Le plan séquence
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- Alexandre Angel
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Re: Le plan séquence
Voilà, on a les mêmes sources
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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- ed
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Re: Le plan séquence
Parce que j'interviens peu sur le forum, et que j'ai l'impression que j'interviens souvent sur ce point.Alexandre Angel a écrit :Pourquoi ne pas y revenir?ed a écrit : Je m'étais promis de plus revenir sur ce point, mais il faut croire que je suis maniaque.
Un plan fixe de 5 secondes sur un type assis à une table en train de regarder un livre, ça peut être un plan séquence, si le plan qui précède et celui qui suit appartiennent à d'autres séquences.
Par contre, l'exemple souvent cité de La Soif du mal, c'est pas un plan-séquence, à cause de l'insert d'un plan sur la voiture qui explose à la fin de la séquence.
La définition d'un plan-séquence, c'est un plan (unité technique) qui est aussi une séquence (unité narrative), c'est tout. Il n'y a aucune considération ni de longueur ni de virtuosité dans cette définition.
En fait, les amateurs de cinéma utilisent souvent "plan séquence" là où ils devraient parler de "plan long".
En ce sens, je pense que la première lecture de Thaddeus est la bonne, et que la première citation de Wikipedia est très contestable (ça ressemble à une redefinition au chausse pied pour se donner le droit d'utiliser une expression de manière inadéquate).
La deuxième pose un pré-requis (plan fixe) qui n'a pas lieu d'être.
Bela Tarr ou Chantal Akerman font des plans séquences.
Le premier plan de Spectre n'est pas un plan séquence mais un plan long
Dans Les fils de l'homme, je crois que c'est bien un plan séquence, quand bien même on explore plusieurs lieux.
Birdman, je n'emploierai pas l'expression, puisque le film/plan contient des séquences narratives clairement distinctes.
1917 n'est pas un film en plan séquence mais un film qui est (donne l'impression d'être) composé d'un plan unique.
Je crois que le problème se pose moins dans les pays anglophones, où on utilise indifféremment "long take" pour des choses très différentes (et plus occasionnellement "sequence shot")
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Re: Le plan séquence
Il va falloir s'y faire un jour, ed. Corrigez-moi si je me trompe hein, mais tel que je l'ai appris, les séquences dans un scénario sont délimités par les intitulés chiffrés (les fameux "1. EXT. IMMEUBLE DE JEAN-KYLIAN - JOUR"), c'est le "découpage en séquences", séquences qui sont délimitées par les changements de temps, de lieu, ou les deux. À ne pas confondre avec une "scène", qui est un segment narratif.
On ne dit pas (enfin "on ne devrait pas dire", même si je le fais aussi) la "séquence d'introduction" de Spectre. Je ne l'ai pas lu, mais je suppose que dans le scénario cette intro est découpée ainsi : Bond est dans la foule (extérieur rue), séquence 1. Il entre dans un immeuble (décor en intérieur relié numériquement et peut-être situé à 1000 kilomètres du précédent), séquence 2. Il entre dans une chambre (autre décor), séquence 3. Il enjambe la fenêtre et passe sur les toits (nouveau décor), séquence 4. Et ainsi de suite. (Je pars du principe que ce plan-séquence a été imaginé dès le scénario, ce qui n'est pas forcément le cas, sinon ils auraient pu directement passer de Bond dans la foule à Bond sur les toits (on aurait gagné du temps ). Les séquences 1 à 4 que j'ai citées sont donc dans un seul plan (même s'il est truqué) et forment bien un "plan-plusieurs-séquences" si on veut.
En partant de ce principe, non seulement La Soif du mal est bel et bien un "plan-séquence" puisqu'on passe d'un endroit du décor à un autre (parking où un individu place une bombe, route, check-point...) mais si on voulait chipoter, alors la faute de français se trouverait plutôt sur l'oubli d'un "s" à "séquence".
Et du coup oui, un plan de 3 secondes peut être considéré comme un "plan-séquence" si l'intégralité de la séquence se trouve dans ces 3 secondes. Ça ne plaît pas forcément (pour de mauvaises raisons), mais c'est comme ça. J'imagine surtout que, pour qu'il soit évoqué, le "plan-séquence" doit forcément sous-entendre une part de défi technique et de "temps long", ce qu'il n'est pas forcément. Le plan-séquence de Cul de sac dure quant à lui 7 minutes. La caméra ne bouge pas de place, une seule séquence de scénario avec juste les acteurs qui se déplacent, en prime un exploit technique avec un avion qui passe dans le ciel à un moment précis du dialogue (sans trucage en post-prod, réalisé avec l'aide d'anciens de la RAF), et ça en fait peut-être un "plan-séquence" parmi les moins discutables du lot.
C'est moi qui l'avais rappelé il y a quelques temps (quand tu chipotais déjà sur le terme "plan-séquence" ), en anglais on dit "Long take" en effet, ce qui est moche en français ("prise longue") et finalement moins bien.
On ne dit pas (enfin "on ne devrait pas dire", même si je le fais aussi) la "séquence d'introduction" de Spectre. Je ne l'ai pas lu, mais je suppose que dans le scénario cette intro est découpée ainsi : Bond est dans la foule (extérieur rue), séquence 1. Il entre dans un immeuble (décor en intérieur relié numériquement et peut-être situé à 1000 kilomètres du précédent), séquence 2. Il entre dans une chambre (autre décor), séquence 3. Il enjambe la fenêtre et passe sur les toits (nouveau décor), séquence 4. Et ainsi de suite. (Je pars du principe que ce plan-séquence a été imaginé dès le scénario, ce qui n'est pas forcément le cas, sinon ils auraient pu directement passer de Bond dans la foule à Bond sur les toits (on aurait gagné du temps ). Les séquences 1 à 4 que j'ai citées sont donc dans un seul plan (même s'il est truqué) et forment bien un "plan-plusieurs-séquences" si on veut.
En partant de ce principe, non seulement La Soif du mal est bel et bien un "plan-séquence" puisqu'on passe d'un endroit du décor à un autre (parking où un individu place une bombe, route, check-point...) mais si on voulait chipoter, alors la faute de français se trouverait plutôt sur l'oubli d'un "s" à "séquence".
Et du coup oui, un plan de 3 secondes peut être considéré comme un "plan-séquence" si l'intégralité de la séquence se trouve dans ces 3 secondes. Ça ne plaît pas forcément (pour de mauvaises raisons), mais c'est comme ça. J'imagine surtout que, pour qu'il soit évoqué, le "plan-séquence" doit forcément sous-entendre une part de défi technique et de "temps long", ce qu'il n'est pas forcément. Le plan-séquence de Cul de sac dure quant à lui 7 minutes. La caméra ne bouge pas de place, une seule séquence de scénario avec juste les acteurs qui se déplacent, en prime un exploit technique avec un avion qui passe dans le ciel à un moment précis du dialogue (sans trucage en post-prod, réalisé avec l'aide d'anciens de la RAF), et ça en fait peut-être un "plan-séquence" parmi les moins discutables du lot.
C'est moi qui l'avais rappelé il y a quelques temps (quand tu chipotais déjà sur le terme "plan-séquence" ), en anglais on dit "Long take" en effet, ce qui est moche en français ("prise longue") et finalement moins bien.
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Re: Le plan séquence
Ce qui m'embête, moi, c'est qu'il y a plusieurs plans dans la même séquence.Major Tom a écrit : En partant de ce principe, non seulement La Soif du mal est bel et bien un "plan-séquence" puisqu'on passe d'un endroit du décor à un autre (parking où un individu place une bombe, route, check-point...) mais si on voulait chipoter, alors la faute de français se trouverait plutôt sur l'oubli d'un "s" à "séquence".
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Re: Le plan séquence
Ecoute, il est aussi possible que dans le scénario, il soit écrit :Major Tom a écrit :Il va falloir s'y faire un jour, ed. Corrigez-moi si je me trompe hein, mais tel que je l'ai appris, les séquences dans un scénario sont délimités par les intitulés chiffrés (les fameux "1. EXT. IMMEUBLE DE JEAN-KYLIAN - JOUR"), c'est le "découpage en séquences", séquences qui sont délimitées par les changements de temps, de lieu, ou les deux. À ne pas confondre avec une "scène", qui est un segment narratif.
On ne dit pas (enfin "on ne devrait pas dire", même si je le fais aussi) la "séquence d'introduction" de Spectre. Je ne l'ai pas lu, mais je suppose que dans le scénario cette intro est découpée ainsi : Bond est dans la foule (extérieur rue), séquence 1. Il entre dans un immeuble (décor en intérieur relié numériquement et peut-être situé à 1000 kilomètres du précédent), séquence 2. Il entre dans une chambre (autre décor), séquence 3. Il enjambe la fenêtre et passe sur les toits (nouveau décor), séquence 4. Et ainsi de suite. (Je pars du principe que ce plan-séquence a été imaginé dès le scénario, ce qui n'est pas forcément le cas, sinon ils auraient pu directement passer de Bond dans la foule à Bond sur les toits (on aurait gagné du temps ). Les séquences 1 à 4 que j'ai citées sont donc dans un seul plan (même s'il est truqué) et forment bien un "plan-plusieurs-séquences" si on veut.
[COURIER NEW POLICE 12]
1. MEXIQUE. JOUR.
Un personnage est dans la rue, il rentre dans un immeuble.
Il poursuit son ascension jusqu'à arriver dans une chambre.
Il passe par la fenêtre.
Il se retrouve sur le toit.
Il charge son fusil.
Il provoque une explosion.
Un hélicoptère arrive.
Grosse course-poursuite dans les rues.
Bim.
Bam
Boum.
[/COURIER NEW]
Auquel cas, c'est pas un plan-séquence(s), c'est juste "la séquence à Mexico" qui commence avec un plan long
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Re: Le plan séquence
Ah bah merci, je l'ai dans la tête maintenanted a écrit :Bim.
Bam
Boum.
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Re: Le plan séquence
Je viens de jeter un œil au scénario écrit par Welles (alors appelé Badge of Evil, "Revised Final Screenplay by ORSON WELLES"), et c'est plus ou moins ça, avec quelques changements. Welles imaginait par exemple faire dérouler le générique en même temps, mais surtout, il considérait tout le plan en UNE séquence de script et découpant l'introduction en A, B, C..., et démarrant le "1" avec l'apparition de Mike et Susan :Major Tom a écrit :En partant de ce principe, non seulement La Soif du mal est bel et bien un "plan-séquence" puisqu'on passe d'un endroit du décor à un autre (parking où un individu place une bombe, route, check-point...) mais si on voulait chipoter, alors la faute de français se trouverait plutôt sur l'oubli d'un "s" à "séquence".
...et en démarrant le 2... au moment où la bombe explose.A. A TIME BOMB...
B. A SEADOWY FIGURE...
...making fevereish adjustments on this primitive, but dangerous-looking MACHINE...
(...)
C. VIEWPOINT SHOT - INT. HONKY-TONK
FOCUS ON A MAN -- beefy bald-head in an expensive-looking gaberdine suit
(...)
D. EXT. SIDE-WINDOW
The shadowy figure scuttles back to the parked convertible, opens the lid of the trunk, and meking some adjustment on the bomb, clearly starts the mechanism in operation.
(...)
MAIN TITLE
THROUGHOUT ALL CREDITS:
THE CAMERA FOLLOWS the car a it moves through the gaudy streets of the border town on its way to the frontier...
As the LAST TITLE FADES OUT -- the car comes to a halt at a red light and MIKE and SUSAN are seen arm in arm, coming round the corner and strolling toward:
1. BORDER CHECK POINT
(...)
Donc selon Welles lui-même, c'est bien "une séquence en un seul plan"... un plan séquence.2. QUICK FLASH - THE FLAMING WRECK OF THE CAR
A gret hub-bub as a crowd starts to gather.
Tsss.ed a écrit :Ecoute, il est aussi possible que dans le scénario, il soit écrit :Auquel cas, c'est pas un plan-séquence(s), c'est juste "la séquence à Mexico" qui commence avec un plan long
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Chacun écrit son scénario à sa manière bien sûr (*), mais il y a quelques conventions à respecter.
(*) Parenthèse, ça m'évoque ce qu'on m'avait rapporté, que Danièle Thompson (elle par contre c'était La soif de l'or, à ne pas confondre ) aurait reproché à Gérard Brach (Le Nom de la Rose, Le Locataire, La Guerre du feu, L'Ours, Le Bal des vampires... pour rappel) de ne pas savoir écrire correctement un scénario. Eh oui.
Dès qu'il y a changement de lieu (et il y en a plein dans ton exemple, entre les extérieurs et les intérieurs, dans la rue, dans l'immeuble, le couloir d'immeuble, la cage d'ascenseur, le couloir vers la chambre, la chambre, la fenêtre qui donne sur la rue, les toits, etc.), alors ce sont des séquences. Ces séquences représentent chacune un lieu pouvant être situé à des kilomètres du précédent (pas nécessairement dans l'intrigue donc). Ou alors le même lieu mais dans une temporalité différente. Ou les deux à la fois.
Pour donner une idée du découpage de séquences dans un scénario, voici un extrait de Lost Highway écrit par David Lynch et Barry Gifford :
Même un mec plutôt expérimental comme Lynch respecte (obligatoirement) ce genre de conventions.CUT TO:
5. EXT. CITY STREET - NIGHT
Une enseigne au néon indique : LUNA LOUGNE.
CUT TO:
6. INT. LUNA LOUNGE - NIGHT
FRED est sur scène. Il se lance dans un solo au saxophone. FRED joue un jazz "hot", "hard", "néo-bop". Derrière lui, le groupe émet des gémissements plaintifs et fous. Les CLIENTS explosent littéralement sur la piste de danse, la transforment en jungle. FRED est devenu un lion qui rugit dans son ténor, transmettant sa folie à la salle entière.
CUT TO:
7. INT. LUNA LOUNGE - LATER
Dès que le groupe fait une pause, des fans se précipitent vers FRED ; mais il ignore les filles et refuse leurs attentions.
CUT TO:
8. INT. LUNA LOUNGE - BACKSTAGE - LATER
FRED compose un numéro sur un téléphone public.
CUT TO:
9 INT. THE MADISON HOUSE - NIGHT
Nous parcourons la salle de séjour vide - la chambre vide, etc. Le téléphone continue de sonner, mais en vain.
CUT TO:
10. INT. LUNA LOUNGE - BACKSTAGE - NIGHT
GROS PLAN SUR LE VISAGE DE FRED qui écoute le téléphone sonner. Des gouttes de transpiration ne cessent de tomber de son visage. Ses yeux sont vides.
CUT TO:
11 EXT. THE MADISON HOUSE - NIGHT
La voiture de FRED se gare dans l'allée de sa maison. FRED en sort et se dirige vers la maison, son étui de saxophone sous le bras.
CUT TO:
12. INT. THE MADISON HOUSE - NIGHT
FRED pose son étui de saxophone, se dirige vers la chambre et voit Renée qui dort profondément.
FADE OUT:
FADE IN:
13. THE MADISON HOUSE - DOORSTEPS - DAY
Renée est en peignoir ; elle ouvre la porte d'entrée pour ramasser le journal. Elle aperçoit une enveloppe en kraft sur une marche. Elle la ramasse.
CUT TO:
Etc.
Pour le coup, là, ça ne doit pas être loin de ça.ed a écrit :Un hélicoptère arrive.
Grosse course-poursuite dans les rues.
Bim.
Bam
Boum.
Je me suis parfois demandé ce que les scénaristes pouvaient bien mettre dans le scénario à la place de la scène d'action forcément absente à l'écriture. Dans les 007, les scènes d'action se trouvent généralement réalisées par des secondes équipes pendant la production, donc plus ou moins imprévues (en détail en tout cas) dans le script.
Ça doit être quelque chose comme : "Et là, Bob Saint Clar, malin comme un fauve, se sort une fois de plus des griffes de Karpoff" et avec entre les lignes : "Débrouillez-vous avec ça".
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Re: Le plan séquence
Sauf que, à l'écran, la voiture qui explose, c'est un contre-champ, et qu'il y a ensuite encore un cut sur le champ, avec le visage d'Heston éclairé par l'explosion. Tu vas avoir du mal à me faire croire que c'est une "autre" séquence. Partant de là, tout dialogue en champ/contrechamp est constitué de deux séquences distinctes ?Major Tom a écrit :Je viens de jeter un œil au scénario écrit par Welles (alors appelé Badge of Evil, "Revised Final Screenplay by ORSON WELLES"), et c'est plus ou moins ça, avec quelques changements. Welles imaginait par exemple faire dérouler le générique en même temps, mais surtout, il considérait tout le plan en UNE séquence de script et découpant l'introduction en A, B, C..., et démarrant le "1" avec l'apparition de Mike et Susan :Major Tom a écrit :En partant de ce principe, non seulement La Soif du mal est bel et bien un "plan-séquence" puisqu'on passe d'un endroit du décor à un autre (parking où un individu place une bombe, route, check-point...) mais si on voulait chipoter, alors la faute de français se trouverait plutôt sur l'oubli d'un "s" à "séquence".
...et en démarrant le 2... au moment où la bombe explose.A. A TIME BOMB...
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1. BORDER CHECK POINT
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Donc selon Welles lui-même, c'est bien "une séquence en un seul plan"... un plan séquence.2. QUICK FLASH - THE FLAMING WRECK OF THE CAR
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Re: Le plan séquence
Mais de toute manière, il y a tout ce qui précède, avec toutes ces petites scènettes qui semblent découpées, avec leurs valeurs de plans différentes, alors que non :ed a écrit :Sauf que, à l'écran, la voiture qui explose, c'est un contre-champ, et qu'il y a ensuite encore un cut sur le champ, avec le visage d'Heston éclairé par l'explosion. Tu vas avoir du mal à me faire croire que c'est une "autre" séquence. Partant de là, tout dialogue en champ/contrechamp est constitué de deux séquences distinctes ?
Le réglage de la bombe en gros plan (1)... Le type qui court (ombre sur le mur) vers le parking (2) et va la placer dans la voiture... La voiture qui quitte la parking pour rejoindre la route (3)... La scène de discussion entre Mike et Susan (4)... Le check point (5), et j'en passe pour arriver au check point une fois franchi, et ce dernier plan...
Ce qui suit est peut-être un contre-champ qui arrive comme un point d'exclamation à cette introduction, mais tout ce qui précède est un plan séquence.
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Re: Le plan séquence
Un exemple de faux plan séquence [Spoiler: c'est un "plan long" (un des trucs favoris de Spielberg et d'où mon problème avec "long take" traduit en français par "plan séquence")] : une scène au début des Aventuriers de l'Arche perdue où Indy apprend qu'on lui confie la mission d'aller rechercher l'Arche.
Je viens de le revoir et cela reste une magnifique leçon de mise en scène (les déplacements de caméra, les mouvements des acteurs, les enchaînements de dialogues, la sobriété de l'ensemble, tout est parfait).
À partir de 1:52 :
Mais à peine deux secondes avant la fin, Spielberg coupe sur un gros plan de flingue (à 3:27) alors que nous sommes toujours dans la même séquence : même lieu, même décor, même temporalité, même discussion entre mêmes personnages (précisément tout ce qui éloigne cet exemple de Touch of Evil). Ici ça ne fait aucun doute, ce n'est pas un plan séquence.
Je viens de le revoir et cela reste une magnifique leçon de mise en scène (les déplacements de caméra, les mouvements des acteurs, les enchaînements de dialogues, la sobriété de l'ensemble, tout est parfait).
À partir de 1:52 :
Mais à peine deux secondes avant la fin, Spielberg coupe sur un gros plan de flingue (à 3:27) alors que nous sommes toujours dans la même séquence : même lieu, même décor, même temporalité, même discussion entre mêmes personnages (précisément tout ce qui éloigne cet exemple de Touch of Evil). Ici ça ne fait aucun doute, ce n'est pas un plan séquence.
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Re: Le plan séquence
Je me souviens de propos sans langue de bois de Kassovitz à l'époque des Rivières pourpres. Quelque chose comme "quand je ne sais pas comment découper une séquence, je fais un plan séquence". Pour lui qui a eu le culot de le dire, combien d'autres se planquent derrière le procédé ?
-
- Mogul
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Re: Le plan séquence
Là, comme ça, je pense au plan-séquence de la bougie dans Nostalgia. Découpée de manière traditionnelle, je ne suis pas sur que la séquence m'aurait autant suspendu le souffle.tenia a écrit :Perso, je trouve que cela fait partie des choses qui ne se voient pas mais se ressentent. Je les repère parce que j'en ai l'habitude, mais parfois, on se surprend à ressentir quelque chose de plus tendu (souvent l'utilisation principale du plan séquence) que d'habitude et se dire "ah oui, c'est un plan séquence". Et souvent, c'est Miss Tenia qui confirme cela, puisqu'elle n'a aucune idée de ce qu'est un plan séquence mais a ressenti aussi cette tension supplémentaire.
Mais je pourrais en citer d'autres comme lLa fin des Nuits faciles de Ko Nakahira décuple aussi la tension entre deux amants se fixant silencieusement, dans un ascenseur qui s'arrête à chaque étage sur des couloirs sombres. On finit par avoir la même respiration qu'eux.
Bien utilisé, la longueur et la durée peuvent aussi apporter quelque chose d'existentielle. Dernièrement le plan final de Swallow m'a bouleversé à ce titre. Cela dit je sais même si la dernière séquence est un seul ou si c'est juste le plan final qui est long.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: Le plan séquence
Ah non, c'est juste que j'ai été traumatisé par les courts métrages auxquels j'ai participé. A chaque fois, j'avais le droit à un plan-séquence et/ou à un trans-trav. Une sorte de passage obligé qui fait plus office de coup de coude que de clin d'oeil. Et quand ils le font, ils pensent plus à De Palma qu'à Mizoguchi Comme l'ont très bien dit certains, ça reste un outil et il faut savoir l'utiliser.-Kaonashi Yupa- a écrit :Ah, Pacaya, un détail : tu dis 'plan-séquence ou "trans-trav"', mais c'est pas la même chose. J'ai du mal à imaginer toute une scène en travelling compensé, encore moins tout un film !
Du coup, je garde en moi cette haine aveugle digne d'un twitteur lambda : je n'aime pas me faire sortir d'un film à cause d'un effet de style. Et le plan long est tellement casse gueule comme exercice que lorsque ça arrive, je m'énerve contre le réal qui essaie de jouer au plus malin.
A l'inverse, j'aime bien me faire surprendre par un plan long, même truqué, comme celui de Erin Brockovich
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- Billy Budd
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Re: Le plan séquence
Le meilleur champ/contrechamp du monde est dans Mulholland Drive.
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Re: Le plan séquence
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