L'Etrangleur de Boston (Richard Fleischer - 1968)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
L'Etrangleur de Boston (Richard Fleischer - 1968)
Vu hier et...
Claque monumentale (et je pése mes mots) en ce qui me concerne, alors que je n'attendais rien de particulier du film, malgré sa notoriété dans quelques articles ciné lus ici ou là. Placé sous le signe de la félure psychologique, le film réussit là où, à mes yeux, Hitch (Psycho, Spellbound), Lang (Le secret derrière la porte) ou Mankiewicz (Soudain l'été dernier) avaient plus ou moins - tout est relatif - échoué. Grâce à une mise en scène au diapason de son sujet, Fleischer multiplie les effets de miroir, de surcadrage et de split-screen (utilisés avec brio alors que c'était une première) - autant de signes du désordre psychologique de l'Etrangleur. Dichotomie et malaise du double accentués par une narration ahurissante, se permettant un changement de point de vue radical à la moitié du film.
D'une richesse inouie dans son utilisation des flashs-backs, de la caméra portée, des cadrages, du décor bostonien, le film est aussi l'occasion d'un duel génial entre Henry Fonda et un Tony Curtis qui trouve ici son meilleur rôle. Endossant son habituel rôle de "Mr Good", Fonda dérive peu à peu, entrainé à ses dépens dans la folie de son interlocuteur. Homme droit et bureaucrate digne, il abandonnera peu à peu ses idéaux pour sauver Boston de nouveaux crimes, entrainant Cutis dans une sorte de suicide psychologique bouleversant : le duel final est à mon avis bcp plus intéressant que la fin de Psycho, que j'ai toujours trouvée trop expédiée. Ici Fleischer se coltine frontalement à la folie, et la retranscrit à l'écran avec une tonne d'innovations.
C'est l'autre génie de ce film, foisonnant et malade. Un film qui part dans tous les sens, au point de laisser de ci de là quelques béances scénaristiques aussitôt compensées par un style d'une richesse qui m'a laissé pantois. Tantôt thriller, tantôt documentaire, L'Etrangleur de Boston va me hanter longtemps.
Plus long très bientôt, j'en ferai une petite chronique Z2 dans le mois qui vient
Des fans ici bas ?
Claque monumentale (et je pése mes mots) en ce qui me concerne, alors que je n'attendais rien de particulier du film, malgré sa notoriété dans quelques articles ciné lus ici ou là. Placé sous le signe de la félure psychologique, le film réussit là où, à mes yeux, Hitch (Psycho, Spellbound), Lang (Le secret derrière la porte) ou Mankiewicz (Soudain l'été dernier) avaient plus ou moins - tout est relatif - échoué. Grâce à une mise en scène au diapason de son sujet, Fleischer multiplie les effets de miroir, de surcadrage et de split-screen (utilisés avec brio alors que c'était une première) - autant de signes du désordre psychologique de l'Etrangleur. Dichotomie et malaise du double accentués par une narration ahurissante, se permettant un changement de point de vue radical à la moitié du film.
D'une richesse inouie dans son utilisation des flashs-backs, de la caméra portée, des cadrages, du décor bostonien, le film est aussi l'occasion d'un duel génial entre Henry Fonda et un Tony Curtis qui trouve ici son meilleur rôle. Endossant son habituel rôle de "Mr Good", Fonda dérive peu à peu, entrainé à ses dépens dans la folie de son interlocuteur. Homme droit et bureaucrate digne, il abandonnera peu à peu ses idéaux pour sauver Boston de nouveaux crimes, entrainant Cutis dans une sorte de suicide psychologique bouleversant : le duel final est à mon avis bcp plus intéressant que la fin de Psycho, que j'ai toujours trouvée trop expédiée. Ici Fleischer se coltine frontalement à la folie, et la retranscrit à l'écran avec une tonne d'innovations.
C'est l'autre génie de ce film, foisonnant et malade. Un film qui part dans tous les sens, au point de laisser de ci de là quelques béances scénaristiques aussitôt compensées par un style d'une richesse qui m'a laissé pantois. Tantôt thriller, tantôt documentaire, L'Etrangleur de Boston va me hanter longtemps.
Plus long très bientôt, j'en ferai une petite chronique Z2 dans le mois qui vient
Des fans ici bas ?
Re: L'Etrangleur de Boston (Richard Fleischer) !!!
Tu parles Charles !Margo a écrit :Des fans ici bas ?
C'est pour moi le meilleur film de Richard Fleischer (même si mes goût me portent à en préférer quelques autres).
Le souci du détail et les techniques employées par Fleischer (split-screens, différentes expositions) concourrent à donner de la force tant à l'enquête proprement dite d'un côté et au profil psychologique du meurtrier de l'autre (le film est plus ou moins scindé en 2 parties). Le spectateur est confronté à une multiplicité de points de vue qui amplifie le suspense tout en conférant au personnage joué par un Tony Curtis hallucinant tout le mystère et la complexité propres à terrifier le spectateur.
Je suis sûr que De Palma a scrupuleusement regardé ce film plusieurs fois.
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Il y a en a qui considèrent ce film comme LE chef-d'oeuvre du "film de tueur", devant des opus tels que Henry portrait of a serial killer de McNaughton ou Schizophrénia de Kargl. Epouser un tel point de vue demande un traitement en finesse de la psychologie du personnage principal qui l'amène à commettre ses crimes, sans tomber dans un voyeurisme de bas étage.
mannhunter s'il passe dans le coin devrait en faire un panégyrique.
Je précise que je n'ai pas vu le Fleischer.
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Je précise que je n'ai pas vu le Fleischer.
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Fatalitas a écrit :J'adore
Roy Neary a écrit :Roy défenseur de Fleischer forever !
Salut, vous me conseillez quoi comme autres Fleischer que celui-là (outre les vikings, le voyage fantastique et 20.000 lieues sous les mers ?) ?Margo a écrit :Un pur objet de cinéma
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Je me risque à te suggérer Mr. Majestyk (1974) d'après un scénario de Elmore Leonard. Charles Bronson y campe un vaillant cueilleur de melons aux prise avec un malfrat grossier campé par l'inoubliable Al Lettieri. La mise en scène est très aéré et les paysages arides y sont photographiés avec grand talent. Une agréable découverte.Salut, vous me conseillez quoi comme autres Fleischer que celui-là (outre les vikings, le voyage fantastique et 20.000 lieues sous les mers ?)
Re: L'Etrangleur de Boston (Richard Fleischer) !!!
Exactement ce que je me suis dit tout au long du film. Et pas qu'à cause des split-screens.Roy Neary a écrit :Je suis sûr que De Palma a scrupuleusement regardé ce film plusieurs fois.
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Mon coup de foudre du mois dernier dont Otis B Driftwood a admirablement bien parlé sur DVDclassik : Le temps de la colère, un summum du film de guerre pas cher non plus en zone 2Mani a écrit :Fatalitas a écrit :J'adoreRoy Neary a écrit :Roy défenseur de Fleischer forever !Salut, vous me conseillez quoi comme autres Fleischer que celui-là (outre les vikings, le voyage fantastique et 20.000 lieues sous les mers ?) ?Margo a écrit :Un pur objet de cinéma
Le temps de la colère de Richard Fleischer
Film déchirant et proprement éreintant, admirable apprentissage de la générosité et de l’humilité, porté par une distribution superbe – l’interprétation de Broderick Crawford est restée justement célèbre, mais Richard Fleischer n’a pas tort lorsqu’il considère que «Robert Wagner, acteur très sous-estimé, y donne la meilleure performance de sa carrière» - Between heaven and hell est sans doute le plus beau film du cinéaste. Il est inutile de dire qu’il s’agit aussi de l’un des plus beaux films de guerre qui soit, écrivait Otis B Driftwood dans son test passionnant pour Classik
Je dois dire avoir à mon tour été complètement séduit par ce film qui nous montre un Richard Fleischer en pleine possession de ses moyens : rarement le cinémascope aura été aussi bien utilisé et les mouvements de caméra sont impressionnants. En plus de ça, ce film antimilitariste est d'une étonnante modernité pour l'époque avec sa galerie de personnages névrosés et la violence est très viscérale. Certaines images sont même à la limite du fantastique, comme cette troupe japonaise éclairée subrepticement par une fusée éclairante, véritable armée de fantômes.
Photo magnifique, interprétation de haut niveau et bande originale d'une efficacité redoutable, Hugo Friedhofer utilisant à merveille le Dies Irae dont Wendy Carlos s'emparera à nouveau pour la magistrale séquence générique de Shining.
Très très bon film de guerre, peut-être désormais mon Fleischer préféré.
Par contre, comme pour le zone 1, la bande son est d'une médiocrité assez étonnante avec un mixage stéréo anglais fait n'importe comment et très très déplaisant pour l'oreille.
- Vic Vega
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L'Enigme du Chicago Express est une très bonne série B, Anthony Quinn est magnifique dans Barrabas et d'accord avec Harry sur Mr Majestyk. Et de mon côté je crois que l'Etrangleur de Boston risque de vite quitter ma pile de DVD à voir où il est trop longtemps resté.Mani a écrit : Salut, vous me conseillez quoi comme autres Fleischer que celui-là (outre les vikings, le voyage fantastique et 20.000 lieues sous les mers ?) ?