Profondo Rosso a écrit :D'ailleurs Frodon s'était fait méchamment dézinguer par Michel Ciment dans un Positif récent. Il a sorti une sorte de bouquin guide cinéphile pour les jeunes et à la notules sur le cinéma britannique il avait ressorti une tirade du genre "le cinéma britannique n'est pas important, il n'y a pas grand chose à en dire" du coup Ciment se l'était payé dans la rubrique libre de ce numéro. C'est quand même assez bête de garder des préjugés d'une autre époque mais bon j'ai l'impression que ça change même si on se plaint il n'y a jamais eu autant de sorties dvd/BR british que maintenant, un petit peu moins besoin d'arpenter amazon Uk même si on peut mieux faire.
Dans le cas de Frodon, les préjugés ressortent d'autant plus vite qu'il n'a probablement pas vu grand-chose : il est évident à la lecture de
La projection nationale qu'il écrit sur une cinématographie qu'il ne maîtrise pas. C'est assez révélateur qu'il ne cite que peu de titres et qu'il n'analyse aucun film dans le détail, ce qui facilite les généralisations à l'emporte-pièce. Pas étonnant dans ces conditions que l'amer Michel se soit payé le bonhomme dans les colonnes de
Positif à l'occasion de son dernier opus : ça ne devait pas désoler Ciment d'aligner Frodon (et ça ne me désole pas non plus qu'il l'ait fait). Par contre, je n'ai pas fait attention au papier : c'était dans quel numéro ?
Pour revenir aux préjugés, la méconnaissance du cinéma britannique par chez nous s'explique aussi par un certain ethnocentrisme de ce côté-ci de la Manche: par exemple, une bonne partie de la
new wave des années 59-66 a été ignorée par les critiques français parce qu'il ne pouvait y avoir de nouvelle vague que l'hexagonale. Quelques films de Tony Richardson ou de Karel Reisz ont été reconnus parce qu'ils portaient un regard sur la classe ouvrière britannique, mais beaucoup de cinéphiles se sont arrêtés à la seule dimension néo-réaliste ou néo-documentaire et au discours sur les barrières de classe sans s'intéresser à la forme, ni d'ailleurs aux oeuvres qui ne rentraient pas dans le moule du film-à-conscience-sociale. La première période britannique de Schlesinger est quasiment ignorée en France, par exemple : j'ai animé une séance de ciné-club sur
Billy Le Menteur l'année dernière et presque personne, programmateurs inclus, ne connaissait le film. Donc, oui, il reste du pain sur la planche, même si les oeuvres sont désormais beaucoup plus facilement accessibles, ce dont personne ne se plaindra.