Mervyn LeRoy (1900-1987)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Mervyn LeRoy a toujours été un bon cinéaste.
La preuve, lorsqu'on voit le fabuleux Gold diggers of 1933 (1933), les critiques ont salué la mise en scène technique au seul crédit de Busby Berkeley. Ce qui est injuste, car quand on voit réellement les films réalisés par ce grand chorégraphe, on voit que c'est carrément en dessous, malgré ces numéros sensationnels. J'aime beaucoup également Quo Vadis (1951).
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Majordome
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Re: Mervyn Le Roy

Message par Majordome »

Jeremy Fox a écrit : En auriez vous vu d'autres et votre avis sur ceux-ci, entre autres les célèbres Jonhnny Eager, Random Harvest, Trente secondes sur Tokyo... ?
Merci
J'ai découvert Random Harvest sur cinéClassic récemment, et j'ai trouvé que c'était vraiment un excellent film... poignant et qui réussi à maintenir une pression quasi permanente jusqu'à la fin, en n'allant pas forcément dans la direction que le spectateur attend...

Si tu veux une gravure, fais moi signe ! ;)
Bien Môsieur... Il sera fait comme vous désirez, Madâme.
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

J'ai vu un certain nombre des films de Mervyn LeRoy et je suis plutôt en phase avec les commentaires: c'est un filmeur de scénario sans imagination....

Anthony Adverse 1936 avec Fredric March, Claude Rains et O. de Havilland. A part la sublime partition de E.W. Korngold, une énorme déception..... Ce qui aurait pu être un superbe film d'aventure patauge sans aucun lyrisme.... March a l'air de s'ennuyer copieusement.....

Waterloo Bridge 1940 avec Robert Talor & Vivien Leigh. Un mélo sympathique bien que daté...... si on aime les 2 interprètes, on peut aimer!!!

Random Harvest (Prisonnier du passé) 1942 avec Ronald Colman & Greer Garson. C'est un film que voulais voir depuis des années, et quand je l'ai enfin vu, ce fut une grosse déception..... Je suis une fanatique de Ronald Colman, mais, je trouve qu'il est très mal utilisé dans ce film..... Le statisme des personnages: toujours assis, couchés ou immobiles....abhérrant! Je suis aussi exaspérée par la décoration très MGM du film. Les 2 héros sont censés vivrent dans une semi-pauvreté, mais, il ne manque pas un volant aux rideaux et la petite dentelle dans tous les coins. Si on compare la performance de Colman la même année dans The Talk of the Town (la justice des hommes) de G. Stevens..... C'est le jour et la nuit!!!!! LeRoy utilise à peine 10% des capacités de Colman..... La musique, ou plutôt, le mauvais sirop de Herbert Stothart n'arrange rien......En fait, j'aurait aimé voir le même script filmé à la Warner par Irving Rapper avec un score de Max Steiner!!!!! (comme dans Now Voyager, mélo improbable sur le papier, mais qui décolle à l'écran)

Johnny Eager (Johnny roi des gangsters) 1942 avec Robert Taylor et Lana Turner. Un film noir avec un Robert Taylor en mauvais garçon qui se rachète grâce à Lana et Van Heflin (toujours excellent). Ce film là est meilleur. Peut-être à cause du script de John Lee Mahin?

East Side, West Side (ville haute, ville basse) 1949 Un casting incroyable: Stanwyck, Mason, Charisse, Gardner et Heflin!!!! et tout ça pour un mélo sans envergure qui se transforme en policier à la moitié du film..... Ava est subliment belle.....mais est-ce suffisant?

Little Women (Les 4 filles du Dr March) 1949 ce remake du superbe film de Cukor est à fuir....Mary Astor raconte dans ses mémoires à quel point elle détesta ce tournage......Retourner voir d'urgence Le film de 1933 avec une sublime Katherine Hepburn!

Quo Vadis 1951 Lourd, pachydermique..... A part le charmant Néron de Peter Ustinov.....
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Ann Harding a écrit : Little Women (Les 4 filles du Dr March) 1949 ce remake du superbe film de Cukor est à fuir....Mary Astor raconte dans ses mémoires à quel point elle détesta ce tournage......Retourner voir d'urgence Le film de 1933 avec une sublime Katherine Hepburn!
:(

Pourtant, que le Cukor me parait pesant en rapport à ce merveilleux film chatoyant, émouvant et charmant qu'est celui de LeRoy
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

Jeremy Fox a écrit :
Ann Harding a écrit : Little Women (Les 4 filles du Dr March) 1949 ce remake du superbe film de Cukor est à fuir....Mary Astor raconte dans ses mémoires à quel point elle détesta ce tournage......Retourner voir d'urgence Le film de 1933 avec une sublime Katherine Hepburn!
:(

Que le Cukor me parait pesant en rapport à ce merveilleux film coloré et charmant qu'est celui de LeRoy
Je ne suis pas du tout d'accord. Mais, je dirais que de passer rapidement de l'univers des films des années 40-50 à celui des années 30 peut fausser un peu son jugement. Je m'explique! Le style des films des années 30 est complètement différent de la décade suivante. Il y règne une certaine innocence, peut-être un peu de naïveté, mais, pas de sentimentalisme excessif comme ce fut le cas plus tard.....
C'est un sujet qui me tiens à coeur et je vais vous citer un autre exemple de remake: The Prisoner of Zenda. Un production Seznick de 1937 qui fit l'objet d'un remake MGM en 1952 (et même une parodie avec Peter Sellers plus tard!).
Je ne connaissais que la version 1952 qui mets l'accent sur les scènes d'action. Le duel final est le clou du film avec les prouesses athlétiques de Stewart Granger.
Quand je vis pour la première fois le film de 1937, je fus un peu déçue par le manque d'action et l'aspect feutré du film. Mais, en y revenant, on commence à comprendre que le langage interne du film est très différent. Il s'agit plus d'un mélodrame que d'un film de cape et d'épée pur et simple. Le personnage de Rassendyl interprêté par Ronald Colman a une profondeur humaine absente du remake. Comme le dit Granger: "I can't compete with Colman on acting, but I can fight better!". Le duel de 1937 est à fleuret moucheté, et plus un duel verbal à coup d'épigrammes cinglants (qui passent très mal à la traduction). Et tous les splendides mouvements de caméra de 1937 dans la scène d'adieu de Rassendyl et Flavia sont éliminés au profit d'une caméra statique en 1952.....
Et je ne vous parle même pas de l'intonation de Granger qui massacre le dialogue de Donald Odgen Stewart......
Tout ça pour dire, que parfois, il faut savoir revenir sur un film qu'on a vu rapidement sans se replacer dans le bon contexte.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

En fait, tu vas comprendre rapidement : j'ai au contraire de toi, toujours eu un peu de mal avec le cinéma américain des années 30 justement (attention, je n'en fais pas une généralité mais Cukor et Ford ont, par exemple, réalisé beaucoup de ce que je considère comme leurs plus mauvais films au cours cette décennie, ceux que je trouve les plus 'académiques' pour l'un ou trop formalistes pour le second). L'univers cinématographique dans lequel je prends le plus de plaisir à me vautrer est plutôt celui du Technicolor flamboyant, du lyrisme échevelé, des grandes envolées... (et, pour Zenda justement, j'avoue préférer aussi celui de Thorpe ; et pour Elle et lui, largement la seconde version... :oops:).

Pour tout dire, le "sentimentalisme" des années 40, 50 (quand il ne vire pas à la sensiblerie) délivré surtout par la MGM, ne me déplait pas forcément (au contraire souvent).

Donc sur le coup, je pense qu'il n'y a pas lieu d'être d'accord ou non ; ce sont deux sensibilités différentes qui s'expriment d'une manière totalement opposés sur deux périodes du cinéma aux style radicalement différents. :wink:
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Message par AlexRow »

J'adore les deux époques et leurs sensibiltés respectives :P
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Message par Kurwenal »

Je me dois impérativement de venir au secours moi aussi de Little Women qui, avec les limites du genre, est une sacrée réussite à la mise en scène que je ne considère pas du tout comme pantouflarde, d'autres qualificatifs en vogue sur le forum pourraient éventuellement lui être attribués :wink:
Concernant LeRoy en particulier je n'ai vu qu'un nombre limité de films et quand j'aurai souligné tout le bien qu'il faut penser de I am a Fugitive from a Chain Gang, je rajouterai que Random Harvest ne mérite pas tant d'opprobre, il est certes inégal mais finalement assez ambitieux et somme toute sacrément moins codifié que, c'est une évidence pour moi, le cinéma de Rapper dont j'aime aussi beaucoup Now Vogager ou The Corn is Green pour ne citer que ces deux la.
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Lord Henry
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Message par Lord Henry »

Il a beau être en technicolor, Le Prisonnier de Zenda version MGM fait pâle figure à côté de l'original réalisé par John Cromwell.
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

Lord Henry a écrit :Il a beau être en technicolor, Le Prisonnier de Zenda version MGM fait pâle figure à côté de l'original réalisé par John Cromwell.
Merci Lord Henry!!!!!

Je crois que quand le DVD des 2 versions (+ muette) sortira, les faiblesses du remake seront d'autant plus apparentes. Vus côte à côte, on a l'impression d'un copié-collé, moins l'humour et l'atmosphère.

Mr Jeremy Fox,
(au fait, moi, aussi j'adore Moonfleet!)
Je comprends qu'on puisse avoir des difficultés avec le ciné des années 30. C'est une époque différente par ces acteurs: plus d'européens, plus d'acteurs issus du théâtre (et ses metteurs en scènes). Je dirais que sauter de 1950 à 1930 c'est un peu comme de passer du langage de Wagner à celui de Mozart. Cela demande une autre écoute et une autre sensibilité.... Je précise que j'adore les 2. Mais, je n'y suis arrivé que plus tard....Moi aussi j'apprécie énormément les films lyriques et échevelés. Mais, je goûte maintenant avec un immense plaisir la musique de chambre des films des années 30.
Les acteurs des années 30 ont d'autant plus de mérite qu'ils ne sont pas aidés par la technique comme 20 ans plus tard. Microphone monodirectionnel, peu de musique de fond, scènes courtes, caméra moins mobile...
Enfin, je crois que ce topic va faire couler de l'encre virtuelle!!!!
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Watkinssien
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Message par Watkinssien »

Ann Harding a écrit :
J'ai vu un certain nombre des films de Mervyn LeRoy et je suis plutôt en phase avec les commentaires: c'est un filmeur de scénario sans imagination....
As-tu vu I am a fugitive from a Chain Gang ( 1932 Je suis un évadé) ou encore Waterloo Bridge (1940 La valse dans l'ombre) ?

Car cela contredit fortement ta phrase.
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

Watkinssien a écrit :Ann Harding a écrit :
J'ai vu un certain nombre des films de Mervyn LeRoy et je suis plutôt en phase avec les commentaires: c'est un filmeur de scénario sans imagination....
As-tu vu I am a fugitive from a Chain Gang ( 1932 Je suis un évadé) ou encore Waterloo Bridge (1940 La valse dans l'ombre) ?

Car cela contredit fortement ta phrase.
J'ai vu et revu Waterloo Bridge que je trouve sympathique....
Par contre, je n'ai pas vu I am a Fugitive from a Chain Gang. De sa période Warner, je n'ai vu que They Won't Forget et Anthony Adverse. Je crois effectivement que sa période Warner était très différente. Le style du studio déteint sur lui. Il devient incroyablement MGM-gloss dès qu'il rejoint la firme au lion....
La Warner du début des années 30 est infiniment plus rude et délurée... Mais, quel est l'apport du metteur en scène lui-même dans ce style? On peut se le demander.... la Warner fait tourner film sur film à ses personnels sous contrat avec des petits budgets. Il faut tourner vite et avec peu d'argent; résultat: un style noir, rapide et qui a moins veilli que celui de la MGM années 40-50.....
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Revoyez The FBI Story lors de sa sortie en DVD en août et j'espère que vous changerez d'avis quant au talent du réalisateur à tous les moments de sa carrière. Que ce soient chez Warner avec Je Suis un évadé (véritable chef-d'oeuvre, il n'y a pas à tortiller), Chercheuses d'or 1933 , la ville gronde et ce film policier tourné en fin de carrière pour la MGM, la totale réussite de ces oeuvres repose bien pour une grande partie sur les épaules du réalisateur (même si pour le musical, les chorégraphies de Berkeley ne sont évidemment pas à négliger.). D'ailleurs la mise en scène de Waterloo Bridge est elle-aussi à saluer.
Lord Henry
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Message par Lord Henry »

Il me semble que Le Roy a tourné The FBI Story après avoir quitté la MGM.

Une mécanique propagandiste parfaitement huilée, mais plutôt indigeste et guère passionnante du point de vue de la mise en scène.
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Lord Henry
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Message par Lord Henry »

Après avoir délaissé la Warner pour Culver City, Le Roy donne l'étrange sentiment de s'être posé en champion d'un cinéma confortable, dans lequel il s'évertue à ne pas heurter le spectateur, à arrondir les angles, à désamorcer les émotions fortes, un cinéma dans lequel l'inspiration ferait désordre.
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