Les Comédies musicales

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Les Comédies musicales

Message par Jeremy Fox »

J'aime beaucoup aussi. Voir ma chronique sur le site.
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Re: Les Comédies musicales

Message par kiemavel »

Jusqu'à jeudi, de 10 h à 11h, l'émission de France Culture, " Les nouveaux chemins de la philosophie" d'Adèle Van Reeth est consacrée à la comédie musicale.
L'émission du jour avait pour sujet un petit classique :wink: : Chantons sous la pluie
évoqué avec N.T. Binh

En réécoute ici :
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... es-du-reel
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Jeremy Fox
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Re: Les Comédies musicales

Message par Jeremy Fox »

Sept jours de perm (Seven Days Leave) : Tim Whelan 1942 RKO

Alors que la Seconde Guerre Mondiale fait rage, un soldat en permission touchera 100.000 dollars d'héritage à la condition qu'il parvienne à se faire épouser le temps de sa permission d'une semaine par la fille d'une famille très fortunée mais ennemie de la sienne depuis la Guerre de Sécession. Intrigue assez cocasse et joyeusement amorale, rondement menée par les auteurs (dont William Bowers) sans presque aucun temps morts. Le couple Victor Mature/Lucille Ball en tête d'affiche d'une comédie musicale, rien d'à priori de plus improbable. Et pourtant ça fonctionne assez bien d'autant que le comédien souvent moqué comme un peu languissant s'est mis au rythme endiablé du film. Le montage est signé Robert Wise, quelques chorégraphies Charles Walters, les chansons sont quasiment toutes très entrainantes, un numéro de danse comique époustouflant nous est proposé, le film est drôle... bref, une bonne surprise même si Tim Whelan s'était déjà dévoilé à nous très à l'aise dans le genre puisque c'est lui qui nous fit découvrir Frank Sinatra en 1943 dans le très vif et très amusant Step Lively.
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Jeremy Fox
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Re: Les Comédies musicales

Message par Jeremy Fox »

bruce randylan a écrit : 6 juil. 09, 10:59
Cathy a écrit :Let's Dance - Maman est à la page (1950), Norman Z McLeod

Une jeune veuve mère d'un petit garçon part en "cavale" pour ne pas perdre la garde de son petit garçon. Elle retrouve son ancien équipier de musical et ex-amoureux aussi qui décide de l'aider à garder son fils aux dépens de la grand-mère.

Le film repose sur l'association inédite Betty Hutton/Fred Astaire. Cette association d'ailleurs est tellement inédite qu'elle ne fonctionne pas vraiment. Betty Hutton est bouillonnante, et devient parfois insupportable face à Fred Astaire qui est dans un de ses registres habituels. Si elle se sort sans problème des scènes de comédie, où elle est seule,, il y a des problèmes dans les duos, soit elle en fait trop, soit elle n'est pas faite pour. Côté Fred Astaire les numéros musicaux ne le mettent pas vraiment en valeur hormis un solo avec un piano où il fait montre de son talent unique.Le film se laisse toutefois voir sans réel déplaisir, comme toutes les comédies musicales de cette époque, où il y a toujours cet espèce de charme désuet du technicolor, de l'ambiance d'une autre époque. Une comédie musicale à réserver aux fans de musicals et de Fred Astaire !
Ben voilà, entièrement d'accord.
La réalisation très médiocre de McLeod ne pavient jamais à décoller ou à transcender le script. Il faut le voire torcher en quelques secondes la petite danse "romantique" de Fred Astaire dans un parc ou son incapacité à réussir les gags visuels. Il s'en sort un peu mieux en comique de situation ( la scène au tribunal ou celle où le duo essaye de se rendre jaloux en séduisant leurs amis fonctionnent déjà mieux ).

Reste donc heureusement la majorité des séquences musicales qui sont tout à fait honorables mais là encore filmer sans le moindre génie mais avec application. L'ouverture est assez sympa ( même si le cabotinage de Betty Hutton agace beaucoup ) avec une certaine complicité entre les 2 danseurs. Même chose pour un amusant morceau "cowboy" dans un saloon.
Mais le must est en effet la séquence où Fred Astaire improvise une chorégraphie devant un piano. 3 minutes de pure bonheur où tout son talent et son aisance explose dans une bonne humeur communicative. Il faut tout son talent pour rendre aussi évitante et "facile" des mouvements bien plus dure qu'il n'y parait avec un sens du timing musical réjouissant.

Je n'avais jamais entendu parler de ce musical avec Fred Astaire ; je l'ai découvert grâce au replay de Paramount Channel et je vous rejoins dans vos avis. Pas fameux mais néanmoins pas désagréable du tout avec quelques superbes numéros et une Betty Hutton toujours aussi dynamique ainsi qu'un enfant/acteur plutôt drôle. Et puis ce n'est pas tous les jours que l'on verra Fred Astaire en cowboy !!
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Re: Les comédies musicales

Message par Jeremy Fox »

Music Man a écrit : 4 janv. 09, 15:35
CETTE NUIT ET TOUJOURS (TONIGHT AND EVERY NIGHT) de Victor Saville – USA-COLUMBIA -1945
Avec Rita HAYWORTH, Lee BOWMAN, Janet BLAIR, Marc PLATT

En 1940, à Londres, pendant le blitz, un seul music hall a tenu la gageure de rester portes ouvertes absolument tous les soirs, en dépit des incessants bombardements.
Ces faits réels ont inspiré une comédie musicale un peu mélo, pas du tout désagréable.
I
Spoiler (cliquez pour afficher)
ci, la belle Rita Hayworth tient le rôle d’une danseuse du fameux music hall. Amoureuse d’un soldat (on se demande vraiment ce que son personnage peut trouver au fade Lee Bowman), elle refuse pourtant de passer la nuit avec (il lui a pourtant fait entendre son disque « you excite me » pour lui faire passer le message). Ce dernier, vexé, lui fait valoir que c’est la guerre et que nul ne sait s’ils seront encore en vie demain (comme cet argument a du servir… ). Mais manque de chance, au moment où elle accepte de le suivre chez lui, sa maison a été bombardée. Finalement, ils passeront la nuit sur les quais.
A la fin du film, alors qu’on pourrait s’attendre à ce que le beau soldat perde la vie en mission secrète, c’est la meilleure copine de la danseuse qui trouve la mort dans un bombardement.

L’intrigue se laisse donc suivre sans déplaisir et plusieurs numéros musicaux en technicolor viennent apporter un peu de magie : Rita Hayworth est splendide quand elle danse la samba et ondule de manière fort suggestive en chantant, doublée « you excite me » (sous-titrée chastement en français « tu me plais » ); C’était vraiment une fabuleuse danseuse et certainement l’actrice la plus sexy des années 40. Elle dégage vraiment un fort potentiel érotique. Moulée dans un pyjama hyper serré dans son duo avec la mignonne Janet Blair (sorte de sosie de Joan Leslie), la splendide Rita pourrait gagner haut la main tous les concours de beauté.
Les séquences musicales se veulent originales (décors recherchés, efforts de mise en scène : Victor Saville a mis en scène en Angleterre de fameux musical pour Jessie Matthews …) mais ne sont pas toujours très abouties. Le danseur Marc Platt fournit une performance artistique extraordinaire et on regrette que ses immenses talents de danseur n’aient pas été plus exploités ici et ailleurs : il est fantastique dans la scène de l’audition (la bizarre séquence où il danse sur un discours d’Hitler m’a un peu dérangé).
Mis à part la chanson titre et la jolie mélodie chantée par Janet Blair (qui rappelle beaucoup la belle vie de Sacha Distel), les airs ne sont pas vraiment mémorables ;
Mais globalement c’est un film agréable avec une Rita au top de la séduction.
Je serais encore plus enthousiaste que toi surtout que je n'en attendais pas grand chose au départ. Rita Hayworth n'a jamais été meilleure dans le genre, les costumes, les décors et le Technicolor sont magnifiques, superbes chorégraphies de Jack Cole, très bonnes mélodies de Sammy Cahn, excellente mise en scène de Victor Saville avec ses magnifiques gros plans et ses beaux mouvements de caméra qui prouvait à cette occasion qu'il pouvait presque rivaliser avec les meilleurs dans ce domaine... et puis un scénario qui met en scène autant de personnages attachants ne peut aboutir qu'à un film qui l'est aussi. Etonnante performance de danseur de Marc Platt (qui réussit l'exploit de danser sur un discours de Hitler sans que jamais le numéro ne soit ridicule :o ), très touchants Lee Bowman et Janet Blair que je ne connaissais pas non plus. Bref, hautement recommandable pour les amateurs du genre et c'est sur le Replay de TCM dans une superbe copie.


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Re: Les Comédies musicales

Message par Supfiction »

frédéric a écrit : 27 nov. 21, 16:02 Le nouveau livre de Brion sur la comédie musicale est dispo :


https://livre.fnac.com/a16105574/Patric ... earchpos=1
547 pages
Quelqu’un l’a acheté ?

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Re: Les Comédies musicales

Message par 35-70 »

Je possède déjà l'édition de "La comédie musicale" (du Chanteur de Jazz à Cabaret) qu'il avait sorti en 1993 chez La Martinière. Cette édition là couvre essentiellement la période de l'âge d'or du genre. La nouvelle édition chez Télémaque ne me séduit pas car si c'est pour y ajouter les daubes de Damien Chazelle ou Baz Luhrmann, très peu pour moi. A mon humble avis, du recyclage.......
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Re: Les Comédies musicales

Message par Supfiction »

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Pas d’accord concernant le Chazelle évidemment. Par contre pour 99% du reste produit ces dernières années, je serais plutôt d’accord, ne serait-ce parce qu’il n’y a pas grand chose d’audible. Je sauve Il était une fois mais c’est une parodie, ça compte pas. Pour avoir arrêté le livre en 2021, on peut supposer que Brion y intègre le Spielberg.
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Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit : 25 nov. 07, 07:45

DuBarry was a Lady (1943) de Roy Del Ruth MGM

Bon alors les costumiers et décorateurs de la MGM sont insurpassables mais ça, on le savait déjà. Le Technicolor est magnifique. L'orchestre de Tommy Dorsey swingue à merveille et possède une pêche du tonnerre, Virginia O'Brien est excellente dans la chanson Salomé de Roger Edens et Gene Kelly fabuleux dans son acrobatique numéro de claquettes. Nous avons droit à un sympathique caméo de Lana Turner et, au final, la superbe 'Friendship' de Cole Porter.
Mais bon, entre temps, on s'ennuie ferme puisque pour nous dire que l'amour ne s'achète pas, les scénaristes patinent laborieusement, essayant sans y parvenir de nous faire rire et loupant la partie la plus importante du film, celle du rêve se déroulant à l'époque de Louis XV, reprise du célèbre Musical de Broadway de Cole Porter. Alors que ç'aurait du être le clou du film, il n'en est rien et nous sommes content quand les protagonistes réintègrent le 20ème siècle. Bref, il y a des choses tout à fait sympathiques dans ce Musical mais noyées dans la médiocrité du reste (à l'image de l'insupportable Zero Mostel). Dommage. Pour les fans de Gene Kelly, sachez qu'au contraire de For Me and My Gal, il n'a ici qu'un second rôle et que son temps de présence à l'écran ne doit pas excéder la demi-heure. Un ratage (parmi quelques autres) de l'équipe d'Arthur Freed

Sinon, le DVD Warner est une fois de plus splendide.
Je devais être dans un mauvais jour car ce soir cette comédie musicale chatoyante m'a fait passer un excellent moment. Alors certes il ne faut pas être allergique au mauvais goût, à Zero Mostel ou à Red Skelton (ce qui fait beaucoup je l'avoue ; mais perso je supporte les 3 dans le domaine du musical) mais sinon Cole Porter, l'orchestre de Tommy Dorsey, Lucille Ball, le technicolor, les costumes et les décors font qu'il est tout à fait possible d'y trouver son compte.
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Profondo Rosso
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Re: Les Comédies musicales

Message par Profondo Rosso »

L'entreprenant Mr. Petrov de Mark Sandrich (1937)

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Paris, 1937. Danseur étoile dans les ballets russes, Petrov envisage d'introduire des numéros de claquettes dans les chorégraphies classiques. Il rêve par ailleurs d'épouser la belle Linda Keene, vedette du music-hall américain, dont il s'est follement épris. Lorsque celle-ci embarque pour son pays natal, il n'hésite pas une seconde. S'il lui faut traverser l'Atlantique pour conquérir l'objet de son affection, alors il traversera l'Atlantique. D'ailleurs, ne s'appelle-t-il pas de son vrai nom Pete P Peters, natif lui aussi du pays de Washington et Roosevelt ? La manoeuvre aura également l'avantage de lui permettre de fuir les avances d'une admiratrice énamourée, lady Tarrington...


Shall we dance est le septième film (sur neuf) du duo à succès Fred Astaire/Ginger Rogers dans la comédie musicale des années 30. C'est l'occasion pour eux de travailler à nouveau avec Mark Sandrich, réalisateur derrière certaines de leurs plus belles réussites comme La Joyeuse Divorcée (1934), Le Danseur du dessus (1935), En suivant la flotte (1936) et plus tard Amanda (1938). Un autre atout se profile lorsque le producteur de la RKO Pandro Berman parviendra à attirer les frères George et Ira Gershwin pour les bande-originale et les chansons. Ce sera d'ailleurs un des derniers travaux de George Gershwin qui décèdera tragiquement l'année suivante.

Le film n'est malheureusement pas la réussite attendue à cause d'un défaut de taille, son scénario. Même si la formule Astaire/Rogers avait ses codes et leitmotiv parfois redondant, le charme du duo, la variété des environnements et les chansons mémorables assuraient de passer un bon moment. Ce n'est pas totalement le cas ici, notamment à cause du vrai rendez-vous manqué avec le postulat prometteur du récit. Le rapprochement amoureux entre les personnalités dissemblables de Petrov (Fred Astaire) et Linda Keene (Ginger Rogers) devait aussi être la rencontre et la possible fusion entre leurs deux disciplines de danse différentes, le ballet pour lui et le music-hall pour elle. Cette connexion n'a réellement lieu que sur un seul numéro musical, They Can't Take That Away from Me. Les circonstances forcent Petrov et Linda à être partenaires devant une assemblée, et l'occasion de se faire pardonner pour Petrov. Sandrich filme le moment comme une sérénade amoureuse où Astaire "volète» autour de Rogers immobile selon une gestuelle ample et gracieuse de ballet, puis adopte progressivement la frénésie tout en claquettes et mouvement saccadé du foxtrot face à une Rogers médusée de lui découvrir de telles aptitudes. Elle ne peut s'empêcher de suivre progressivement ses pas, le numéro individuel devient enfin duo, les visages renfrognés se font souriant et complices et la réconciliation du couple se construit par la danse sans que des excuses ou explications superflues n'aient été nécessaire.

Avant ce grand moment et en dépit d'autres numéros dansés enthousiasmants (Slap That Bass avec des danseurs afro-américains où Astaire synchronise sa chorégraphie à la machinerie d'un yacht) le film s'égare dans un très laborieux marivaudage sur le vrai/faux mariage médiatisé de Petrov et Linda dans de la screwball comedy poussive. L'alchimie entre Astaire et Rogers fait épisodiquement illusion grâce à quelques répliques bien senties, mais il s'écoule un temps fou sur cette intrigue peu palpitante entre des numéros musicaux bien trop éloignés. Il y aurait même à redire sur l'attitude de certains protagonistes masculins puisque si la drague insistante de Petrov peut amuser, les manigances de Miller (Jerome Cowan) le manager de Linda pour la garder sous sa coupe sont assez discutables. On pourrait certes dire de même pour Flintridge (Eric Blore), patron de Petrov mais ce dernier a suffisamment l'occasion de l'humilier et se moquer de lui pour ne pas laisser la même désagréable impression que pour Linda.

Heureusement nous sommes malgré tout récompensé par l'ultime numéro qui justifie à lui seul la vision du film. Le mémorable Hoctor's Ballet permet à la danseuse Harriet Hoctor d'offrir une chorégraphie mémorable, avançant cambrée en arrière tout en effectuant des pointes. Puis le grand final Shall We Dance/ Finale and Coda reprend en partie l'idée du numéro I Only Have Eyes for You de Busby Berkeley dans Dames (1934) à savoir démultiplier le visage de la femme aimée sur le visage de toutes les danseuses. Aux arabesques vertigineuses et hypnotiques de Berkeley, Sandrich ne quitte jamais l'espace de la scène et confère un aspect jovial et intimiste lorsque Petrov devine la vraie Linda parmi les danseuses masquées et entame une partie de cache-cache endiablée. Une idée aussi romantique qu'inventive qui fait en définitive pardonner certains des pénibles errements du film. 3,5/6
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