Luchino Visconti (1906-1976)
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Luchino Visconti (1906-1976)
j'ai revu Les damnés pour la 3ème fois (mais un peu d'un oeil distrait cette fois ci) et désolé: je n'aime pas.
Quitte à choquer certains Viscontiens, le film est très sommaire dans son traitement du nazisme et certains dialogues sont à la limite de l'indigence. Trés soigné visuellement et avec une atmopsphère putride et envoutante de bone aloi, Visconti use neammoins à tout bout de champ du zoom et pour tout et n'importe quoi. J'ai l'impression qu'il ne n'a juré que par ça pour réaliser son film: un véritable manifeste du zoom (pire que le moins bons des westerns italiens). A la rigueur, dans Mort à venise, ca passait pour des raisons de narration: là, par contre, j'ai l'impression qu'il s'agit d'une solution de facilité.
Au final, 3/6 en étant objectif (peu pour un film qualifié de chef d'oeuvre)
aie...aie... qu'est ce qui va me tomber dessus!!!!
Quitte à choquer certains Viscontiens, le film est très sommaire dans son traitement du nazisme et certains dialogues sont à la limite de l'indigence. Trés soigné visuellement et avec une atmopsphère putride et envoutante de bone aloi, Visconti use neammoins à tout bout de champ du zoom et pour tout et n'importe quoi. J'ai l'impression qu'il ne n'a juré que par ça pour réaliser son film: un véritable manifeste du zoom (pire que le moins bons des westerns italiens). A la rigueur, dans Mort à venise, ca passait pour des raisons de narration: là, par contre, j'ai l'impression qu'il s'agit d'une solution de facilité.
Au final, 3/6 en étant objectif (peu pour un film qualifié de chef d'oeuvre)
aie...aie... qu'est ce qui va me tomber dessus!!!!
Mais rien du tout !O'Malley a écrit :aie...aie... qu'est ce qui va me tomber dessus!!!!
En fait le style viscontien (post-néoréalisme) a la particularité d'établir une distance froide et glacée dans ses fresques historiques. De plus, l'homme de théâtre qu'il fut aimait à composer des tableaux larges et précis dans lesquels évoluent ses personnages décadents. Le zoom est utilisé pour isolé chacun de ses personnages au sein de ce grand tout et le montrer dans sa toute sa vérité et ses faiblesses, comme pour mettre à nu chacun de leurs "petits" destins. Les personnages sont souvent tous en représentation avant d'apparaître finalement pour ce qu'ils sont en tombant le masque.
Ses films sont de longs et grands poèmes romantiques et mortifères. Sa mise en scène veloutée a quelque chose d'hypnotique qui fait qu'on peut facilement rester au dehors ou entrer complètement dans son univers.
- Jeremy Fox
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Roy Neary a écrit : Ses films sont de longs et grands poèmes romantiques et mortifères. Sa mise en scène veloutée a quelque chose d'hypnotique qui fait qu'on peut facilement rester au dehors ou entrer complètement dans son univers.
Yes, c'est exactement ça et moi je suis fasciné par ses fresques (quasiment toutes). Et puis n'oublions pas son utilisation prodigieuse de la musique, des décors et des costumes.
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Sandra de Luchino Visconti
Un film intense, dur, avec une mise en scène grandiose (pas étonnant c'est Visconti) renforcé par l'utilisation de lieux et de décors hors du commun. Une Claudia Cardinale entre froideur et beauté qui donne un point et une grande richesse au film uniquement par sa présence. La fin est somptueuse et d'une grande finesse. A voir avec les yeux bien ouverts, pour apprécier l'utilisation de la courte focale et des magnifiques cadrages. Mais ne pas oublier les regards...
7.5/10
Un film intense, dur, avec une mise en scène grandiose (pas étonnant c'est Visconti) renforcé par l'utilisation de lieux et de décors hors du commun. Une Claudia Cardinale entre froideur et beauté qui donne un point et une grande richesse au film uniquement par sa présence. La fin est somptueuse et d'une grande finesse. A voir avec les yeux bien ouverts, pour apprécier l'utilisation de la courte focale et des magnifiques cadrages. Mais ne pas oublier les regards...
7.5/10
Ne cours pas après la poésie. Elle pénètre toute seule par les jointures.
Le guépard (Luchini Visconti, 1963)
revu hier. réévalué à la hausse car je ne m'y suis presque pas ennuyé. Je commence à apprécier sérieusement Luchino Visconti. Bon, la scène du bal est un peu trop longue à mon goût mais bon...Burt Lancater est grand. Il incarne parfaitement cet aristocrate fini tout à tour truculent et émouvant. Tout le film est en fait centré sur lui et son attitude face au changement, les autres ne sont que des faire-valoir. En ce sens, Le guépard est un film beaucoup plus intimiste qu'il n'y paraît.
Et la direction artistique est de très haut niveau comme souvent chez Visconti: costumes, décors, casting, musique... Difficile aussi de croire que l'interprète du prince Tancrède et celui de Frank Riva (la série de France 2) sont la même personne. Alain Delon fut un grand acteur.
revu hier. réévalué à la hausse car je ne m'y suis presque pas ennuyé. Je commence à apprécier sérieusement Luchino Visconti. Bon, la scène du bal est un peu trop longue à mon goût mais bon...Burt Lancater est grand. Il incarne parfaitement cet aristocrate fini tout à tour truculent et émouvant. Tout le film est en fait centré sur lui et son attitude face au changement, les autres ne sont que des faire-valoir. En ce sens, Le guépard est un film beaucoup plus intimiste qu'il n'y paraît.
Et la direction artistique est de très haut niveau comme souvent chez Visconti: costumes, décors, casting, musique... Difficile aussi de croire que l'interprète du prince Tancrède et celui de Frank Riva (la série de France 2) sont la même personne. Alain Delon fut un grand acteur.
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J'ai découvert hier soir le fabuleux et sublime Mort à Venise du décidément génial Luchino Visconti.
J'en suis resté sur le cul tant Visconti en artiste sensible et Dirk Bogarde en immense comédien qu'il sont ont réussi une alchimie rare et magique entre visuel, jeu d'acteur et musique.
Il ne se passe à proprement parler quasiment rien dans ce film et pourtant tant de sentiments, de jugements sont émis par un simple language audiovisuel.
L'intrigue m'a énormément rappelée celle de Lolita de Nabokov avec disons une dimension supplémentaire au niveau du "laisser aller" sentimental que j'ai trouve absolument sublime.
Un vrai choc, une vraie découverte qui confirme aprés avoir revu Les Damnés récemment que Visconti compte parmis les plus grands.
Stefan
J'en suis resté sur le cul tant Visconti en artiste sensible et Dirk Bogarde en immense comédien qu'il sont ont réussi une alchimie rare et magique entre visuel, jeu d'acteur et musique.
Il ne se passe à proprement parler quasiment rien dans ce film et pourtant tant de sentiments, de jugements sont émis par un simple language audiovisuel.
L'intrigue m'a énormément rappelée celle de Lolita de Nabokov avec disons une dimension supplémentaire au niveau du "laisser aller" sentimental que j'ai trouve absolument sublime.
Un vrai choc, une vraie découverte qui confirme aprés avoir revu Les Damnés récemment que Visconti compte parmis les plus grands.
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Je n'ai jamais vu Mort à Venise ( je vais bientôt y remédier) mais le reste de l'oeuvre de Visconti est de toute beauté.Cinetudes a écrit :J'ai découvert hier soir le fabuleux et sublime Mort à Venise du décidément génial Luchino Visconti.
J'en suis resté sur le cul tant Visconti en artiste sensible et Dirk Bogarde en immense comédien qu'il sont ont réussi une alchimie rare et magique entre visuel, jeu d'acteur et musique.
Il ne se passe à proprement parler quasiment rien dans ce film et pourtant tant de sentiments, de jugements sont émis par un simple language audiovisuel.
L'intrigue m'a énormément rappelée celle de Lolita de Nabokov avec disons une dimension supplémentaire au niveau du "laisser aller" sentimental que j'ai trouve absolument sublime.
Un vrai choc, une vraie découverte qui confirme aprés avoir revu Les Damnés récemment que Visconti compte parmis les plus grands.
Stefan
- Vic Vega
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Rapidement:
Mort à Venise: Si j'avais eu du mal avec les zooms brouillons des Damnés, ceux tout aussi décriés de ce film ne m'on posé aucun problème: bien moins brouillons et la variation de vitesse évite à leur usage récurrent de virer au tic de mise en scène. Pour le reste: mélancolique, score superbe, Dirk Bogarde grandiose pour un film à la mise en scène d'une belle ampleur, un film à la frontière du pompiérisme mais qui ne tombe jamais dedans. Pour un Visconti que j'aime un peu moins que Rocco et ses Frères ou le Guépard. 9.25/10
Mort à Venise: Si j'avais eu du mal avec les zooms brouillons des Damnés, ceux tout aussi décriés de ce film ne m'on posé aucun problème: bien moins brouillons et la variation de vitesse évite à leur usage récurrent de virer au tic de mise en scène. Pour le reste: mélancolique, score superbe, Dirk Bogarde grandiose pour un film à la mise en scène d'une belle ampleur, un film à la frontière du pompiérisme mais qui ne tombe jamais dedans. Pour un Visconti que j'aime un peu moins que Rocco et ses Frères ou le Guépard. 9.25/10
Vic Vega a écrit :Rapidement:
Mort à Venise: Si j'avais eu du mal avec les zooms brouillons des Damnés, ceux tout aussi décriés de ce film ne m'on posé aucun problème: bien moins brouillons et la variation de vitesse évite à leur usage récurrent de virer au tic de mise en scène. Pour le reste: mélancolique, score superbe, Dirk Bogarde grandiose pour un film à la mise en scène d'une belle ampleur, un film à la frontière du pompiérisme mais qui ne tombe jamais dedans. Pour un Visconti que j'aime un peu moins que Rocco et ses Frères ou le Guépard. 9.25/10
Mort à Venise est un des Visconti les plus intimistes que j'ai vus...
- Vic Vega
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Je ne vois pas en quoi le terme pompier serait forcément incompatible avec une oeuvre intimiste. Je dis simplement que l'usage récurrent de la musique classique associé à une grande ampleur de mise en scène pourrait risquer de faire sombrer le film dans une emphase ridicule (souvent associée au terme pompier). Mais que ce n'est pas le cas dans le film.Ambroise a écrit : Mort à Venise est un des Visconti les plus intimistes que j'ai vus...
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C'est vrai qu'il joue sans arrêt avec cette frontière... A mon avis, pour qu'on puisse prendre toute la mesure du pathétique du personnage principal. Ce qui ne pourrait qu'être une salace histoire de vieillard sur le retour est un film étrange et fascinant sur le désir, la vieillesse et la mort... Et c'est ce 'fil du rasoir' que tu as bien décrit qui fait toute la force de ce film.Vic Vega a écrit :Je ne vois pas en quoi le terme pompier serait forcément incompatible avec une oeuvre intimiste. Je dis simplement que l'usage récurrent de la musique classique associé à une grande ampleur de mise en scène pourrait risquer de faire sombrer le film dans une emphase ridicule (souvent associée au terme pompier). Mais que ce n'est pas le cas dans le film.Ambroise a écrit : Mort à Venise est un des Visconti les plus intimistes que j'ai vus...
- Vic Vega
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L'innocent: Un Visconti que je considère comme une de ses grandes réussites. Je trouve que tout y fonctionne à merveille, que ce soit la précision du travail sur le cadre, la méticuleuse élaboration des décors (dont les couleurs correspondent parfois à celles des vêtements des personnages présents dans le cadre, donnant l'impressions que ces derniers se "fondent" dans ce luxe). Mais toute cette splendeur quasi-picturale n'est en rien du beau plan pour le beau plan, l'instance sur un certain luxe clinquant, sur un certain artifice renvoyant au manque de sincérité que peuvent avoir les rapports entre les personnages. Cruauté des sentiments derrière un vernis élégant que les acteurs font beaucoup pour aider à faire ressentir. Ce dernier point justifie d'ailleurs pour moi les rapprochements que certains ont pu faire avec le Temps de l'innocence, y voyant une inspiration possible pour Scorsese. Le tout s'achevant de façon aussi étonnante que noire.
- -Kaonashi-
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Luchino Visconti (1906-1976)
J'aurais besoin d'avis sur Sandra (Vaghe Stelle dell'Orsa). !!! Le film passe ce soir au Grand Action, et j'hésite à y aller !
Alors alors ?
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- Jeremy Fox
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Re: Luchino Visconti, sa vie, son oeuvre...
-Kaonashi Yupa- a écrit :
Et j'aurais besoin d'avis sur Sandra (Vaghe Stelle dell'Orsa). !!! Le film passe ce soir au Grand Action, et j'hésite à y aller !
Alors alors ?
N'hésites pas
- -Kaonashi-
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Re: Luchino Visconti, sa vie, son oeuvre...
OK ! *quelle force de persuasion dis !*Jeremy Fox a écrit :N'hésites pas
Les quelques images disponibles sur le site de manolito sont intrigantes.
Et dire que la semaine dernière j'ai oublié d'aller voir Bellissima...
Bref, je reparle de Sandra d'ici quelques jours (peut-être demain).
EDIT : euh en fait je suis vraiment trop crevé, je ne sais pas si je vais y aller...
*voilà un topic qui commence bien*