Raoul Walsh (1887-1980)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Barry Egan
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Barry Egan »

Pour moi non plus. Les choix de mise en scène et de montage, ça se joue à rien parfois. Le même film réalisé je ne sais pas, dix ans plus tard, quinze ans plus tard, aurait eu une toute autre figure. L'époque de tournage, les conditions et les outils de montage, je pense que c'est ce qui joue le plus. Non seulement l'atmosphère évolue du tout au tout (entre "Rocky 4" et "Rocky 5", il y a à peine quelques années, et pourtant quel changement de ton !), mais les évolutions techniques accompagnent normalement notre propre évolution, influent sur la façon dont on va accoler les plans, étendre ou restreindre la musique, etc. (je dis bien normalement, parce que ces dernières années, ce n'est plus si évident...) La reconstitution aussi, la façon de composer les décors... On ne restitue pas la fin du 19ème siècle de la même façon en 1940 et en 1970... Le plus étonnant dans "Gentleman Jim", c'est qu'il ait été réalisé pendant les années de guerre, et au fond, cette fraîcheur est peut-être imputable, comme pour former un contraste, à ce qu'il y avait dans l'air ces années-là.
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Alexandre Angel
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Alexandre Angel »

Barry Egan a écrit : 15 avr. 24, 19:06 Le plus étonnant dans "Gentleman Jim", c'est qu'il ait été réalisé pendant les années de guerre, et au fond, cette fraîcheur est peut-être imputable, comme pour former un contraste, à ce qu'il y avait dans l'air ces années-là.
C'est aussi que Gentleman Jim partage, avec The Strawberry Blonde, une certaine dimension autobiographique teintée de nostalgie car sont évoquées, grosso modo dans les deux films, les années d'enfance de Walsh. Plus encore The Strawberry Blonde (un peu moins bien que Gentleman Jim mais super quand même) qui se situe à New York alors que l'autre, c'est San Francisco sauf erreur (il y a d'ailleurs une ambiance particulière dans les films qui se passent à San Francisco-et je parle surtout de films qui se situent dans le passé même si pas seulement- ainsi que, parfois, dans des épisodes de séries - voir Les Mystères de l'Ouest).
Je pense que la fraîcheur dont tu parles est aussi générée par la truculence nostalgique du ton.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Barry Egan
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Barry Egan »

Tu as l'art de donner envie, je vais essayer de voir cette "Strawberry Blonde".

Les dernières soirées, c'était "La Piste des Géants", "La Vallée de la Peur" et "Aventures en Birmanie". Pas vraiment fan de western, mais les deux premiers se démarquent du genre, le premier comme reconstitution historique de grande ampleur (un peu comparable à "Waterloo" quelque part), et le second pour sa finesse psychologique (tout en ayant accroché au suspense de l'intrigue, le fond même de l'histoire m'a semblé un peu trop "incroyable"). Pas non plus friand généralement de films de guerre, mais "Aventures en Birmanie" a lui aussi un suspense assez intense, et les toutes dernières scènes sur la colline sont vraiment époustouflantes.

Oui, je crois que je vais regarder des Walsh pendant un bon bout de temps.
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Barry Egan
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Barry Egan »

The Strawberry Blonde

Un sommet de bonne humeur amené par les deux âmes joueuses et expressives de James Cagney et d'Olivia de Havilland, je me suis même surpris à chanter le générique de fin comme requis. Simple, sans prétention, exquis. Formidable. Et encore une fois, le travail ne se voit pas. (Scénario des deux jumeaux Epstein...)
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martinbrady
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par martinbrady »

revu Gentleman Jim puisque vous insistez 8)
toujours incapable de faire une synthèse de ce torrent, je n'ai remarqué que des détails enfuis ou ignorés:
* c'est trois fois que qqn crie "The Corbetts did it again!" pas une fois au début une fois à la fin y'a aussi au milieu oui je sais c'est secondaire
* après que Flynn se soit fâché avec A Smith il marche en fendant la foule en faisant des "pas" comme le boxeur qu'il est
* malgré ses coiffures ridicules, Alexis Smith allumée par Raoul, les transcende et n'est jamais ridicule, elle est une bonne part de la réussite de la scène amoureuse finale avec sa sortie sur les sentiments féminin et masculin (leur différence et tout ça, quoi)
* un nombre terriblement élevé de plans avec des cadrages terriblement différents (Raoul détestait les zooms, il en a retardé exprès leur invention) pour le match Corbett-Sullivan, on avait eu un hors d'oeuvre de virtuosité avec le match précédent, je crois virtuosité rare dans les années 30-40! (pré-scorsesien en fait :? )
* je hais la boxe et pourtant
* Ward Bond est une énigme: ce gros balourd (et un foutu salopard dans la vie en terreur des cocos ou ex-cocos) intervient en prince las -façon Herbert Marshall dans Haute Pègre- marchant avec pattes de chat lors de LA confession, Raoul l'a subjugué (RW ne dirige pas les acteurs, il préfère les subjuguer :) )
* Jack Carson, autre gros balourd (selon la catégorisation hollywoodienne), arrive lui aussi à affiner sa balourdise (et du fait, l'exterminant) en énonçant une ligne de dialogue muette je sais plus quand, à la fin presque. Il se sort de ce paradoxe surréaliste avec succès, affichant une série d'hésitations, paroles avortées, borborygmes suggérés en réponse à une injonction de Flynn (Bourvil savait très bien faire ça à la fin du Corniaud, principale raison de voir ce film)
* en même temps que Smith n'est pas ridicule, la même transcendance joue sur chaque second rôle qui se voit disposer d'une 1ère place (brève certes) au podium des 2nds rôles, par exemple celui-là en-dessous, reporter au match final (temps d'apparition en deux plans: 30"):


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zut, faudra que je revienne, j'ai oublié après :(

(ce post est influencé par le délire monomaniaque de la série de Alexandre Angel et l'insistance forcenée de Barry Egan, j'ai donc une excuse)
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Barry Egan
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Barry Egan »

Les plans éloignés du ring sont parfois frustrants, mais ils créent une attente chez le spectateur qui attend que ça se rapproche et d'aller dans le cœur de l'action. Ils sont peut-être volontaires de la part du réalisateur. Sinon :

Le monde lui appartient

Marrant de penser qu'un film comme "Indiana Jones" ait eu 4 suites, pendant que celui-là est resté unique tout en exaltant le même goût d'aventure et la même exubérance. Et puis quelle romance ! Gregory Peck a du chien dans le rôle principal, Anthony Quinn fait son numéro et la charmante Ann Blythe vaut tous les naufrages du monde. Seul défaut : on ne voit pas assez le méchant Prince russe, qui fait une impression forte sur les quelques minutes où il est à l'écran, il est très réussi. Sinon, je me disais aussi que le film semblait vraiment monté comme un noir et blanc, donnait les sensations d'un noir et blanc des années 30-40, et qu'on y avait rajouté des couleurs ensuite (très belles d'ailleurs, la photo a la grande classe). En tout cas, beau tour de manège !
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Barry Egan
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Barry Egan »

Captain Horatio Hornblower

Beaucoup moins emballé par celui-ci, peut-être parce que je l'ai vu rapidement après "Le monde lui appartient", mais je ne crois pas. L'histoire d'amour semble collée à l'intrigue principale pour satisfaire le spectateur du temps et déséquilibre la narration (même si les toussotements embarrassés sont très drôles). Les exploits du capitaine sont plus liés à son équipe qu'à lui-même, et les seconds rôles sont sympas mais ça éclipse un peu le parcours du personnage-titre sans prendre assez de force en soi. Le mari imbécile du "love interest" joué par Virginia Mayo est bien interprété mais on ne le voit pas vraiment à l'écran, et il meurt hors champ, ça le rend très anecdotique. Et puis les trois pans du tout - le fou à qui il faut couler le bateau, l'intrigue amoureuse, et l'escapade en France - ne me semblent pas vraiment bien reliés, et un peu trop arbitraires ou faciles. C'est plus une logique de feuilleton ou de série et elle n'est pas bien rendue. Les maquettes "sur mer" m'ont semblé bien plus visibles et m'ont pas mal distrait. Je n'en garderai pas un grand souvenir...
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Jeremy Fox
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Jeremy Fox »

Au contraire je l'ai trouvé bien plus enthousiasmant que Le monde lui appartient qui ne m'a laissé qu'un souvenir mitigé.
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par martinbrady »

Gentleman Jim

Barry Egan a écrit : 20 avr. 24, 13:45 Les plans éloignés du ring sont parfois frustrants, mais ils créent une attente chez le spectateur qui attend que ça se rapproche et d'aller dans le cœur de l'action. Ils sont peut-être volontaires de la part du réalisateur.
ces plans larges sont magnifiques, surtout dans le match sur l'eau! frustrants parfois?
mais surtout "peut-être volontaires"? dans ce film au budget TRES confortable RW n'a pas pu filmer ces plans involontairement, avec ce budget rien n'est laissé au hasard les plans en question sont assez difficiles à mettre en place, et si réussis du point de vue de l'éclairage et photo que RW ne va pas les faire tourner par distraction, ya 500 figurants mobilisés et en plus du reste y'a un coût! payer tout ça coûte assez cher pour qu'on le décide pas par distraction!


ou alors c'est autre chose que tu voulais dire? :wink:
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par The Eye Of Doom »

Arretez!
Je vais etre oubligé de passer à la caisse pour le Warner Archive….
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Barry Egan »

martinbrady a écrit : 21 avr. 24, 11:55 Gentleman Jim

Barry Egan a écrit : 20 avr. 24, 13:45 Les plans éloignés du ring sont parfois frustrants, mais ils créent une attente chez le spectateur qui attend que ça se rapproche et d'aller dans le cœur de l'action. Ils sont peut-être volontaires de la part du réalisateur.
ces plans larges sont magnifiques, surtout dans le match sur l'eau! frustrants parfois?
mais surtout "peut-être volontaires"? dans ce film au budget TRES confortable RW n'a pas pu filmer ces plans involontairement, avec ce budget rien n'est laissé au hasard les plans en question sont assez difficiles à mettre en place, et si réussis du point de vue de l'éclairage et photo que RW ne va pas les faire tourner par distraction, ya 500 figurants mobilisés et en plus du reste y'a un coût! payer tout ça coûte assez cher pour qu'on le décide pas par distraction!


ou alors c'est autre chose que tu voulais dire? :wink:
Non, c'est juste ma syntaxe qui se fait trop alambiquée, je voulais dire exactement ce que tu as écrit :D
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par Barry Egan »

Jeremy Fox a écrit : 21 avr. 24, 11:33 Au contraire je l'ai trouvé bien plus enthousiasmant que Le monde lui appartient qui ne m'a laissé qu'un souvenir mitigé.
Virginia Mayo ne m'a pas assez charmé, j'ai préféré Ann Blyth 8) Et puis Peck fait plus mauvais garçon dans "Le Monde", il a des travers. Il est un peu trop héroïque et droit dans "Captain"...
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martinbrady
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par martinbrady »

The Eye Of Doom a écrit : 21 avr. 24, 12:03 Arretez!
Je vais etre oubligé de passer à la caisse pour le Warner Archive….
l'édition DVD fnac a des stf, le dvd Archive n'a pas de st, le bray Archive a des st sdh mais je suppose que tu es au courant!
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Re: Raoul Walsh (1887-1980)

Message par The Eye Of Doom »

martinbrady a écrit : 21 avr. 24, 13:22
The Eye Of Doom a écrit : 21 avr. 24, 12:03 Arretez!
Je vais etre oubligé de passer à la caisse pour le Warner Archive….
l'édition DVD fnac a des stf, le dvd Archive n'a pas de st, le bray Archive a des st sdh mais je suppose que tu es au courant!
Oui, no soustitres. Mais sur ce type de film, je privilégie le bluray. Et vo anglais + ssta c’est quand meme moins dure que vo japonais + ssta…
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