4.01- The Brother
Réalisation : Anton Leader
Scénario : Dick Nelson
Guest Star : Andrew Prine & Robert Lansing
Première diffusion 15/09/1965 aux USA - Jamais diffusé en France
DVD : VOSTF
Note : 6.5/10
Le Pitch : Matt Denning (Robert Lansing), rancher à Medicine Bow et meilleur ami de Ryker, est venu la veille de son exécution libérer son frère d’une prison militaire, étant persuadé de son innocence dans le meurtre dont il est accusé. Il décide de fuir vers le Canada en compagnie de son frère et en emmenant avec lui son épouse et son jeune fils (Kurt Russell). Ryker qui est chargé de le poursuivre le rattrape en même temps qu’une troupe de soldats commandée par le Sergent Cohane (Myron Healey) qui tient absolument à se venger en tuant Matt ; en effet sans le vouloir, ce dernier a frappé un peu fort le gardien de prison qui a succombé à ses blessures…
Mon avis : Après une saison 3 très inégale, dans l’ensemble plutôt décousue, qualitativement en deçà des deux premières et qui se terminait par plusieurs fictions très moyennes -dont un dernier épisode qui allait se révéler être par la même occasion le pilote d’une autre série (Laredo)-, la saison 4 semble vouloir redémarrer sur des bases plus sérieuses et plus stables même si au final, après un démarrage remarquable, un petit goût de déception viendra de nouveau un peu nous gâcher les débuts plus que prometteurs de ce récit. Avant tout il faut signaler que le générique est une fois de plus un peu modifié en raison des départs et arrivées de certains comédiens. Ici, à la place de Roberta Shore nous remarquons une certaine Diane Roter. A la fin de l’épisode, une question reste en suspens puisque nous n’aurons pas eu l’occasion de faire sa connaissance : est-ce une actrice qui a remplacé Roberta dans le rôle de Betsy -puisque nous la trouvons également, comme c’était déjà le cas dans le générique précédent, en joyeuse compagnie de Randy- ou s’agit-il d’un nouveau personnage ? Une rapide recherche dans IMDB et nous voilà fixés : Betsy semble ne plus en avoir pour longtemps au sein de la série -mon petit doigt me dit qu’elle va convoler en juste noce et quitter Shiloh- alors que cette nouvelle arrivante qu'est Jennifer Summers nous accompagnera durant quelques épisodes et uniquement au cours de cette saison. Nous vous en dirons plus dès que nous l’aurons véritablement croisé, soit pas avant le 7ème épisode. Autre particularité de ce nouveau générique, plus qu’une seule image par personnage soit un montage beaucoup moins ‘cut’ que précédemment, toujours sur l'excellente musique de Percy Faith.
Étonnement, alors que l’on pourrait croire qu’à chaque nouvelle saison les auteurs feraient apparaitre le plus grand nombre des personnages récurrents de la série, seul Ryker sera de la partie pour ouvrir cette 4ème saison, Trampas et le Virginien devant se contenter de deux courtes apparitions alors que tous les autres sont tout simplement aux abonnés absents ; encore plus curieux, pas une seule fois nous nous rendrons au ranch Shiloh, toute la première moitié se déroulant au sein d’une prison militaire puis en extérieurs avant d'aboutir à Medicine Bow mais sans aucun protagoniste de notre connaissance. Dès le début de l'histoire, une évidente constatation : il n’y aura aucune fantaisie dans cet épisode assez sombre et la qualité de l’interprétation sera son point fort ; en effet, que ce soit Andrew Prine ou Robert Lansing, tous deux assez fades dans les deux précédents épisodes dans lesquels ils étaient déjà intervenus au sein de la série, ils s’avèrent ici au contraire immédiatement assez remarquables, surtout le second qui interprète Matt, un sympathique fermier ami de Ryker qui décide d’aller délivrer son frère cadet condamné à mort et qui doit être exécuté le lendemain alors qu’il a toujours clamé son innocence pour le crime qu’on lui a imputé. En voulant assommer le gardien de prison avec qui il avait toujours eu de très bonnes relations, Matt le tue. Il est désormais recherché non seulement par son meilleur ami qui est en même temps l’adjoint du shérif de la région ainsi que par les soldats qui veulent venger la mort de leur camarade.
Ayant dans l’idée de se réfugier au Canada, Matt a non seulement entrainé son frère avec lui mais également son épouse aimante et passionnée ainsi que son jeune garçon. Le petit groupe va être rattrapé à la fois par les hommes de loi et les militaires ; comme si la situation n’était déjà pas assez tendue, des indiens sur le sentier de la guerre vont les prendre en embuscade et les bloquer en un espace restreint où beaucoup vont mourir. Toute cette partie rappelle les nombreux westerns militaires des années 50 dans lesquels une escadrille se retrouve piégée derrière une anfractuosité rocheuse, les indiens faisant le blocus afin de les décimer par la faim et les diverses attaques. Le réalisateur de télévision Anton Leader qui débute ici un corpus de 14 épisodes pour la série, se tire très bien de cette situation, n’hésitant pas à filmer des séquences assez brutales qui devaient à l’époque trancher au sein des séries télévisées familiales, et à avoir quelques belles idées de mise en scène comme l’arrivée du dernier indien qui passe au milieu du groupe sans s’inquiéter et sans sembler voir ceux qui l’entourent. Le tout est rondement mené, bien cadencé et bien découpé mais surtout formidablement interprété par Robert Lansing, Clu Gulager mais aussi Myron Healey dans la peau du Sergent qui n’a qu’une seule idée en tête, abattre le meurtrier de son camarade tué bêtement lors de l’évasion du prisonnier. Rappelons qu’il s’agissait d’un des acteurs fétiches d’Allan Dwan pour ses superbes productions Bogeaus et qu’il qui joua également dans l'excellent et méconnu Fort Osage de Lesley Selander ou encore dans des classiques tels Man without a Star de King Vidor.
Un coup de théâtre à mi-parcours va faire bifurquer l’épisode vers encore plus de dramatisme et nous ramener à Medicine Bow pour un procès. Je ne vous en dirais pas plus sauf que cette seconde partie a plus de mal à trouver son rythme, un peu trop bavarde et étirée sans apparente autre nécessité que de boucler les 72 minutes traditionnelles. Nous ne nous serons néanmoins jamais ennuyé et aurons pu assister à une déchirante scène d’amour entre Jan Shepard et Robert Lansing, cependant un poil gâchée par un éclairage peu gratifiant pour la comédienne. Quant au jeune Kurt Russell -oui, le futur acteur fétiche de John Carpenter-, contrairement à son précédent rôle bien plus conséquent dans l’épisode A Father for Toby avec Rory Calhoun qui interprétait son père, il est cette fois bien trop sous-utilisé et c’est bien dommage. Même si un peu plus faible dans sa seconde partie, un démarrage tout à fait honorable pour cette quatrième saison, un joli épisode sur la bienveillance, le pardon, l’amour fraternel et l’amitié.
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