedelia (Holly Gennero McClane pour les intimes).
Attention, le thème lancinant de Georges Moustaki est répété sans limite jusqu’à la dépression du spectateur.
Dire qu'il ne reste rien de l'excellent roman de Siniac met déjà les choses au point: pas de whodunit, pas de mystère, pas d'atmosphère. Le reste est donc définitivement "autre" (ça fait franchement amateur dans le mauvais sens du terme): décors ultra minimalistes (une table avec 10 bouquins te fait une librairie), acteurs tous à côté de la plaque (à part Mocky lui même), dialogues consternants,...Après ça a un côté bis évidemment mais on est plus proche de Norbert Moutier, Rollin ou JP Thomson que d'un film "normal"...ça peut avoir son charme mais on est content que ça ne dure que 77 minutes.
Federico a écrit :Je viens de revoir La tête contre les murs de Franju dont il est à la fois l'adaptateur et l'acteur principal. Eh ben... c'est aussi chiant que dans mon souvenir et Mocky, malgré sa belle gueule, est bien mauvais (en fait, il a une seule expression).
Je confirme.
Vu cette nuit avec grande difficulté. Et pourtant le casting est énorme : Pierre Brasseur, Paul Meurisse, Anouk Aimée, Charles Aznavour.. Malheureusement Mocky est tellement mauvais qu’il gâche tout.
Les seuls moments intéressants sont ceux sauvés Brasseur et Meurisse.
Pour ceux qui aiment Mocky et ont comme moi le coffret jaune 56 DVD, Bluecats permet actuellement d'obtenir 8 films manquants de 2013 à 2017 à 5€ pièce. Alors oui, beaucoup de cinéphiles considèrent qu'une bonne moitié de sa filmo est bonne à jeter (même sans l'avoir vu) Mocky, même mauvais, ça reste fascinant. Bien plus que les prétendus nanars cultes qu'on nous vend à des prix pas possible. C'est pas faute d'en avoir essayé quelques-uns de ceux-là, et ça se résume souvent à du régressif chiant dont les points culminants sont quelques scènes de violence ridicules, des nichons, des fesses. Bref je ne m'attarde pas sur ce qui, déjà à l'époque, était sans intérêt. Le fun a ses limites.
Donc oui plein de Mocky sont objectivement mauvais. Et pourtant il en reste bien autre chose qu'une impression d'avoir vu un truc débile et régressif. Déjà par le parcours sans concession de ce cas unique qui filme à l'arrache, tenant jusqu'au bout à son indépendance, à sa liberté. Ravi d'avoir cette quasi intégrale. Il en manque deux je crois. Monsieur rêveur (2015) et Tous flics! (2020). Probablement que Mocky aurait encore beaucoup à dire et à dénoncer depuis la crise sanitaire et sa société toujours plus hygiéniste et obscène à la fois. Toujours dans cet hommage au cinéma italien de la grande époque, avec des trognes, des approximations, bref un joyeux bordel qui fait du bien quand j'ai eu ma dose de trucs trop bien calibrés, trop aseptisés, trop techniquement irréprochable. Du nanar, oui, mais du Jean-Pierre Mocky. Merci à lui et à son intégrité, même braillarde, vulgaire, grossière, etc...
Demi-Lune a écrit : ↑14 oct. 21, 15:27Ah par contre je suis affirmatif, monfilm = primus.
Je suis également Julien, Soleilvert, Nicolas Brulebois, Riqueunee, Boris le hachoir, Francis Moury, Yap, Bob Harris, Sergius Karamzin ... et tous les "invités" pas assez bien pour vous