La Jetée (Chris Marker - 1962)
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La Jetée (Chris Marker - 1962)
La Jetée de Chris Marker
Pas trouvé de topic traitant du sujet. Je viens de revoir (enfin de façon quasi successive) pour la deuxieme fois ce roman photo et je suis bluffé!
Vraiment l'utilisation de ce procédé qui peut rebuter au depart est fait de façon tellement talentueuse qu'elle est parfaite pour illustrer le sujet.
En effet, dans ce statisme nait pourtant une sorte de mouvement provoqué par la bande son primordiale, le rythme du montage et les fondus. S'ajoute à cela les expressions qui sont vraiment tres travaillés (assez impressionnant sur celle de douleur du protagoniste) et bien sur nombre de plans surrealistes et visuellement absolument geniaux.
Par exemple, ce dernier instant d'amour avec cette femme que l'on voit dormir avec des fondus et progressivement se reveiller avec pour la seule fois un mouvement du film ce qui le rend d'autant plus surealiste. Et cela ne faisant en prime qu'appuyer la narration (vu au moment ou il est situé!) C'est cela qui est vraiment reussi celui de tromper le spectateur en rendant un plan que l'on jugerait tout ce qui il y a de plus naturel et realiste comme virtuel (simulés) et à contrario d'utiliser des plans surrealistes afin de decrire le retour à la "realité" (cela en fait developpé au travers du temps)
Une narration qui est justement parfaitement organisé, il est à ce titre eloquent de voir qu'en 30mn tout soit si clair la ou je trouve qu'un Gilliam est largement plus brouillon et ce en quand meme beaucoup plus de temps!
Le final du film est le point culminant emotionnellement parlant, je le trouve extremement bien pensé et surtout doté d'un fort impact.
En tous les cas, c'est une experience plutot difficile à raconter, que l'on savoure tellement sa beauté rend le tout quasi hypnothique et novatrice dans sa demarche qui aura une influence non negligeable dans la SF(nottament sur le rythme et l'effet statique que l'on retrouve dans un Avalon par exemple)
Que dire sinon sublime?
10/10
Pas trouvé de topic traitant du sujet. Je viens de revoir (enfin de façon quasi successive) pour la deuxieme fois ce roman photo et je suis bluffé!
Vraiment l'utilisation de ce procédé qui peut rebuter au depart est fait de façon tellement talentueuse qu'elle est parfaite pour illustrer le sujet.
En effet, dans ce statisme nait pourtant une sorte de mouvement provoqué par la bande son primordiale, le rythme du montage et les fondus. S'ajoute à cela les expressions qui sont vraiment tres travaillés (assez impressionnant sur celle de douleur du protagoniste) et bien sur nombre de plans surrealistes et visuellement absolument geniaux.
Par exemple, ce dernier instant d'amour avec cette femme que l'on voit dormir avec des fondus et progressivement se reveiller avec pour la seule fois un mouvement du film ce qui le rend d'autant plus surealiste. Et cela ne faisant en prime qu'appuyer la narration (vu au moment ou il est situé!) C'est cela qui est vraiment reussi celui de tromper le spectateur en rendant un plan que l'on jugerait tout ce qui il y a de plus naturel et realiste comme virtuel (simulés) et à contrario d'utiliser des plans surrealistes afin de decrire le retour à la "realité" (cela en fait developpé au travers du temps)
Une narration qui est justement parfaitement organisé, il est à ce titre eloquent de voir qu'en 30mn tout soit si clair la ou je trouve qu'un Gilliam est largement plus brouillon et ce en quand meme beaucoup plus de temps!
Le final du film est le point culminant emotionnellement parlant, je le trouve extremement bien pensé et surtout doté d'un fort impact.
En tous les cas, c'est une experience plutot difficile à raconter, que l'on savoure tellement sa beauté rend le tout quasi hypnothique et novatrice dans sa demarche qui aura une influence non negligeable dans la SF(nottament sur le rythme et l'effet statique que l'on retrouve dans un Avalon par exemple)
Que dire sinon sublime?
10/10
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Je souscris à 100% à tout ce que tu as dit.
Il ne faut pas trop comparer "L'armée des douze singes" avec "La Jetée", Gilliam ne reprenant du film de Marker qu'un postulat, somme toute déjà vu ailleurs dans la science fiction. Sorti de quelques ressemblances scénaristiques, les deux films sont complètement différents.[/b]
Il ne faut pas trop comparer "L'armée des douze singes" avec "La Jetée", Gilliam ne reprenant du film de Marker qu'un postulat, somme toute déjà vu ailleurs dans la science fiction. Sorti de quelques ressemblances scénaristiques, les deux films sont complètement différents.[/b]
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Re: La Jetée
Heureusement qu'elle est primordiale car sinon ce serait un simple diaporamaAkira a écrit :La Jetée de Chris Marker
En effet, dans ce statisme nait pourtant une sorte de mouvement provoqué par la bande son primordiale
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Re: La Jetée
Oui mais quel diaporama !Majordome a écrit :Heureusement qu'elle est primordiale car sinon ce serait un simple diaporamaAkira a écrit :La Jetée de Chris Marker
En effet, dans ce statisme nait pourtant une sorte de mouvement provoqué par la bande son primordiale
Très inspiré d e l'expressionnisme Allemand,c'est effectivement un petit bijou.
depuis que j'ai vu La jetée,L'armée des 12 singes me semble bien fade,et pourtant je l'aime beaucoup ce film.
en 25 minutes on comprends mieux l'histoire,qu'en 2 h avec le métrage de Gilliam.
énorme travail sur le visuel et sur le sonore,beaucoup d'émotions ce dégage de ce court-métrage.
sur une succession de photographies,Marker et la voix anonyme arrivent à nous faire rentrer dans un univers dont on ne sort pas indemne.
comment passé du statisme au mouvement,comment passé du présent à l'avenir.bluffant et essentiel...
9/10
depuis que j'ai vu La jetée,L'armée des 12 singes me semble bien fade,et pourtant je l'aime beaucoup ce film.
en 25 minutes on comprends mieux l'histoire,qu'en 2 h avec le métrage de Gilliam.
énorme travail sur le visuel et sur le sonore,beaucoup d'émotions ce dégage de ce court-métrage.
sur une succession de photographies,Marker et la voix anonyme arrivent à nous faire rentrer dans un univers dont on ne sort pas indemne.
comment passé du statisme au mouvement,comment passé du présent à l'avenir.bluffant et essentiel...
9/10
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phylute a écrit :Je souscris à 100% à tout ce que tu as dit.
C'est vrai, tu n'as pas tort.phylute a écrit :Il ne faut pas trop comparer "L'armée des douze singes" avec "La Jetée", Gilliam ne reprenant du film de Marker qu'un postulat, somme toute déjà vu ailleurs dans la science fiction. Sorti de quelques ressemblances scénaristiques, les deux films sont complètement différents.[/b]
Cependant, je comprends par exemple le courroux d'un Mamoru Oshii envers L'armée des douze singes, et cela pourtant tout en appreciant le film (enfin ça fait un petit moment que je ne l'ai pas vu)
D'ailleurs, je trouve un film comme Avalon largement plus proche, ne serait ce que par sa forme bien entendu (ce n'est pas un hasard si on retrouve cette impression de staticité dans le film comme lors de la 1ere sortie de la salle de jeu de Ash ou les passants sont immobiles) mais egalement bizarrement dans son fond.
C'est vrai que la phrase a l'air con comme ça mais si je le disais c'est que lors de ma seconde vision je l'ai fait sans son.Majordome a écrit :Heureusement qu'elle est primordiale car sinon ce serait un simple diaporama
Et finalement, comme le dit Requiem, je trouve que rien qu'au niveau visuel, le film est ultra impressionnant, car tu as coupé ma phrase( ) mais le rythme du montage, le surrealisme et l'expressionnisme qui se degage du coté visuel sont certainement les aspects les plus essentiels et dont se degagent ce genial impact. Et d'ailleurs quand je parlais de bande son, c'est nottament la musique que je trouve primordial (et les bruitages bien entendu )
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A propos des 12 Singes, il faut noter que Gilliam n'avait pas vu La Jetée avant de le faire. On lui avait parlé du film, il s'en est inspiré pour le sien. C'est pour cela que Les 12 Singes n'a pas grand chose à voir avec La Jetée.
Elle était belle comme le jour, mais j'aimais les femmes belles comme la nuit.
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Peut être aussi pour ça qu'Oshii a proféré des menaces de mort à son encontre...marcusbabel a écrit :A propos des 12 Singes, il faut noter que Gilliam n'avait pas vu La Jetée avant de le faire. On lui avait parlé du film, il s'en est inspiré pour le sien. C'est pour cela que Les 12 Singes n'a pas grand chose à voir avec La Jetée.
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Plus qu'un film pour moi, une expérience hypnotique et pour une fois un vrai film de science fiction aux images traumatisantes.
La scène avec le bandeau sur les yeux et les scientifiques qui parlent en fond m'avait vraiment dérangé lors de mon premier visionnage.
J'aime tout dans ce film expérimental, les choix musicaux la qualité des photos, le rythme du montage. Comme en plus de cela, le traitement du sujet est trés intelligent et bien développé et les questions que tout cela souylève sont proprement vertigineuses et traitées comme telles par Chris Marker je pense que l'on est 2001 et Blade Runner en présence du film de science-fiction le plus posé et réfléchi qui soit, un peu sorti de l'infatilisme (souvent trés plaisant) dans lequel baigne la science-fiction au cinéma.
JE rends grace au génial Terry Gilliam qui à réussi à signer à Hollywood un film radicalement différent de celui de Marker dans la forme comme dans le fond sans pour autant gacher le potentiel de cette superbre histoire qui me fait aussi penser à un autre film que j'adore et qui manque en DVD, le fantastique Je t'aime, je t'aime d'Alain Resnais.
Stef
La scène avec le bandeau sur les yeux et les scientifiques qui parlent en fond m'avait vraiment dérangé lors de mon premier visionnage.
J'aime tout dans ce film expérimental, les choix musicaux la qualité des photos, le rythme du montage. Comme en plus de cela, le traitement du sujet est trés intelligent et bien développé et les questions que tout cela souylève sont proprement vertigineuses et traitées comme telles par Chris Marker je pense que l'on est 2001 et Blade Runner en présence du film de science-fiction le plus posé et réfléchi qui soit, un peu sorti de l'infatilisme (souvent trés plaisant) dans lequel baigne la science-fiction au cinéma.
JE rends grace au génial Terry Gilliam qui à réussi à signer à Hollywood un film radicalement différent de celui de Marker dans la forme comme dans le fond sans pour autant gacher le potentiel de cette superbre histoire qui me fait aussi penser à un autre film que j'adore et qui manque en DVD, le fantastique Je t'aime, je t'aime d'Alain Resnais.
Stef
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Remarquable !
Un film qui laisse un souvenir tenace, longtemps après son visionnement.
Le genre d'oeuvre qui se loge dans votre cortex et continue à vous hanter durablement.
Un film qui laisse un souvenir tenace, longtemps après son visionnement.
Le genre d'oeuvre qui se loge dans votre cortex et continue à vous hanter durablement.
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
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Je crois que le film exerce sur tous la même fascination. C'est d'ailleurs souvent le cas avec Marker : si on y adhère, ses films nous plongent dans un véritable état second.
J'ai découvert La Jetée quelques semaines avant la sortie de L'armée des 12 singes. Il faut croire que cela lui aura été fatal : je n'ai pas du tout accroché au film (mais est-ce lié au film de Marker ?), à tel point que, depuis, j'ai de moins en moins adhéré au cinéma de Gilliam, et en suis même venu à revoir à la baisse mon appréciation de ses premiers films.
J'ai découvert La Jetée quelques semaines avant la sortie de L'armée des 12 singes. Il faut croire que cela lui aura été fatal : je n'ai pas du tout accroché au film (mais est-ce lié au film de Marker ?), à tel point que, depuis, j'ai de moins en moins adhéré au cinéma de Gilliam, et en suis même venu à revoir à la baisse mon appréciation de ses premiers films.
I would prefer not to