Major Tom a écrit :Voilà, on ranime le cadavre du topic du dernier Malick, et voilà comment on est remerciés !
Vivement juillet pour juger de la pertinence de l'image schradienne du dysfonctionnement prostatique de Malick !
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
Major Tom a écrit :Voilà, on ranime le cadavre du topic du dernier Malick, et voilà comment on est remerciés !
Taxi Driver, c'est une Palme d'Or qu'il a scénarisé, donc bon... Il donne son avis, il a le droit d'être piquant.tenia a écrit :Les derniers films de Malick ont leurs détracteurs.Thaddeus a écrit :Nicolas Cage excepté, je suppose que c'est aussi, à peu de choses près, ce que disent beaucoup de détracteurs de Malick à son égard.
Les derniers films de Schrader sont juste au mieux médiocres.
Et une Palme d'Or sépare le tout, au cas où on confondrait encore.
Oui, c'est effectivement rigolo et ça ne dépasse pas la farce de quelqu'un qui a semble-t'il un problème de prostate.Mosin-Nagant a écrit :On voit qu'il sait toujours écrire ( des vacheries ) et c'est marrant.
Jamais. Au contraire, c'est beaucoup plus rigolo que quand c'est quelqu'un qui a une solide carrière derrière lui (voire devant). Là, au moins, on se peut se moquer du film raillé d'un côté, et du railleur de l'autre.Rockatansky a écrit :Depuis quand il faut avoir fait des bons films pour donner son avis ?
"If you could photograph the unwanted urine which dribbles from an old man's penis you would have a film titled Song to Song."
Major Tom a écrit :Tiens, en parlant de Song to Song, je ne sais plus si je l'ai posté mais voici ce qu'en disait Paul Schrader sur Facebook :
"If you could photograph the unwanted urine which dribbles from an old man's penis you would have a film titled Song to Song."
En tous cas, top stimulant!G.T.O a écrit :
Beaucoup aimé ce nouveau film Malick. Audacieux, d'un accès simple, direct.
Mais aussi surpris de constater à quel point, et peu l'ont souligné, le cinéaste amorçait un retour à une dramaturgie classique, qu'il témoignait déjà bien avant son prochain film, Radegund, d’un vrai désir de fiction. Certes, la forme hérite des expérimentations précédentes qu’on a pu voir notamment dans l'hermétique et ésotérique Knight Of Cups, à cette mise en scène fragmentée qui a fait polémique. Mais jamais elle n’est apparue aussi pertinente qu’ici, appliquée à ce récit d’apprentissage, conférant au film une force, une tension entre d’un côté, une mise en scène pointilliste et le maintien obstiné d’une continuité narrative liée à l’éducation sentimentale de Faye ( Rooney Mara, splendide); lui conférant la dynamique de la remémoration, pages effeuillés d’un journal intime comme perdu dans un terrain vague.
Ce qui frappe également dans Song to Song et ne cesse de surprendre chez Malick c’est l’aspect juvénile que peut revêtir le jeu amoureux de ses personnages chrysalides, candides diront certains. Innocence du jeu, dont le film se fait ici l’écho, les enrobant et sans cynisme d’une grande douceur et fragilité. Nullement pour la beauté du geste. Mais aussi parce que révélateur d’un état primordial vers lequel les personnages ne cesseront d’essayer de revenir, pour ne plus jamais y parvenir, si ce n’est sous la forme illusoire de souvenirs. C’est aussi cela le sens du “paradis perdu” malickien, moins lieu qu’état originaire fugace si fort mais aussi si ténu.
On retrouve avec Song to Song le Malick de Days of heaven et de The New World. Mais en mode “mineur”, sans envolées métaphysiques ou questionnement existentiel, ramené au plus près de la chair des personnages, synchrone dans l’expression de leurs sentiments.
Il s'agit moins d'interroger l'existence et son sens comme dans la vanité Knights of Cups que de retracer l'initiation d'une jeune femme, évolution, déconvenues; bref tout ce qui constitue son apprentissage, expérience ( mot qui ouvre le film ). Découverte d’un nouveau monde au contact de l’amour, retracer sa dégradation et promouvoir sa renaissance sous une forme nostalgique.
Il y'a beaucoup à dire du tournant opéré par le cinema de Malick ces dernières années. Changement de cap et en même temps si cohérent au regard de l’évolution de l’oeuvre, si riche de changements qu'il en a laissé bon nombre sur le carreau. Amplifié par le rythme stakhanoviste du cinéaste ( 5 films en l'espace de 5 ans quand même ) et une familiarité esthético-thématique devenue trop apparente, du fait même que Malick est de ce type de cinéaste à toujours creuser le même sillon - un vrai cinéaste obsessionnel. Rupture donc, d’un cinéma jusqu’à peu déterminé à épaissir d’un texte des intrigues simples, et qui, petit à petit, a fait de ce questionnement le fondement même de sa démarche. Des films qui ont finit par ressembler à des oeuvres abstraites, mentales, sorte de "dramatisation du sentiment", d'où était chassé dramaturgie et personnages, structure absente. Procédant, pour cause de recherche de la pureté, d'une idéalisation des situations, amputation du conflit. Un phénomène pas nouveau chez Malick, car toujours tenté par l'évolution d'un sentiment plus que d'un corps, mais moins voyant avant. Pour la raison que l’action de ses films se déroulait dans le passé et était à même d’apporter aux images produites le lustre d’une aura mythique, référence picturale ou forme d'un souvenir. Car de ce passé et de son esthétique dont nous ne connaissons rien d'autre que des représentations et ce par les arts visuels : peintures, films, livres…Question de représentation à laquelle se borne tout cinéaste qui situe l'action de son film dans le passé.
Réflexivité des images rendue possible grâce à la façon dont nous en avons nous-même connaissance et qui conditionne notre représentation du passé et rapport à l’histoire. Mais disparaissant une fois conjuguée au présent, déplacée dans un cadre contemporain, que nous côtoyons et habitons. Pourtant c'est dans le montage que l'aspérité, opposition et conflit apparaissent chez le nouveau Malick, disons à partir de To The Wonder. Une esthétique qualifiée par certains d’hétérogène, de contraire à la quête de beauté et de ravissement. Mais sans faire l'effort de vraiment questionner sur la ou les raisons d’un tel choix qui consiste à ainsi briser l’harmonie esthétique de ces films. Dans Song to song c’est l’emploi du grand-angle qui, déformant les bords de l’image, étire visages et corps, phénomène optique que Malick ne cache pas mais assume au contraire dans une tentative pour imiter la vision humaine. C’est à ce genre d’audace que l’on reconnait aussi la bravoure d’un cinéaste et sa grandeur, dispensant une leçon qui vient contredire la fausse idée d’un cinéaste que l’on veut ranger dans une case et absolument subordonner à une quête du beau et de la pureté. Pas si sur.
Grand film.
AlexandreAngel a écrit : Une certaine eau a coulé sous les ponts...J'ai vu Days of Heaven à sa sortie, entre Hair, de Forman, et les Sœurs Brontë, de Téchiné, souvenir redoutable.
40 ans plus tard, Terrence Malick est là : qu'en fait-on?
ballantrae a écrit :Ton analyse développée, GTO, donne envie d'aller y voir surtout si on fait partie de ceux qui ont persévéré face aux évolutions du maître!
Avais tu vu Voyage of time?
Merci pour ce beau texte GTO.G.T.O a écrit :
Beaucoup aimé ce nouveau film Malick. Audacieux, d'un accès simple, direct.
Mais aussi surpris de constater à quel point, et peu l'ont souligné, le cinéaste amorçait un retour à une dramaturgie classique, qu'il témoignait déjà bien avant son prochain film, Radegund, d’un vrai désir de fiction. Certes, la forme hérite des expérimentations précédentes qu’on a pu voir notamment dans l'hermétique et ésotérique Knight Of Cups, à cette mise en scène fragmentée qui a fait polémique. Mais jamais elle n’est apparue aussi pertinente qu’ici, appliquée à ce récit d’apprentissage, conférant au film une force, une tension entre d’un côté, une mise en scène pointilliste et le maintien obstiné d’une continuité narrative liée à l’éducation sentimentale de Faye ( Rooney Mara, splendide); lui conférant la dynamique de la remémoration, pages effeuillés d’un journal intime comme perdu dans un terrain vague.
Ce qui frappe également dans Song to Song et ne cesse de surprendre chez Malick c’est l’aspect juvénile que peut revêtir le jeu amoureux de ses personnages chrysalides, candides diront certains. Innocence du jeu, dont le film se fait ici l’écho, les enrobant et sans cynisme d’une grande douceur et fragilité. Nullement pour la beauté du geste. Mais aussi parce que révélateur d’un état primordial vers lequel les personnages ne cesseront d’essayer de revenir, pour ne plus jamais y parvenir, si ce n’est sous la forme illusoire de souvenirs. C’est aussi cela le sens du “paradis perdu” malickien, moins lieu qu’état originaire fugace si fort mais aussi si ténu.
On retrouve avec Song to Song le Malick de Days of heaven et de The New World. Mais en mode “mineur”, sans envolées métaphysiques ou questionnement existentiel, ramené au plus près de la chair des personnages, synchrone dans l’expression de leurs sentiments.
Il s'agit moins d'interroger l'existence et son sens comme dans la vanité Knights of Cups que de retracer l'initiation d'une jeune femme, évolution, déconvenues; bref tout ce qui constitue son apprentissage, expérience ( mot qui ouvre le film ). Découverte d’un nouveau monde au contact de l’amour, retracer sa dégradation et promouvoir sa renaissance sous une forme nostalgique.
Il y'a beaucoup à dire du tournant opéré par le cinema de Malick ces dernières années. Changement de cap et en même temps si cohérent au regard de l’évolution de l’oeuvre, si riche de changements qu'il en a laissé bon nombre sur le carreau. Amplifié par le rythme stakhanoviste du cinéaste ( 5 films en l'espace de 5 ans quand même ) et une familiarité esthético-thématique devenue trop apparente, du fait même que Malick est de ce type de cinéaste à toujours creuser le même sillon - un vrai cinéaste obsessionnel. Rupture donc, d’un cinéma jusqu’à peu déterminé à épaissir d’un texte des intrigues simples, et qui, petit à petit, a fait de ce questionnement le fondement même de sa démarche. Des films qui ont finit par ressembler à des oeuvres abstraites, mentales, sorte de "dramatisation du sentiment", d'où était chassé dramaturgie et personnages, structure absente. Procédant, pour cause de recherche de la pureté, d'une idéalisation des situations, amputation du conflit. Un phénomène pas nouveau chez Malick, car toujours tenté par l'évolution d'un sentiment plus que d'un corps, mais moins voyant avant. Pour la raison que l’action de ses films se déroulait dans le passé et était à même d’apporter aux images produites le lustre d’une aura mythique, référence picturale ou forme d'un souvenir. Car de ce passé et de son esthétique dont nous ne connaissons rien d'autre que des représentations et ce par les arts visuels : peintures, films, livres…Question de représentation à laquelle se borne tout cinéaste qui situe l'action de son film dans le passé.
Réflexivité des images rendue possible grâce à la façon dont nous en avons nous-même connaissance et qui conditionne notre représentation du passé et rapport à l’histoire. Mais disparaissant une fois conjuguée au présent, déplacée dans un cadre contemporain, que nous côtoyons et habitons. Pourtant c'est dans le montage que l'aspérité, opposition et conflit apparaissent chez le nouveau Malick, disons à partir de To The Wonder. Une esthétique qualifiée par certains d’hétérogène, de contraire à la quête de beauté et de ravissement. Mais sans faire l'effort de vraiment questionner sur la ou les raisons d’un tel choix qui consiste à ainsi briser l’harmonie esthétique de ces films. Dans Song to song c’est l’emploi du grand-angle qui, déformant les bords de l’image, étire visages et corps, phénomène optique que Malick ne cache pas mais assume au contraire dans une tentative pour imiter la vision humaine. C’est à ce genre d’audace que l’on reconnait aussi la bravoure d’un cinéaste et sa grandeur, dispensant une leçon qui vient contredire la fausse idée d’un cinéaste que l’on veut ranger dans une case et absolument subordonner à une quête du beau et de la pureté. Pas si sur.
Grand film.
7swans a écrit : Merci pour ce beau texte GTO.
Tu me donnes furieusement envie de...
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AtCloseRange a écrit :On crée un topic Etat du Cinéma Malickien Actuel?