Après Ex-machina, le superbe Annihilation et l’étrange Men, place à la dystopie ultra réaliste, entre road movie et film de guerre, Civil War, qui sort mercredi 17 avril. Et, en attendant d’avoir d’autres avis, voici celui de notre correspondant Flol, qui a été visiblement déçu.
J’y allais super confiant, étant plutôt fan du boulot d’Alex Garland jusque-là. Je m’attendais presque à voir le digne héritier de Children of Men, toujours l’un des meilleurs films du 21ème siècle, je le rappelle.
Et puis…pas une douche froide non plus, mais le film de Garland ne fait définitivement pas le poids face à celui de Cuarón. En terme d’implication, de tension et de niveau d’anxiété, je dirais même que le Garland est clairement décevant. Ça reste extrêmement bien foutu, on sent qu’il y a un vrai cinéaste à la barre, mais je me suis senti à distance du sujet. Avec l’impression que le récit aurait pu se situer n’importe où en dehors des États-Unis, que ça aurait donné à peu près le même film.
C’est sans doute bête de ma part, mais pour me sentir investi dans une histoire, j’ai besoin d’un contexte, de savoir qui se bat contre qui, pourquoi, que veulent les uns, que veulent les autres ? Je comprends la volonté de flouter les frontières, il n’y a pas de gentils ni méchants, c’est la guerre civile entre des Américains qui au final se ressemblent à peu près tous ; mais Garland semble tellement ne pas traiter ce point, que j’ai plus d’une fois eu le sentiment que son film aurait dû s’appeler War Correspondents et non pas Civil War. Puisqu’on y suit une bande de photo-journalistes allant d’un point À à un point B, avec leurs doutes, leurs dilemmes, et à qui il arrivera moult péripéties sur le chemin. Avec ce que ça implique de personnages (la jeune intrépide, le vieux sage) et de moments attendus (le « sacrifice » final).
Il reste tout de même de sacrés moments de cinoche, avec surtout la confirmation que Jesse Plemons est définitivement l’un des meilleurs comédiens de sa génération : en 5 minutes, il est absolument terrifiant et c’est à lui qu’on doit la scène la plus crispante du film. J’aurais juste souhaité qu’il y ait davantage de moments comme celui-ci (même si j’applaudis aussi la bataille finale de Washington, et plus globalement un incroyable boulot sur le sound design).
Watkinssien a écrit : ↑17 avr. 24, 19:19Civil War = 4/10... Une déception qui fait office de pétard mouillé à mes yeux et qui confirme ce que je pense de Garland: ambitieux, avec quelques idées conceptuelles intéressantes mais toujours aussi faussement profond.
Watkinssien a écrit : ↑17 avr. 24, 23:59
Je viens de tomber sur la chronique de Dahan.
Il est encore plus dur que moi, mais je suis d'accord sur les grandes lignes.
Je suis certain qu'il a raison mais franchement, 1/2 heure pour dire qu'un film est mauvais, je peux pas suivre.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Watkinssien a écrit : ↑17 avr. 24, 23:59
Je viens de tomber sur la chronique de Dahan.
Il est encore plus dur que moi, mais je suis d'accord sur les grandes lignes.
Je suis certain qu'il a raison mais franchement, 1/2 heure pour dire qu'un film est mauvais, je peux pas suivre.
Non, je pense que son avis peut lancer des débats, plus que de savoir s'il a raison ou pas.
Oui mais ce n'est pas tout à fait mon sujet. Ce que je reproche, c'est ce genre de module où tu dis pendant une demi-heure que t'as pas aimé (voire détesté) un film. C'est hyper-redondant, ça tourne en boucle (et en rond)..
Au bout de 10 minutes, on a compris mais non, il faut qu'il fasse durer ça une demi-heure (pardon, 26 minutes).
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Watkinssien a écrit : ↑17 avr. 24, 23:59
Je viens de tomber sur la chronique de Dahan.
Il est encore plus dur que moi, mais je suis d'accord sur les grandes lignes.
Je suis certain qu'il a raison mais franchement, 1/2 heure pour dire qu'un film est mauvais, je peux pas suivre.
C’est déjà insupportable d’entendre ce type plus d’une minute alors 1/2 heure…
G.T.O a écrit : ↑13 avr. 24, 09:18place à la dystopie ultra réaliste, entre road movie et film de guerre,
on a vu des road movies plus cinégéniques et des films de guerre plus percutants, tendus, nerveux...CIVIL WAR est mou, longuet et son scénario sonne creux. Je ne sais pas ce que souhaitait réellement raconter Garland avec son film mais je ne pense pas que Trump et ses potes ressortiront vexés et traumatisés du visionnage de cette plutôt inoffensive guerre civile ...les personnages et les péripéties paraissant au final anecdotiques et les enjeux assez nébuleux.
le vieux sage courageux mais visiblement pas téméraire qui attend trois plombes et plusieurs morts pour aller percuter au volant de son bolide le méchant raciste Jesse..
G.T.O a écrit : ↑13 avr. 24, 09:18place à la dystopie ultra réaliste, entre road movie et film de guerre,
on a vu des road movies plus cinégéniques et des films de guerre plus percutants, tendus, nerveux...CIVIL WAR est mou, longuet et son scénario sonne creux. Je ne sais pas ce que souhaitait réellement raconter Garland avec son film mais je ne pense pas que Trump et ses potes ressortiront vexés et traumatisés du visionnage de cette plutôt inoffensive guerre civile ...les personnages et les péripéties paraissant au final anecdotiques et les enjeux assez nébuleux.
le vieux sage courageux mais visiblement pas téméraire qui attend trois plombes et plusieurs morts pour aller percuter au volant de son bolide le méchant raciste Jesse..
Toute la séquence (de l'"échange" de passagers jusqu'à ce qu'il percute Jesse) est vraiment le passage le plus WTF du film.
Pour ce qui est du coeur du film, que j'ai essayé de résumer à quelqu'un, il est clair que l'angle pris par Garland pour raconter cette histoire est invraisemblablement réduit compte-tenu du potentiel initial et de la situation actuelle aux Etats-Unis.
Le racisme, le sexisme et autres discriminations (et je ne parle même pas de tout ce que représente le Trumpisme), tout cela est complètement en dehors du spectre du film (et ne me parlez des
) au profit d'un récit d'apprentissage lambda sur comment devenir une bonne photographe de guerre (je schématise un peu mais à peine). Comment est-il possible avec un tel point de départ d'en faire si peu? et je ne parle même pas des dialogues souvent d'un ridicule achevé et de quelques scènes qui m'auraient presque fait rire à voix haute si je n'avais pas été aussi énervé (on peut faire un best of hilarant de Wagner Moura).
Pauvre Kirsten, seule à sortir indemne de cette bouillie (
...les personnages et les péripéties paraissant au final anecdotiques et les enjeux assez nébuleux. 
