Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977)
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Le Convoi de la peur - Sorcerer (William Friedkin - 1977)
J'ouvre un nouveau topic pour rendre honneur à ce putain de chef-d'oeuvre qui reste encore trop injustement méconnu...
Je ne l'avais jamais vu, donc je me suis pris une baffe magistrale en pleine tronche. En plus, la copie de ce soir était d'excellente qualité. Quelle grosse claque visuelle, quel suspense inoubliable, quelle puissance dans la mise en scène...
Quant à la géniale scène mythique de la traversée du pont, c'est comme si on se passait au ralenti la course-poursuite de "Police Fédérale Los Angeles". Et le miracle, c'est que l'impact reste tout aussi énorme.
Je ne l'avais jamais vu, donc je me suis pris une baffe magistrale en pleine tronche. En plus, la copie de ce soir était d'excellente qualité. Quelle grosse claque visuelle, quel suspense inoubliable, quelle puissance dans la mise en scène...
Quant à la géniale scène mythique de la traversée du pont, c'est comme si on se passait au ralenti la course-poursuite de "Police Fédérale Los Angeles". Et le miracle, c'est que l'impact reste tout aussi énorme.
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- Lanternarius Asensioniste
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Pour Bob sur Sorcerer-Wages of Fear (Le convoi de la peur]
Oui.
C'est étonnant l'histoire de ce film, en ce qui me concerne : j'y repense. J'avais refusé d'aller le voir à sa sortie à Paris en 1979 en pensant que dans la mesure où il s'agissait d'un remake, cela prouvait une baisse d'inspiration de Friedkin. J'aurai attendu près de 25 ans pour le découvrir à mesure que la réputation du film montait, qu'on n'avait qu'un Laserdisc NTSC en v.o. et recadré en 4/3 pour le voir (ce que j'ai refusé par principe aussi), peut-être une ou deux projection télé en v.f. mais peut-être pas au format non plus dans les années 80 - invisible dans des conditions cinéphiliquement nécessaires en somme.
J'ai peut-être eu raison d'attendre 25 ans pour le découvrir dans ces conditions, ce soir, parfaites : format respecté, copie personnelle de Friedkin prêtée pour l'occasion et s.t.f. au "laser", beau son dans une belle et grande salle devant un public sous le charme de la découverte pour certains et de la redécouverte pour d'autres.
Le film est très ambitieux, plastiquement beau voire magique (les deux traversées du pont sont bel et bien le morceau de bravoure pure et absolue) et la structure cirulaire de son scénario est proprement philosophique. On n'échappe pas à son destin et Némésis se charge de faire payer la moindre faute commise par l'être humain. Le plan final du film qui exprime cela est saisissant.
Francisco Rabal (le prêtre du NAZARIO de Bunuel ici méconnaissable mis à part sa voix espagnole toujours aussi belle et portant bien), Roy Scheider, Amidou et Bruno Cremer sont remarquables et tous les seconds rôles également : même la figuration (la révolte sauvage devant le camion ramenant les corps mutilés et carbonisés des ouvriers) est impressionnante.
Le scénario de Green a renouvelé en profondeur, rendu plus ample et universelle (géographiquement, linguistiquement, dramatiquement) la portée du film original de Clouzot. C'est bien un des meilleurs remake jamais filmé au cinéma, en effet. C'était un moment assez magique que cette révélation : le chaînon manquant qui manquait à beaucoup d'entre nous pour connaître en profondeur le cinéma de Friedkin et son évolution.
Quant au commentaire préliminaire d'Avary : je suis d'accord avec lui concernant THE THING. Absolument. Concernant NOSFERATU, beaucoup moins. Reste sa philosophie un peu sommaire de l'histoire du cinéma : bien sûr, le vrai cinéma c'est à mes yeux LE SALAIRE DE LA PEUR et SORCERER, THE THING FROM ANOTHER WORLD et THE THING davantage que STAR WARS : oui . Mais les deux conceptions ont en fait toujours co-existé dans l'histoire du cinéma. Simplement, disons que cette projection-là était une belle revanche prise par le film sur sa première américaine : on peut dire, ce soir, qu'on a participé en allant le voir à sa définitive reconnaissance par l'histoire du cinéma mondial. Et à la confirmation encore plus définitive de celle de son grand réalisateur.
C'est étonnant l'histoire de ce film, en ce qui me concerne : j'y repense. J'avais refusé d'aller le voir à sa sortie à Paris en 1979 en pensant que dans la mesure où il s'agissait d'un remake, cela prouvait une baisse d'inspiration de Friedkin. J'aurai attendu près de 25 ans pour le découvrir à mesure que la réputation du film montait, qu'on n'avait qu'un Laserdisc NTSC en v.o. et recadré en 4/3 pour le voir (ce que j'ai refusé par principe aussi), peut-être une ou deux projection télé en v.f. mais peut-être pas au format non plus dans les années 80 - invisible dans des conditions cinéphiliquement nécessaires en somme.
J'ai peut-être eu raison d'attendre 25 ans pour le découvrir dans ces conditions, ce soir, parfaites : format respecté, copie personnelle de Friedkin prêtée pour l'occasion et s.t.f. au "laser", beau son dans une belle et grande salle devant un public sous le charme de la découverte pour certains et de la redécouverte pour d'autres.
Le film est très ambitieux, plastiquement beau voire magique (les deux traversées du pont sont bel et bien le morceau de bravoure pure et absolue) et la structure cirulaire de son scénario est proprement philosophique. On n'échappe pas à son destin et Némésis se charge de faire payer la moindre faute commise par l'être humain. Le plan final du film qui exprime cela est saisissant.
Francisco Rabal (le prêtre du NAZARIO de Bunuel ici méconnaissable mis à part sa voix espagnole toujours aussi belle et portant bien), Roy Scheider, Amidou et Bruno Cremer sont remarquables et tous les seconds rôles également : même la figuration (la révolte sauvage devant le camion ramenant les corps mutilés et carbonisés des ouvriers) est impressionnante.
Le scénario de Green a renouvelé en profondeur, rendu plus ample et universelle (géographiquement, linguistiquement, dramatiquement) la portée du film original de Clouzot. C'est bien un des meilleurs remake jamais filmé au cinéma, en effet. C'était un moment assez magique que cette révélation : le chaînon manquant qui manquait à beaucoup d'entre nous pour connaître en profondeur le cinéma de Friedkin et son évolution.
Quant au commentaire préliminaire d'Avary : je suis d'accord avec lui concernant THE THING. Absolument. Concernant NOSFERATU, beaucoup moins. Reste sa philosophie un peu sommaire de l'histoire du cinéma : bien sûr, le vrai cinéma c'est à mes yeux LE SALAIRE DE LA PEUR et SORCERER, THE THING FROM ANOTHER WORLD et THE THING davantage que STAR WARS : oui . Mais les deux conceptions ont en fait toujours co-existé dans l'histoire du cinéma. Simplement, disons que cette projection-là était une belle revanche prise par le film sur sa première américaine : on peut dire, ce soir, qu'on a participé en allant le voir à sa définitive reconnaissance par l'histoire du cinéma mondial. Et à la confirmation encore plus définitive de celle de son grand réalisateur.
"Felix qui potuit rerum causas cognoscere "
Re: Pour Bob sur Sorcerer-Wages of Fear (Le convoi de la peu
Oui, la séance de ce soir était vraiment magique. Un public respectueux totalement conquis par la (re?)découverte de ce grand Friedkin.
Au moins 11 dvdclassikiens étaient présents.
Franchement, bravo à Roger Avary pour avoir choisi ce film dans sa sélection. On ne pouvait pas rêver meilleure pioche.
Au moins 11 dvdclassikiens étaient présents.
Franchement, bravo à Roger Avary pour avoir choisi ce film dans sa sélection. On ne pouvait pas rêver meilleure pioche.
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- Au poil soyeux
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Je reposte mon avis ici :
Sorcerer : malgré une dizaine de visionnages en laserdisc, je ne me lasse toujours pas de ce monument qui prend une dimension encore supérieure sur grand écran. On a le sentiment de contempler une perfection rare, où tout fonctionne à l'unisson : interpretation, photo, scénario, et même musique Friedkin passe sans problème du réalisme le plus sordide à des séquences oniriques de toute beauté - voir les séquences dans le paysage lunaire. Un chef d'oeuvre, le terme n'est pas usurpé.
Sorcerer : malgré une dizaine de visionnages en laserdisc, je ne me lasse toujours pas de ce monument qui prend une dimension encore supérieure sur grand écran. On a le sentiment de contempler une perfection rare, où tout fonctionne à l'unisson : interpretation, photo, scénario, et même musique Friedkin passe sans problème du réalisme le plus sordide à des séquences oniriques de toute beauté - voir les séquences dans le paysage lunaire. Un chef d'oeuvre, le terme n'est pas usurpé.
"One Day There'll Be a Place for Us"
Re: Pour Bob sur Sorcerer-Wages of Fear (Le convoi de la peu
Au fait, j'adore les quatre prologues du film... Très sèches, très déroutantes, avec ce filmage documentaire que maîtrise si bien Friedkin sans tomber dans le facilité de la caméra à l'épaule.
Et puis quel plaisir d'y retrouver Jacques François et Jean-Luc Bideau, même pour deux minutes.
Et je suis d'accord avec Swan sur le passage du réalisme sordide à l'onirisme le plus inquiétant. La première partie est tellement désespérée...
Sorcerer est vraiment un parfait condensé de tout ce qu'on aime tant dans le cinéma de Friedkin.
Et puis quel plaisir d'y retrouver Jacques François et Jean-Luc Bideau, même pour deux minutes.
Et je suis d'accord avec Swan sur le passage du réalisme sordide à l'onirisme le plus inquiétant. La première partie est tellement désespérée...
Sorcerer est vraiment un parfait condensé de tout ce qu'on aime tant dans le cinéma de Friedkin.
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Re: Pour Bob sur Sorcerer-Wages of Fear (Le convoi de la peu
J'aime l'option Friedkin autant que celle de Clouzot, qui ne dévoile presque rien du passé de ses personnages.Bob Harris a écrit :Au fait, j'adore les quatre prologues du film... Très sèches, très déroutantes, avec ce filmage documentaire que maîtrise si bien Friedkin sans tomber dans le facilité de la caméra à l'épaule.
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Open Mate ? Ah, c'est mieux que du Pan & Scan ! à la limite en zoomant sur ma télé 16/9, je peux poser des "mates" sur le film, non ?Swan a écrit :Rien d'annoncé pour le moment, le Zone 1 en open mate est visible mais sans plus.Martin Quatermass a écrit :Je rêve de découvrir ce film, à quand un bon dvd...
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Excellente surprise que ce film où l'on peut choper au hasard Joe Spinell et Jacques François. Friedkin prend son temps, que ce soit dans l'exposition des personnages ou pour faire péter un arbre, et ce avec son flair documentaire habituel, un sens du détail qui tue - la manière dont il saisit le désespoir de Scheider quand il mate le tableau avec la fille au Coca - et qui rend palpable sa dictature bananière crade du trou du cul de l'enfer plus ou moins imaginaire. Réalisme plus une dimension épique mais d'une façon très personnelle, où le convoi est filmé comme une lutte à mort contre la Nature - une jungle animée et une pluie déchaînée - où les camions ressemblent à des monstres, pour finir dans un trip lunaire que n'aurait pas renié Boorman. Friedkin n'épargne rien aux personnages et semble sarcastiquement mettre sur un même plan terroriste palestinien, Bernard Tapie et un p'tit gangster. La justice poétique plane en permanence dans ce film à la fois cradingue et naturaliste, où excellent Scheider et Bruno Cremer.
Puissant, corrompu et menteur
You two do make a charming couple though, you're both, what's the expression, damaged goods.
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Vu une bonne dizaine de fois... mais la séance d'hier soir a redonnée sa dimension complète au film. Du coup je file modifier mon YMDB est le fait rentrer directement dns le top 10
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Sorcerer: Je ne reviens pas sur les qualités évidentes du film mais j'avoue que les persos développés par Friedkin ne m'ont pas interessé une seule seconde malgré l'installation d'un background pour chacun (trop longue exposition à mon sens). ça prend son temps et le film décolle une fois arrivé en Jungle. Un exercice de style qui me convainc moins que le clouzot malgré le souci de réalisme (dans les bars de république bananière on ne trouve plus de Vera Clouzot ).
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- Colqhoun
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Juste un zone 1. Mais la fiche dvdsoon indique pan & scan.Enzo a écrit :Donc pas de dvd existant à ce jour si j'ai bien compris ?
She started telling me her life story, which wasn't very intersting, and when Rockpile came on singing "Heart" I had to turn it up, drowning out her voice, but still I turned to her, my eyes intersted, a serious smile, nodding, my hand squeezing her knee, and she