Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Ben Castellano
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Re: Amarcord

Message par Ben Castellano »

Anorya
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Re: Amarcord (Federico Fellini, 1973)

Message par Anorya »

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Le mot en lui-même est un néologisme de Fellini griffonné à la hâte sur une serviette de restaurant, qui évoque l'expression "Io mi Ricordo", Je me souviens. Et effectivement, Amarcord, tout comme Fellini Roma (1972) est un film de souvenirs mais à la différence de ce dernier qui oscillait entre passé des années 30/40 et la capitale italienne des années 70 (avec la superbe séquence finale des bikers dans la nuit noire), Amarcord est tout entièrement tourné vers un kaléïdoscope de souvenirs des années 30 dans la petite ville de Rimini, la ville natale du réalisateur qui n'hésite pas pour le coup à reconstruire des parties en studio afin que cela soit conforme au plus près avec ses souvenirs d'enfance.


"Une chose est sûre : je ne viens jamais volontiers à Rimini. Je le dis très sincèrement. C'est comme un blocage. J'y ai encore de la famille : ma mère, ma soeur. Peur de mes sentiments ? C'est plutôt que j'ai l'impression que chaque retour est le ressassement satisfait et masochiste de mes souvenirs : une opération spectaculaire, littéraire. Bien sûr ça a son charme. Un charme somnolent. Et trouble. Le fait que je ne parviens pas à considérer Rimini avec objectivité. Ce n'est qu'une dimension de ma mémoire. D'ailleurs, chaque fois que je suis à Rimini je suis pris à parti par des fantasmes que je croyais rangés, classés une fois pour toutes."
"Federico Fellini" par Angel Quintana, éditions Le Monde/Cahiers du cinéma.


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a/ Petites plaisanteries de l'enfance...

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b/... Et coups tordus à chaque fois. :mrgreen:

Pour se faire, il va travailler en étroite collaboration avec Tonino Guerra, scénariste et poète ayant déjà beaucoup travaillé dans les années 60 avec Antonioni ou Francesco Rosi (et plus tard Tarkovski en 1983 pour "Nostalgia"). Mais le cinéaste va aussi beaucoup puiser dans ses souvenirs du passé, ce qu'amorçait déjà Fellini-Roma où le jeune garçon pouvait se voir comme un alter-égo du cinéaste arrivant à la capitale, souvenirs qu'il va projeter et sur la ville et ses protagonistes et le personnage du jeune Titta qui n'est ici plus l'alter-égo du cinéaste mais l'évocation d'un camarade de classe avec qui il fit les 400 coups, Luigi Banzi.

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c/ La statue et ses fesses généreuses.

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d/ La chevauchée des Walkyries... Euh des bicyclettes. :o

Amarcord est la chronique d'une année (du printemps à l'hiver avec le vol des aigrettes --ou vesses de loup-- qui marquent à chaque fois le renouveau du cycle, ouverture comme fermeture du film) d'une petite ville des années 30 en plein fascisme. On suit progressivement un jeune garçon, Titta, les membres de sa famille (son petit frère, son père aux idéaux différents, son grand-père obsédé sexuel, son oncle frimeur et fasciste, un autre oncle (Téo) enfermé en hôpital psychiatrique, sa mère très possessive), une foule de personnages bigarrés et haut en couleurs (un avocat s'improvisant narrateur, la "gradisca" --bombe sexuelle de la ville, la buraliste à la poitrine généreuse...) et surtout ses copains avec leurs jeux et blagues (images a/ et b/)...

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e/ Passage à confess' et masturbation collective.

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f/ La vaine rêverie de Ciccio.

...Tout comme leurs fantasmes et leur obsession des femmes (c/, d/, e/). Il faut dire que dans l'univers cloisonné et oppressant d'une petite ville sous contrôle fasciste avec surveillance tant de certaines personnes comme de l'église n'offre pas beaucoup d'échappatoire à ces vies mornes d'adolescents guettant avidemment et rêvant de nombreuses femmes pour s'échapper. Tout y passe d'ailleurs, venant d'eux comme des différents personnages, séquences d'onanisme collectif (e), légendes rapportées (d'où vient le surnom de la "gradisca", la séquence façon "contes des milles et une nuits"...) rêve de mariage (f) en pleine célébration fasciste.


Ces derniers sont parfois tournés en ridicule d'ailleurs. Non pas que Fellini propose une quelconque critique de ces années-là mais bien parce que le souvenir travaillé est celui d'un adolescent qui n'a que faire de tout ça, plus préoccupé par les femmes et qui, comme si Fellini lui-même se souvenait et de fait, grossissait le trait (Fellini a été dessinateur et caricaturiste d'ailleurs) en ramenant tout sur la pellicule, exacerbe ces hommes et femmes dans un creset étrange et non dénué d'humour. Il faut d'ailleurs voir la tête de Mussolini en fleurs bénir l'union en rêve du jeune Ciccio avec Aldina ou bien ce fasciste qui, lors de la procession parle face caméra et annonce son admiration du duce en disant en des termes... "élogieux" dira-t-on (g/ seconde image) ! D'ailleurs pour prendre à parti le spectateur mais aussi travailler un certain recul (bénéfique sur cette période troublée), le réalisateur et sa caméra n'hésitent pas à faire intervenir des gens pour parler en face du spectateur, le plus naturellement du monde, comme si, au délà de l'écran, certains savaient que "ce n'est qu'un film, ce monde des années 30 n'est pas si réel". Ainsi en est-il de l'avocat narrateur et pontifiant (qui se fait ridiculiser ou que la caméra abandonne volontiers dès qu'il radote et se perd dans les détails), comme de Biscein, l'idiot rigolo de la ville, ou cette anonyme qui, sortant d'un film de Fred Astair, nous déclare le plus normalement du monde ce qu'elle en a pensé ! (g/ première image)
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g/ Prise à parti du spectateur par un peu n'importe qui. :mrgreen:

Mais Amarcord n'est pas qu'une vaste rigolade, c'est surtout un portrait (grossi et esquissé certes) de tout une petite ville qui propose parfois de belles échappées poétiques, que ce soit un évenement collectif (tout le monde part en bateau --sauf les profs qui, sûrs de leur savoir, préfèrent rester à terre et sortir un télescope pour tenter de voir le navire de loin !-- pour pouvoir apercevoir, même frôler, ne serait-ce que quelques instants, le paquebot "Le Grand Rex") ou quelque chose de plus intime (la silhouette de la Gradisca aperçue de loin au détour des grandes allées de neige, le paon domestiqué du comte qui sort sous la neige...) avec des moments plus mélancoliques. Ainsi au milieu du récit, la séquence de l'oncle Téo s'étire volontairement, devient hypnotique, de même que celle de la traversée de la mer pour apercevoir le navire symbole de l'illusion fasciste. Fellini nous place dans une attente volontaire, comme les personnages, à l'attente d'un évenement tout simple qui en devient presqu'ici l'évenement de toute une vie.

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h/ Poésie de l'instant (1) : Le grand Rex.

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i/ Poésie de l'instant (2) : L'hiver.

Amarcord est d'ailleurs un film-évenement, presqu'un film fleuve. Et quand le film se termine, on se surprend à se dire "quoi, déjà ?" et être déçu de quitter si tôt tous ces personnages virulents. Le film dure près de 2h mais on en reprendrait bien une heure de plus. L'oscar reçu en 1974 du meilleur film étranger est complètement justifié par cette chronique drôle et touchante. Un film qui respire comme la vie, un film immense.

6/6.

'Commence à devenir dur pour le film du mois. :| :lol:
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Colqhoun
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par Colqhoun »

Première incursion dans l'univers du réalisateur, c'est plutôt positif. Au départ je n'étais pas complètement convaincu par cette construction éclatée, faite d'abord de scénettes avant de suivre un véritable fil rouge. Mais au fur et à mesure du film, on s'y fait, on entre dans cet univers un peu excessif, fantasmé, où chacun y va de sa personnalité. J'avoue avoir encore un peu de peine à parler du film (et après le beau texte à Anorya, j'ai pas grand chose d'intelligent à dire), d'abord dans la mesure où, malgré l'énorme plaisir que j'ai pris devant la mise en scène de Fellini, devant l'extravagance de ses personnages, devant certaines séquences parfois hilarantes (le frère fou qui hurle en haut de son arbre) et d'autres quasi-féériques (l'attente sur la mer), la construction du film et la foultitude de personnages m'ont partiellement empêchés de vraiment m'impliquer dans le récit. Reste que pour une première découverte du cinéma de Fellini c'est tout à fait positif et je me réjouis de me lancer dans Rome, le Satyricon ou I Vitelloni (les 3 films que j'ai en stock pour l'instant).
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par Strum »

Colqhoun a écrit :Reste que pour une première découverte du cinéma de Fellini c'est tout à fait positif et je me réjouis de me lancer dans Rome, le Satyricon ou I Vitelloni (les 3 films que j'ai en stock pour l'instant).
Bien sûr s'il s'agit des films que tu possèdes, cela change la donne, mais dans l'absolu, Roma et Satyricon ne sont peut-être pas les films les plus appropriés pour continuer ta découverte de Fellini. Si tu as l'occasion de mettre la main sur 8 1/2, la Strada, La Dolce Vita ou Les nuits de Cabiria, commence plutôt par ceux-là.
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par Anorya »

Strum a écrit :
Colqhoun a écrit :Reste que pour une première découverte du cinéma de Fellini c'est tout à fait positif et je me réjouis de me lancer dans Rome, le Satyricon ou I Vitelloni (les 3 films que j'ai en stock pour l'instant).
Bien sûr s'il s'agit des films que tu possèdes, cela change la donne, mais dans l'absolu, Roma et Satyricon ne sont peut-être pas les films les plus appropriés pour continuer ta découverte de Fellini. Si tu as l'occasion de mettre la main sur 8 1/2, la Strada, La Dolce Vita ou Les nuits de Cabiria, commence plutôt par ceux-là.
Je rejoins l'avis de Strum. D'autant plus que Roma adopte une construction éclatée similaire à Amarcord mais qu'il y a encore moins de fil rouge et que l'oeuvre, hommage à la ville, m'a semblé beaucoup plus proche du documentaire (malgré de sublimes séquences) que d'une simple fiction. Personnellement, je pose un bémol à Roma : la première fois que je l'avais vu, je m'y étais un peu ennuyé. Mon intérêt à été réhaussé quand je suis allé à Rome et que j'ai pu sentir et traverser la ville en vrai. Dès lors, je me suis beaucoup plus retrouvé dans le film de Fellini par la suite. Et je pense que quiconque à un profond amour de l'Italie, de son histoire et de cette ville rentrera bien plus dans le film qu'un autre car il y a véritablement une sorte de vécu qui s'aggrippe au film.

Mais si tu le peux, oui, continue par La dolce vita, la strada ou Il Bidone et Les nuits de Cabiria que j'ai chroniqués dernièrement, ce dernier étant mon film du mois dernier. ;)
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Tancrède
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par Tancrède »

Strum a écrit :
Colqhoun a écrit :Reste que pour une première découverte du cinéma de Fellini c'est tout à fait positif et je me réjouis de me lancer dans Rome, le Satyricon ou I Vitelloni (les 3 films que j'ai en stock pour l'instant).
Bien sûr s'il s'agit des films que tu possèdes, cela change la donne, mais dans l'absolu, Roma et Satyricon ne sont peut-être pas les films les plus appropriés pour continuer ta découverte de Fellini. Si tu as l'occasion de mettre la main sur 8 1/2, la Strada, La Dolce Vita ou Les nuits de Cabiria, commence plutôt par ceux-là.
ou alors Ginger et Fred
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Colqhoun
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par Colqhoun »

Strum a écrit :Si tu as l'occasion de mettre la main sur 8 1/2, la Strada, La Dolce Vita ou Les nuits de Cabiria, commence plutôt par ceux-là.
J'ai bien évidemment envie de découvrir ces différents films, mais je vais déjà regarder ceux que je possède.
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Boubakar
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par Boubakar »

Strum a écrit :
Colqhoun a écrit :Reste que pour une première découverte du cinéma de Fellini c'est tout à fait positif et je me réjouis de me lancer dans Rome, le Satyricon ou I Vitelloni (les 3 films que j'ai en stock pour l'instant).
Bien sûr s'il s'agit des films que tu possèdes, cela change la donne, mais dans l'absolu, Roma et Satyricon ne sont peut-être pas les films les plus appropriés pour continuer ta découverte de Fellini. Si tu as l'occasion de mettre la main sur 8 1/2, la Strada, La Dolce Vita ou Les nuits de Cabiria, commence plutôt par ceux-là.
Le cheik blanc est aussi pas mal pour débuter dans le cinéma de Fellini (c'est le premier, et seul film que j'ai vu du réalisateur).
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par Nomorereasons »

Colqhoun a écrit :
Strum a écrit :Si tu as l'occasion de mettre la main sur 8 1/2, la Strada, La Dolce Vita ou Les nuits de Cabiria, commence plutôt par ceux-là.
J'ai bien évidemment envie de découvrir ces différents films, mais je vais déjà regarder ceux que je possède.
Pour moi, l'important c'est de les regarder en une fois. Un soir j'avais voulu vérifier si ma copie de Roma fonctionnait correctement, j'ai donc regardé le début du film, ce furent 5 minutes formidables et je me suis couché en me frottant les mains.
Le lendemain, je regarde le film en entier mais c'est comme si en ouvrant la porte du four, le soufflé était retombé, ou encore à l'image d'Orphée se retournant pour s'assurer d'être bien suivi et boum. J'ai passé une soirée très moyenne. Roma, satyricon, etc, il faut à mon avis voir ces films à tatons, sans idée de ce qu'il va s'y trouver.
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Boubakar
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par Boubakar »

yaplusdsaisons a écrit :Pour moi, l'important c'est de les regarder en une fois.
Un peu comme tous les films (à part les films à sketches, qu'on peut regarder de manière séquentielle), ça ne doit vu qu'en une seule fois.
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par Nomorereasons »

Boubakar a écrit :
yaplusdsaisons a écrit :Pour moi, l'important c'est de les regarder en une fois.
Un peu comme tous les films (à part les films à sketches, qu'on peut regarder de manière séquentielle), ça ne doit vu qu'en une seule fois.
Et oui, mais c'est pas toujours facile :mrgreen: Il m'était arrivé la même chose pour L'amour par Terre, la "première partie" ensorcelante, et la seconde le lendemain qui traîne. Ca dure quand même trois heures...
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Truffaut Chocolat
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par Truffaut Chocolat »

Colqhoun a écrit :Reste que pour une première découverte du cinéma de Fellini c'est tout à fait positif et je me réjouis de me lancer dans Rome, le Satyricon ou I Vitelloni (les 3 films que j'ai en stock pour l'instant).
Le meilleur du lot, c'est les Vitelloni.
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Colqhoun
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par Colqhoun »

Je viens de me rappeler que j'ai aussi Juliette des Esprits, qui m'intrigue énormément.
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Anorya
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par Anorya »

Colqhoun a écrit :Je viens de me rappeler que j'ai aussi Juliette des Esprits, qui m'intrigue énormément.
Pas mal mais un poil plus dur que Amarcord je trouve. Un peu comme Casanova, il faut faire l'effort de rentrer dedans et dépasser un aspect parfois grotesque avec des visions sublimes mais un propos que je trouve un peu naïf.
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CrankyMemory
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Re: Amarcord (Federico Fellini - 1973)

Message par CrankyMemory »

Juliette des Esprits, c'est le film à voir avec un bon pétard en bouche, dommage que je ne fume pas le joint.. il propose une vision sous la forme d'un kaléidoscope d'images qui fait l'effet de sucrerie acidulé, une sorte de trip sous acide avec un fond de psychanalyse qui donne à Fellini l'envie de jouer; une oeuvre récréative certes mais si poétique, si habitée par la présence de Giuletta Masina que l'on fini par accepter ce film bizarre au côté d'Amarcord et Les Nuits de Cabiria.
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